Bonjour tout le monde !

En lisant l'épilogue du tome 7, j'ai souvent été curieuse de ce qu'allaient devenir les enfants de Harry, Ron, Hermione (et de toute leur génération !). Mais il a fallu que je découvre les noms des enfants des autres personnages (tels que les autres frères Weasley, Luna, Neville) pour avoir envie d'écrire sur eux. Surtout sur Lysander, peut-être à cause de son prénom étrange...

Il ne restait plus qu'à imaginer... Cette histoire n'est certainement qu'un texte de plus, sans autre prétention que de faire un peu rêver :-)

J'espère qu'il vous plaira ! (laissez une p'tite review à l'occasion ;-), qu'elle soit positive ou négative: c'est avec les critiques qu'on apprend!;)

Disclaimer: Harry Potter ne m'appartient pas, pas plus que ses enfants!


La jeune fille fixait d'un regard rêveur le paysage qui défilait par la fenêtre, suivait la ligne ondulante de l'horizon, écoutant d'une oreille distraite les exclamations joyeuses et les rires qui lui parvenaient, étouffés, depuis les compartiments voisins.

- Lily ! appela soudain Albus en la tirant par le bras. Tu t'extasieras une fois qu'on aura trouvé un compartiment !

Elle sursauta et se détourna de la fenêtre, se remit en marche sur le sol vibrant du wagon.

- Tu ne t'appelles pas Luna en second prénom pour rien, lui glissa Scorpius derrière elle.

- Ne regarde pas ma sœur comme ça ! le taquina le cadet Potter en lui lançant un regard soi-disant assassin.

L'aîné Potter leva les yeux au ciel d'un air faussement exaspéré avant de pousser la porte d'un compartiment. Il reconnut le visage rêveur qui lui fit face : il le rencontrait chaque année à Noël depuis qu'ils étaient enfants. Il le salua avec le sourire qui accompagnait toujours ses mots. Un sourire voilé mais aussi chaleureux que sa voix. Sa voix qui les invita à entrer. James le salua prudemment en retour car, sans jamais comprendre cette sensation, le jeune homme l'avait toujours mis mal à l'aise.

- Bonjour Lysander, s'exclama Albus en agitant la main avant de se laisser tomber sur les banquettes du compartiment. Désolé mais c'est sur toi que notre bande de semeurs de trouble a jeté son dévolu, tu es sûr de bien vouloir nous laisser rentrer ?

Un autre sourire passa fugacement sur les lèvres du dénommé Lysander qui hocha ensuite la tête, son visage redevenant parfaitement stoïque alors qu'il se replongeait dans sa lecture. Les autres prirent cette absence de réponse pour un consentement et entreprirent de poser leurs malles sur les porte-bagages. Mais malgré le brouhaha que faisait la joyeuse bande et qui aurait pu en déranger et même en agacer plus d'un, un sourire amusé flottait sur les lèvres du lecteur alors que le compartiment se remplissait. Tour à tour, Albus, Scorpius et Lily entrèrent, puis Hugo et Rose, puis Louis et son ami William. C'était surtout de ces deux-derniers qu'il allait devoir se méfier... Ils étaient connus pour être la relève des jumeaux Weasley. Ces deux-là n'étaient peut-être pas jumeaux (l'un étant aussi blond que l'autre était brun), mais avait un goût pour la farce qui n'était pas sans rappeler le mythique duo.

- Ça ne te dérange toujours pas si on s'installe ? répéta James, moqueur.

Mais un nouveau sourire - à croire qu'il ne communiquait que par mimiques - illumina le visage de Lysander. Plus large, plus vrai aussi. Moins lointain. Il était de ces gens dont le sourire est à faire pleurer les étoiles.

Un sourire qui crie la joie de vivre, la rage de vivre, un sourire qui chante l'amour. C'était un de ces sourires qui ne s'accompagnent que de silence, des silences qui veulent tout dire.

Un sourire contre lequel on aimerait se blottir, juste pour espérer happer un peu de ce bonheur, juste pour partager une minute de sereine félicité à ses côtés.

Un de ces sourires qui arrêtent le temps.

Pendant un instant, Louis et William cessèrent de rire, mais non pas par tristesse : leur souffle était simplement coupé. Et les regards se défirent des visages, des cartes à jouets, des livres. Tous ces regards verts, bleus, gris, bruns, noirs, cet arc-en-ciel de regards fixa simplement le visage rayonnant de Lysander.

Puis la magie s'en fut, l'ombre s'évanouit, ne laissant derrière elle qu'une profonde sérénité sur les traits fins du jeune homme.

- On aurait dit Maman..., souffla Louis, comme pour lui-même

Et les autres, bouleversés, ne purent que hocher vaguement la tête. Il leur avait bel et bien semblé faire face à une Vélane, juste le temps d'un sourire. Lysander ne sembla pas l'entendre, replongé dans sa lecture, pas gêné le moins du monde par ces regards braqués sur lui jusqu'à ce que les jeux ne reprennent doucement, et les discussions avec.

