Des yeux bleus. De magnifiques yeux bleus qui me regardaient froidement. Quel sale con, ça se lisait sur sa face. Ses cheveux noirs qui retombaient devant ses yeux avec négligence. Cet air apathique. Un connard. Un putain de connard bandant. Avec son bonnet défraichit à pompon jaune. Son absence de réaction.

Pourtant au fond, il devait bien avoir un cœur puisqu'il trainait avec cet attardé de Tweek. L'hyperactif et ses gnomes voleurs de slips. Y'avait pas à dire, il lui manquait vraiment une case à ce caféinomane. Puis ça pouvait pas être que de l'attachement, à ce stade c'était de la pitié. Ouais non, il pouvais pas véritablement l'apprécier.

J'avalai ma vodka d'une traite et me resservis un verre. Je comprenais toujours pas pourquoi j'avais accepté de venir à cette soirée de merde, comme si j'avais envie. On connaissait tout le monde, je pourrais sauter aucune des filles présentes puisque la plupart était en couple ou connaissaient trop bien ma réputation. Y'avais bien Barbara, mais autant dire ce qui est, je m'étais fais chier au pieu avec elle. Me faire une épave une fois ok, mais pas deux. Malgré ses airs de chaudasse et d'allumeuse, elle en racontait plus qu'elle n'en faisait. Pas étonnant qu'elle avait pleins de mec à ses pieds, mais le peu qui se l'étaient tapés savaient très bien à quel point elle était nulle, une étoile de mer aurait fait l'affaire à côté d'elle.

Au pire je pouvais me taper Wendy. J'étais sûr qu'elle et Stan avaient toujours pas baisé. Ça se sentait comme le nez au milieu de la figure que ces deux là s'étaient toujours pas envoyés en l'air ou ne le faisaient pas souvent. Ils passaient leur temps à s'engueuler, je les avait surpris plus d'un coup. Alors ils s'embrassaient, comme ça ils se réconciliaient et parlaient pas des sujets qui fâchent, et c'était deux fois plus violent la dispute suivante. Je me demandais ce qu'elle valait, en plus elle était pas trop mal gaulé, là-dessus mon bro (ndl : pote) avait de bon goûts.

- Kenny ! Viens on va jouer au jeu de la bouteille ! me dit joyeusement Barbara qui me traina vers le petit groupe assis en cercle avant de me faire asseoir à côté d'elle.

« Le jeu de la bouteille ». Quelle bande de gamins. C'était pourri, j'aurais largement préféré un jeu de la bouteille amélioré où il y aurait eu la galoche en premier et puis après des scènes de cul ou des attouchements, ça aurait été déjà plus intéressant, bien qu'il y ait peu de chaire à ploter ce soir. Un instant je grimaçai dans ma tête en me disant que si j'étais tombé sur Tweek, ça m'aurait vachement fait chier de le toucher, ou même Cartman. A la réflexion, leur jeu prude était pas si mal.

Je regardai le jeu démarrer malgré le manque de plusieurs personnes, et j'observai Craig à nouveau, qui allait faire une bise à Rebecca, de son visage limpide, comme d'hab. A se demander s'il avait un jour ressenti une quelconque émotion.

Je croisai son regard et mon ventre sembla se tordre dans tous les sens. Je pris la première bouteille qui se trouvait à ma portée et en but une gorgée d'un coup, sans démordre du regard glacial de Porte de prison. Pfiou. Il me donnait chaud ce crétin. Pourquoi il me fixait comme ça ? J'avais un truc sur la gueule ou quoi ? A première vue, j'avais l'impression qu'il avait envie de me foutre sur la tronche, enfin, me taper quoi. Pas dans le sens littéral du terme. 'Fin si ça se trouve, il était tellement impassible que faire la différence entre ses envies de violence et ses envies perverses était impossible à faire. Est-ce qu'il était homo ? Non c'était quoi cette question. « Ta gueule Kenny, arrête de t'imaginer des truc trop malsain ».

Derrière son épaule je remarquais Kyle et un soupir de soulagement m'agita et je balançai ma main de gauche à droite en affichant un sourire trois fois trop large.

