Rating : T. Il y a de tout, du triste, du noir, du joyeux.
Couple : Fred/Angelina
Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter sont la propriété de JK Rowling.
La fiction ne sera pas longue, elle est presque écrite en entier. Non elle n'est pas corrigée non plus, j'ai toujours autant de mal à me relire. Si quelqu'un veut jouer les bons samaritains…
Oui, pour ceux qui me connaissent, je sais, c'est étrange de me voir écrire un texte avec des personnages principaux qui ne sont ni Harry, ni Draco. Je n'ai jamais dit que je n'écrivais que sur eux après tout.
C'est une sorte de résolution que je prends. Cette histoire traîne depuis longtemps sans que je n'en fasse rien, par peur qu'elle ne plaise pas, qu'elle ne soit pas intéressante. Maintenant je m'en moque, j'ai envie qu'on la lise, j'ai envie qu'on me dise qu'elle est bonne, ou bien qu'elle est nulle. Merci d'avance et bonne lecture.
¤ Se reconstruire
Prologue
Lentement.
Pas après pas.
Croire à nouveau aux rayons du soleil qui entrent par la fenêtre ouverte.
Sentir le souffle frais du vent sur ses joues et en sourire.
Courir après les pigeons sur les places Londoniennes.
Espérer que tout aille mieux. Participer à la reconstruction. Se marier, fonder une famille.
Effacer le passé à grands coups de pinceaux multicolores sur le tableau de notre vie.
Se créer de nouveaux souvenirs emplis de rires cristallins et de promesses d'enfants jamais tenues ou si peu.
Se noyer dans le regard de l'être aimé. Ne pas penser à celle ou celui qui avait droit à ses mots d'amour avant. Ni à ces instants volés ou alanguis près de lui, on construisait son bonheur à renforts de si et de rêves impossibles à peine murmurés.
Oublier les moments de solitude. Ces soirées froides où seul le silence répondait à nos pleurs. Où la nuit nous consolait, meilleure amie de notre cœur déchiré, brisé par l'absence cruelle et monstrueuse qui emplissait nos journées.
Dépasser ce regard aux cernes si présents qu'on les penserait voulues, ces cheveux ternes et gras et ce sourire mensonger qu'on balance à tout va pour que personne ne sache jamais la vérité. On ne se remet pas. On n'oubliera pas.
Fermer les yeux sur le vide des yeux du Survivant qui a vaincu et a perdu une partie de lui dans le combat.
Ignorer le bonheur arrogant de Ginny qui l'étale encore et encore jusqu'à en faire vomir les autres.
Ne pas écouter cette jalousie perfide qui nous susurre de terribles insultes que l'on ne dit jamais. Non non, il ne faut pas. Restons dans notre mascarade odieuse. Faisons semblant que tout va bien alors que tout va mal.
Pantomime théâtrale auquel le peuple se soumet en riant, ignorant de tout pour vivre à nouveau.
Jouons, chantons, dansons gaiement. Vive le ministère et ces crétins abrutis décérébrés.
Je voudrais. Tu aimerais. Il souhaite. Nous exauçons vos vœux. Vous nous remerciez. Ils vous rient au nez.
La danse recommence et les années s'écoulent. Je ris. Tu pleures. Il sombre.
Nous rions. Vous pleurez. Il meurt.
Le bonheur est passé par ici. Il repassera par là. Sera-t-il trop tôt ? Ou bien trop tard pour le saisir ?
L'arc-en-ciel arrive toujours après la pluie. Faut-il y voir un signe ? Après la douleur, la joie ? Un petit doloris et te voilà reparti pour cent ans de bonheur ?
Battons nous pour vivre. Ou crevons dans la misère.
Le buzz du réveil et la voix grésillant de l'animateur radio s'incruste dans mes oreilles. Je grogne, jette un bras vers l'avant et tape le réveil pour qu'il se taise. J'enfonce profondément ma tête dans l'oreiller, pestant contre ce rêve à peine entamé, déjà terminé.
Je sais qu'il faut que je me lève, que les cours ne m'attendrons pas pour commencer mais rester au lit est une alternative tellement plus intéressante ! J'ai toujours pensé que cela n'arrivait qu'aux autres. Bien à l'abri derrière ma vie tranquille, je priais pour que tout cesse mais je m'endormais sans remord. Je lisais les nouvelles le matin dans les journaux, ces nouvelles parlaient de morts, ces nouvelles qui un jour on finit par ne plus dire grand-chose. Parce que le ministère était contrôlé, dirigé par cette horde de mangemorts pour qui le mot sadique aurait pu être inventé. Qui contrôle le ministère contrôle la Gazette.
Je continuais à assister à mes cours, fermant les yeux sur les gradins vides de l'amphithéâtre. La guerre allait se finir.
Obligatoirement.
