Sous-titre (provisoire): E-girl life
Résumé: Difficile de supporter une classe bizarrre. Mais qui est la plus folle? Elle ou elles?
Disclaimer: Les personnages de Negima appartiennent à Ken Akamatsu. L'histoire m'appartient, donc pas touche sans autorisation.
Note de l'auteur: Ce chapitre (d'exposition) est fait pour donner un sentiment d'ennui mais j'ai quelques idées dans un tiroir.
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Chapitre premier:
Entre ennui et petits plaisirs
La minuterie émit plusieurs séries de bips puis s'arrêta. Elle se leva de sa chaise pour enlever la casserole de lait du réchaud et la posa sur la table, à côté d'une boîte de cacao en poudre. Elle s'attabla alors et avala le contenu de son bol, plus qu'elle ne le bu, pour se précipiter de nouveau devant l'un de ses écrans. Elle pianota rapidement sur quelques touches et enregistra le fichier sur lequel elle travaillait depuis une bonne demi-heure. Elle ferma alors les fenêtres ouvertes à l'écran puis quitta sa place. Quelques instants plus tard, l'eau coula sous la douche.
Chisame en ressortit habillée de son uniforme, une paire de lunettes à la main. Elle déposa celles-ci sans aucune délicatesse sur le bureau et se plongea aussitôt dans les méandres de son disque dur, soigneusement organisé. Elle déplaça deux ou trois fichiers, en supprima d'autres et éteignit son ordinateur. Elle jeta un coup d'oeil à un réveil et estima qu'il était temps de se préparer à partir. Elle ajusta le noeud du ruban qui retenait ses longs cheveux châtains-roux. Voilà, sa queue de cheval basse était aussi parfaite que d'habitude. Puis, elle prit ses lunettes et les posa sur son nez. Son reflet dans le miroir devint affreux. Chisame ne l'appréciait pas particulièrement. Elle soupira. Elle en avait absolument besoin pour affronter le monde au-dehors. Ces horribles culs de bouteilles corrigeaient sa vue, trop mauvaise pour qu'elle puisse s'en passer en cours.
La jeune fille s'éloigna du miroir. Elle attrapa son sac contre la porte, enfila sa veste, ses chaussures et ferma sa porte à clé. Tranquillement, un livre devant les yeux, elle quitta le foyer pour filles et marcha jusqu'au métro. D'autres collégiennes la devançaient en courant, probablement en retard pour l'entretien des salles de classe ou un achat pressé. Entourée de cette agitation, Chisame ne leva pas un seul instant les yeux de son bouquin. Elle avançait droit devant elle, évitant les obstacles, montrant ainsi une grande maîtrise de son sixième sens ou une vieille habitude parfaitement rodée. Elle s'immobilisa devant le quai du métro du complexe Mahora qui, devant elle, ouvrit ses portes. Lorsque le métro entra dans la station du collège Mahora, Chisame rangea son livre dans son sac-à-dos et attendit. Les portes s'ouvrirent et la foule se déversa sur le quai. On courait déjà dans la rue qui menait à son école, réservée aux filles. Quand il n'y eut plus enfin personne dans la rame, Chisame posa le pied sur le quai, avant que le métro ne referme ses portes et ne reparte à vitesse grand V.
La collégienne pénétrait dans le bâtiment principal lorsque retentit l'annonce quotidienne du surveillant général. Il rappelait la punition des retardataires. Chisame daigna enfin presser le pas. Elle avait prévu d'installer son ordinateur portable dans le casier de son pupitre avec quelques logiciels, à tester durant les intercours. Elle s'exécuta avec grande précipitation, car les haut-parleurs égrenaient déjà les premières notes de la sonnerie et l'on attendait le premier cours de la journée. Chisame releva la tête de son pupitre et posa ses coudes sur la table, les bras croisés dans une attitude posée. Leur professeur ne tarda pas à se montrer et les élèves le saluèrent comme il se devait. Il corrigea les exercices du jour, en donna d'autres et Chisame s'absorba dans son travail.
