Hello tous le monde !

Je suis un peu stressé (comme toujours) puisque c'est ma toute première fanfiction Harry Potter. Oui, je fais plutôt dans le facile avec un Dramione. Mais je vais essayer de faire un petit peu original. - Vraiment un petit peu -

Dislaimer : Rien ne m'appartiens et tout est à J.K Rowling. (Sauf un personnage qui m'appartiens.)

Attention : Rated T/M pour sujets sensibles. (Et peut-être plus.)

Je voudrais remercier ma correctrice qui m'aide beaucoup à chaque fois pour les chapitres.


Résumé :

À 30 ans, Hermione a tout pour être heureuse : un mari riche, et tout ce qu'elle veut quand elle le veut. Mais voilà, elle n'est pas heureuse, elle n'est pas amoureuse de l'homme qui partage sa vie, ou pas comme elle le devrait. Pour cause, un passé plus que présent et des regrets.

« Il y a rien de tel au monde que l'amour d'une femme mariée. C'est une chose dont aucun mari ne se rendra jamais compte. » – Oscar Wilde.


(J'espère que ce premier chapitre vous plaira. Bonne lecture ! )


« Dans la vie on ne fait pas ce que l'on veut mais on est responsable de ce que l'on est. » – Jean-Paul Sartre.


Chapitre 1 : Le retour en Angleterre.

Encore une journée qui n'a pas de sens, encore un jour sans bonheur, tout est las et tout est fané. Encore un jour où elle doit prendre sa dose de médicaments pour ne pas craquer et terminer à Ste Mangouste. Hermione se regarde dans le miroir en face d'elle ; elle a bien changé depuis Poudlard. Ses cheveux qui paraissaient broussailleux et mal coiffés sont devenus lisses, grâce à un coiffeur américain, et ont bien poussé, lui arrivant en bas du dos. Elle a aussi des petits cernes sous les yeux et une peau moins rebondie qu'auparavant. Elle a cette impression d'être vieille, alors qu'elle n'a que 30 ans, presque 31. L'air des États-Unis ne lui fait aucun bien et ça dure depuis près de 10 ans maintenant.

10 ans. 10 ans qu'elle est mariée, 10 ans, le temps passe vite. Et 9 ans qu'elle vit ici, 9 ans, et elle ne s'y fait toujours pas. Heureusement, c'est le grand départ, elle rentre à la maison, elle qui ne supporte plus la Nouvelle-Orléans. C'est beau, mais le mal du pays est plus fort. Elle va enfin revoir ses amis, Harry, Ron, Ginny, Neville, Luna et d'autres. Même si Harry et Ron sont venus la voir ici, ce n'était pas pareil ; ils ont quand même une vie loin d'elle. Mais maintenant, c'est différent : elle revient en Angleterre et espère bien refaire partie de leur vie à nouveau. Et surtout, apprendre à connaître les enfants d'Harry, d'autant plus qu'elle est la marraine du premier, James Sirius Potter. La dernière fois qu'elle l'a vu, ça remonte à quatre ans. Bien sûr, elle l'a revu en photo depuis, mais ce n'est pas pareil. Ron, quant à lui, n'est pas marié et n'a pas d'enfant, il est plutôt un électron libre. Ils ont été ensembles quelques semaines après la guerre, mais cela n'a pas fonctionné, ils étaient bien trop différents l'un de l'autre. Ils sont tout de même restés amis. Ses amis lui manquent tellement, et tout doit avoir changé là-bas.

Hermione arrête ses rêvasseries quand son mari lui demande si elle est prête. Oliver, de son prénom, et Oliver Sutton, de son nom complet. Sa famille fait partie des « 29 Sacrés »* de Sang-Pur de Grande-Bretagne.

Pourquoi quelqu'un comme lui a épousé une née-moldue ? Ça, c'est une question à laquelle nous répondrons plus tard.

Elle lui répond qu'elle arrive et se fait un chignon à la va-vite. La jeune femme se regarde une dernière fois dans le miroir, se lève, ferme sa dernière valise, et est prête à partir, totalement excitée de revoir le pays qui l'a vue grandir. Elle se sentira sûrement moins seule là-bas, espère-t-elle.

- Madame est-elle prête ?

- Oui Nana, je suis prête ! Lui sourit-elle.

