Titre : Le prince des fleurs
Autatrice : lasurvolte (de pseudo) ou mari (mais vous pouvez m'appelez aussi Plectrude si ça vous dit ^^)
Disclaimer : Supernatural appartient à ses créateurs.
Pairing : Destiel
Dean montait sur l'échelle, une échelle gigantesque, tellement gigantesque, qu'il ne savait plus combien de temps cela faisait qu'il montait. Il savait que Sam était en bas et tenait l'échelle, pour le reste c'était à lui de ne pas tomber.
Il fini par arriver sur le nuage où l'échelle était accoudée, il grimpa dessus et regarda l'immense château. Un château sur un nuage que l'on atteignait avec une échelle géante, quelque chose clochait, mais il n'aurait pas su dire quoi exactement.
Il avança un peu, avant de l'apercevoir. Celui qui l'appelait, celui qu'il était venu chercher, même s'il ne savait plus à quel moment, ni pourquoi il avait entendu sa voix. L'autre s'approcha de lui. C'était un homme habillé bizarrement, avec une chemise blanche, un costume, un trench coat. Il était brun et avait les yeux les plus bleus que Dean n'avait jamais vu. Et comme s'il le connaissait depuis toujours l'homme lui dit :
- Hello Dean. Je suis Castiel.
Dean demanda alors :
- Castiel, est-ce que tu es un ange ?
- Non. Je suis une fleur.
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Dean était assit à côté de Cas sur la banquette arrière de l'Impala. Sam était devant, des jumelles vissées sur ses yeux.
- Sam, tu es sûr que l'info est bonne ? Interrogea Dean.
- Oui j'en suis sûr.
- Ca fait des plombes qu'on attend et rien ne se passe.
Sam poussa un soupir agacé mais ne fit pas de remarque. Dean se tourna vers Cas et passa sa main dans ses cheveux :
- Ca va ? Lui demanda-t-il.
- Ca va Dean puisque tu es là.
Dean embrassa la joue de Cas et posa sa joue sur son épaule. Leurs mains étaient nouées :
- Je vais te protéger Cas.
- Je sais, Dean. Et moi je vais te protéger.
Ils échangèrent un baiser, un long très long baiser.
Sam toussa :
- Dean si tu pouvais te concentrer cinq minutes…
- Il se passe rien depuis tout à l'heure, on peut bien s'occuper.
- Et bien justement, il y a du mouvement.
Dean réagit immédiatement, redevenant soudain très sérieux, il passa devant, sur son siège derrière le volant et attrapa les jumelles de Sam pour regarder ce qu'il se passait. Plus loin, dans la maison d'en face, les lumières venaient de s'éteindre et une femme blonde sortit de la propriété.
- Tu es vraiment sûr que c'est elle, Sam ? Elle a l'air parfaitement normal.
- Elle sait juste bien se dissimuler. Elle est la reine, Dean, tu pensais quoi ? Qu'elle allait enlever son déguisement et manger toutes les fleurs autour d'elle ?
- Quelque chose comme ça, je croyais qu'ils ne savaient pas se retenir de manger.
- Et bien elle si, sinon elle ne serait pas la reine.
Dean haussa les épaules et démarra l'Impala.
- On va l'avoir Cas ! Tu seras enfin débarrassé.
Dean aperçu le sourire de Cas dans son rétroviseur, et se dit qu'il avait vraiment vraiment hâte que cette histoire se termine pour pouvoir profiter de l'amour de sa vie tranquillement.
xxx
Toute cette histoire avait commencé lorsque Dean avait entendu des voix. Une voix plus précisément. Qui l'appelait à l'aide. Dean avait cru devenir fou, complètement fou. Il avait cru avoir des hallucinations et son frère avait pensé que c'était le stress dût à leur boulot. Ils étaient flics à la criminelle et ce n'était pas toujours de tout repos. Surtout que durant cette périodes, lui et Sam n'arrêtaient jamais parce que les bébés de Godzilla sévissaient partout. Ils avaient fini par trouver un moyen de les arrêter mais le massacre avait été énorme, et le travail également. Peu de repos, beaucoup d'alcool pour tenir. Pas étonnant que Dean entende des voix – une voix. C'était le burning out. Comme s'il avait le temps de prendre des vacances…
Mais Sam avait insisté et insisté encore, alors Dean avait fini par accepter de se reposer pendant une semaine. Une semaine, pas un jour de plus. Sam s'en était contenté. Bordel, que son petit frère était TROP protecteur des fois, Dean devait sans cesse lui rappeler qu'il était le grand frère. Sam avait toujours été comme ça, protecteur, à veiller sur lui, et Dean lui en était reconnaissant, mais des fois il aurait juste aimé qu'il arrête de s'inquiéter.
Ca avait été la semaine la plus chiante de sa vie, en guise de repos il avait bu (de l'alcool), mangé (des tartes), ramené des filles. Sam lui avait interdit d'ouvrir un journal ou de se prendre la tête sur les crimes commis, il devait juste… Ne penser à rien, à rien du tout. La voix ne s'arrêta pas pour autant. Et quand on vit dans un monde où le surnaturel côtoie les humains de façon tout à fait normal (leur boss était un fantôme après tout), on fini par se dire qu'une voix n'est peut-être pas une hallucination, mais bel et bien l'appel de quelqu'un.
Mais de qui ? Tout le mystère était là. Et pourquoi lui en particulier ? Allez savoir.
- Okay je t'entends, fit-il à la voix dans sa tête, dis moi qui tu es.
Mais la voix ne faisait que répéter, Dean, Dean, Dean. Dean aide moi. Ca ne l'avait pas beaucoup aidé.
- Dis moi au moins où je peux te trouver. Tu sais, si tu veux que je t'aide.
Est-ce que la voix l'avait entendu ? En tout cas le soir Dean eut un rêve avec un château sur un nuage qu'on rejoignait avec une immense échelle.
Un château sur un nuage, on ne lui avait encore jamais faite celle là, mais bon pourquoi pas ?
A force de recherches, lui et son frère avaient retrouvé le nuage, le château et Castiel. Castiel était le prince du peuple des fleurs. Il était une fleur lui-même. Il ressemblait plutôt à un ange, avait pensé Dean, un ange avec des yeux bleus lumineux et magnifiques, mais un ange quand même. Pas une fleur.
- Mais je suis une fleur, avait insisté Castiel avant de lui raconter son histoire.
Une histoire sommes toute assez banale pour un monde comme le leur.