- Kyle, viens avec nous ! dis-je avec un entrain complètement factice.

Le jeune juif sembla mettre un temps avant de comprendre que je m'adressai à lui et il fini par avancer, traversant le cercle, pour venir s'asseoir à mes côtés. Barbara posa sa tête sur mon épaule et je me dégageai discrètement. Elle avait déjà trop bu cette poufiasse.

J'en étais à la moitié de ma bouteille, alternant entre celle-ci et mon verre de Whisky, posé à ma droite. D'un œil vitreux, j'observai Wendy embrasser la joue de Craig, ses pommettes rosissant. Quelle coincée de cul. Il était temps que Marsh la dépucèle histoire de virer ses airs de sainte nitouche, c'était même pas intéressant. Le beau brun me lança à nouveau un regard indéfinissable et il passa son bras autour du cou de Wendy avant de lécher sa joue avec un rictus, observant par la suite Stanley. Il devait en avoir un coup dans le nez lui aussi.

Ce fut au tour de ce dernier de lancer la bouteille. Après avoir embrassé sa petite amie il s'avança vers le cadavre de verre tandis que Kyle se levait, probablement pour aller se chercher à boire. J'étais persuadé qu'il allait se prendre de l'eau, je le connaissais trop bien. Il faisait toujours ça en soirée, surement qu'il avait peur de ce que l'alcool pourrait lui faire faire, même si selon mon avais il avait bien besoin d'être décoincé.

Le goulot ralentit en arrivant vers ma direction et j'eus un sourire avant de me rapprocher de Barbara pour déposer un baiser dans sa nuque. Comme je m'y attendais, elle ne broncha pas, et la bouteille s'arrêta sur la place vide que Kyle venait de quitter.

- Kyle ! s'exclama l'assemblée.

Je jetai un œil à Stan, observant ses prunelles briller. Bingo. Il y avait quelque chose que Stanley avait en lui, qu'on ne remarquait pas au premier abord. Il possédait une sensibilité assez grande, et si on savait s'y prendre, lire dans ses sentiments comme dans un livre ouvert était possible rien qu'en regardant ses yeux. Parce que ouais, ça personne l'avait capté, mais moi, j'avais bien compris que depuis trois ans maintenant, la relation du roux et son meilleur ami était bien différente de celles qu'ils avaient étant gamins. Ce n'était plus de l'amitié, non, s'était bien plus. Le brun l'avait compris, et même s'il dissimulait la vérité à Wendy, il avait le béguin pour son meilleur ami, et inversement. Sauf que Kyle ne le savait pas encore, il avait juste besoin d'un petit coup de pouce. De se décoincer. Le plus tôt serait le mieux.

Alors que le concerner s'avançait pour recevoir bise prude, je pris le verre qu'il venait de poser et en but une gorgée. De l'eau, m'en serait douté. C'était du Broflovski tout craché ça. Mes yeux scrutèrent les personnes dans la salle et j'eus un rire en finissant cul sec ma bouteille de vodka. Putain, j'avais envie de baiser. Je croisai à nouveau le regard de Tucker, ne détournai pas les yeux, et lui souris. Lorsque je constatai que le coin de ses lèvres s'était très très très très très faiblement étiré, ce fut le trou noir. Merci l'éthanol.

Je ne réalisais avoir embrassé goulument Rebecca que lorsque je m'écartai d'elle, ses cheveux roux venant chatouiller ma peau dévoilée par mon t-shirt trop large. Comme assourdi, je me laissais tomber au sol aux côtés de Kyle qui semblait en train de cuver. J'eus un rire franc, sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Je ne me souvenais même pas être tombé trois fois sur elle. A croire que j'avais trop bu.

La bouteille s'arrêta sur Stan et il y eut un grand « oooooooouuuuuuh » dans la grande pièce. Tous ces regards annonçaient surement qu'ils allaient devoir se galocher. Je ris intérieurement. Voilà qui devrait bouger un peu le cul de mon pote rouquin.