Nana est leur Elfe de maison. Ils l'ont trouvée i ans, dans une rue malfamée de la Nouvelle-Orléans. Elle n'était qu'un bébé et son propriétaire la malmenait déjà. Hermione et Oliver lui ont donné une certaine somme d'argent pour la faire sortir de ce trou à rat. Elle a été élevée comme son propre enfant, mais Oliver voulait qu'elle travaille pour eux. Hermione avait protesté plusieurs fois, mais c'était soit ça, soit elle retournait dehors, alors à contre-cœur, elle avait accepté. Pourtant, Nana a l'air plutôt heureuse et est très reconnaissante envers sa « maîtresse ». Hermione préférerait qu'elle l'appelle par son prénom, mais l'Elfe refuse, donc c'est juste « Madame ».

- Et le maître est-il prêt ?

- Oui Nana, je le suis ! Dit Oliver en arrivant derrière sa femme.

Cette dernière lui fait un demi-sourire avant de reprendre un air plus neutre.

- Très bien ! Nous pouvons partir alors.

Sa valise la plus importante dans une main, la cage de Pattenrond dans l'autre, Hermione tend son bras à Nana, et Oliver fait de même de l'autre côté, puis ils transplanent jusqu'à l'aéroport moldu le plus proche.

Ce n'est que quelques heures plus tard qu'ils frôlent le sol sorcier de Grande-Bretagne.

Hermione a le sourire le plus heureux qu'elle n'a jamais eu, du moins, depuis longtemps. Enfin chez elle, et pour de bon !

En entrant dans le manoir où elle avait vécu il y a quelques années après son mariage, quelques temps seulement, la première chose qu'elle remarque, c'est la décoration baroque, tout ce qu'elle déteste.

- Cet endroit ne m'avait pas manquée !

- Tu n'avais qu'à rester aux Etats-Unis si tu n'es pas contente ! S'énerve son mari.

Hermione fait preuve d'un calme olympien pour ne pas lui répondre. Qu'est-ce qu'il peut être irritable quand il s'y met. L'avion a dû le fatiguer.

- Excuses-moi, j'suis con !

Au moins, il le reconnaît, pense-t-elle.

Cela fait longtemps qu'elle ne fait plus attention à ses sottes d'humeurs. Mais il s'excuse toujours —principale qualité chez lui— toujours.

Elle libère son chat et se dirige vers les grands escaliers en marbre noir. Cette maison n'a pas été habitée depuis plusieurs années, et pourtant, on dirait qu'il y a toujours eu de la vie ici. Elle touche la rampe du bout des doigts, tout est propre. En entrant dans la chambre où elle dormait il y a longtemps, un frisson lui parcourt le corps. Mauvais ou bons souvenirs, elle ne sait pas, elle ne sait plus. Tant de choses se sont passées depuis. La peur lui tord le ventre ; tout recommencera ici aussi ! C'est une certitude. Ses mauvaises habitudes reprendront le dessus. Oliver est une cause perdue, elle le sait. Elle se demande parfois pourquoi elle reste avec lui ; l'amour sans doute.

- Ça ne va pas ?

Elle sursaute en entendant sa voix et en sentant sa main se poser sur son épaule.

- Si ! C'est juste que je suis heureuse de revenir ici, ment-elle. Je veux dire ici, en Angleterre.

Ils avaient quitté le pays pour une bonne raison. Hermione voulait partir d'ici, trop de souffrance est arrivée. Mais elle ne pensait pas qu'elle regretterait ses choix. À l'époque, c'était évident qu'elle devait partir, et le mariage ainsi que la mutation de Oliver étaient une excuse pour pouvoir le faire.

- J'ai bien fait alors, de demander à revenir ici. C'est en partie pour toi que je l'ai fait. Au moins, tu arrêteras de te plaindre que tu ne vois personne. Tu vas enfin revoir tes amis.

Elle soupire mentalement. Ce serait trop beau qu'il soit plus compatissant sur le fait qu'elle se sentait seule à la Nouvelle-Orléans. Il n'était jamais là. Le travail. Mensonge, Hermione, tu le sais, se dit-elle. Il est plus facile d'être aveugle que de voir la vérité en face. Mais la vérité fait mal. Et encore plus pour elle.