On sonna l'intercours et Chisame soupira de contentement.
« Je vais enfin pouvoir attaquer ses tests de logiciels! » se dit-elle joyeusement. Elle sortit aussitôt son mini-pc S-HT de sous son pupitre. Elle avait bien dix bonnes minutes avant que le prochain cours ne débute, son dispenseur fourré à l'autre bout du bâtiment. Tapant son mot de passe, elle songea avec délice aux nouvelles fonctions que ces logiciels lui promettaient. Elle s'extasia devant de nouveaux cadres pour photos, dans le style purikura ((photo autocollante)), et la police d'écriture Harry Potter. Elle dut interrompre à regrets ses découvertes. Le silence s'était fait et toutes les filles s'étaient levées. Chisame s'empressa de saluer aussi et rangea en catimini son mini-pc quand elle se rassit. Ce cours-ci, pas question d'être inattentive un seul instant.
Le cours en question était celui de japonais. De par sa difficulté, il exigeait une grande assiduité mais cette attitude si studieuse dans la classe ne se devait qu'à une chose: M. Nita était d'une sévérité à toute épreuve, un véritable démon. Certains cours avaient le mérite d'être attrayants pour leurs contenus et leurs professeurs au grand humour, mais pas celui-là. La difficulté de l'enseignement imposée et la sévérité de l'enseignant faisait que toute la classe détestait plus ou moins les heures de japonais. Aucune ne pipa mot de toute l'heure. Et Chisame s'ennuya ferme. Elle souhaita même un instant que l'une des filles perturbent le cours. Ce qu'elles ne firent pas, bien entendu. Elles n'étaient pas si stupides que ça. Du moins c'est ce qu'elle pensait jusqu'à l'incident qui suivit.
Nita envoya Makie Sasaki au tableau pour une révision de conjugaison. Après quelques verbes, il la stoppa net.
« Mlle Sasaki, connaissez-vous réellement vos verbes? Ceux que vous venez de réciter sont truffés de fautes!
- Vous rendez-vous compte que vous êtes en deuxième année? Au CO-LLE-GE! J'ai l'impression d'avoir affaire aux sixième années de l'école primaire! C'est médiocre! jeta-t-il, méprisant.
- Je suis désolée, s'excusa Makie, un air gêné sur le visage.
- Retournez à votre place! ordonna Nita. »
« Je retire ce que j'ai dit: cette classe est vraiment stupide! » pensa Chisame.
Chisame n'avait pas tout à fait tort. La classe possédait quelques spécimens classés bons derniers aux résultats d'examen sur les 737 élèves que comptait le collège Mahora. Cinq exactement. Heureusement, Chisame n'en faisait pas partie. C'était toujours une honte de moins. Ce n'était pas vraiment normal d'avoir un niveau pareil au collège! Trop occupée à critiquer sa classe, elle ne s'aperçut même pas que l'évènement l'avait sortie, pendant quelques minutes, de l'ennui. Quant au reste de la classe, personne n'avait lâché un seul commentaire mais toutes avaient un regard compatissant vers la pauvre victime du jour sauf peut-être Evangéline, Chachamaru et Yue, sa voisine, impassibles.
Parlons-en de ces trois là! Yue Ayase était le genre de filles partisane du moindre effort en cours et, à ce titre, était aussi bien classée que Makie. Yue avait pourtant d'excellentes connaissances dans de nombreux domaines et était membre de plusieurs clubs à la bibliothèque. « C'est une attitude vraiment idiote! Elle s'ennuie en classe et perd du temps en colles. Je ne la comprendrai franchement jamais! » pensa Chisame, frustrée une fois de plus par l'incompréhension. Quant à Evangéline Mc Douwell, elle avait plus l'air d'une poupée que d'une collégienne. Blonde, aux yeux bleus, elle était pourtant d'un caractère froid et distant. Elle semblait aussi vouer une haine profonde aux cours et Chisame ne lui connaissait aucune amie sinon Chachamaru. Chachamaru Karakuri ét...