Castiel et les siens avaient toujours vécu en paix sous formes de fleurs (puisqu'ils étaient des fleurs), vivant dans les nuages dans le bonheur et la tranquillité, jusqu'à l'arrivé des diplo-cow des espèce de dinosaures vaches qui adorait manger le peuple des fleurs au petit déjeuner, au déjeuner, au dîner, en casse croûte. Ils étaient moches, méchants et baveux, et surtout ils adoraient manger.
La mère de Castiel, pour protéger son peuple, avait utilisé tous ses pouvoirs afin de les transformer en humain. Elle pensait ainsi les protéger, et cela l'avait tué. Sauf que les diplo-cow avaient simplement évolués eux aussi. Ils avaient trouvé le moyen de prendre forme humaine, de se fondre dans le peuple et de dévorer des fleurs (humaine ou pas, pour eux c'était pareil, elles avaient toujours le même goût).
- Pourquoi tu m'as appelé moi ? Avait demandé Dean.
- Je regardais au dessus des nuages et j'ai vu comme tu te battais, j'ai vu comme tu aidais les gens. Ca ne pouvait être que toi.
Dean avait accepté d'aider Castiel (qu'il surnomma très vite Cas) et son peuple et de détruire les diplo-cow, ou au moins les plus gênants. Ceux qui organisaient le massacre des fleurs, qui étaient les plus malins.
Un combat qui avait duré plus d'un an, qui avait coûté la vie à de nombreuses fleurs, mais qui avait mis fin au règne de terreur des diplo-cow, ou presque. Puisqu'il restait à leur tête, la plus dangereuse de toute. La reine.
Entre temps, il s'en était passé des choses. Beaucoup beaucoup de choses. La plus importante c'était que Dean et Cas étaient tombés amoureux, ils n'étaient plus sûr ni l'un, ni l'autre de comment c'était arrivé exactement, mais un jour ils s'étaient retrouvés bouche contre bouche et depuis ils ne se lâchaient plus. Dean… Dean des fois se réveillait et se demandait si tout ceci était vrai, s'il était vraiment avec Cas, s'il pouvait vraiment être avec Cas. Comme si son esprit n'acceptait pas tout à fait cette idée, comme si quelque chose là dedans n'allait pas. Puis Cas se tournait vers lui et l'embrassait et il n'y pensait plus, il oubliait.
Et puis finalement ils avaient retrouvé la reine. Sam et Dean avaient réussi à avoir des informations par le biais de diplo-cow capturés et un brin torturés. Sam avait également fait des recherches, des calculs, des liens, et tout ramenait à cette femme blonde qui venait de sortir de la maison, comme les diplo-cow capturés leur avaient dit. Et ce soir-là elle avait rendez-vous pour manger.
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Dean conduisait l'Impala et suivait la voiture de la reine. Ses yeux se rivèrent un instant sur les cheveux bleus de Sam. Les cheveux bleus de Sam. Il savait qu'il y avait quelque chose d'important à ce sujet, sans réussir à mettre le doigt dessus.
- Sammy, tes cheveux bleus, c'est pas discret, elle va te repérer à des kilomètres. Râla simplement Dean.
Sam fit la moue.
- Tu détestais les cheveux roses.
- Roses bon sang Sam ! Tu ne peux pas choisir une couleur naturelle ?
- Quand ils étaient blonds tu as tourné de l'œil.
- Okay… okay Sam juste… Garde tes cheveux châtains. S'il te plait.
- Châtain c'est nul.
- Châtain c'est très bien. Brun ça ne devrait pas te déranger. Cas dit lui !
Castiel regarda un moment Sam et puis dit :
- J'aime bien bleu.
Dean soupira très profondément tandis que Sam lui tirait la langue satisfaite :
- Si Cas aime bien, c'est bien, fit-il.
- Non c'est pas bien, Cas n'a pas les meilleurs goûts en matière de mode ! Insista Dean.
- Si Cas aime bien, c'est bien, parce que tu l'aimes et que tu aimes ce qu'il aime.
- La ferme Sam, tu me donnes mal à la tête.
Sam eut un petit rire et Dean secoua la tête désespérée. Il préféra se concentrer sur la route, histoire de ne pas perdre de vue la voiture de la reine.
Sam passa pendant quelques secondes sa main dans ses cheveux. Bleus. Peut-être qu'il était mal à l'aise parce que son frère avait soulevé la question, puis il oublia, la reine venait de garer son véhicule.
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Les fleurs n'étaient pas faibles, Cas avait des pouvoirs, Cas pouvait se défendre, ce n'était pas la première fois qu'il se battait contre des diplo-cow et même contre les plus sauvages il avait vaincu. Cas était fort, mais surtout il avait Dean et Sam pour l'aider. Contre la reine, le combat ne serait pas facile, mais pas impossible. Ils étaient préparés, ils connaissaient les faiblesses des diplo-cow. Ils détestaient le parfum par exemple, l'odeur les répugnait. Il suffisait de détruire leur cœur pour les tuer – même si pour cela il fallait transpercer leurs carapaces. Mais la reine était plus entraînée, plus maligne, elle n'était pas la reine pour rien et les deux frères et Cas savaient que le combat allait être difficile et ne serait pas gagné d'avance. Sauf s'ils réussissaient à la piéger.
La reine s'était arrêtée devant un entrepôt, Dean arrêta l'Impala le plus loin possible afin de ne pas être remarqué. Ils attendirent deux minutes avant d'en sortir. Quand Cas passa près de lui, leurs mains se frôlèrent et Dean en éprouva un frisson. Il attrapa la main de Cas et le serra dans ses bras :
- Fais attention là dedans Cas, je veux pas te perdre.
- Je ferai attention Dean. Promit Cas. Toi aussi.
- Moi aussi.
Sam les laissa faire, attendant un peu plus loin. Dean se sépara de Cas, et ce fut presque douloureux de le relâcher. Comme si Cas allait lui échapper. Est-ce que Cas allait lui échapper ?
Dean secoua la tête. Ca n'arriverait pas, il le protégerait. Ils allaient vaincre la reine ensemble et ensuite… Ensuite il prendrait sa retraite, et tant pis s'il était trop jeune pour ça, et il prendrait soin de Cas. Voilà ce qui se passerait.
Ils suivirent Sam vers l'entrepôt, et y entrèrent le plus discrètement possible. Les lieux étaient immenses et plutôt sombres. Pourtant ils entendirent des voix et des cris, ils s'approchèrent discrètement, se servant des nombreuses caisses sur leur chemin pour rester caché le plus possible. Essayant de se montrer discret.
