Auteur: Takara Bune.

Couple: Harry/Draco.

Rating: M.

Chose-n°1-importante-à-dire: Les personnages ne m'appartiennent pas, et je pense que vous savez grâce à qui ils ont été crée. Pas trop difficile hein...

Chose-n°2-importante-à-dire: Cette histoire prend en compte tous les tomes de Harry Potter jusqu'au 6. Pour le septième, c'est sensiblement la même chose, mais j'aime à penser que Fred, Lupin et Tonks ne sont pas morts et surtout que Harry se trouve finalement moins attiré par Ginny (Se serait difficile sinon de faire un Draco/Harry si Harry est fan de Ginny... Admettons-le).

Aussi, quelques autres personnes ont trouvé la mort, et certain ne sont pas dans le camp qu'il devrait être.

۞

Je me présente, même s'il serait étonnant que vous ne me connaissez pas. Draco Malfoy, celui-qui-a-aidé-à-tuer-Dumbledore, fils de deux Mangemorts reconnus – Qui eux croupissent dans une cellule à Azkaban. Généralement, les gens me connaissent sous cette superbe description. Attrayante, n'est-ce pas? Je m'en serais volontiers passé, mais c'était trop demandé pour le meurtrier de Dumbledore. Autrement, je suis blond, très blond, une peau pâle et fragile, des yeux gris acier. Je suis beau – Cela fait longtemps que je l'ai compris – Et plus intelligent que la moyenne. J'aime particulièrement les potions et tous ce qui touche à la médicomagie, chose que j'aimerais étudier. Pas vraiment évident d'aller dans une université quand on se retrouve ennemi de toutes personnes croisant sa route. Pas plus quand on veut étudier chez soit, quand on a plus aucune maison, et plus aucun gallion en poche. Ce serait Weasley qui serait content, tiens. Le ministère a décidé que mes maisons, ma fortune leurs appartenaient étant donné qu'il s'agissait là d'une propriété de Mangemort et que je ne pouvais leur réclamer; « Les lois peuvent être modifiées, Mr Malfoy, du jour au lendemain, et je suis certain que vous n'avez aucune envie de vous retrouver à Azkaban ». Oh, théoriquement, j'aurais du y être. Sauf que Potter – Je ne vous le décris pas, vous le savez rien qu'en jetant un coup d'œil sur la Gazette ou le Chicaneur – A fait ce qu'il sait faire le mieux; il a sauvé. Et il m'a sauvé, moi, disant que je lui avais sauvé la vie. Plusieurs fois. J'ai été excusé. Il a voulu faire la même chose pour ma mère. Elle m'a raconté, quand elle était dans la forêt. Quand elle a osé dire au seigneur des ténèbres que Potter était mort. Elle, ça n'a pas marché. C'est une Mangemort, pure et dure Mangemort. Alors, avec mon père, ils vont mourir dans une prison, sans que j'ai pu les revoir une fois. Non, ils ont interdiction de visites. Ce sont des Mangemorts, après tout, des monstres, ils ne sont plus humains. Bon sang, mais qu'est-ce que le ministère croit!

Donc, depuis un peu moins de deux mois, j'ai usé mon compte en banque dans un appartement sur le Chemin de Traverse, sans rien faire d'autre que culpabiliser et maudire le Lord noir, Dumbledore, le ministère, Harry Potter, Blaise, la belette et bien d'autres. Y'en a qui sont content. Tant mieux pour eux.

Au fait, vous ai-je dis qu'aujourd'hui était la veille de Noël?

-Joyeux Noël Draco, Joyeux Noël! Je chuchote, le nez dans mon écharpe.

Il neige, alors j'en ai profité. Emmitouflé dans mon manteau, un bonnet collé sur la tête, je marche sans réelle destination dans le chemin de Travers. Les gens ne me reconnaissent pas, et quel soulagement... Généralement, je modifie ma personne, quand je suis obligé de sortir, pour acheter à manger. Aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas le faire. Sûrement pas très prudent, mais bon...

-Joyeux Noël, Joyeux Noël...

Je pousse un soupir. Je crois que le Noël de cette année ne sera pas célébré, chez moi. Évident, je ne vais pas m'acheter une buche et des présents pour moi tout seul! Mes amis? Théo et Crabbe sont morts, Goyle, je ne préfère même pas m'en préoccuper, Pansy a fuit je-ne-sais-où – De toute façon, c'est pas comme si ça m'importait – Et Blaise a fait parti de l'ordre, donc différence de compatibilité.

