Rouge.
Part I ~ First Met.
Tout feu, tout flamme.
« J'en ai ras l'bol que le maire autorise les pirates à se repaître chez nous ! C'est pas une aire de repos avant Grandline ici ; s'ils veulent la liberté, qu'ils respectent celle des autres !
- J'entends bien, nul besoin de gueuler, Menfrad. » a répondu le barman du Saloon, la célèbre taverne qui rassemblait, au gré de leurs emplois du temps respectifs, les paysans de Wagyu Island. L'île bovine.
« Et toi, la rousse, j'te vois me regarder d'travers tu sais, je sais très bien ce que tu penses de la piraterie. Sous prétexte que ton père fait partie de ces malfrats que ton rêve est de rejoindre leurs rangs ! Mais vas donc, personne ne t'en empêche ; deviens une lâche, car c'est ce qu'ils sont ma p'tite. La preuve en est avec ton cas, abandonnée à ta grand-mère – que tu vas certainement abandonner sans remords toi aussi ! Pauv' vieille.
- Je te défie de parler de ma grand-mère de cette façon. »
Axelah – dite « la rousse » – a formulé sa répartie de façon à ce que son interlocuteur comprenne bien qu'il s'agissait d'une menace : les mots ont été articulés lentement, et ce de façon très claire, pour que le sens de chacun d'eux soit limpides dans l'esprit abruti de Menfrad. La jeune fille n'a aucune antipathie pour les braves paysans de son village – soyons clairs – mais l'étroitesse d'esprit de ce « cow-boy » de quelques années son aîné la répugne ; impossible pour elle de calmer ses ardeurs face à une telle provocation.
Elle se lève, frottant son poing endolori par le coup qu'elle a asséné à la table alors que Menfrad dénigrait sa famille. Elle ramasse le sabre qui dort dans son fourreau à ses côtés et s'y accoude, tout en toisant son compatriote. Celui-ci a le visage tanné par le soleil qui tape pendant ses journées de travail ; ses cheveux sont décolorés par ce même astre, mais coupés au bol – coiffure la moins séduisante du monde, entendons-nous bien. Il pose des yeux effrayés sur la lame qui soutient Axellah, mais se ressaisit et rétorque, plus provoquant que jamais :
« Fais gaffe, ma jolie, une arme de cette taille n'est pas un jouet pour les minettes ; laisse ta bravoure aux hommes. D'ailleurs, voilà bien une raison de plus pour abandonner ton rêve de piraterie : rarement entendu parler de femmes pirates, aha... »
Accoudé au bar, un jeune homme place une cigarette entre ses lèvres. Il imite le geste d'actionner un briquet, mais briquet, il n'a point ; pourtant de son pouce jaillit une flamme bleutée qui embrase la tige de tabac. Il sourit à la dernière phrase que prononce le cow-boy ; il devine déjà la fureur qui gagne Axellah, et sait qu'elle ne laissera pas de tels propos impunits. Il n'a qu'une hâte : la voir au combat, cette aspirante à la piraterie.
« Insultant, et macho avec ça. Cela te perdra un jour, Menfrad.
- Et qu'est-ce que tu vas faire contre ça tout de suite ? Lâche, j'vous le disais, lâc... »
Le spectateur aux doigts allumettes écarquille, malgré lui, les yeux : alors qu'il s'attend à voir la jeune sabreuse dégainer son arme, celle-ci empoigne la gorge, à pomme d'adam apparente, de Menfrad. Elle appuie sur une partie, certainement sensible, du cou de sa victime car, très vite, son pouce est éclaboussé du sang que recrache le pauvre travailleur. De sa seule force, elle le maintient immobile au dessus du sol puis, d'un coup, le relâche, comme dégoutée par le liquide rouge qui la souille.
{Voilà un petiiit avant-goût de cette romance dont on perçoit les premières étincelles ;) J'attends bien entendu vos avis pour continuer tout cela, sachant que je bosse tout particulièrement sur une BD, illustrant cette histoire!}
