Le jeune homme blond mit sa voiture sur park et observa attentivement tous les autres élèves entrer dans le grand bâtiment, les mains pleines et accompagnés de leurs parents. Ils avaient tous l'air tellement heureux et leur excitation était palpable, même au travers du pare-brise qui le séparait de ceux-ci. Ce grand bâtiment était l'université à laquelle l'armée l'avait envoyé pour suivre ses études en médecine. Il était nerveux de rencontrer la personne qu'il côtoierait pour le reste de ses études et il essuya ses mains moites sur son pantalon en corduroy brun. Il prit finalement une grande inspiration et ouvrit la portière de son automobile.
Il mit ses deux pieds sur la ligne blanche qui délimitait sa place dans le stationnement. Il regarda pendant de longues minutes la peinture sur le ciment et il remarqua chaque imperfection causée par des roches incrustée dans le pavé. Il essaya à tout prix de se calmer en prenant de grandes inspirations, mais elles se transformaient en devenait saccadées et incontrôlées. Il fut brutalement sorti de sa transe de panique par le rire d'une fille passant à ses côtés.
Elle lui fit un sourire narquois avant de se retourner et d'attraper le bras de l'homme à ses côtés, sûrement son petit ami. John l'observa quelques minutes. Ses cheveux d'un blond artificiel lui frottaient les omoplates à chacun de ses pas. Ses courbes quant à elle, étaient d'une beauté qui hypnotisait le jeune homme. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas vu de jolies filles, toujours entouré de jeunes adultes qui faisaient leur entrainement militaire à ses côtés. Il y avait une fille, très semblable à celle-ci, avec qui il était sorti … mais ça n'avait duré que quelques jours, puisqu'il l'avait surpris avec un autre des militaires dans les vestiaires, après un entraînement ardu. Il se ressaisi lorsqu'il vit le regard noir que lui lançait l'homme accompagnant la jeune fille et il réalisa que cela devait être son père. Alors il se dirigea rapidement vers le coffre de sa voiture afin d'y prendre ses quelques propriétés.
Une fois qu'il eut pris ses quelques boîtes et son sac à dos, il se dirigea vers l'entrée principale de l'université, où d'énormes lettres bleues foncées, peintes sur un grand ruban blanc, indiquaient qu'il devait s'y diriger pour savoir quelle chambre lui était assignée pour ses prochaines années à l'établissement.
Dès qu'il fut à l'intérieur et qu'il fut habitué à la lumière contrôlée du centre, il s'avança vers le petit kiosque où il y avait une file d'élèves qui attendaient impatiemment leur tour. Après 5 minutes, il se posta devant le kiosque et une dame à la peau noire et aux cheveux d'ébène lui demanda quel était son nom. Il le prononça haut et très clairement : « John Watson. ». La femme prit un certain temps à farfouiller au travers des petits cartons et trouva enfin celui destiné au jeune homme. Elle le lui tendit avec un exemplaire de la carte du campus et des sections de dortoir en lui souhaitant une très bonne journée. Dès qu'il eut reçu son petit carton, il se retira dans un coin et s'assit sur un banc pour observer son petit carton ainsi que la carte du campus puis celle des dortoirs. Il observa le coin supérieur droit, où se trouvait un numéro. Ce numéro était le 221B. Ainsi, il savait qu'il devait se diriger vers le deuxième étage de la section B, celle où il se trouvait, dans la 21e chambre du pallier. Il nota attentivement les endroits par lesquels il devait passer et se fit même un itinéraire à l'aide d'un stylo.
Après une trentaine de minutes et près de dix détours, il se trouvait face à une grande porte noire. Ce qui le surprit, puisque toutes les autres portes devant lesquelles il était passé étaient écarlates. Il vit aussi un autre élément qui différait du reste du couloir, sur le petit tableau adjacent la porte se trouvait seulement deux lettres. «S.H.». Il observa attentivement le tableau de la chambre face à la leur. Son tableau était personnalisé et les noms étaient écrits dans des jolies couleurs éclatantes. Les grandes initiales imposantes sur le tableau face à lui étaient écrites dans un bleu profond et les lettres étaient brusquement marquées. Il eut un frisson et frappa finalement à la porte.
Il n'y eut pas un seul bruit, pas un mouvement. Il était de plus en plus nerveux et son cœur battait la chamade. Si jamais c'était un psychopathe ou un genre de dérangé mental ? Il ne croyait pas pouvoir côtoyer une telle personne pendant plus de cinq minutes. Les gens ayant des troubles psychologique le rendait mal alaise et il ne pouvait se comporter normalement autour d'elle. Il fut pris de panique mais se ravisa au dernier moment. Il voulu en avoir le cœur net et il se décida donc à ouvrir lentement la porte pour découvrir ce qui se cachait de l'autre côté. Il pénétra à l'intérieur, il fut étonné par la grandeur de la pièce, car elle était énorme. Il observa le côté de la pièce vide. Il y avait un matelas jaunis par le temps sur une base en bois vieilli ainsi que quelques tablettes au dessus du meuble, puis un bureau à l'extrémité du lit.