-Happy christmas, happy christmas!

Je déteste ma vie. Je me déteste encore plus. Je m'arrête devant un magasin, bras ballants. Qu'est-ce que je gagne à vivre comme ça? Je n'ai quasiment plus de quoi vivre, je ne peux même pas partir. Je suis coincé dans un minable appartement qui plus est minuscule, sans pouvoir sortir sans me faire cracher dessus. Ah, où est partie la dignité des Malfoy? « Partie, en même temps que Vous-savez-qui! » Exactement, ricanez.

Je déteste ma vie. Putain, parfois je crois que j'aurais préféré mourir dans cette foutue salle sur demande!

-Dépêche-toi Harry, nous allons être en retard!

-Oui oui...

Je me retourne brusquement en entendant la voix de mon ancien pire ennemi. Ce dernier trifouille je ne sais quoi dans un petit sac en perle qui, je ne doute pas, appartient à la personne qui s'est permis de le réprimander; Hermione Granger!

-Fais un effort Harry, on devait être chez les Weasley à dix-neuf heure!

Je jette un coup d'œil sur ma montre et ricane; il est pratiquement vingt-et-une heure. Certaines choses n'ont pas changé, et la ponctualité de Potter reste un parfait exemple.

-Je ne trouve plus le cadeau de Ron!

Son organisation aussi.

-Bon sang, tu es un sorcier Harry!

-Ah... Désolé.

Involontairement, j'éclate de rire, m'attirant les regards des deux anciens Gryffondors.

-Qui es... Malfoy?!

Mon hilarité se trouve vite stoppée. Je me doute que dans moins de dix secondes, on va encore me lancer des pierres. Leurs visages se tordront de dégout. Et je retournerais chez moi, encore plus déprimé. Mais Granger me prend par surprise.

-Comment vas-tu, Draco? Commence-t-elle sur un ton hésitant.

Je suis censé dire quoi? Oui, très bien et toi? Je suis pas hypocrite, et je lui réponds, abandonnant mon ton méprisant mais répondant avec sarcasme:

-Non et toi?

La brune rougit et balbutie un pardon en me regardant d'un air triste. Je hausse les sourcils et me tourne vers Potter qui a recommencé la chasse-aux-cadeaux, avec nettement plus de réussite, avec l'utilisation d'un simple accio.

-Enfin, j'ai cet anneau, s'écrit-il, réjouit.

-Tu vas demander Weasley en mariage? J'me disais bien que votre amitié était... Étrange.

Je ricane.

-Imbécile, marmonne-t-il en secouant la tête, tandis que Hermione pousse une exclamation amusée.

Elle lève la tête, suffisante, et réplique d'une voix dégoulinant de mièvrerie:

-C'est pour célébrer notre mariage, à Ron et à moi.

-Ah.

Pas comme si j'étais surpris. « Miss Je-sais-tout et Weasmoche, une grande histoire d'amour... » Bien évidement, je garde ma pensée sous silence, m'évitant ainsi les foudres des deux seules personnes qui me parlent correctement depuis environ deux mois. Pitoyable, n'est-ce pas? C'est là que Granger, dans un élan de... Que j'imagine sympathique me demande ce que je fais pour le réveillon. Oh splendide réveillon! Je lui lance un regard relativement peu amical.

-A ton avis Granger, où penses-tu que je vais aller?! Je m'exclame, soudainement furieux. Voir mes parents? Difficile! Voir mes amis? Théo? Difficile, il est mort! Blaise? Oh oui, sûrem...

-Ferme-là Malfoy! M'interrompt brusquement un Potter apparemment en colère. Hermione voulait juste être gentille, tu crois vraiment qu'elle disait ça pour te blesser?

Je me tourne vers la brune et m'aperçois qu'elle a les larmes aux yeux. Génial. Maintenant, elle pleurniche. Elle n'avait qu'à pas me parler, elle savait bien à quoi elle s'exposait...

-Je... Désolé.

Ils relèvent tous les deux la tête, ahuris. Granger en oublie même de pleurer. Moi, je soupire. Les mots sont sortis avant que je n'ai pu les penser...