Je prenais des notes, réfléchissant déjà au repas du soir en griffonnant des branches d'arbres pleines de fleurs dans les coins de la feuille. Les partiels approchaient, le calendrier dans mon agenda ne cessait de me le rappeler. Là, entouré à l'encre rouge, la date butoir du dernier jour. Mais juste après, il y avait le repos, les mois de vacances. Trois mois d'un repos relatif.
Sera-t-on encore là l'an prochain ? Qui ne reviendra plus ? Qui passera, qui plantera ?
Je plaisantais toute la journée comme si de rien n'était. Mais entre deux clignement de paupières, je vérifiais sans cesse fébrilement que les ombres du couloir étaient bien ce qu'elles devaient être. Mes yeux ne parvenaient pas à se fixer sur quoi que soit, papillonnant à droite à gauche et je voyais le reflet de ma propre peur dans celle des autres. Faites qu'il n'y ait pas d'oreilles indiscrètes.
La cafétéria du campus silencieuse comme une tombe. Les conversations à voix basses, dites du bout des lèvres. Eviter les sujets dangereux, ne pas afficher nos préférences. Rester sur du raisonnable, sur les choses avouables et prier que ce léger mouvement aperçut fugacement près des tables professorales ne soit que mirage provoqué par le manque de sommeil et pas un mangemort protégé par un sortilège de désillusion. La paranoïa latente pugnace que l'on nous observe constamment.
Nos rires s'élevaient, aussi faux que les notes d'un piano désaccordé.
Que restait-il de plus à faire ?
On se disait au revoir d'un signe de la main en s'éloignant déjà, pressé de rentrer dans la relative sécurité du cocon de nos appartements d'étudiants.
Combien de fois sur le chemin ma tête s'est-elle retournée pour vérifier si je n'étais pas suivie ?
J'observais sans relâche les visages des passants, les gravant soigneusement pour être préparée. L'achat des courses à la va vite, juste parce qu'il faut manger et toujours ce regard dans ma nuque qui me brûlait.
Jamais personne quand je me retournais. Jamais personne mais ça ne voulait rien dire. Ou peut-être est-ce moi qui devenais folle. Mes pas s'accéléraient et l'horloge d'une quelconque église sonnait dans le lointain, les sept coups de l'heure.
Du moins, c'est ce que je faisais, avant.
Quand on lit des récits qui parlent de ce genre de situations, on a toujours l'impression que la journée était soit magnifique, soit tristement pluvieuse. En vérité, je ne sais pas quel temps il faisait. Je ne sais pas non plus si les étoiles brillaient cette nuit là. Cela m'importe peu.
Il m'avait interdit d'y participer. C'était trop dangereux soit disant. Alors ce soir là, je l'ai attendu. Fixant les voitures des moldus qui éclairaient les rues en contrebas comme autant de lucioles par une nuit d'été.
Mes mains tapaient nerveusement sur le haut de ma cuisse et dans le cendrier, la cigarette se consumait, dégageant cette odeur un peu âcre qui m'assèche la gorge encore aujourd'hui et me donne cette envie stupide de l'éteindre, de jeter le paquet et le cendrier, de ne plus jamais y toucher.
De temps en temps, pour y échapper et fuir ma peur, je fermais les yeux en m'efforçant de ne pas me mettre à prier. Il n'y a que les imbéciles qui prient. Alors, la fumée entrant dans mes narines prenait une autre dimension. Je la voyais former des volutes violacées derrière mes paupières closent et c'était apaisant.
J'esquissais ton retour par touches, m'attardant sur les éventuels bandages que tu aurais sûrement. Un léger boitillement de la jambe gauche, celle que tu avais abîmé quelques mois plus tôt lorsqu'une potion avait explosé près de toi. Tu te laisserais tomber dans le canapé, tendant le bras vers moi et je viendrais t'embrasser rapidement avant de te préparer un café.
La machine émet parfois un bruit dans le silence de l'appartement. Elle aussi t'attend.
Il est temps que tu rentres Fred. Il est temps que tu reviennes dit-elle.
Et puis, une plume de Phoenix est apparue devant moi avec un parchemin. Je l'ai déroulé nerveusement. C'est un contretemps, un simple contretemps…
Les premiers mots défilent. La guerre est terminée. Voldemort a été vaincu. Voici la liste de ceux qui sont morts pour permettre au bien de triompher… Quelque chose dans le genre. En plus détaillé, plus ampoulé et plus délicat.
Ce nom à la fin de la liste : Fred Weasley.
Le parchemin qui tombe sur le sol.
Mes pas qui me guident au lit, machine parfaitement huilée.
Ma voix qui résonne atone alors que je m'endors, refusant de m'attarder sur la réalité.
Mes sincères condoléances Angie.
Mais le cauchemar ne venait que de commencer.
Fin du prologue
Voilà, qu'est-ce que vous en pensez ?
Alfa