Après avoir déposé ses boîtes sur son matelas, il laissa tomber son sac à ses pieds. Par la suite, il vit sur le mur du fond un grand sofa gris où il se dirigea rapidement pour s'étendre de tout son long pour mieux observer le côté occupé de la chambre, soit le côté droit. Le lit était recouvert d'un grand drap noir, presque de la même couleur que la peinture utilisée pour recouvrir la porte. Par contre, la seule grande différence était les motifs baroques grisâtres que la douillette comportait. Au-dessus du lit, les tablettes étaient pleines de livres divers, sur pleins de sujet différents, mais la majorité se trouvaient à être des romans policiers. Il le devina rapidement, puisqu'il était bon connaisseur en matière de livres. S'il n'avait pas décidé de s'enrôler dans l'armée après ces études de médecine, il aurait peut-être pu penser à consacrer du temps précieux à sa lecture dans les années futures. D'ailleurs, ses études étaient payées par l'armée, puisqu'il s'était engagé à servir un certain nombre d'années, une fois l'université mise de côté.
Sur le grand bureau brun de ce côté la chambre, il y avait toutes sortes de choses spéciales, dont un crâne humain sur le coin gauche du meuble de bois. À part l'ordinateur portable, quelques livres scolaires et deux ou trois crayons, tout ce qui s'y trouvait n'avait pas de but apparent, seulement d'être un objet décoratif.
Il se releva péniblement pour se diriger vers ses boîtes pleines à craquer. Il observa avec une grande hésitation ses objets. Par où pouvait-il commencer ? Il prit un de ses livres préférés dans ses mains et se dit qu'il avait bien envie de commencer par ceux-ci. Il souriait, satisfait de son choix et il déballa les bouquins et déposa un de ceux-ci sur la première tablette. Il entendit un déclic qui perturba sa tâche. Il retourna vivement la tête vers la poignée de porte qui avait maintenant effectuée un demi-tour. Puis la porte s'ouvrit dans un grand mouvement brusque et son élan fut arrêté par le mur dans lequel il restait une marque de l'impact. John lâcha les livres qu'il avait dans les mains et eut un grand choc. Son cœur avait sauté un battement, ce qui l'avait déboussolé et il s'agrippait fermement au vieux matelas pour ne pas tomber.
L'homme qui se trouvait dans le cadre de la porte fit un sourire de satisfaction en ce qui attrayait son entrée. Il avait la tête baissée et brassa ses boucles brunes foncées à l'aide de ses deux mains avant de relever la tête et lancer à l'homme appuyé contre son lit : « Bonjour ! Je présume que tu dois être John Watson, mon colocataire. Dans le cas contraire, tu ne serrais sûrement pas ici à t'affairer de cette manière. Je suis Sherlock Holmes. J'espère que tu aimes le violon, car j'adore en jouer et il m'arrive d'en jouer des nuits durant, c'est l'insomnie. De plus, sa musique m'aide à réfléchir. »
John posa ses petits yeux bleus dans ceux du nouvel arrivant, confus. Ceux-ci étaient d'un vert pâle strié de filaments jaunes et bleus. Il lui sourit bêtement en le saluant tout bas. Le grand homme passa près de lui et s'installa face à la fenêtre et observa les gens passés à l'extérieur. John le fixa quelques instants avant de se diriger vers la porte pour la fermer et retourner à ses livres.
« Je te conseille de les placer par ordre alphabétique d'auteur, c'est un détail désobligeant qui me rends totalement à bout de nerfs. Si ce n'est pas dans un certain ordre, je fulmine et je me dois aussitôt de les replacer. Si tu ne t'en occupes pas, je le ferai. Mais pour nous faire perdre moins de temps, il serait préférable que ce soit toi qui accomplisses cette tâche. »
Le futur médecin regarda Sherlock avec de grands yeux. Que venait-il de lui dire? Lui avait-il ordonné une certaine manière de faire les choses? Il n'en croyait pas ses oreilles, il était arrogant, ce garçon ! Peu importe, il allait les placer de cette façon, c'était sa façon de faire depuis qu'il avait compris que ce principe était terriblement efficace et que l'on pouvait trouver un livre beaucoup plus rapidement.
Holmes parlait de nouveau : « Plus tard, lorsque tu seras confortablement installé, je me ferrai un plaisir de te montrer l'endroit, voilà déjà trois fois que j'ai lu la carte du campus et j'en ai fait le tour une fois.
-Oh, merci, ça serait génial ! »
John souriait bêtement au mur, content de la proposition de sa nouvelle connaissance. Il se disait que peut-être il n'était pas si arrogant. Il voulut lui demander s'il agissait ainsi à chaque fois qu'il rencontrait une nouvelle personne. Par contre, il se ravisa, il ne voulait pas froisser son colocataire, puisqu'il ne le connaissait à peine et qu'il ne connaissait pas ses réactions.