Finalement ils aperçurent de la lumière et s'y dirigèrent, restant planqué ils regardèrent ce qu'il se passait.
La reine entourée de diplo-cow sous leur forme originelle semblait prendre son temps pour choisir son futur repas. Sam fit une grimace dégoûtée, les diplo-cow étaient vraiment laids, des pattes et un corps de vache, avec une longue queue de dinosaure et une tête de diplodocus en colère, un diplodocus avec des grandes dents, ils avaient l'air à la fois ridicule et effrayant.
- J'adore tellement les fleurs, fit la reine avec une voix envoûtante. Vous êtes tellement délicieuses. Dit-elle en attrapant les cheveux d'une brune attachée qui lui cracha à la figure.
- Va te faire foutre salope !
La reine essuya le cracha avec un air agacé :
- Ce n'est pas comme cela que l'on parle à une reine.
- Oh veuillez m'excuser votre altesse, allez vous faire foutre salope de reine !
La reine tira plus fort les cheveux de la fille :
- C'est décidé, c'est elle que je vais manger.
Cas se tourna vers Dean et attrapa son poignet :
- C'est ma sœur, murmura-t-il. Il faut la sauver Dean.
Dean ne se souvenait pas que Cas ait jamais parlé de sa sœur, mais il ne posa pas de question et voulu rassurer sa fleur :
- On va la sauver Cas, t'en fait pas.
Mais alors que la reine reprenait sa forme première, Cas n'avait pas pu attendre, et s'était montré :
- Tu ne préférerais pas manger un prince ?
La reine arrêta sa transformation. Ce fut bizarre de voir un corps de femme avec une tête de dinosaure, mais elle se rattrapa et redevint vite la femme blonde.
- Castiel, quel plaisir, je ne pensais pas que tu viendrais t'offrir à moi.
Dean jura et sortit de sa cachette aussi, il ne pouvait pas laisser Cas se faire manger par la reine. Sam suivit parce qu'il devait protéger son grand frère.
- Et bien, je vois que tu viens accompagné. Et par de la viande, fit-elle d'un air dégoûté.
- Nous les fleurs sommes aussi de la viande maintenant, dit Cas.
- Oh non, vous… Vous êtes toujours des fleurs. Votre apparence humaine ne change rien à votre goût si délicat.
Castiel fronça les sourcils mais ne dit plus rien. Dean se tenait de manière protectrice derrière lui prêt à attaquer si on s'approchait trop de Cas. Sam se tenait en retrait mais était tout aussi dangereux que son frère.
- Alors mange moi, reine !
- Trop aimable Castiel, tes manières valent mieux que celles de cette fille. Et ton goût doit être tellement meilleur.
Cas la fixa sans aucune peur dans le regard. Est-ce qu'il était vraiment comestible de toute façon ? Cas ne se sentait pas comestible. Comme si quelque chose n'allait pas avec le fait d'être mangé.
Ce n'était pas de la peur, plutôt une sorte de doute.
Mais la reine se changea et s'approcha, la bave aux lèvres. Sam la trouva aussi dégoûtante que les autres, pas plus royale, seulement plus grande peut-être. Cas ne cilla même pas, Dean sortit son arme.
- C'est ça approche toi, que je te nique la carapace.
La reine tourna un instant les yeux vers Dean et sourit, carnassière :
- La viande ne parle pas !
Dit-elle en lui sautant dessus pour l'envoyer valdinguer plus loin. Sam lui tira dessus plusieurs fois, mais sa carapace ne fut même pas égratignée.
- Arrête mon chou tu me chatouilles, dit-elle en donnant un coup de pâte à Sam qui se retrouva balancé plus loin aussi.
Cas se tourna vers elle pleins de colère, l'air grésillant autour de lui :
- Stop, c'est moi que tu veux ! Laisses les tranquilles.
- Ce sont eux qui ont commencé, geignit la reine, mais tu as raison Castiel, mon ventre te réclame.
Elle se jeta sur lui, le renversa sur le dos et se tint à quatre pattes sur lui. Cas essaya d'enfoncer son couteau là où il savait trouver le cœur, sans succès, le couteau se brisa sur les écailles de la reine.
- Tu as perdu et j'ai gagné Castiel.
Puis elle ouvrit grand la bouche et Cas y mit un flacon complet de parfum.
- Tiens mange ça, plutôt !
La reine se mit à hurler, Cas en profita pour la repousser et se relever. Sam et Dean étaient déjà debout, mais les deux diplo-cow de la reine les retenaient et ils étaient entrain de se battre. Castiel était seul avec la reine, mais pas impuissant. Il sortit sa lame la plus précieuse, la lame qu'il avait en tant que prince des fleurs. Elle était incassable, même contre les écailles les plus dures. Affaiblie à cause du parfum, la reine découvrait son cœur sans même s'en rendre compte. Cas savait ou viser, il enfonça la lame dans le cœur de la reine, sans hésitation.
C'est le temps qu'il fallu à Dean et Sam pour se débarrasser des sous-fifres plutôt faibles.
Dean couru vers Cas et le serra dans ses bras :
- Ne me fais plus jamais ça Cas, j'ai eu peur de te perdre, j'ai eu vraiment peur.
Cas le rassura en passant ses mains dans son dos :
- Tout va bien Dean, je savais ce que je faisais.
Mais Dean resserra sa prise sur lui et enfouie son nez dans son cou.
- Je t'aime Cas, ne me fais plus jamais ça.
Cas eut l'impression d'entendre un son désaccordé. C'était à la fois magnifique d'entendre ça mais c'était comme si… Comme si quoi ? Il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Bien sûr que Dean l'aimait, qu'est ce qui n'allait pas avec lui ?
- Je t'aime aussi Dean.
Sam délivra les fleurs prisonnières, et la sœur de Cas vint se jeter dans ses bras une fois qu'il fut séparé de Dean.
- Castiel, tu es génial ! Tu m'as sauvé. Merci frangin !
Cas lui rendit son câlin.
- Si on rentrait chez nous maintenant ? La reine est morte, les diplo-cow qui restent vont être désorganisés, ça va être facile de se débarrasser de ceux qui restent.
- Rentre sans moi, je reste ici.
La sœur fit la moue :
- Rentre avec moi.
- Je viendrai vous voir, mais je reste.
- Ta place est avec les autres fleurs.
- Nous sommes humains maintenant, ma place est là où je le souhaite.
- Tu es le prince !
- Tu es la princesse, prends ma place !