« Faites cette série de cent verbes! Cela vous mettra peut-être du plomb dans la cervelle! » dit Nita, en colère. Chisame sursauta.
Toutes courbèrent la tête vers leurs tables et l'on entendit ensuite que le bruit de la pointe des stylos sur le papier. La fin du cours se passa sans autre incident notable et Chisame replongea avec désespoir dans l'ennui et la conjugaison. La matinée se passa ainsi au gré de la sonnerie entre ennui, exercices et intercours passionnants. Puis vint la pause-déjeuner. Tout le monde se précipita hors de la classe dans un brouhaha général. Chisame alla faire la queue, ticket-repas à la main. Un quart d'heure plus tard, elle allait s'installer sur la pelouse de l'école. Elle choisit un coin bien exposé au soleil et posa sac et repas avant de s'asseoir.
Chisame se jeta sur la nourriture. Se creuser les méninges, ça lui creusait plutôt l'estomac. Elle mangea ainsi, le soleil lui chauffant la nuque. Le coeur léger, elle s'attarda à regarder autour d'elle. Elle respirait, heureuse, le ventre plein. Le soleil brillait et elle échappait pour un moment à des cours d'un ennui mortel. Il ne manquait que l'absence de ses lunettes. Mais il ne fallait pas trop en demander, c'était déjà une belle journée. Que de fois il y avait eu, où ses journées étaient fades et sans intérêt! Et le temps, magnifique, annonçait la sortie des vêtements légers du placard. Chisame en frémit de joie à cette idée. De beaux clichés en perspective!
Chisame rêvassa, le soleil la rendant somnolente. Et elle sursauta quand l'horloge de la tour sonna la première heure de l'après-midi. Chisame se rendit compte qu'elle était restée assise une bonne demi-heure dans le vague, et chercha la seconde d'après une occupation plus décente. Elle pensa immédiatement à l'un de ses passe-temps favoris: l'informatique. Un frémissement d'excitation la parcourut. Elle n'avait pas terminé de tester les fameux logiciels!! Elle sortit aussitôt son mini-pc de son sac et l'alluma. La petite mélodie qui accompagna l'ouverture de sa session l'enchanta. Elle se dirigea directement dans les menus, vers son lecteur multimedia et lança une série de musiques d'ambiance, pêchées sur le net. Celles qu'elle préférait, c'étaient celles des animes. Il y en avait pour tous les goûts: des délirantes, mélancoliques, tristes, bizarroïdes... Elles accompagnaient ses investigations sur le net. Afin de profiter au maximum de la musique et surtout ne pas attirer l'attention, elle mit une paire d'écouteurs sur ses oreilles. Enfin, elle s'allongea à plat ventre dans l'herbe.
Deux heures passèrent avant que l'adolescente ne se détourna de son pc. Elle avait fait le tour de toutes les nouvelles fonctions. Outre de nouveaux cadres originaux et une nouvelle police d'écriture, certains logiciels étaient équipés de viseurs qui catapultaient des tâches de peinture façon paintball et de nouveaux semi-décors de fond très réalistes. D'autres possédaient les fonctions reflets naturels et colorations réalistes pour les cheveux (très à la mode). Chisame s'empressa de les essayer sur des images et fut très satisfaite du résultat. Elle constata aussi l'amélioration de fonctions déjà présentes: la lumière tamisée avait maintenant la possibilité d'une dégradation de couleur. Bref, plein de petits bonus qui enchantèrent la jeune fille.