- Parmi les sixièmes et septièmes années présents, qu'allez-vous prendre comme matière pour les ASPIC ? lança soudain Rose, aussi troublée que les autres.

- Sortilèges, Botanique, Arithmancie, Potions et Défense contre les Forces du Mal, énonça Scorpius en comptant sur ses doigts.

- Pareil que Scorpius, renchérit Albus, mais avec Soins des Créatures Magiques à la place d'Arithmancie.

- Sortilège, Potion, Botanique, Étude des Runes, Défense contre les Forces du Mal et Métamorphose pour William et moi, poursuivit Louis. On a laissé tomber les Créatures Magiques, ajouta-t-il en haussant les épaules.

- Sortilège, Potion, Botanique, Étude de Moldus, Défense contre les Forces du Mal, Divination et Créatures Magiques, reprit James

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le boute-en-train des Potter était aussi le plus brillant de la fratrie.

- Tu n'as pas pris Astronomie ?

Lysander venait encore une fois de défaire son regard du livre qu'il lisait, et le regardait de ses yeux clairs.

- Si tu as le niveau pour poursuivre la Divination, pourquoi n'as-tu pas poursuivi l'Astronomie ?

James haussa les épaules. À quoi bon mentir ?

- J'aime regarder les étoiles, mais pas les étudier. Sincèrement, je n'en pouvais plus de devoir me coucher à deux heures du matin une nuit par semaine, pour étudier la variation de position d'un point de lumière.

Un rictus moqueur passa sur le visage de tous.

- Le grand James Sirius Potter serait-il finalement paresseux ?

L'interpellé se figea un instant à cette appellation avant d'imiter ceux qui s'esclaffaient.

- Puisqu'il le faut, j'avoue préférer mon lit douillet au froid de la Tour d'Astronomie. Mais toi Lysander ? Qu'as-tu choisi ?

- Sortilège, Créatures Magique, Botanique, Étude de Runes, Divination, Astronomie, et Défense contre les Forces du Mal, énonça tranquillement le jeune homme.

- Peut-être aura-t-on une chance de se trouver dans le même cours pour quelques matières, s'enthousiasmèrent les farceurs.

- Peut-être, répondit doucement Lysander.

- Et si tu tentais de le lire dans les cartes ? lança soudain Hugo, passablement vexé d'être mis à l'écart par ses aînés. Je me souviens que quand on était petits, Luna a une fois dit à mon père que tu étais très doué pour ça !

- Tu veux bien nous lire les cartes ? s'enthousiasma aussi Lily en se redressant.

Lysander se mit à rire, et étrangement, James se joignit à lui.

- Ma petite Lily, rit l'aîné des Potter en tentant de se reprendre. C'est là qu'on voit qui a suivi les cours de Divination ! Les cartes n'ont jamais rien permis de lire.

- C'est une légende urbaine, poursuivit Lysander en se calmant à son tour. Si vous voulez connaître votre avenir, nous n'avons que vos lignes de main.

La jeune Potter ne se vexa même pas et tendit la main au jeune homme. Avec un dernier éclat de rire qui fit vibrer tout le compartiment, il la prit. Elle trouva ses mains douces. Ses longs doigts lui tenaient le poignet, tandis que les autres glissaient dans sa paume. C'était étrange à sentir, et James le regardait faire, admirant chez lui la technique que lui-même n'était jamais parvenu à maîtriser totalement.

Soudain il écarquilla les yeux et relâcha un peu son emprise sur son bras et la regarda droit dans les yeux.

- Que veux-tu savoir Lily ? Que veux-tu que je dise ? Que veux-tu que je ne dise pas ? Parce que dans ta main je vois des secrets que tu veux certainement garder pour toi.

La petite Lily fronça brièvement les sourcils en soutenant son regard, sembla réfléchir un instant, plissant son front, pinçant ses lèvres.

- Ne dis pas de noms.

Il hocha simplement la tête, un sourire éteint aux lèvres.

- Tu es quelqu'un de discret mais tu vois tout, Lily. Si tu ne m'avais pas demandé de taire les noms, je pourrais délivrer tout ce que tu sais et crois-moi qu'on en causerait du désordre – la jeune fille sourit. Mais tu es aussi quelqu'un qui s'inquiète. Il y a surtout... cette personne que tu es la seule à connaître...

Chacun le vit froncer les sourcils alors qui resserrait son emprise sur le poignet délicat de l'adolescente. Il se pencha vers sa paume, si près qu'il la touchait presque du bout de son nez.

- Tu as peur Lily, murmura-t-il tout bas en se redressant, et elle acquiesça en hochant frénétiquement la tête. Mais tu ne le dois pas. Tu ne dois pas avoir peur Lily... Il ne...