Elle essaya de convaincre Cas encore, mais Dean prit la main de Cas et elle abandonna :
- J'imagine que je rentre seule alors ?
- Rentre avec les autres fleurs. Je compte sur toi.
- Castiel, est ce qu'on se reverra ?
- Je viendrai vous voir, oui, mais maintenant ma place est ici.
La sœur acquiesça, soupira, mais obéit.
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Après s'être assurés que les fleurs rentraient en sécurité, Dean, Sam et Cas retournèrent dans leur chambre de motel.
Cas s'assit sur le bord de son lit :
- Je n'arrive pas à croire que c'est terminé.
Sam sourit :
- Et bien moi je suis plutôt content que ce soit fini, j'ai besoin d'un an de congé après ça !
Dean vint s'asseoir près de Cas et passa son bras autour de son épaule :
- Maintenant on va avoir pleins de temps libre, juste pour nous.
Cas lui sourit, l'embrassa, puis se blottit dans ses bras et Dean le serra. Il le serra fort, peut-être un peu trop fort. Il ne savait pas pourquoi, mais tout son corps réclamait Cas, un câlin de Cas, des baisers de Cas. Cas. Pourtant ils étaient sans arrêt l'un contre l'autre, quasiment tout le temps. Mais Dean avait l'impression que ce n'était pas assez, que le corps de Cas lui manquait, comme s'il n'était jamais comblé, comme si chacune de ses molécules désiraient Cas sans jamais réellement pouvoir le toucher. Comme si… Ils ne s'étaient jamais réellement touchés, à part ces derniers temps. Comme s'il l'avait toujours voulu, sans jamais le faire.
C'était stupide, ils étaient ensemble depuis longtemps maintenant. Pourtant Cas le serra tout aussi fort, et Dean était sûr, sûr, que Cas ressentait la même chose que lui.
Sam prit alors à nouveau la parole :
- Vous n'avez pas l'impression qu'on a oublié quelque chose ? Demanda-t-il. J'y réfléchis depuis tout à l'heure, mais j'ai l'impression que tuer la reine n'était pas notre seul objectif.
Cas leva les yeux vers lui, réfléchis puis pencha la tête sur le côté :
- Je ne sais pas Sam. Je pensais à autre chose.
- A quoi ? Demanda Dean avec curiosité.
- Je me disais que …
Il se mordit les lèvres et regarda Dean avec hésitation.
- Qu'est ce qu'il y a Cas ?
- Je me disais que c'était bizarre d'être dans tes bras. Comme si j'y trouvais ma place mais que j'avais pas tout à fait le droit d'être là.
Dean le reprit fortement contre lui :
- Tu as tout à fait le droit d'être là, mon ange.
- Je suis une fleur Dean.
Dean soupira :
- Et bien moi je trouve que tu ressembles plus à un ange qu'à une fleur, tu dois sûrement être un ange.
Sam commença à tourner dans la pièce :
- Qu'est ce qu'il y a Sammy ?
- Cas est un ange.
- Quoi ?
- Cas est un ange, répéta Sam.
Cas secoua la tête mais Sam tourna ses yeux vers lui :
- Tu es un ange Cas, je suis sûr de ça.
Dean regarda son frère en fronçant les sourcils :
- Tu serais pas entrain de draguer Cas là ?
Mais Sam ne répondit rien. Son cerveau tournait à toute vitesse. Sam… Sam avait énormément d'instinct, il était souvent le premier à deviner que quelque chose clochait et il semblait poser le doigt sur quelque chose en ce moment. Dean savait, il savait que Cas était une fleur mais pourtant cette idée lui avait toujours paru ridicule, totalement stupide. Parce que Cas n'était pas une fleur. Cas était un ange.
Alors pourquoi s'était-il battu depuis si longtemps ? Contre quoi s'était-il battu depuis si longtemps ? Et alors que le doute s'insinuait en Dean, il attrapa Cas et l'embrassa. Vraiment. Passionnément.
Comme s'il allait le perdre.
- Vous n'êtes pas amoureux, trancha Sam. Ou en tout cas vous n'êtes pas ensemble. Vous deux. Vous n'êtes pas ensemble.
Dean s'énerva et se recula :
- La ferme Sam, on est ensemble.
Sam secoua la tête. Cas se sépara de Dean tout doucement :
- Il a raison Dean, j'ai aussi cette impression, pas toi ? Qu'on n'est pas ensemble.
Dean attrapa Cas et le serra. Non c'était faux, il n'avait pas cette impression. Jamais.
Toujours.
Tout le temps.
Il eut mal au cœur et relâcha Cas. Sam fini par tirer sur ses cheveux :
- Et surtout, surtout. Dites moi que je n'ai pas les cheveux bleus.
Dean râla :
- C'est toi qui voulait que…
Mais il regarda Sam et Sam avait raison.
- Tu n'as pas les cheveux bleus.
Ils se fixèrent tous les trois. Essayant de se réveiller de ce rêve étrange, perdu entre cette histoire de fleurs et de diplo-cow, perdu entre cette vie et une autre qui refaisait surface, sans plus être tout à fait sûr de savoir laquelle était la bonne.
- Depuis le début de cette histoire Dean, je sens que quelque chose cloche, mais c'était comme si je n'arrivais pas à mettre le doigt sur quoi. Dans la voiture tout à l'heure, alors que vous vous embrassiez je me disais « ils ne s'embrassent jamais ». Pourtant vous êtes toujours collés l'un à l'autre. Et cette histoire de cheveux bleus ? Je me sentais mal à l'aise tout à coup, avec cette idée, pourtant j'adore ça non ? Les cheveux colorés ?
- La sœur de Cas, renchérit Dean. D'où elle sortait ?
- C'est ma sœur, fit Cas.
- Alors dis nous son nom ?
Cas ouvrit la bouche.
La referma.
Réfléchit.
Puis répondit :
- Je ne sais pas.
- Et la reine ? Est-ce que quelqu'un ici sait comment elle s'appelle ? Demanda Sam.
Personne ne répondit.
Et le silence régna un bon bout de temps. Dean et Cas se tenaient chacun à un bout de lit et Dean avait tellement envie d'oublier cette histoire et de simplement aller prendre Cas dans ses bras. Mais il ne pouvait pas oublier parce que quelque chose clochait, et Sam remuait tout ça et relevait les détails.
- Quel est le souvenir le plus lointain que vous avez ?
Dean et Cas réfléchir.
- Quand j'ai commencé à entendre la voix de Cas. Fit Dean.
- Quand j'ai vu Dean sur le nuage, répondit Cas.