Les joues de Kyle avaient prit une délicieuse teinte écrevisse quand il scella sa bouche à son ami d'enfance. Quant à moi, je regardais le spectacle se dérouler en essayant de calmer les battements trop rapides de mon cœur. Stan ressemblait beaucoup à Craig, mais ce dernier était plus grand. Ce qui n'était pas pour me déplaire. Ah Craig, ses beaux yeux bleus… Mon regard dévia vers lui et je l'observai boire son verre d'un air pensif. Ce qui était dingue avec lui, c'est qu'il semblait toujours dépourvu de la moindre émotion, en gros insensible qu'il était. Et pourtant, si provocateur. Le finesse de ses doigts tenant le verre glacé, son air détaché lorsqu'il ingurgita sa boisson, puis ses iris qui me fixaient.

Je sursautai. Merde. Il me matait ou quoi ? Ou alors c'était moi qui le matais. J'arrivais pas trop à le savoir, mais on se regardait mutuellement, ça c'était sûr. Comme j'avais envie de lui retirer son bonnet bleu qu'il portait en permanence. A la réflexion, y'avait p'tet pas que le bonnet que j'avais envie de dégager.

Kyle se rassit, tentant tant bien que mal de cacher son érection. S'il pensait que personne le remarquerait, il se plantait. Je ris intérieurement en buvant une gorgée de Whisky. Ce jeu me gavait. Je me levai avec difficulté en m'appuyant sur l'épaule de Barbara.

- Hey Ken' tu vas ou ? demanda Token, complètement pèté.

J'éclatai de rire en les informant que j'allais prendre l'air dehors et fumer un coup parce que le jeu m'ennuyait. Ce que je fis.

Arrivé dehors, je cherchai mon paquet de clope dans mes multiples poches, et, lorsqu'enfin je cru le trouver, je me débrouillai comme un bleu et le fit tomber sur le sol. La faible lumière à l'extérieur de la maison éclairait bien trop peu pour que je puisse le retrouver sans mal, y'avais bien des réverbères, mais ils éclairaient que dalle.

Au comble de l'ivresse, je me laissai tomber à genoux sur le sol et avançai ma tête de celui-ci, avançant à quatre pate à la recherche de mon paquet de Marlboro. J'étais content d'avoir pu en avoir un malgré le peu d'argent de poche que je me faisais, alors c'était pas pour la paumé bêtement en soirée. Merde merde merde.

- Fais chier p'tain ! m'exclamai-je dans la nuit, toujours dans une posture ridicule au sol.

- C'est ça qu'tu cherches ?

Je relevai la tête en clignant des yeux. Craig. Boarf, c'était vachement le moment qu'il se pointe celui-là. Je regardai dans sa main et hochai la tête en y voyant mon paquet tout rapiécé. Il me tendit la main pour me relever et je l'acceptai. Lorsqu'il me tira vers lui, je partis tellement vite qu'une fois debout, je perdis l'équilibre et me rattrapai à lui. Nous nous écrasâmes contre le mur de crépis de la maison où je m'éraflai la main. Il grimaça légèrement, m'observant d'un air indifférent, pour pas changer. Je ris.

- D'solé Tucker.

- Osef. (ndl : on s'en fous)

Je penchai la tête de côté et le fixai. Ce qu'il était beau. Avec ses joues toutes blanches, ses prunelles glaciales. En plus, il avait l'air de sentir vachement bon, je me demandais quel parfum il mettait. Il devait avoir les moyens de se payer un parfum lui. Un truc de riche, p'tet bien. Ou alors c'était sa famille qui le lui offrait.

- T'es tout rouge crétin.

- Ta gueule, chuchotai-je en me collant contre lui.

