Voici ma vision de ce qui arrive, entre la bataille du Pelennor et le départ pour la porte noire, à un des personnages que j'aime bien, mais que certain critique parfois...

Bonne lecture

Néant

La bataille faisait rage, le bruit des armes les unes sur les autres était assourdissant. Et puis plus rien. Je ne sais pas où je suis, je ne sais plus qui je suis. En ce moment, tout semble embrouillé dans mon esprit. Je suis peut-être dans le palais de Mandos en attente du jugement dernier? Après tout, rien ne me prouve que je sois encore en vie…

Je me souviens avoir entendu un cri, un horrible cri strident. Je me souviens avoir aperçu le corps de mon souverain étendu sur le sol. Était-il encore en vie? Je ne me souviens plus. Je ne souviens seulement du désespoir que j'ai ressenti à ce moment précis. Je crois que de toute ma vie, ce fut le chagrin le plus horrible que j'ai ressenti.

Et puis soudainement je me suis retrouvée ici. Sans pour autant avoir la moindre idée d'où ce «ici» peut bien se trouver. Je regarde autour de moi et je ne vois rien. L'obscurité est totale. Aussi totale que dans ces horribles cauchemars qui hantent mes nuits depuis tant d'années. J'ai beau plisser les yeux, je ne vois rien de plus. Lorsque je crois apercevoir une lointaine lueur, je réalise soudainement que ce n'était rien de plus qu'une illusion.

Je ne suis peut être pas encore arrivée au terme de mon voyage. Ce doit être ça, car j'ignore quoi d'autre ce pourrait être. Mon esprit c'est envolé et traverse la mer pour rejoindre cet endroit dont j'ignore encore tout. Et si je ne vois rien, c'est parce que je n'ai plus mes yeux pour contempler la vaste mer qui m'en sépare.

Mais à présent que j'y suis tout près, je commence à craindre ce qui m'attend de l'autre côté. Je voudrais faire demi-tour. Nager contre le courant. Remonter le temps s'il le faut. Mais j'ai beau luter de toutes mes forces, je ne peux reculer. Et ce n'est pas faute d'essayer. Je me bas, je cours, je nage, je grimpe et je lutte de toutes mes forces. L'angoisse commence à me gagner. J'ai beau faire tout ce que je peux, je sais que je ne pourrai jamais revenir. Aucune âme ne l'a encore fait et j'ai beau me persuader, je sais que je ne ferai pas exception.

J'arrête soudainement de luter. Ça ne sert à rien. Et si mes ancêtres m'attendent de l'autre côté de ce long tunnel, je dois garder la tête haute comme je l'ai fait toute ma vie. Même si en vérité, je voudrai fondre en larme et hurler le désespoir qui brule en moi…

Et au moment même où je me résigne enfin, j'entends soudainement une voix lointaine. Il semblerait que mon voyage achève enfin. Et la seule question qui me vient en tête, c'est combien de temps il a duré.

Et alors que je me rapproche, la voix s'intensifie. Je ne sais toujours pas ce qu'elle dit ni même dans quel langage elle s'adresse à moi. Je me sens attirée vers elle. Elle me semble si rassurante, mais surtout, étrangement familière. Peut-être est-ce la voix de mon roi, mort au combat, qui m'attend les bras ouvert dans le monde de l'au-delà.

A présent, je me sens prête à ouvrir les yeux et à affronter ce monde que j'ai si longtemps tenter de vaincre. Et alors que j'ouvre les yeux j'aperçois mon roi. Ce n'est pas celui que je m'attendais à voir, mais le regard de mon frère ne laisse aucun doute. Mon oncle est mort et je suis en vie…