-Le grand Draco Malfoy s'excuse... Oh miracle! Lance Potter après avoir esquissé un petit sourire.

Néanmoins, c'est pas difficile de comprendre qu'il dit ça juste pour alléger l'ambiance. Il me déteste. J'y repense, mais je lui dois la vie. J'aurais toujours pensé qu'il aurait aimé me voir à Azkaban, moi qui ait été un de ses pires ennemis. Moi qui a été horrible, haineux et complètement injuste envers lui. Après tout ce que j'ai pu lui balancer, sur sa famille, son parrain, et sur ses amis... Mais Monsieur Survivant à bonne conscience, alors il sauve tout le monde, bon ou méchant.

-Exactement, j'ai bonne conscience, répète d'ailleurs Potter avec un sourire moqueur.

-Oui je... Et merde.

Je crois que j'ai trop pris l'habitude de parler à voix haute – Il faut bien combler le silence toujours présent chez moi. Merde. Je n'arrive pas à croire que j'ai déballé ce ramassis de conneries à Potter et Granger.

-Ouai... J'espère que tes chevilles sont pas trop enflées là, vu ce que un Malfoy vient de te dire.

Granger éclate de rire et Potter sourit – Un sourire sincère, oh, rare ça! Enfin, s'il prenait la grosse tête à chaque fois qu'il lui arrivait quelque chose d'important, j'imagine pas comment il serait.

Je pousse un soupir et resserre mon écharpe. Je jette un coup d'œil à ma montre; cela fait à peine dix minutes que je discute avec eux. Draco Malfoy papote avec ses anciens ennemis. Ah ah, excellent. Il aura bien changé, le petit Malfoy... Enfin, encore heureux. Si j'étais resté l'imbécile heureux que j'étais... Je n'imagine pas. Enfin, rien n'aurait changé... Je pense. Dans tous les cas, j'aurais pas été heureux, donc par extension, rien ne change. Évident.

-Et bien Malfoy, commence soudain Granger après un silence long de cinq minutes, on va y aller...

Je grimace. Personne n'a l'âme assez compatissante pour rester le soir de Noël avec Draco Malfoy, pauvre sorcier autrefois richissime, fils de Mangemort et Mangemort? Non, probablement personne. Qui aurait pitié de moi – Sauf évidemment Saint Potty et sa clique? Tss, je suis pitoyable. Draco Malfoy, cherche de quoi s'accrocher, S.O.S. Idiot... La vie ne marche pas comme ça.

-A bientôt, ajoute la brune après un instant d'hésitation.

Ouai c'est ça, à bientôt. On se voit prochainement, histoire d'aller prendre un café dans le chaudron baveur? Bien sûr...

-Ouai.

Ma voix est sèche, dure, et la fille tressaille. Et bien, la guerre laisse des séquelles... Et même sans ça, j'en suis bien conscient. La blague, tu crois? Moi? Non, je n'ai aucune trace de cette guerre à la con. Ah la gué-guerre, c'est marrant, la gué-guerre, mais-oui-bien-sûr... Je soupire. Et lance un regard que j'espère... Doux? Vers Granger.

-Ouai.

Elle sourit et Potty me contemple, manifestement surpris. Oui, même Draco Malfoy peut changer, surtout après ce qui lui arrive. En tout cas c'est ce qu'il pense, alors si t'es pas d'accord Coco, tu sais où est la sortie. A tiens, mais suis-je bête. Nous sommes dehors, dans la neige, à se les peler, depuis près d'un quart d'heure.

-Étrange, non? Je change.

Je ricane. Potter me dévisage comme si j'avais fais une déclaration à Weasmoche et Hermione rit. Ils se dérident. J'arrivais toujours à faire ça. Faire sourire les gens. Enfin... On peut dire ça. Seulement quand je les appréciais un minimum. Puis c'est de l'auto dérision, tous les imbéciles peuvent faire ça.

Et voilà comment ma vie est maintenant. Je me pose à longueur de journée des questions existentielles, d'une importance léthargique. Pour combler le vide nouveau de ma vie.