Il sembla un peu surpris et j'eus un rictus avant d'amener mon visage juste en face du sien, posant une main sur sa joue. Ses lèvres étaient chaudes, pour ne pas dire brûlantes. Un peu humide. Elles étaient douces, agréables à lécher. J'immisçai ma langue entre celles-ci, fermant les yeux. Nos bouchent se scellèrent alors pour de bon, et un échange passionné commença à se produire. Mon cœur s'emballait, comme s'il voulait s'enfuir de mon torse. Nos dents cognèrent les unes contre les autres, j'explorai son palais puis vint caresser sa langue de la mienne, jouant avec elle, les entremêlant et les déliant. Ma bouche s'ouvrait et se refermait à un rythme irrégulier et je commençai à bouger mon bassin contre le sien, lâchant des petites expirations par le nez. Putain, c'était tellement bon. Si différent d'avec les filles. La porte d'entrée s'ouvrit mais je n'y prêtai pas attention. Il me faisait tellement de bien. Putain ce que c'était bon bordel.

- HAHA les deux pédés ! s'exclama une voie criarde à ma droite.

Je me détachais de Craig, à mon grand regret, et ce dernier me repoussa brusquement avant de fondre sur Cartman, probablement dans le but d'aller le frapper. Je savais bien que ça le démangeait. Je retins le bras de mon Apollon mais celui-ci se dégagea rapidement, avant de lancer un regard noir à mon ami agaçant puis de me regarder d'une manière indéfinissable pour se barrer dans la maison, sans un mot. Je levai un sourcil vers le gros qui me regardait en riant comme un porc, il avait déjà du oublier ce qui venait de se passer.

- T'es vraiment casse couille des fois vieux, lançai-je en fouillant à nouveau dans mes poches.

Merde, Craig me les avait pas rendu. Rha l'enfoiré, j'avais envie de fumer en plus.

- File moi une clope, déclarai-je à l'intention d'Eric.

- Certainement pas, t'as qu'a arrêter de glander comme ça t'aura de la thune sale pauvre !

- Fais pas ton radin, j'te file de l'herbe dés que j'en ai !

- Tu me la fais payer.

- Et ? J't'en donne quand même. Puis faut bien que je me fasse de la monnaie.

- Demmerde toi Kinny !

Il rit et partit dans un coin opposé tandis que j'émettais une sorte de grognement. Décidément, ils s'étaient tous donnés le mot pour m'emmerder ce soir ? J'avais envie de fumer moi. Quelle bande de faux-jetons.

J'arrivais près du salon, un brin ailleurs. J'avais encore oublié une partie de ma soirée. J'avançai en titubant, me cognant les épaules contres les murs du couloir. Je plissai les yeux en entrant dans la pièce. Il n'y avait plus personne. Quelques cadavres de bouteilles, des verres vides, cassés. Des morceaux de nourriture au sol. Je crus localiser quelques vêtements. Mais rien de bien intéressant. Je me maintenais sur les meubles, mes jambes prêtes à céder. J'avais vraiment trop bu, c'était mauvais.

C'est alors que je le vis, assis sur le canapé, en train de cloper. Il était seul. Les yeux à demi-fermé, une bouteille entre les doigts. Je ricanai et approchai, non sans difficulté. Putain ce qu'il était beau comme ça, a moitié comateux, ça lui donnait un air de drogué qui ne manquait pas de charme. Je pris place à l'extrémité du canapé et, sans un mot, il me lança mon paquet de cigarette.

- Je t'en ai prie une.

- Mmh… ok, répondis-je en sortant à mon tour une clope

Je coinçai le bâtonnet de nicotine entre mes lèvres et l'allumai en mettant ma tête vers l'arrière. J'observai la déco pompeuse. Ce que c'était moche toutes ces bourgeoisies. Je préférais de loin mon papier peint défraichit et ma moquette usagée que toutes ses fantaisies superficielles et laides.

Je m'étirai largement en inspirant la fumée, ce que ça faisait du bien. Ça me soulageait, c'était dingue. Je fermai les yeux. La chaine hi-fi braillait des paroles devenues incompréhensibles à cause de l'alcool. Ils avaient presque tous fini dans les chambres de l'étage ou à l'extérieur, très probablement.

