Note de l'auteur : SPOILERS FIN SAISON 5/DEBUT SAISON 6 ! A vos risques et périls.

Les personnages ne m'appartient pas, blablabla...

J'avais une envie de fic qui me trottait dans la tête. Le final grandiose m'a bien inspiré !

Dites ce que vous en pensez et soyez francs ! Dites si vous voyez des incohérences, des fautes, des choses qui ne vous plaisent pas... Bref, pas de compassion, ni de pitié ! xD

Amusez-vous bien...


CHAPITRE 1

Les jambes étendues sur son lit, elle jouait à la console portative qu'elle avait réussi à voler dans le bureau du directeur de l'asile. Son visage trahissait ses sentiments. House l'observait se démenant pour la survie de son personnage fictif. Elle se grattait le tibia à l'aide de l'un de ses pieds, remettait une mèche de cheveux en place et recommençait inlassablement son niveau.
- Pourquoi restes-tu ici ? demanda House, fatigué.
Elle ne releva même pas la tête, se contentant d'ébouriffer sa tignasse blonde.
- Tu es moins chiant que les autres, répliqua-t-elle finalement. J'veux dire, t'es moins fou.
- Tu n'es pas folle ?
- Non, on me pense folle. Tu n'es pas fou, non plus.
- J'ai des hallucinations…
- C'est ce qui te rend si intéressant ! Tu veux jouer ? proposa-t-elle en se levant pour lui tendre la console.
Il la prit en haussant les épaules. Au moins, ça l'occuperait pour quelques temps. Il la regarda se rasseoir sur le fauteuil adjacent à son lit, étaler à nouveau ses jambes sur son lit et commencer à feuilleter un magasine qui traînait.
- Sérieux, pourquoi tu restes avec moi ?
- J't'aime bien. T'es un écorché de la vie, une âme à sauver.
House se renfrogna. Il avait l'impression de passer pour un chaton en perdition que l'on voudrait nourrir et choyer. Il savait qu'elle savait qu'elle avait touché un point sensible. Elle avait toujours cet air malicieux quand elle le titillait. Il commença sa partie.
- Tu me fais penser à quelqu'un, annonça-t-elle. C'est pour ça que je reste avec toi. Personne ne te rend visite ?
Il sourit légèrement lorsqu'elle changea de conversation. Il passa une main sur sa barbe-de-trois-jours et recommença sa partie.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Deux semaines et demie que tu es ici et je n'ai vu personne à ton chevet, excepté moi.
- Ils sont pris.
- Ou alors, ils ne t'aiment pas. Mais c'est compréhensible, t'es vraiment con parfois. Souvent, même.
Il leva les yeux au ciel et fit une moue de lassitude. Il lança le gobelet en plastique posé sur la table de nuit en plein milieu de la couverture de magasine - qu'elle tenait – pour lui montrer sa désapprobation. Elle ne releva pas, visiblement concentrée sur son article. House vit une infirmière arriver. C'était l'heure de la ration de médocs, l'un des seuls trucs qu'il attendait dans la journée. Le sevrage serait long et douloureux… comment avait-il pu croire qu'en une nuit –grâce à Cuddy- il eut pu se débarrasser des opiacés ?
Stupide. Hallucination. Envie. Plaisir. Douleur. Cuddy.

- Annabel ! Que fais-tu ici ? S'insurgea l'infirmière.
La dénommée Annabel ne bougea pas d'un poil, continuant sa lecture et ignorant allégrement la perturbatrice.
- Tu ennuies Monsieur House, commença-t-elle.
Annabel baissa le magasine et la regarda par-dessus ses lunettes d'un air mauvais. Elle reprit sa lecture et demanda distraitement :
- Je t'ennuie, Greg ?
- Parfois. Souvent même, répliqua-t-il cyniquement ce qui eut don de la faire rire.
- Annabel, prévint la dame en rose.
- Oui, oui, je m'en vais. On se revoit demain, Greg ! J'amène les pop corn, journée cinoche !
Elle passa le pas de la porte, ses pieds nus sur le sol froid de l'hôpital psychiatrique. House la regarda s'éloigner. L'infirmière lui distribua les comprimés qu'il s'empressa d'avaler sous l'œil réprobateur de celle-ci.
- Dormez maintenant, ordonna-t-elle.
Il avait envie de lui répondre qu'il ne faisait que ça depuis deux semaines. Dormir. Qu'Amber et Kutner étaient parfois présents mais que la présence d'Anna l'empêchait d'y penser, de les voir, de les entendre. Il ne l'aurait pas dit de toutes façons.
Wilson n'était pas venu le voir. Il l'appelait tous les deux jours, semblait s'inquiéter pour lui. House n'osait pas lui demander quand est-ce qu'il lui rendrait visite. Il se sentait déjà assez vulnérable. Aucune nouvelle du côté de Cuddy. Elle devait certainement s'occuper de son petit bâtard.
Sa gorge se serra. Il avait halluciné. Pendant toute une nuit, il avait halluciné à propos de Cuddy. Il lui avait fait l'amour, il avait voulu d'une relation avec elle. Il avait gardé son rouge à lèvres comme un ado amouraché. De l'hallucination. La claque qu'il s'était prise ce soir-là. Une claque monumentale… surtout mentale, d'ailleurs.
Les somnifères commencèrent à faire leurs effets. Il resta conscient quelques secondes puis sombra dans un sommeil profond teinté de cauchemars et de souffrance.