Sam hocha la tête et fit :
- Et moi c'est quand je tenais l'échelle. Mais avant ?
Cas réfléchit et répéta comme on répète une histoire entendue :
- Je suis prince, ma mère s'est sacrifiée pour mon peuple…
- Oui mais est ce que tu as des souvenirs précis de ça ?
Cas essaya de toutes ses forces de trouver une image de sa mère, des fleurs avant qu'elles changent d'apparence, de n'importe quoi, mais rien ne lui vint. Il savait juste que c'était ça l'histoire, il ne se souvenait pas vraiment l'avoir vécu.
- Et toi Dean ? Demanda-t-il à son frère.
- Je me rappelle que nous sommes frères, que tu as toujours été trop protecteur envers moi, comme si tu avais inversé les rôles et te prenaient pour le grand frère. Comme si tu voulais m'éviter de souffrir.
Sam hocha la tête :
- Moi aussi je sais ça.
- Alors c'est bon ? Ce sont nos souvenirs ?
- Dean, tu n'as pas l'impression que c'est l'inverse ?
Dean se laissa tomber sur le lit :
- J'aimais bien l'idée que ce soit toi qui prenne soin de moi ! Ronchonna-t-il.
Sam continuait de réfléchir à toute vitesse.
- Est-ce que vous savez ce qu'on a fait entre temps ? Entre le moment où on a trouvé Cas et…
- On a chassé les diplo-cow, coupa Dean.
- Mais encore ?
- Je suis tombé amoureux de Dean, dit Cas.
- Et moi de Cas et on est sortit ensemble.
- Raconte moi précisément comment c'est arrivé, demanda Sam.
Dean se rassit et regarda Cas :
- Ben c'est facile on…
On.
Comment c'était arrivé déjà ? Pourquoi est-ce que ça ne lui revenait pas ? Cas avait l'air tout aussi ignorant que lui, sur le sujet.
- J'en sais rien Sam, on… Je sais pas.
- Et toi Cas ?
- Moi non plus je sais pas.
Sam hocha la tête.
- Je crois que rien de tout ça n'est arrivé.
- Génial, râla Dean. Nos vies sont fausses de A à Z.
Sam continua sans se préoccuper de l'agacement de Dean :
- Je crois que mon souvenir le plus récent, c'est moi sur le siège avant de l'Impala en train de surveiller la reine avec les jumelles et vous deux derrières.
Dean acquiesça.
- Je crois que tu as raison, c'est ce qu'il y a de plus palpable.
Cas était d'accord également.
- Alors j'étais en train de surveiller… J'étais en train de surveiller quelque chose. Mais pas la reine.
Dean disait :
- Et j'étais assis à côté de toi, avant d'aller derrière…
Et Cas ajouta
- J'étais venu pour aider.
Puis il réalisa :
- Je ne suis pas une fleur, je suis un ange.
Et Dean hocha la tête :
- Carrément que tu es un ange, une fleur c'est trop… Bizarre définitivement.
- On était en train de chasser, dit Sam.
- Et on chassait… Réfléchit Dean.
Sam posa ses mains sur ses cheveux châtains, CHÂTAINS, pas bleus, et ils se regardèrent finissant par comprendre :
- Morphée.
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Ils ouvrirent les yeux tous les trois en même temps. Ils n'étaient pas au motel, ils n'étaient plus dans l'Impala. Ils étaient tous les trois accrochés chacun sur une chaise et se regardèrent. Sam essaya de loucher pour voir ses cheveux et apercevant une mèche de couleur châtain, souffla de soulagement.
- C'était génial non ?
Fit une petite voix qui semblait toute froissée comme si la personne qui parlait n'était pas tout à fait réveillée. Ils tournèrent tous les yeux vers Morphée. Celui-ci ressemblait à un vieillard avec une barbe trop longue, des favoris et peu de cheveux, pourtant dans ses yeux brillaient l'amusement d'un enfant.
- Castiel prince des fleurs, comment ne pas aimer cette idée ?
Dean roula des yeux :
- Sérieusement le vieux tu n'avais pas des idées plus pourries encore ?
Sam lui resta plus pragmatique et demanda :
- Comment tu as fait pour endormir Cas ? Les anges ne dorment pas.
- Oh celui-là dort très bien, vous savez, il n'est plus tout à fait un ange, pas tout à fait un humain.
Cas fronça les sourcils.
- C'est ça de fréquenter trop longtemps des humains Castiel. S'amusa le dieu. On fini par prendre leurs mauvaises habitude, leurs faiblesses aussi. Les rêves, tu aimes ça en fait.
Cas ne dit rien. Morphée continua de parler :
- Je regrette que vous ayez fini par comprendre. Normalement personne ne comprend jamais.
Dean dit :
- Nous ne sommes pas tout le monde.
- Oh oui bien sûr, les frères Winchester. Au final vous allez mourir quand même.
- Ils disent tous ça, se moqua Dean.
Le dieu sembla s'agacer.
- Et bien cette fois-ci sera la bonne.
Sam qui pendant la conversation essayait de se détacher jeta un regard à Dean et Cas. Dean hocha discrètement la tête, prêt à occuper Morphée :
- Tu nous tueras après, pourquoi est-ce que t'as des idées aussi pourries ? Cas une fleur, sérieusement ? Et pourquoi pas un hippopotame rose.
Cas ne sembla pas aimer l'idée mais demanda :
- Pourquoi est-ce que Sam avait les cheveux bleus ?
Dean fit une grimace.
- Bleus et puis quoi encore ?
Cas hocha la tête.
Aucun des deux ne parla de la relation qu'ils entretenaient dans cette histoire.
- Les rêves ont leurs petits problèmes, c'est comme ça. Fit Morphée d'un air vexé. Rien n'est jamais parfait, il y a toujours des détails un peu bizarres. Mais ce rêve était très bien, vous l'avez adoré, avouez-le, vous ne vouliez plus vous détacher.
Dean sentit un frisson désagréable lui remonter dans le dos.
- C'était bien ça le plus bizarre, fit-il en grimaçant.
Cas préféra resta silencieux. Sam choisit cet instant pour se redresser et attaquer Morphée avec une de ces armes cachées sur lui. Le dieu avait été trop stupide pour songer à les enlever toutes.
- Du calme Sam, fit-il en utilisant ses pouvoirs.
Sam pendant un moment se retrouva ailleurs, il avait une femme deux enfants, et ça marchait bien comme rêve. Sauf peut-être le fait qu'ils vivaient dans une cabanes sur le dos d'une girafe. Sam secoua la tête :
- Ca ne marche plus Morphée !
