Nom de la Fanfiction:
Study in Violin
Chapitre 1:
Fake
Disclamer:
Oui oui la BBC tout ça tout ça on leur dira XD
Note de l'auteur:
Yaoi comme d'habitude :D
Neuf mois déjà. Cela faisait neuf mois que Sherlock était mort. Neuf mois et John continuait d'aller au cimetière deux fois par semaine. Il nettoyait les tags sur sa tombe, car souvent un des gens s'amusaient à venir marquer « fake » sur la stèle de marbre. Il avait rédigé un article sur son blog... « Study on Violin » où il relatait sa version des faits. Sur la page virtuelle, écrit noir sur blanc, les mots qu'il avait prononcé sur la terre consacrée qui recueillait son meilleur ami : « personne ne me convaincra jamais que tu m'aies menti. ». Cette phrase sonnait comme l'épitaphe qu'il n'y avait pas sur l'édifice qui couronnait sa tête. Il changeait les fleurs aussi... et pendant des semaines... il avait pleuré.
Il lui semblait que sa vie s'était arrêtée ce jour maudit où Moriarty avait disparu en réussissant son dernier tour, tuer Sherlock Holmes. Ou plus précisément, en le poussant au suicide. John aurait accepté n'importe quelle fin. … mais celle-ci était trop horrible, trop irréelle. Et pour terminer le tableau, Jim Moriarty n'avait plus refait surface, concluant l'affaire de telle manière que le grand public interprète la chose comme il l'avait prévu. Plus de Sherlock Holmes... plus de machinations...plus de Moriarty...
Mais quelque chose ne collait pas. Après examen de la situation, Lestrade n'avait pas pu mettre la main sur le soit-disant acteur que Sherlock avait engagé. Il s'avéra d'ailleurs que Richard Brooks n'existait pas vraiment. Cet homme s'était volatilisé en même temps que Sherlock lui aussi... en même temps que Moriarty. Plus étrange encore, il n'y avait aucune trace du code surpuissant que l'homme avait utilisé pour cambrioler les piliers de Londres. Ils avaient fini par coincer l'un des hackers qui avait participé à l'affaire et ce dernier avait tout avoué. Il dit à la police tout ce qu'il savait, il n'avait jamais vu Moriarty mais avait décrit sa voix au téléphone. Il n'y avait pas de code. Le pire de tout, à la fin du premier mois... ce fut la visite de la CIA, qui vint les interroger à propos de la disparition de Moriarty. Cela faisait plusieurs années qu'ils essayaient de coincer ce malade... Et ils arrivèrent avec des preuves de ses agissements bien antérieures à l'implication de Sherlock... Et la vérité fut enfin publiée partout.
John était anéanti. Si Moriarty existait bel et bien -ce dont il n'avait jamais douté- alors Sherlock était mort en vain. La vérité avait fini par éclater au grand jour... alors pourquoi ? Sarah était venue le voir et ils s'étaient remis ensemble. Sans Sherlock pour interférer, tout ce passait plus ou moins bien. En tout cas beaucoup mieux. En fait Sarah était la béquille de sa vie détruite. Il s'était remis à boiter au fil des semaines. Il ne pouvait à présent plus se déplacer sans sa cane. Les cauchemars, eux aussi, avaient refait leur retour. Il admirait le courage et la patience de Sarah de calmer chaque nuit qu'il passait chez elle, les réveils en sursaut et les visions d'horreur qui les déclenchaient.
Sans cesse il revoyait Sherlock en haut de cet immeuble. Cent fois il avait refait le scénario dans sa tête. Mais quoi que son cerveau puisse imaginer … il n'arrivait pas à le retenir de sauter. Et ses tentatives étaient de plus en plus désespérées. Une nuit, avant de se réveiller, John s'était regardé dans cette rue, face à l'hôpital... et il avait jeté le téléphone par terre pour lui crier qu'il n'avait pas le droit de faire ça, qu'il ne voulait pas le perdre. Et la vérité lui avait sauté aux yeux. Il s'était senti coupable... coupable pour Sherlock, coupable pour Sarah. Il n'avait pas osé lui dire qu'il avait compris que Sherlock avait toujours été plus qu'un ami... ou même qu'un meilleur ami. Les nuits qu'il passait chez Sarah s'espacèrent lentement et il refusa qu'elle vienne les passer à Baker Street.
Les larmes s'étaient taries en quelques semaines et avaient fait place au vide. Un trou béant dans sa poitrine qui semblait vouloir l'absorber tout entier. Sherlock avait payé deux ans de loyer à Mrs Hudson juste avant de disparaître, mettant John à l'abri du besoin. Mais vivre au 221B était une torture. Une torture à laquelle il refusait de mettre fin. Dans une tentative désespérée de rendre l'appartement plus vivant, il avait tenté -et Sherlock s'était certainement retourné dans sa tombe- de faire sonner le violon. Il s'était vite rendu compte que cela ne servait à rien, ne sortirent que quelques notes grinçantes. Déçu, il était allé ranger le violon dans la chambre de Sherlock, ne supportant plus de le voir posé près de la fenêtre. A présent, il était assis sur le lit et regardait autour de lui...
Plus de deux ans qu'il vivait ici et il n'avait jamais dépassé le pas de la porte de cette pièce. Il savait intuitivement que tout avait une place, mais il fallait admettre que l'organisation de la pièce laissait penser qu'une bombe avait explosé quelque part. Il sourit doucement, les mains jointes sur ses cuisses. Mrs Hudson était venue faire le ménage, cela ne faisait aucun doute. Peut être était-ce pour cela qu'on apercevait le sol, habituellement couverts de papier, partitions, notes, croquis dessinés à la hâte... Tout était posé sur la commande à présent. Le lit était fait et la table de chevet avait disparu sous un énorme carton qui contenant le matériel scientifique habituellement dispersé dans la cuisine. Il se prit la tête dans les mains. Ici, tout ressemblait à Sherlock, c'était à la fois oppressant et rassurant. Il ferma les yeux et un instant, il s'autorisa à imaginer ce qu'il aurait dit en le trouvant ainsi dans sa chambre... Ne trouvant pas de scénario satisfaisant, il finit par s'allonger sur le lit sans s'en rendre compte et s'endormit profondément.
Les coups de feu résonnaient de toute part, impossible de se mettre à couvert, une balle explosa son épaule et il se réveilla en sursaut, haletant, en sueur, au son d'une porte qui claqua avec un bruit de tonnerre. Puis la voix de Lestrade, celle de Mycroft également, leur timbre tremblant, la panique dans leur ton.
- « La porte était ouverte, John doit être là ! »
« Allez le chercher, je m'occupe de lui ! »
« Faites pression sur la plaie, maintenez-le éveillé. »
Un cri de douleur, John se leva, le cœur battant, il se dirigea vers la porte en entendant les bruits de pas monter vers sa chambre. Sortant de celle de Sherlock à la hâte, il stoppa net un mouvement en suspens … Lestrad et Donnovan maintenaient par terre un homme qui saignait abondamment... Un homme dont le visage l'avait hanté depuis neuf mois... Le visage de Sherlock Holmes.