« Trouve quelqu'un » auraient suggéré Blaise et Théo. Bien sûr... Trouver quelqu'un qui veut de moi, de mon passé, de mon incapacité à faire... Tout, puisqu'en fait je ne sais rien faire, parce qu'on m'a toujours tout fait. Je ne vaux plus rien. Tss, pas difficile à admettre.

-Bon, bah... Au revoir, Draco, hésite un moment la brune. Joyeux Noël

Potter répète la même chose. Je grimace, lève les yeux aux ciel, puis hausse les épaules.

-Au revoir, Hermione, Harry.

Ces prénoms m'écorchent la gorge. Beurk! Tiens, Harry comment vas-tu? Depuis la dernière fois? Celle où j'ai fais chialer Grang... Hermione, où je t'ai mis en colère à cause de mes sarcasmes? Mignon. Très mignon. Appelons-nous par nos prénoms, nous sommes des amis maintenant que la Guerre est finie! Ouai. Je serre la main des deux autres et part rapidement, tandis que eux rejoignent la magnifique et nouvelle chaumière de Mr et Mrs Weasley, s'assurant ainsi une belle soirée. Une belle soirée hein? De la merde.

J'achète rapidement de quoi manger avant que les magasins ne ferment, puis retourne chez moi, m'enfermant de nouveau dans mon minable appartement. Les rideaux sont tirés, comme toujours. Bien sûr que je fuis. C'est pas si facile. C'est normal. Et je suis certain que ça convient aux autres, étrangement. Ne plus voir ma face de Mangemort excusé, que du bonheur. Enfin, j'aurais sûrement réagi comme eux au fond... C'est dur à admettre, quand c'est toi qui l'est, dans cet état, foutu état de merde. Tss, j'aurais presque pu dire, « La fin des guerres rend les gens heureux. Pas moi. » Mais l'ironie du sort, c'est que c'est pas comme si j'avais vraiment été heureux avant. J'aimais mes parents certes, ils m'aimaient aussi, mais avaient la fâcheuse tendance de me le montrer à coup de Doloris. Un peu... Douloureux, dira-t-on. J'avais des amis – Encore heureux – Mais des réels, deux. Comme si Crabbe, Goyle ou Parkinson étaient des personnes à qui il était possible de se confier... Pfft. De la merde, je dirais.

-C'est ça, Joyeux Noël... Pourquoi vous me dites ça?

Les imbéciles – J'entends par là Granger et Potter, Weasley aussi – sont partout. Ils ont tendance à oublier que ces mots là, de politesse, je dirais, ne le sont pas tant que ça. Joyeux Noël... Oui, certainement. Je soupire une nouvelle fois et m'affale sans grâce sur mon canapé marron. Sans grâce... Ah, la bonne blague. A Noël, nous recevions toutes sortes d'invités, alors de la grâce, on en avait. Sauf quand j'étais seul avec Blaise et Théo. Sinon, mère ne se posait pas la question s'il fallait ou non me réprimander sur la question existentiel du « Maintient d'un Malfoy. » Oh non. Je sors ma baguette de ma robe et fait négligemment apparaître une bouteille de Whisky pur feu. Tss, le cliché type; le mec malheureux qui se bourre la gueule, seul, le soir du réveillon de Noël. Je suis pathétique.

-Joyeux Noël Draco!

Il est... Minuit moins cinq. Et j'attends. Je n'ai pas bu au point d'être soul, loin de là. Ma bouteille est bien rangé au fond de son tiroir et je contemple, d'un air morne, depuis près de deux heures la fenêtre dont les rideaux ont été ouvert – Après tout, il n'y a personne dans le chemin de Traverse, à cette heure-ci. Et la où je vis, il n'y a aucun bar où restaurant et commerce de ce genre. Donc, assis juste devant ma jolie fenêtre, je regarde la neige qui tombe, depuis que j'ai aperçu Potter et Granger – En fait, ça fait trois heures – En attente d'un signe. Un signe? Bien sûr, je suis certain que le Père Noël va me rendre visite tiens! Dans trois minutes et trente-trois secondes... Trente-deux, trente-et-une...

Je ne vous explique pas ma surprise quand, à minuit pile, on toque à ma porte. Sûrement pas le Père Noël. Peut-être Potter? Oui, sûrement lui.

-Joyeux Noël Draco.

Blaise.