Il blêmit, et lâcha la main de la jeune fille. Ses yeux, écarquillés, n'avaient plus rien de serein, alors qu'il la fixaient et que les mots semblaient avoir du mal à franchir ses lèvres. Et ses mains se tendirent vers le visage de la petite, comme pour en effleurer les joues sans oser le faire.

- Non Lily... Je te promets... Ce... ça ne...

Il se leva brusquement, enjamba les sacs de son pas aérien, tel une libellule blessée et se rua hors du compartiment. Son corps longiligne tremblait si fort qui semblait près de se briser. Mais il se calmerait, il le devait...

- Lysander !

Il ne répondit pas, les larmes ruisselant sur ses joues livides. Mais à quoi bon fuir ? songea-t-il soudain, se rappelant trop tard que le train n'était pas bien long. Il s'arrêta face au mur du wagon, maudite barrière, et dut faire face à son poursuivant. Scorpius. Le jeune homme s'approcha, et posa sa main sur son épaule tandis que le fils de Luna se laissait glisser le long du mur.

- Ça va aller ? s'inquiéta-t-il.

Le jeune homme hocha fébrilement la tête, respirant profondément, tentant de reprendre une contenance qu'il n'avait pas.

- Je... je suis désolé...

- Il ne le faut pas, répondit simplement Scorpius en le regardant d'un air soucieux. Lysander... qu'est-ce que c'était ?

L'interpellé tourna son regard vers lui et le jeune Malefoy se surprit à réaliser à quel point il semblait épuisé.

- Tu me croiras fou... peut-être le suis-je au fond. Si je vais en Divination, ce n'est pas parce que je sais lire dans les mains des gens, c'est que je peux tout lire. Donne-moi ta main et je peux te dire ta vie, tes peurs, tes angoisses, tes fantasmes, même ceux que tu n'as jamais songé. Et pourtant tout ce que je vois est vrai. J'aurais pensé que je pouvais lire la main de Lily pour l'amuser, sans danger, mais elle a la main d'une adulte...

Il soupira, essuyant ses dernières larmes et se relevant, chancelant.

- Ça ira ? s'inquiéta Scorpius

Le sourire que lui lança Lysander n'avait rien à voir avec le rayon de soleil qui les avait tous émus. C'était un magnifique sourire, certes, mais rien de plus qu'un sourire.

- Ça ira toujours Scorpius. Ça doit bien aller. Sinon, dis-moi, que me reste-t-il ?

Malfoy aurait voulu ajouter un demi-million de choses encore, mais le jeune homme s'éloignait déjà, rejoignant le compartiment.

- Ah Scorpius ! reprit-il soudain en faisant volte-face, comme s'il regrettait de s'être laissé aller. Si tu pouvais taire ce que je viens de te dire quant à ce que je peux savoir sur les gens...

L'adolescent acquiesça en le suivant. Le compartiment se tourna vers eux, mais Lysander ne leur lança pas-même un regard. Fatigué, il retourna à sa place, ferma son livre et se recroquevilla sur lui-même, fermant les yeux, enroulé dans sa cape qu'il avait gardé à portée de main. Chacun reprit son activité, alors que Albus et James consolaient Lily qui tremblait comme une feuille. Louis et William n'osèrent plus lancer de moquerie jusqu'à la fin du voyage qui se passa dans un calme de plomb que seuls venait parfois troubler les faibles gémissements de Lysander dans son sommeil. Il transpirait, la sueur perlant sur son front. Pourtant il ne bougeait pas, frissonnant simplement.

Lorsque la porte s'ouvrit en fin de trajet, ce fut pour laisser apparaître le visage de Lorcan Scamander, le jumeau de Lysander. Lorsqu'il aperçut ce dernier, il interrogea les autres du regard, mais leurs regards inquiets semblèrent lui suffire. Alors il s'approcha de son frère qui dormait encore, le secouant doucement. Pourtant le jeune homme ne se réveilla pas. Il gémit encore, et son jumeau vit une larme couler le long de sa joue. Il soupira.

- L'un de vous a-t-il un hibou ? demanda-t-il en se tournant vers les autres. Que les professeurs ne s'inquiètent pas de ne pas le voir au dîner...

- C'est grave ? s'inquiéta Lily.

- Non ce n'est pas grave, la rassura le jeune homme. Il est juste épuisé.

Le train déjà ralentissait. Alors Lorcan renonça au hibou, c'était trop tard, et, ayant épongé le front du jeune homme, il souleva simplement son frère dans ses bras. Peut-être réalisa-t-il que Lorcan le portait, ou bien agrippa-t-il la chemise de celui-ci par pur réflexe ? Ce n'est qu'en le voyant faire que chacun réalisa à quel point Lysander était frêle.

Les autres le regardèrent s'éloigner dans le couloir, gênés et troublés. À leur voir ainsi démuni, il leur semblait qu'un petit morceau du monde s'effondrait.