La nuit commence à tomber dehors alors que Hermione finit de déballer une de ses valises. Elle vient de manger et s'apprête à dormir. Elle a hâte d'être le lendemain. Elle reverra Harry, Ginny, leurs enfants, Ron, et peut-être le reste de la famille Weasley. Molly et Arthur, qu'elle n'a pas revus depuis son départ, il y a 10 ans, lui manquent beaucoup. Ses parents seront là aussi, mais eux, elle les a vus i peine 2 mois. Cela va quand même lui faire bizarre de revoir tout le monde en même temps, comme au bon vieux temps.

OooOooO

Le lendemain, c'est aux aurores que Hermione se lève, en même temps que Oliver, qui a sa première journée de travail au ministère. Il y travaillait il y a 10 ans, puis il a été muté en Louisiane. Il est dans le département des mystères, lui seul sait ce qu'il y fait là-bas, c'est une langue-de-plomb. Hermione n'a jamais su, et tant qu'il ne met pas sa vie en danger, cela ne la concerne pas. Comme tous les matins quand il part au travail, elle le regarde s'en aller comme une femme qui n'a rien à faire de ses journées. Et c'est la vérité, elle ne travaille pas, puisque Oliver refuse. D'après lui, elle doit être à la maison quand il rentre le soir. Il est de la vieille école, il a été élevé comme ça. La jeune femme ne lui en veut pas. Après tout, sans lui, elle se demande ce qu'elle serait. Il lui a sauvé la vie, de toutes les façons dont une personne puisse être sauvée. Elle lui doit beaucoup, même si, en même temps, il l'a fait souffrir. Ne pas travailler est dur pour elle, et elle a l'impression d'être une assistée. Ce qui n'est pas très loin de la vérité, quand on y regarde bien, mais c'est complètement à son insu. Elle a l'impression de ne servir à rien, et ça la rend chaque jour un peu plus folle. Elle est loin, l'Hermione adolescente. Celle qui savait tout sur tout, et qui était heureuse, tout simplement.

Bon, elle n'a plus qu'à déballer ses autres valises et ranger certaines affaires jusqu'à ce midi, heure à laquelle elle doit rejoindre ses amis au terrier.

Une fois l'heure arrivée, elle se prépare, mais un dilemme s'impose à elle : devrait-elle laisser ses cheveux détachés ou attachés ? Attachés, ça la vieillit, et détachés, on voit ses bleus dans le coup… Bleus qu'elle veut cacher à tout prix. Et elle ne retrouve plus le fond de teint. Son choix est vite fait, elle croit bien. Elle ne veut pas éveiller les soupçons. Ils la jugeraient et ne comprendraient pas. Elle n'arrive pas à croire que ses bleus ne veuillent pas partir après tout ce temps, au moins 2 semaines que c'est arrivé.

- Nana, tu veux m'accompagner ? Demande Hermione lorsqu'elle arrive dans le hall d'entrée.

Cette dernière arrive près de sa maîtresse, un peu hébétée.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée Madame, le maître ne veut pas que je bouge d'ici.

- Mais le maître n'est pas là. Allez, viens, Harry sera heureux de te revoir.

- Mais, Madame, s'il l'apprend, il va enco…

- Tu viens, un point c'est tout ! Ordonne-t-elle, l'humeur joviale.

- Oui, Madame.

L'elfe de maison s'inquiète beaucoup pour sa maîtresse, mais ne peut pas imposer son avis. Elle tient beaucoup à elle, c'est l'unique personne qui prend soin d'elle.

- Prends ma main, on y va. Ce serait bête d'arriver en retard.

La jeune femme donne la main droite à son elfe avant de transplaner.

Arrivée au terrier, elle lui lâche la main et s'avance pour toquer à la porte des Weasley. C'est avec une joie immense que Ginny ouvre la porte. Elles se sautent dans les bras.

- Je suis tellement contente de te voir, tu m'as tellement manquée ! S'enthousiasme la rousse.

- Tu m'as manquée aussi, Ginny.

Hermione la regarde quelques secondes. Elle n'a presque pas changé, du moins, pas autant qu'elle.

- Et nous ? On t'a manquée aussi ?

Derrière Ginny se trouvent Harry et Ron, un grand sourire aux lèvres.

- Bien sûr que oui, bande d'idiots !

Elle les serre fort dans ses bras, comme si elle avait peur qu'ils disparaissent. 4 ans sans les voir, c'est bien long, trop long même.