Quant elle s'aperçut de l'heure avancée sur l'horloge de la tour, elle pensa au travail qui l'attendait encore. Chisame se releva prestement et rassembla ses affaires. Moitié marchant moitié courant, elle rentra au foyer. La porte de sa chambre claqua et elle jeta ses chaussures. Pas question d'être dérangée. Elle ouvrit la fenêtre pour laisser pénétrer l'air vif de la fin de l'hiver. Et Chisame s'attaqua à ses devoirs. Elle y resta encore deux bonnes heures et s'étira à la fin avec soulagement. Une chose de faite. À elle les photos! Les lunettes firent un vol plané vers le lit et Chisame se précipita sur les tiroirs de vêtements dessous. Elle farfouilla pendant une bonne dizaine de minutes, les vêtements voltigeant autour d'elle. Des petits tas se formèrent sans qu'elle n'y prête attention. Puis elle s'occupa de ceux posés sur le lit au-dessus du sien. Elle monta dessus. Les tas continuèrent de grossir et quand elle eut balancé l'ensemble de ses habits, elle ne pouvait plus descendre du lit.
« Oups.»
Mais tout problème a toujours eu une solution: Chisame sauta dans l'immense océan de vêtements. Et tomba sur les fesses entre deux vagues.
«Aïe! »
Chisame se frotta le bas du dos en grognant et jeta un regard meurtrier aux responsables. Pour vengeance, elle ne les traita pas mieux qu'avant quand elle chercha la tenue adéquate, indispensable pour la suite.
« Qu'est-ce que je vais mettre aujourd'hui? se dit-elle à haute voix. Tenue de collégienne de sortie? Ou extra ? Extra!! » décida-t-elle.
Ses débardeurs, jupes, pantalons décollèrent en désordre, à destination du mur d'en face sans possibilité de déployer leur train d'atterrissage. Ils s'écrasèrent comme des crêpes. Et peu prévoyante, Chisame ne vit pas qu'une gigantesque pile se formait. Assise par terre, sur un sol maintenant dégagé, elle venait de mettre la main sur LE vêtement et l'inspiration. I l s'agissait d'une veste à tout point de vue magnifique, ornée de franges et faite d'un tissu lustré imitant à la perfection l'épiderme bovin. L'image d'un western flotta dans la tête de Chisame.
« Il me faut ce pantalon! »
Prête à recréer une mini-tornade dans sa chambre, elle souleva, retourna, lança les affaires éparpillées sur le sol. Et elle aperçut soudain une jambe du pantalon. Elle tira dessus et le tissu marron vint à elle sans effort. Résultat: la pile de vêtements s'effondra sur elle. Une main s'agita sous une manche de pull. Chisame croulait sous le poids des habits.
« Homfffommfttt!! »
Après avoir échangé quelques coups de poing avec des pantalons et écartelé des chemisiers, Chisame émergea, la tête enfarinée. Une jupe avait décidé d'enlacer son cou et un décolleté de cacher ses cheveux. Elle les arracha et les jeta sur son lit.
« Il faudra vraiment que je m'occupe du rangement un de ses jours... » songea Chisame.
Chisame n'avait jamais véritablement rangé ses affaires, se contentant de balancer ses vêtements sur le deuxième lit et dans les tiroirs, en vrac. Et ça durait depuis qu'elle était à Mahora. La jeune fille estimait avoir d'autres choses plus importantes à faire. Jugement qui aujourd'hui était peut-être en passe de changer, vu la concentration de mésaventures en une heure. Mais pour l'instant, le rangement irait au diable.
Sans prendre le temps d'aller à la salle de bain, Chisame se déshabilla et revêtit veste et pantalon. Une queue de cheval, un soupçon de rouge à lèvres et quelques accessoires, et le tour serait joué. Chisame adressa un sourire carnassier au miroir. Elle allait leur en faire voir!
« Flash! Flash! »
Chisame changea de pose. Elle avait à présent une main sur le rebord de son chapeau de cowboy. L'autre s'appuyait dans la cambrure de son dos. Elle fit son sourire carnassier le plus glamour.
« Flash! Flash! »
Un lasso dans une main, Chisame serra une vâche en peluche dans ses bras, le noeud du lasso autour du cou de la peluche.
« Flash! Flash! »
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