Alors le dieu s'attaqua à lui. Cas profita de la mêlée pour détruire la chaise sur laquelle il était et délivrer Dean. Ils s'attaquèrent tous les trois au dieu, qui malgré les rêves qu'il leur envoyait n'arrivait pas à les maîtriser longtemps.
Dean fini par caser le pieds de la chaise pour en faire un pieu et l'enfonça dans le corps de Morphée pendant que Cas et Sam l'occupaient.
Morphée mourus.
- Bon une bonne chose de faite, et si on rentrait, j'ai vraiment besoin de boire quelque chose ! Fit Dean.
Sam et Cas hochèrent la tête.
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Ils retournèrent au bunker sans reparler du rêve de Morphée. Surtout pas de la partie où Dean et Cas étaient amoureux l'un de l'autre. Sam n'arrêtait pas de jeter des regards à Dean et Cas, et Dean en avait marre de sentir ses petits yeux suspicieux sur lui. Il accéléra pour arriver plus vite. Il fut soulagé quand il poussa la porte du bunker. Sans parler, il alla s'enfermer dans sa chambre au calme.
Cas se tourna vers Sam qui lui fit un petit sourire :
- Laisse lui le temps de se remettre de ce rêve.
Cas hocha la tête et disparu. Sam soupira :
- Ca ne voulait pas dire que tu devais partir…
Le lendemain Dean se leva, les yeux cernés. Il n'avait pas dormi, il s'était empêché de dormir, il ne faisait plus confiance aux rêves. Le bunker était silencieux, Sam était dans sa chambre et devait dormir, lui. Dean espéra trouver Cas, mais il avait dû partir, et il se dit que c'était mieux ainsi. Ouais, beaucoup mieux.
Il sortit un reste de tarte du frigo et la mangea. Un château sur un nuage, vraiment, il aurait dû savoir que tout ça était faux, complètement faux. Il ne le regrettait pas d'ailleurs. Pas du tout. Franchement c'était vraiment trop débile. Toute cette histoire de fleur et lui tout ces câlins et tout ces trucs complètement sentimentale, c'était vraiment stupide. Totalement stupide.
Le mieux c'était de boire un coup, manger sa tarte, et surtout ne pas penser à cet espèce de manque qu'il ressentait au fond de ses tripes.
Sam le trouva autour d'une bouteille d'alcool quand il se leva enfin.
- C'est moi où tu commences de plus en plus tôt ?
- La ferme Sammy.
Sam fronça les sourcils :
- C'est à cause de Morphée ?
- Pas du tout. Ne me parle pas de cet enfoiré.
Mais Sam avait décidé de parler, comme d'habitude quoi. Il s'assit en face de Dean :
- J'imagine que c'est pas les cheveux bleus et Cas en fleur qui te dérangent.
- Je veux pas parler de ça Sam.
- Tu sais que tu t'es cramponné à lui quand on a commencé à comprendre que tout ça était faux ?
- Et alors ? C'était un rêve ça ne veut rien dire.
- Peut-être, mais tu semblais avoir vraiment peur de le perdre.
Dean eut un rictus :
- Faut vraiment que tu arrêtes de regarder des films à l'eau de rose mon grand, ça te donne de drôles idées.
Sam leva les yeux au ciel.
- C'est toi qui regardes ce genre de films Dean.
- Même pas vrai, fit il en approchant le goulot de la bouteille de sa bouche.
C'était presque désespérant à voir pour Sam, au moins dans le rêve, Dean n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait, et Sam était persuadé qu'il y avait du vrai dans Dean qui serrait Cas dans ses bras, tellement fort, pour l'empêcher de s'échapper.
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Les jours passèrent et Dean et Sam repartirent pour d'autres chasses, des vampires, des loups garous, des fantômes, des chasses assez banales sommes toutes, mais du coup plutôt reposantes. Sam attendait que Dean appelle Cas, mais il ne le faisait pas. Il l'avait pourtant appelé pour Morphée, alors que ça n'avait pas semblé si utile que ça au premier abord.
Mais Sam savait qu'en fait Dean avait peur, à cause de ce rêve, à cause de ce qu'il ressentait. Il fallait attendre, attendre que Dean mette cette histoire de côté.
Dean le ressentait dans tout son corps, le manque. Plus les jours passaient et plus il avait l'impression d'avoir été coupé en deux. Peut-être que ça n'avait été qu'un rêve, mais pendant un moment ça avait été comme s'il avait vécu pendant des mois dans les bras de Cas. Il essayait de ne pas y penser, mais il y pensait quand même. Et il devait serrer les dents pour ne pas l'appeler, pour ne pas craquer, pour résister. Parce que tout ça c'était des conneries, ce n'était qu'un putain de rêve.
La vie ne se passait pas comme ça, il n'y avait pas de château sur des nuages, il n'y avait pas de joli prince des fleurs transformé en humain, Sam n'avait pas les cheveux bleus. Dans la vraie vie, Dean ne se collait pas aux gens en disant je t'aime. Même s'il les aimait.
Ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait. Et il n'appellerait pas Cas. Pas même si chaque partie de lui-même le réclamait.
Et c'était peut-être parce que tout en lui réclamait Cas que Cas apparu finalement sans que Dean ne l'appelle vraiment.
- Qu'est ce que tu fais là ? Demanda Dean sur la défensive quand il le vit apparaître dans le bunker.
- J'ai cru t'entendre. Répondit Cas.
- Je ne t'ai pas appelé.
- J'ai entendu ta voix quand même, Dean.
Sam qui était là, essaya de se faire tout petit et de s'éloigner discrètement, pour les laisser régler ça entre eux.
Dean regarda Cas et s'énerva :
- Ce rêve, le rêve de Morphée, c'était des conneries okay ?
- Je sais. Répondit Cas.
- Bien.
Cas s'approcha de Dean, et Dean le laissa faire sans le quitter des yeux, comme pour vérifier qu'il ne venait pas trop près.
- Dean, je dois te dire quelque chose.
Dean se crispa.
- Je t'écoute Cas, fit-il mais avec une certaine méfiance.
Cas s'assit sur la chaise à côté de lui. Leurs yeux toujours l'un dans l'autre.
- Je ne suis pas une fleur, je suis un ange.
Dean se sentit sourire, cette simple phrase venait de dégonfler sa peur :
- Je le sais bien Cas, que tu es un ange.
Cas hocha la tête.
- Les diplo-cow n'existent pas.