Je ris bêtement, sans raison précise. Craig était comme moi. Lui aussi il aimait bien être tout seul des fois, s'isoler des autres pour mieux voir où il en était. Je ne connaissais pas sa vie. Je ne connaissais rien de lui, je savais que ça sœur s'appelait Ruby et que c'était une petite rouquine, et c'était tout. Je ne connaissais même pas le nom de ses parents, et j'aurais été incapable de dire ce à quoi ils ressemblaient, ni où il habitait précisément. Je savais juste que c'était pas très loin de chez Stan. De la bande à Tucker, Craig était de loin le plus introverti. Token, Clyde, Tweek, et Craig. Token le riche, Clyde l'égocentrique, Tweek le débile mentale, et Craig… L'insolent et insensible beau gosse de Southpark. J'étais pas gay, mais il était vraiment baisable ce crétin.

- T'm'a roulé une pelle tout à l'heure.

- J'sais, répondis-je sans même lever les yeux vers lui.

Je tirai sur ma clope et passai mes mains dans mes cheveux, les plaçant vers l'arrière. J'avais besoin de me détendre, vraiment.

Lorsque je fini ma cigarette, je balançai le mégot par terre, Craig me lança un regard, je lui répondis par un qui signifiait « rien à foutre ». Je penchai la tête de côté et le regardai fixement, un léger sourire en coin se formant sur mon visage. Il me toisa également, à l'autre bout du canapé, se calant un peu mieux sur l'accoudoir. Un petit rire s'échappa de ma gorge.

- Qu'est-ce que tu veux McCormick ? finit-il par lâcher.

- Toi, Tucker, répondis-je sur le même ton.

Je crus voir un faible sourire étirer la commissure de ses lèvres.

- Je suis pas pédé, mec.

- Moi non plus vieux.

Un petit silence suivit mon affirmation, silence durant lequel je ne le lâchais pas des yeux, et de même pour lui. Je me pinçai la lèvre sans tout à fait m'en rendre compte, et je sus qu'il me regardait faire. Je souris.

- On baise ?

- Bien sur que non crétin.

- T'en crèves d'envie, lâchai-je une pointe de déception dans la voix.

- Bien sur que oui.

- Alors t'attends quoi ?

- Que tu te bouges.

Je me redressai alors, avançant vers lui d'un pas peu assuré. Je n'étais pas certain de ce que je devais faire, mais j'avais ma petite idée. Ça devait être un peu comme avec les filles, je supposais. Je m'arrêtai en face de lui et le regardai avant de sourire. Mes doigts galopèrent le long de sa cuisse tandis que ma main droite remontait le long de son torse. J'approchai mes lèvres des siennes et les scellai, à nouveau.

L'échange se fit plus vif que la fois précédente, nos lèvres ne goutaient plus, elles dévoraient. Nos langues s'entrechoquaient avec violence dans nos bouches respectives, nos dents allant mordre doucement l'autre. Son bras se posa dans le creux de ma taille et je poussai un petit gémissement à mi chemin entre la douleur et le plaisir en me retrouvant collé contre lui. Cette posture délicate me faisait sentir toutes les formes de son corps et, au niveau du bassin, un bosse gonflait petit à petit par mes caresses sur sa cuisse. Je déliais alors mes lèvres des siennes et allai embrasser son cou sensuellement, laissant trainer ma langue dessus, le salissant de salive petit à petit.

Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que mon sweet ne dégage de mon buste, et il en fut de même pour son t-shirt. Je remontai mes lèvres vers les siennes, l'embrassant avec passion en le collant au dos du canapé. Il soupira d'aise et fini par me faire basculer pour me faire allonger sur le divan, venant au dessus de moi avec une passion que je ne lui connaissais pas.

Ses caresses étaient semblables à des courants d'air froid m'arrachant tout un tas de frissons, il déposa un baiser dans ma nuque avant de la mordre sauvagement et je poussai un gémissement plus bruyant avant de poser à nouveau mes mains sur lui, pour le repousser contre le dossier, et je l'embrassai avec fouge, glissant mes doigts près de son pantalon. Je descendis mes lèvres le long de son torse et fis cogner mes genoux contre le sol sans arrêter mon action, me glissant entre ses jambes que je pris grand soin d'écarter.