- Je n'arrive pas à croire que je sois enfin de retour ici. Je suis en plein rêve, rigole-t-elle.

Un petit cri résonne dans les oreilles de tous ceux présents : Molly.

- Oh par Merlin ! Hermione, je suis tellement contente de te revoir, après tout ce temps.

La maman Weasley la serre dans ses bras, elle aussi

- Mais dis, tu manges, au moins ? Tu as la peau sur les os.

- Elle mange à sa faim, je peux vous l'assurer. J'y veille bien, dit une petite voix derrière Hermione.

Tout le monde se penche vers Nana, qui se recroqueville un peu sur elle-même, impressionnée par tous ces regards.

- Hermione chérie, qui est-ce ? Demande la plus vieille des deux rousses.

- Je vous présente Nana, mon elfe de maison. Je sais ce que vous allez dire, mais elle n'est pas exploitée, c'est mon amie.

- Madame Sutton est très gentille avec moi, sourit l'elfe.

- Ravi de te revoir Nana, dit Harry.

Elle lui sourit.

Deux enfants arrivent en courant, l'un, le plus grand, saute dans les bras de sa marraine.

- Comme vous avez grandi, les petits monstres !

- Tante Hermione, ch'ui grand maintenant. J'ai tout ça…

Il montre avec ses doigts son âge.

- 6 ans, c'est grand ! Et toi Albus, je suppose que tu ne me reconnais pas. Tu n'étais qu'un bébé la dernière fois que je t'ai vu.

Le plus petit dévisage Hermione comme si elle avait un gâteau à la place du visage. Il a l'air, néanmoins, apeuré.

La jeune femme prend le plus petit à son tour dans ses bras, un peu moins impressionné par elle. Puis, Hermione fait la connaissance de Lily Luna Potter. La petite dernière de la famille Potter, qui a 2 ans.

Ensuite, Ron lui présente sa fiancée. Fiancée que la jeune femme connaît bien, Padma Patil. Sur le coup, elle est un peu choquée quand ils lui annoncent leur relation. Elle ne s'y attendait pas, mais elle doit bien avouer qu'ils vont bien ensemble. Ils attendent d'ailleurs un enfant.

- Et toi Hermione, tu n'as pas d'enfant ? Demande l'Indienne.

Ne s'attendant pas à cette question, elle est un peu surprise.

- Heu… Non, je n'en ai pas.

En voyant le malaise qu'a créé Padma autour d'elle, Ginny s'empresse de demander à tout le monde de passer à table.

Le repas est ponctué de pleins de questions concernant Hermione et son mari.

- Dommage qu'il ne soit pas là.

- Il vient de commencer son travail au ministère, ça n'aurait pas été correct qu'il n'y aille pas.

- J'espère qu'on le verra bientôt, sourit Molly.

Au fond, Hermione est soulagée de pouvoir passer ces moments avec ses amis et les Weasley seule. Comme au bon vieux temps. Il n'aurait été qu'une ombre au tableau ici, du moins pour sa femme, et elle n'aurait sûrement pas aimé la tournure des événements.

Après le repas, elle aide Molly et Padma à débarrasser la table, pendant que Ginny s'occupe de faire faire une sieste à Lily et que Harry joue avec ses fils, aidé de Ron. Elle retrousse ses manches en prenant deux assiettes en main, pendant que la rousse dévie les yeux vers ses avant-bras. Elle fronce les sourcils en les voyant.

- C'est quoi ce gros bleu ici ? Demande-t-elle, étonnée.

Hermione suit son regard et contemple son hématome, plus violet que bleu.

- C'est rien, je me suis cognée, je suis plutôt maladroite, rit-elle nerveusement, en baissant sa manche.

Les deux femmes avec elle se regardent bizarrement, comme si elles ne la croyaient qu'à moitié. Quant à Hermione, elle déglutit. Elles ne doivent pas savoir, ni même avoir des soupçons.

- Il y a pleins de grands meubles chez moi, je me cogne souvent dedans.

Cela marche, puisque les deux femmes reprennent leurs occupations sans plus se soucier d'elle. Elle a échappé belle, se dit-elle.