Cher Blaise. Ma gorge s'assèche. De retour. Tiens donc... Mais voudrais-tu te donner bonne conscience? Sache que c'est un peu tard. On n'a plus le même chemin, et je ne veux plus que tu fasses parti de ma vie. Oh que non.

-Qu'est-ce que tu fais ici?

Il me dévisage, scrutateur, puis peiné. Bien sur, chère Blaise. Aurais-tu pensé que je t'accueillerais bras ouvert, comme un ami? Non. Crois moi, aucune chance. Je le regarde, méprisant et hautain.

-Je v...

-Dégage Blaise. Je l'interromps. Tout de suite.

Vite, avant que je perde mon calme. Tu dois le savoir, tu es une des personnes contre qui je suis le plus en colère. Tu peux bien comprendre... Un ami... N'est-ce pas? Un ami ne trahis pas. Un ami ne lâche pas ses acolytes de toujours au moment où ils ont le plus besoin de lui. Un ami reste fidèle jusqu'au bout. Comme Théo. Blaise serre les dents. Il se doutait bien de ma réaction. Mais je suppose que c'est dur.

-Écoute Draco, je sais que tu m'en veux, je sais que...

-Que je t'en veux? Tu crois que j'allais t'applaudir? Bah non, raté. Maintenant, casse-toi. Je ne veux pas avoir affaire à toi.

-Draco, je...

-OK.

Je lui fais un grand sourire, le truc bien artificiel et pas du tout sincère.

-D'accord, j'accepte tes excuses, tu es gentil de venir me voir la veille de Noël. Je penserais à t'inviter boire un café, ne t'inquiète pas. Maintenant que tu as la conscience tranquille, au revoir.

Sur-ce, je lui ferme la porte au nez. Le connaissant, il ne recommencera pas ce soir, même si je vais sûrement avoir de nouveau de la visite demain ou après demain. Il a toujours été comme ça.

Finalement, je crois que je vais ressortir ma bouteille. Je ne crois pas que ça ne me fera du mal.

J'avais bien raison. Blaise est partit sans demander son reste. Il comprend. Il sait bien ce que nous a infligé sa trahison, à Théo et à moi. Je sais bien qu'il le regrette. Mais je suppose que ayant été blessé dans mon égo, je ne veux surtout pas le pardonner. Oh non, petite fierté blessé tiens... Quel con je fais... Alors que c'est mon seul ami.

C'est marrant de voir à quel point quatre heures d'intense réflexion peut changer la vision de gens. Maintenant, je culpabilise. J'en chialerais, si je n'avais pas été habitué à ne pas – à ne jamais – pleurer. La blague. Je renifle. Il peut pas revenir maintenant, ce petit Blaise? Ah ce qu'il m'énerve. Où plutôt « Ah ce que je m'énerve... » Accrochage interne avec mon autre moi intérieur. Je virerais presque schizophrène, si c'est pas pitoyable ça... J'aimerais même qu'une autre personne que Zabini – peu importe laquelle – vienne frapper à ma porte. Une petite âme indulgente... Trop demander. Mais bon, étant donné qu'il est... quatre heure vingt, je doute que quelqu'un débarque ici. Je ferais mieux d'aller me coucher. Sinon, la Déprime subsiste. Pas agréable de me rappeler quelle sera là demain.

Le lendemain, doux lendemain, je me réveille sans surprise avec un mal de tête disons... Ignoble. Oh joie. Et bien sur – Je pousse un grognement – Je n'ai plus aucune potion anti-douleur. Bah, ça m'apprendra. Je pousse un long soupir... La journée va être longue. D'ailleurs, il n'est que neuf heure et des poussières. Je me lève en grimaçant et atteins sans motivation ma minuscule cuisine, histoire de grignoter un peu. Pas comme si j'avais vraiment faim, mais je ne tiens pas à tomber dans l'anorexie... Très peu pour moi, surtout que mon corps est la seule chose qui me reste, pas besoin de l'abimer. J'expire bruyamment une nouvelle fois avant de me vautrer dans mon sofa. Encore une journée pourrie à passer seule dans cet appartement de merde.

Peut-être... Peut-être que si je n'avais pas gentiment congédié Blaise, on serait tous les deux, à rire, comme avant. Tss. Même si je pense ça, y'aura quelque chose de différent maintenant. Enfin, de toute façon, mon petit monde de noble s'est écroulé, alors forcément, c'est différent. Et donc, même si je me réconciliais avec Zabini, ça sera pas pareil. La guerre éloigne les gens... Je l'ai compris, ça.