Je descendis sa braguette et commençai à lécher lentement le bas de son abdomen avec envie. Ses doigts fins se glissèrent dans mes cheveux blonds et je me décidai à baisser son froc. Lorsque ceci fut fait je vis sa virilité en sortir et je me mordis la lèvre d'excitation. Putain ce que c'était bandant de voir l'effet que je lui faisait.

Mes doigts s'enroulèrent autour de sa queue et sans aucune gène je l'approchai de ma bouche en le regardant. J'en avais envie. J'avais envie de savoir ce que ça lui ferait. Si je lui ferais du bien. Si je l'exciterais au point qu'il ne veuille baiser qu'avec moi.

Je commençai d'abord par jouer avec ma langue dessus, la faisant aller de haut en bas. Ça avait un goût plutôt étrange, mais pas franchement dérangeant. Dans mon pantalon, je sentais la mienne enfler petit à petit, aussi généreusement que douloureusement d'ailleurs. Je mordillai son gland doucement en l'observant.

- Putain Kenny tu veux ma mort…, chuchota-t-il les yeux clos.

Je me retins de rire mais je ne pus empêcher la rougeur qui prenait place sur mes joues en entendant qu'il prononçait mon nom. Alors je l'entrai lentement entre mes lèvres, essayant quelques mouvements de vas et viens. Je devais avouer que niveau sexe homo, j'y connaissais carrément rien, et si ça se trouve je devais être à chier. Mais j'avais envie de lui, et rien à battre du reste. Même si je devais me coltiner une réputation d'épave après ça, j'm'en tapais.

Ses doigts se resserrèrent autour de la racine de mes cheveux et il m'appuya un peu sur la tête, m'obligeant à le prendre plus profondément. Ça m'avait presque filé la gerbe. Mais je ne pouvais pas ignorer le gémissement qu'il n'avait pas pu contrôler lorsque je l'avais rentré autant. Alors je recommençai, en retenant mon haut le cœur. Plus ça allait plus ça me semblait puissant. Il m'écarta rapidement et je cru comprendre pourquoi assez vite.

Une fois que je fus debout devant lui il ôta mon pantalon avec rapidité et baissa mon boxer, allant à son tour lécher le bas de mon ventre. Je frissonnai lorsqu'il me le retira pour de bon et me tira vers lui pour me faire tomber juste au dessus de sa queue dressée. Putain ce qu'elle était dure.

Il posa la main dans mes cheveux et m'embrassa avec passion avant de glisser ses mains le long de mon visage et de me présenter deux de ses doigts que je suçais sans même m'en rendre compte. Je crevais de chaud. Tout en moi semblait bouillir. Je sentais son corps brulant contre moi, et ça ne calmait pas ma libido, bien au contraire. Il finit par descendre ses doigts le long de mon dos en prenant à nouveau la bouche. Je caressais son torse lorsqu'il faisait de même avec mon cul puis, alors que je ne m'y attendais pas du tout, je sentis quelque chose s'immiscer dans un endroit qui n'avait pas franchement l'habitude d'être titillé. Je sursautai.

- KYAA mais tu me fais quoi là putain ?

- Je te prépare, répondit-il tout simplement en débutant des vas et viens avec son index.

Je rougis et plissai les yeux tandis que je sentais son doigt bouger en moi, putain ce que c'était désagréable.

- Me préparer pour quoi ? Retire ça tout de suite crétin !

- Bah on baise, non ?

- Et alors ? répondit-je faiblement au moment ou sa phalange effleura un drôle d'endroit en moi.

- Alors faut bien qu'il y en ait un qui prenne.

Je poussai un gémissement lorsqu'il appuya sur un endroit vraiment agréable et il répéta son geste encore, m'arrachant un nouveau gémissement, ne me lâchant pas du regard.

- Et pourquoi –gnh– ça devrait être moi, bordel ?

Il haussa les épaules en embrassa ma nuque.

- Tu trouves vraiment que j'ai une tête de passif ?

En disant ça, il m'enfonça un deuxième doigt et je poussai un petit cri, puis il alla à nouveau taper en moi. Putain ce que c'était bizarre et bon à la fois.