OooOooO

Les jours passent, et hélas pour Hermione, se ressemblent. Elle reste enfermée dans le manoir sans savoir quoi faire. Elle se sent prisonnière ! Ce n'est pas du tout le cas, c'est juste qu'elle ne sait pas quoi faire. Elle n'a pas d'autre choix que de rester sagement à la maison en attendant que son mari rentre du travail. Elle ressemble aujourd'hui à une femme au foyer qui s'occupe des enfants toute la journée, enfants qu'elle n'a pas ; le genre de femme qui lui donne des boutons. Celles qui dépendent de leurs maris. Si quelqu'un lui avait dit qu'elle serait comme ça il y a 10 ans, elle lui aurait ri au visage à gorge déployée. Mais voilà, elle est désormais ce genre femme, à son insu. Oliver est juste la corde qu'elle s'est passée autour du coup en acceptant de l'épouser. Elle aurait dû retourner 7 fois sa langue dans sa bouche ce jour-là. Des années plus tard, elle se retrouve à en payer les pots cassés. Foutue vie ! Pense-t-elle amèrement. Se retrouver à une grande table vide en attendant son mari, quelle belle vie.

- Désolé, j'ai cru que je ne sortirais jamais du bureau du premier ministre. On avait beaucoup à parler.

Oliver lui donne un bisou sur le front en arrivant vers elle.

- C'est pas grave, je viens juste de commencer à manger, sourit-elle hypocritement.

- Je vais prendre une douche et je te rejoins, la journée a été dure.

Elle acquiesce et continue son repas. Oh oui ! Foutue vie.

Il revient une bonne demi-heure plus tard. Il a vraiment l'air épuisé, cela dit.

- Comment s'est passée ta journée de travail ? Tu t'entends bien avec tes collègues ? Demande Hermione pour faire passer le temps.

- Oh oui, plutôt. J'ai retrouvé quelques anciens. Par contre, celui avec qui je travaille en ce moment, je ne le connais pas, mais je m'entends déjà plutôt bien avec.

Il enfourne sa fourchette dans la bouche et mâche comme s'il n'avait pas mangé depuis un petit bout de temps.

- Contente pour toi. Il doit être sympa alors ? D'habitude, tu ne t'entends pas aussi facilement avec les gens que tu ne connais pas.

- Je n'ai pas vraiment le choix, je suis enfermé avec lui dans une pièce confinée à faire des recherches.

Le silence reprend ses droits. On entend plus que le crépitement du feu dans la cheminée.

- Je pourrais te montrer où je travaille, si tu veux ?

C'est rare qu'il fasse le premier pas vers sa femme. En général, c'est Hermione qui demande ce genre de choses. C'est rare qu'il lui propose quoi que ce soit.

- Mais, j'ai le droit ? Je pensais que c'était secret-défense.

- Je n'ai pas le droit de te dire sur quoi je fais des recherches, mais je peux te montrer mon bureau et les alentours.

Hermione est décontenancée.

- Tu ne m'as pourtant jamais amenée avec toi au ministère américain quand tu travaillais là-bas. Tu refusais à chaque fois, même.

- J'ai changé d'avis. Tu devrais être contente, tu vas pouvoir enfin sortir, toi qui te plains depuis des jours que tu restes enfermée au manoir, dit-il, pas le moins du monde troublé par ce que vient de dire sa femme. Tu n'as qu'à venir demain au déjeuner, on mangera ensemble. Je préviendrai l'accueil pour que tu puisses passer.

- D-D'accord.

Sur le moment, elle ne trouve rien de mieux à dire, toujours un peu surprise par cet élan de gentillesse. Leur mariage n'est peut-être pas si perdu que ça finalement.

C'est avec un peu de stress qu'Hermione se rend au ministère de la magie. La dernière fois qu'elle y est allée, c'était durant la guerre, quand elle cherchait les horcruxes avec Harry et Ron. Cela ne s'était pas passé comme prévu, et ils ont dû courir à la fin. Qu'importe, c'est du passé, mais elle ne peut pas s'empêcher d'y penser.

Elle arrive par la voie d'une cheminée, il y a beaucoup de monde. Elle contourne la fontaine et se rend à la réception, où se trouve une jeune femme.

- Que puis-je pour vous ? Demande-t-elle poliment.

- Je viens voir mon mari, Oliver Sutton. Il travaille au Département des Mystères. Normalement, il vous a prévenu que je viendrais…

La jeune femme fait une drôle de tête en la regardant de haut-en-bas.