On toque une nouvelle fois. Tss, j'ai jamais eu autant de visiteurs en deux jours depuis les deux mois où je vis – Survis – ici.

-Blaise, je t'ai déjà dis que c'était pas la peine de... Potter?

Super. A-t-il tellement eu pitié de moi qu'il vient maintenant me consoler? Pas la peine... Je lève les yeux au ciel et soupir.

-Qu'est-ce que tu fais là?

-Je voulais te parler.

Sa voix est calme et il n'a pas l'air de douter d'une réaction déplacée de ma part, ce qui théoriquement, ne serait pas étonnant.

-Oui?

-Je peux entrer?

Après un instant de réflexion, je hausse les épaules et m'écarte. Il rentre après m'avoir lancé un petit sourire, un sourire presque hautain, ou jubilant. Je redresse la tête, serrant les dents. Apparemment, Monsieur Survivant savait qu'il allait pénétrer dans mon appartement, alors que personne d'autre que moi y est entré, en fait. Enfin, c'est pas comme si lui je ne voulais pas qu'il vienne. D'ailleurs, je voulais que ça soit lui, hier soir. Aarg, qu'est-ce que c'est déplacé, quand j'y pense. Mais bon, c'est pas comme si je rêvais de lui, espérait toujours sa gentille petite présence et était heureux de le voir. Pas comme si je l'aimais hein... Faudrait d'abord que je sache ce que c'est, l'amour... « Oh, que c'est romantique », aurait ricané Théo, imitant une Pansy caquetante.

-Qu'est-ce que tu veux?

-Et bien... Tu te doutes que pendant la Guerre, certaines personnes ont rejoint l'ordre du Phénix, et donc que...

-Viens en au fait, Potter, au lieu de tourner autour du pot.

-J'ai vu Blaise ce matin et...

Tiens donc. Blaise. Blaise.

-Cherche pas Potter. J'ai mes raisons, et c'est pas le fait que tu viennes me parler que ça va changer les choses.

-Il souffre. Tu es son meilleur ami.

-Étais. Tu crois que quand il est parti, j'en ai pas bavé? Théo venait de mourir et lui est parti quand j'avais le plus besoin de lui. Un ami? Excuse-moi de ne pas encore avoir digéré.

Potter se tait et me lance un regard agacé.

-Il serait resté, il serait mort.

-Est-ce que je suis mort moi? Il est un très bon occlument, alors il pouvait facilement survivre. C'est ce que j'ai fais, moi. Et j'ai sûrement bien fait, puisque je vous ai sauvé.

Il lève les yeux au ciel. Il n'a rien à dire là dessus, après tout. Je n'aurais pas été là, il serait probablement mort.

-Je te l'accorde, c'est vrai. Mais il a fait son choix, c'était son droit.

-Et il nous a laissé.

-Mais merde, Draco! S'énerve Potter .Pour la première fois de ta vie, essaye de faire preuve d'altruisme! Il était terrifié par Voldemort! Il n'allait pas vous rejoindre alors qu'il était neutre, sous prétexte qu'il voulait être avec ses amis! C'était une guerre, pas un jeu!

-C'est pourquoi il a rejoint l'ordre du Phénix. Il n'est pas resté neutre, il s'est allié à ce qui était censé être nos ennemis.

-Est-ce que tu as vu une fois Blaise se battre contre toi?! Il voulait juste une protection, et il l'a eu! Est-ce que sa protection il l'aurait dans ton camp?! Je ne pense pas! Je te rappel que ce n'est pas nous qui avons tué Théo, c'était Voldemort!

Je tressaille et lui lance un regard noir. Il a raison. Son regard s'adoucit soudainement.

-Excuse-moi. J'aurais pas du m'emporter.

Je tressaille. En fait, je préfère qu'il « s'emporte », parce que un Potter gentil, c'est étrange. J'aurais préféré que tout reste comme avant. Enfin, qu'on retourne en arrière.

-Ça aurait été la même chose, Draco.

Je frémis une nouvelle fois. J'ai encore parlé à voix haute. C'est tout bonnement exaspérant. C'est à la limite si je ne me confie pas à Harry Potter. D'ailleurs, ce dernier pousse un long soupir.