- Heureusement, ces monstres étaient vraiment laids. S'ils existaient à mon avis, ça serait un vrai manque de goût.
Cas sentit ses lèvres s'étirer dans un sourire.
- Je ne pense pas que le bleu soit une couleur judicieuse pour les cheveux de Sam.
- Tu m'étonnes, rit Dean. Même lui le pense.
- Et je crois que tu es celui qui surprotège Sam, pas l'inverse.
Dean haussa les épaules.
- C'est mon rôle, je suis son grand frère.
Cas regarda Dean un moment en silence puis dit :
- Mais j'ai vraiment envie de te prendre dans mes bras, Dean.
Dean eut un mouvement de recul, comme si Cas s'était levé pour s'approcher de lui alors qu'il n'avait pas bougé.
Cas veilla à rester totalement immobile, conscient que n'importe quel geste pourrait faire fuir Dean.
- C'est difficile à expliquer. Mais c'est comme si toute ma grâce s'éteignait ou s'enveloppait sur elle-même, quand je suis loin de toi.
- Cas…
- Je ne suis pas sûr de comprendre exactement, je sais juste que c'est comme si elle voulait sortir de moi à cet instant précis pour se blottir contre toi.
Dean baissa les yeux, une forme de fuite. Son cœur battait trop vite, cette conversation était bizarre, il ne voulait pas l'avoir, il ne voulait pas entendre ce genre de chose. Il ne voulait pas que Cas lui dise ça.
Et pourtant il avait envie de l'entendre, il avait envie de l'écouter, il avait envie que Cas se lève et qu'ils se serrent l'un contre l'autre et qu'ils ne se lâchent plus jamais. Et Dean devait lutter contre lui-même, sans savoir exactement ce qu'il voulait vraiment et ce qui lui coûterait le moins cher.
- Cas, je ne suis pas une bonne personne.
- Tu l'es Dean.
Dean secoua la tête et releva la tête. Il n'aurait pas dû, ses yeux rencontrèrent ceux de Cas, tellement bleus, tellement attirants, et qui le regardait comme s'il était tellement précieux. Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, puis battre plus fort. Et tout son corps était tellement tiraillé, il avait l'impression de se pencher malgré lui, parce qu'il voulait toucher Cas, il voulait que Cas le touche, et c'était tellement vrai et fort qu'il en avait mal. Mais il se retenait encore. Il arrivait toujours à se mentir, à trouver quelque chose pour rire, à dire que ce n'était pas vrai :
- Et ben alors Cas, tu veux des câlins, on va devoir t'acheter une peluche.
Cas ne cilla même pas :
- C'est toi Dean que j'ai envie de prendre dans mes bras.
- Tu ne te gênes pas pour le faire sans demander, d'habitude.
- C'est vrai, mais ce n'est pas comme ça que je le veux. Tu sais ce que je veux Dean.
Oui il le savait, il le savait parce qu'il voulait la même chose. Ou que dans le rêve il le voulait. Et il ne se rendait pas compte comme il était proche de Cas, comme ils n'utilisaient pas du tout l'espace autour d'eux.
- Je ne peux pas Cas.
L'ange disparu, et Dean eut l'impression qu'on lui arrachait une partie de lui-même.
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Dean se noyait dans l'alcool et n'appelait pas Cas pour autant. Sam avait beau essayé de lui parler, Dean riait simplement et se planquait derrière son verre, ses verres. Derrière les filles qu'il allait voir. Il se planquait. C'était le roi de la planque. Et Sam se dit qu'aux grands maux, les grands remèdes, il devait taper fort s'il voulait arrêter de voir son frère sombrer et se mentir. Et tant pi si pour cela il devait mettre un instant ce qui lui servait de dignité de côté. Quand Dean se leva ce matin là et tomba sur Sam, il cru faire un arrêt cardiaque et bafouilla quelque chose qui ressembla à :
- Sa…Sam, Sam mais mais mais… Qu'est ce que…
Dean se frotta les yeux, persuadé d'être mal réveillé ou en pleine hallucination, mais une fois fais, rien n'avait changé. Sam avait toujours les cheveux bleus.
- Sam… Est-ce qu'on est encore en train de rêver ?
- Pas que je sache, fit Sam comme s'il n'y avait rien d'anormal.
- Mais tes cheveux ? Qu'est ce qui est arrivé à tes cheveux ?
- Oh… Ca ? Demanda Sam l'air blasé.
- Oui ça ! S'agaça Dean. Putain Sam, qu'est ce qui te prends ?
- Rien, et toi qu'est ce qui te prends ?
- Okay, est-ce qu'on rêve ? Dis moi qu'on rêve.
- Non on ne rêve pas Dean. C'est la réalité.
Dean était entrain de passer d'un pied à l'autre, tellement il était perturbé par les cheveux de Sam, s'attendant presque à voir des éléphants roses apparaîtrent de nulle part.
- Je me suis teint les cheveux.
- Hein ?
- Je voulais te montrer que le monde ne s'écroulait pas juste parce que j'avais les cheveux bleus.
Dean regarda autour d'eux, pas sûr que le monde ne soit pas justement entrain de s'écrouler.
- Dean, tu vois, il ne se passe rien.
Et effectivement, hormis la couleur des cheveux de Sam, tout semblait parfaitement à sa place comme d'habitude.
- Le rêve peut devenir réalité, dit Sam. Bon bien sûr je pense que Cas ne sera jamais une fleur mais…
Dean comprit où son frère voulait en venir.
- Tu ne sais pas de quoi tu parles.
- Ah non ? Moi je crois que je sais. Parce que je te vois Dean, je te vois plonger le nez dans l'alcool et ne pas supporter l'absence de Cas. Je te vois serrer les poings le plus fort possible pour te retenir de l'appeler. Je te vois te détruire parce que tu n'arrives pas à accepter ce qu'il se passe en toi, en lui, en vous.
- Il ne se passe rien.
- Dean, j'ai les cheveux bleus, alors définitivement c'est qu'il se passe quelque chose.
- Ce n'est pas parce que tu deviens complètement dingue que…
- Dean ! S'énerva Sam. Regarde toi, est-ce que tu as vraiment envie de continuer comme ça ? Est-ce que ça ne te fait pas mal ? Est-ce que tu crois que je me teindrais les cheveux dans cette immonde couleur si ce n'était pas pour toi ? Si tout allait bien ?
Dean poussa un soupir, qui ressemblait à quelque chose comme du désespoir.
- Je vais le blesser.