- Oh, je vois. Prenez l'ascenseur et allez au premier sous-sol. Son bureau se trouve au fond du couloir, à votre droite quand vous sortirez de l'ascenseur.

Sans plus de politesse, Hermione se dirige vers les ascenseurs. Cette femme était bizarre, pense-t-elle. Une fois arrivée à l'étage voulu, Hermione prend directement la droite. Elle ne r*** pas de rater le bureau de son mari, puisqu'il y a son nom sur la porte. C'est une chance, étant donné qu'il y a beaucoup trop de portes. Elle toque, alors que quelques personnes passent en la regardant bizarrement. Décidément, c'est à la mode, de regarder les gens de travers.

Hermione enclenche la poignée et entre sans attendre une réponse. Oliver est assis à son bureau, penché sur une feuille.

- Je n'arrive pas trop tôt au moins ? Demande-t-elle.

Il relève les yeux comme s'il venait seulement de remarquer sa présence.

- Oh, non. Je viens de finir ce que j'avais à faire. Assieds-toi, si tu veux.

- J'ai apporté à manger, dit-elle en posant un panier sur le bureau.

C'est dans le silence le plus total qu'ils mangent. Comme d'habitude, ils n'ont rien à se dire. Après le repas, Oliver fait visiter quelques pièces à Hermione. Elle découvre les lieux, subjuguée. Elle ne se doutait pas que de pareils endroits existaient, surtout ici. Mais elle ne fait aucun commentaire sur ça, préférant l'écouter. À la fin de la visite, ils retournent dans le bureau. Ils discutent un peu, ce qui, encore une fois, étonne la jeune femme, qui ne s'attendait pas à échanger plus que des formalités avec lui. L'air de la Grande-Bretagne lui fait peut-être du bien, qui sait ?

En tout cas, ils n'ont pas le temps de plus parler, qu'on vient frapper à la porte du bureau. En regardant l'heure, ils se rendent compte que l'heure de la pause est terminée.

- Entrez ! Crie Oliver.

La porte s'ouvre et Hermione vient se mettre à côté de son mari, un peu peureuse. Elle ne sait pas si elle a vraiment le droit d'être là pendant les heures de travail.

- Je t'ai apporté ce qui tu m'as demandé ce mat…

Le nouvel arrivant se tait quand il aperçoit que son collège n'est pas seul. Pendant un instant, un tout petit instant, le cœur d'Hermione s'arrête en voyant la personne en face d'elle.

Est-ce une illusion ou est-ce vraiment lui, devant ses yeux ?

Un teint plus pâle que la mort elle-même, des cheveux blond platine, limite blanc, des yeux gris, un regard glacial, encore plus qu'un iceberg, et une expression impassible. Pas de doute sur l'identité de cette personne.

Drago Malefoy !

Devant elle se tient Drago Malefoy. Elle qui ne pensait jamais le revoir. Mais en même temps, ça paraissait peu probable. Quoi qu'il arrive, le passé finit toujours par la rattraper. Elle qui avait déjà du mal à l'oublier. Elle qui a mis tant d'effort à le faire.

- Drago ! Justement, je n'allais pas tarder à venir te chercher, dès que ma femme serait partie, dit Oliver qui n'a pas l'air de remarquer l'expression que prend le visage de sa dite-femme.

Le blond reste muet quelques secondes en regardant Hermione, lui non plus ne s'attendait pas à la voir. Encore moins ici.

- Chérie, je te présente mon collègue de travail dont je t'ai parlé hier, Drago. Drago, je te présente ma femme, Hermione.

- On se connaît déjà, s'empresse de dire la jeune femme, pour éviter de prolonger le malaise. On était à Poudlard ensemble.

Bien sûr, elle ne va pas dire la vérité. Elle ne va pas dire l'impensable, ce serait malvenu, surtout qu'Oliver est jaloux comme pas deux. Alors lui dire que son collège de travail est, jadis, sorti avec elle ? Non, ce n'est vraiment pas une bonne idée…


* Il existe 28 familles sacrées de Sang-pur en Grande-Bretagne, mais pour le bien de mon histoire, j'en ai rajouter une, les Sutton.

Alors, un avis ? Cela vous-à-t-il donner envie de lire la suite ?