-Tu sais, se lance-t-il, je peux comprendre, du moins en partie, ton... Chagrin. Y'a beaucoup de chose que tu ressens que j'ai déjà vécu alors...

-Potter, quand j'aurais besoin d'un psychomage, je t'appellerais. Mais pas maintenant.

-Théo est mort. D'autre per...

-Merci Potter, je suis au courant.

-Laisse-moi finir, veux-tu. Crois-moi, y'a beaucoup de personne dans mon entourage qui est mort. Tes parents sont à Azkaban. Mon parrain y a été, et il lui aurait fallut d'un seul faux pas pour qu'il y retourne.

-Mais il n'y est pas retourné!

-Mais il est mort!

Je lève les yeux au ciel. Cette discute m'agace. J'ai rien le temps de digérer, il remue déjà le couteau dans la plaie.

-Tu as perdu tes parents. Moi aussi.

-Oui, je sais, on me le rabâche depuis ma naissance, que tes parents sont morts.

-Ce n'est pas une plaisanterie!

-Tiens donc.

Ah, maintenant, il ne dit plus rien, il fulmine. Tant mieux, il partira plus vite comme ça. Bon, je l'admets, je voulais peut-être le voir, mais là, il me gonfle. Je crois que finalement, c'est préférable que je reste seul. Enfin, ça, je le savais déjà, mais je ne me pensais pas si antipathique que ça. Et admettre ça, c'est pas réjouissant.

-Hey, Malfoy...

-Tiens donc, c'est Malfoy maintenant? Je croyais que tu m'appelais Draco? Tu m'appelles par mon prénom que devant les seules personnes qui doivent avoir un restant d'estime – Et encore – Pour moi?

Je pense à Blaise – Il n'aura sûrement dit que du bien de moi, j'en suis certain – Et à Gr... Hermione, car cette fille là a toujours eu de la sympathie même pour les gens les plus abjectes – Par conséquent, moi.

-Bon, tu dégages quand de chez moi?

-Draco...

Gagné. Il est las, il va partir. Il en a ras-le-bol. Il aura vite abandonné. Tss, comble de misère, mon coeur se serre à l'idée qu'il s'en aille déjà.

Il est comme Blaise, finalement, il ne sait pas vraiment insister. Il ne creusera pas le fond du problème. Et puis surtout, lui, il en a rien à foutre. On était ennemis, et je n'ai jamais fais parti de sa clique. Alors évidemment, y'a de quoi être distant.

En fait, je me demande pourquoi il est venu. Il n'a aucune raison d'être là. C'est peut-être le Sauveur, le Survivant, l'Élu, mais il ne peut – Ne doit – pas me fréquenter. Même si j'ai voulu qu'il vienne.

-Va-t-en.

J'ai la voix enrouée, un début de rhume sûrement. Tiens, ça m'apprendra, à flâner dans les rues tard le soir, tout-en étant mal couvert...

-Dra...

-S'il-te-plais.

Je me leurre. Et j'ai les larmes aux yeux.

-Tu n'es pas la pourriture que tu crois être.

-Tu crois ça?

-Tu es trop dur envers toi même, tu vis dans le regret, avec le désir de retourner en arrière...

-Je t'ai dis tout-à l'heure que je ne voulais pas de psychomage.

-Pas grand monde comprend ce que tu ressens. Crois-moi, je le sais parfaitement. Et je sais combien c'est dur. Alors s'il-te-plais, laisse moi t'aider.

Le retour du complexe du héros.

-Je... Je t'ai déjà dis que je ne voulais pas d'aide...

Enfin, en fait, j'en veux, mais que voulez vous... Pourquoi un Draco Malfoy – Un Draco Malfoy meurtri – se laisserait-il aider? Il est bien trop fière pour ça.

Et pourtant, être fière comme je le suis – Ou l'était, cela dépend des points de vues – ne parvient pas à ne pas faire couler mes larmes. Et je pleure, je lâche pitoyablement des longs sanglots douloureux – Devant Harry – Et la seule chose que j'en tirerais, c'est un peu plus de pitié et un état de larve pendant quelques jours. Réjouissant.

Et lui, en bon héros, il s'approche pour me consoler.

Verdict?