- Pourquoi est-ce que tu pars perdant comme ça ? Qu'est ce que tu en sais ? Tu n'as même pas essayé. Est-ce que tu le blessais dans le rêve ? Quand tu le serrais dans tes bras aussi fort que tu le pouvais ? Est-ce que ça lui faisait du mal ?
Dean devait se rendre à l'évidence, Cas semblait plutôt heureux, au contraire.
- Ce n'était qu'un rêve.
Et Sam pointa à nouveau ses cheveux :
- Je te l'ai dis, les rêves peuvent devenir réalité.
Dean lui tourna le dos et retourna dans sa chambre. Sam cria dans son dos :
- Dean, tu n'as qu'à essayer !
Dean fit comme s'il n'avait rien entendu.
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Dean regardait le plafond, puis il fini par s'asseoir, par joindre ses mains et par appeler Cas. Celui-ci apparu, à bonne distance de Dean.
- Hello, Dean.
- Eh Cas !
Ils se regardèrent dans les yeux un instant, puis soudain Dean éclata de rire. Peut-être la pression, peut-être le soulagement de voir Cas, peut-être un peu tout.
- Sam s'est teint les cheveux en bleus, si tu voyais ça, c'est parfaitement ridicule Cas. Vraiment totalement ridicule. Mon frère est vraiment un idiot.
Cas plissa les yeux :
- Pourquoi Sam a-t-il fait ça ?
Dean se leva, s'approcha de Cas et le prit dans ses bras. Il le serra de toutes ses forces, sans crainte de lui faire mal.
- Pour que je fasse ça.
Cas lui rendit son étreinte, et c'était comme si Dean arrêtait d'avoir mal. Comme s'il était complet. Et Cas eut l'impression qu'on lui rendait sa grâce, ou sa chaleur, ou quelque chose de vraiment vraiment doux. Ils restèrent comme ça un long moment, sans compter les minutes, sans se rendre compte du temps qui passe. Et aucun des deux ne voulaient amorcer un geste de séparation, parce qu'aucun des deux n'étaient sûr de réussir à respirer une fois qu'ils se seraient éloignés de la personne tant convoitée. Tant désirée.
- Je crois qu'on va rester comme ça toute la vie, plaisanta Dean.
- Tu risques d'avoir mal aux pieds Dean. Répondit Cas.
Dean rit et nicha son nez dans le cou de Cas.
- Dans ce cas je m'allongerai avec toi.
- Tu risques d'avoir faim.
- Alors je mangerai sans te lâcher.
Il sentit la prise de Cas se resserrer sur lui et il aurait voulu pouvoir se blottir encore plus.
- Je me sens mieux quand je peux te serrer dans mes bras, Dean. Je me sens mieux avec toi.
Dean agrippa le trench coat de Cas, comme si les paroles de l'ange pouvaient le faire défaillir. Il embrassa son cou. Il embrassa son cou plusieurs fois, et puis le dessous de son oreille, et sa joue, sa tempe, son nez, la commissure de ses lèvres. Il l'embrassa, comme si chaque baiser était une bouffée d'oxygène. Et Cas ne dit rien, Cas se laissait faire, Cas avait même l'air d'aimer ça. Dean le regarda quelques secondes après avoir embrassé la commissure de ses lèvres, cherchant quelque chose dans ses yeux, quelque chose qui lui interdisait d'aller plus loin. Mais Cas le regardait avec toute cette envie dans le regard et Dean posa sa bouche sur la sienne.
La terre ne s'ouvrit pas sous leurs pieds, le monde ne trembla pas, ils ne déclenchèrent pas l'apocalypse. En fait il ne se passa rien du tout, juste toute cette chaleur qui s'infiltra dans le corps de Dean comme s'il bouillonnait et Cas qui eut l'impression que sa Grâce prenait feu, ou quelque chose comme ça. Il était clair que ce n'était pas un rêve.
Ils s'embrassèrent longtemps et les baisers tendres se transformèrent en quelque chose de plus passionnels, et leurs corps, leurs cœurs, leurs âmes réclamaient l'autre, se toucher, s'embrasser, ne plus se séparer. S'aimer.
Dean resta longtemps longtemps collé contre Cas, enroulé dans ses bras. Ils étaient allongés sur son lit, alors il ne risquait pas d'avoir mal aux pieds, et il n'avait pas faim. Pas pour le moment.
- Cas…
- Hm ?
- Ne t'attends pas à ce que je sois comme dans le rêve, je suis… Je ne suis pas… Je ne sais pas. Ce sera sans doute difficile d'être avec moi.
Cas embrassa sa tempe.
- Je te connais Dean.
Dean leva les yeux vers le visage de Cas.
- Tu me connais et tu ne disparais pas au Paradis ? Moi à ta place si je me connaissais je prendrais mes jambes à mon cou.
- Ce doit être compliqué de faire ça Dean.
- Cas c'est une expression qui veut dire que je fuirais à toute vitesse.
- Je n'ai pas envie de fuir. Je t'aime tel que tu es Dean. Je trouve que tu es vraiment une bonne personne même si tu ne t'en rends pas compte.
Dean ne répondit rien, il était peut-être touché, mais il n'en croyait pas un mot. Sauf peut-être la partie où Cas lui disait ses sentiments. Peut-être. Pour ne pas avoir besoin de dire quelque chose là-dessus, il releva la tête et posa ses lèvres sur celle de Cas. Il ne serait jamais rassasié de ses baisers, ça au moins il en était certain.
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Il s'avéra que Sam n'avait fait que mettre de la laque bleue dans ses cheveux et que quand Dean voulu montrer à Cas les cheveux de son frère, celui-ci avait déjà pris une douche pour enlever cette immonde couleur.
- Dommage, se plaignit Dean, j'avais déjà envie de t'appeler mon Schtroumpf.
- C'est ça Dean.
- Et tu m'as menti, tu ne t'es pas vraiment teint les cheveux, alors le rêve n'était pas vraiment devenu réalité.
Sam baissa ses yeux vers les mains de Dean et Cas qui se tenaient fermement.
- Oh que si, il est devenu réalité, conclue-t-il.
Et Dean et Cas se regardèrent et se sourirent.
- Hm t'as peut-être raison…
Fin.
L'autatrice : voilà une fic un peu barrée, j'espère qu'elle vous a plu, je sais que le début est complètement chelou et j'espère que ça ne vous as pas arrêté, parce que c'était voulu. Et puis et bien… A la base c'était un rêve que j'ai fais et on m'a dit « oooh écris le », alors je l'ai fais et voilà…