- Je –ngh– non, p-pas du tout mais… AH !

Il avait a nouveau toucher ce point qui me faisait tant d'effet. La prostate je crois que ça s'appelait, un truc du genre. Il me semblait l'avoir entendu un jour, ou peut-être que j'avais vu ça dans un film ou j'en sais trop rien. P'tet en bio. Mais putain ce que c'était bon… Il fit un drôle de mouvement en moi et je plissai les yeux… merde.

- Détends toi, chuchota-t-il, ses lèvres collées à mon oreille.

Je hochai la tête lorsqu'il retira ses doigts pour venir coller son gland brulant à mon intimité. Il pourrait jamais rentrer ça en moi, c'était pas possible. Enfin si, je savais que c'était possible dans les films et tout, mais pas en vrai quand même, si ? Fin j'sais pas, devais bien y avoir une technique ou j'sais pas quoi pour dilater. Un produit ou j'en sais trop rien. Ça pouvais pas marcher comme ça aussi facilement. Il posa ses mains sur mes hanches et appuya.

- AHH BORDEL !

J'avais hurlé. Mon corps tout entier tremblait. Craig me releva les jambes d'une main pour m'installer plus confortablement et je me mordai la lèvre, tentant de retenir la larme furtive qui voulait dévaler ma joue. Ça me brulait. Putain ce que c'était douloureux. J'avais l'impression de m'être foutu de la sauce pimentée dans le cul. Je me mordis la lèvre. Craig ne bougeait pas, il attendait que je me décontracte.

Je lui fis signe de commencer, me disant que de toute façon, plus tôt il s'y mettrait, plus tôt ce serait terminé. Je fermai les yeux en enroulant mes bras autour de son cou et allai l'embrasser, essayant de penser à autre chose qu'à la douleur qui me rongeait. C'était comme si j'étais en train de mourir, et pourtant rien ne m'achevait. Juste cette souffrance indéfinissable et horrible.

Il bougea ses hanches et ses doigts vinrent me branler rapidement tandis que je lui mordais la lèvre. Il toucha à nouveau ma zone érogène et un gémissement mêlé à une plainte s'échappa de ma gorge. Ses mains me caressaient, me rassuraient. Du moins, il tentait de le faire. J'appréciais assez, à vrai dire.

Un bruit me fis ouvrir les yeux et, de l'autre coté de la pièce, je localisai Kyle qui semblait chercher la bouteille d'eau. Je retins un grognement mais supposais qu'il allait bientôt se barrer et me contentait de me faire plus silencieux, embrassant Craig comme jamais. Ce qu'il embrassait bien, c'était vraiment agréable.

Au fur et à mesure que ses vas et viens se faisaient, une douce chaleur se rependait dans mon bas ventre, endormant progressivement la douleur qui me torturait pour ne plus y laisser qu'une vague de plaisir. Mon cœur battait la chamade, mon esprit partait vers d'autres horizons.

Lorsqu'enfin il atteignit son apogée, mon esprit était partit bien loin. Bien au-delà de toute cela, de toute cette soirée. Il ne voyait plus que les magnifiques yeux de Tucker. Tout était en sourdine, je me sentis même pas venir, et je me rendis à peine compte que je l'embrassais pour la énième fois. Je remarquai à peine que des bruits de pas se faisaient entendre un peu partout dans la maison des Token, je devinai vaguement que Craig m'aidait à me rhabiller en triple vitesse, mes membres trop engourdis pour agir d'eux même. Je m'écrasai sur le canapé, ma quantité d'alcool se faisant ressentir. Je ne captais même pas que Craig m'embrassait une dernière fois, me murmurant quelque chose que je ne compris même ce qu'il me disait et murmurait une phrase que j'oubliai aussitôt « je te veux pour moi tout seul, Craig ». C'était ce que j'avais dit mais on me le rappela bien plus tard, parce qu'à cet instant c'était comme si j'étais anesthésié. Je cru le voire sourire, l'instant suivant il avait disparu. Le moment suivant je perdis connaissance, sombrant dans les bras de Morphée.