Note : Thème Loi cette fois pour cette nuit du Fof ! Je me suis rendu triste.
Chute Libre
Les lois des hommes peuvent être enfreintes.
Aussi absolues et intransigeantes soient-elles elles ne sont rien de plus que des barrières artificielles, érigées dans l'imaginaire commun. Bien sûr, elles sont indispensables, structurent les sociétés et bâtissent les nations. Que ce soient sur des bases justes ou non n'est pas la question : les lois sont des fondements, des piliers, et les enfreindre est toujours lourd de conséquence.
Mais elles peuvent au moins être enfreintes. Les lois, pour peu que l'on soit prêt à tout risquer, sont loin d'être des obstacles infranchissables.
Les lois des hommes n'auraient pas arrêté John Watson.
C'est un homme juste et droit, bon et honnête, mais ce n'est qu'un homme. Et tous les hommes ont quelque chose pour lequel ils sont prêts à se sacrifier, à violer les règles. John a un ami. Avait un ami. Un homme peut-être moins scrupuleux et soucieux des codes que lui, mais un homme bien, vraiment, un ami cher, précieux, pour qui John, l'ex-soldat, le médecin, l'ennuyeux John aurait été prêt à affronter la police, à devenir un fugitif, à tuer.
Il l'avait déjà fait, le referait encore. Pour lui. Pour Sherlock, qui avait redonné du sens à sa vie monotone, qui l'avait sorti de sa léthargie et plongé dans un monde sans logique, aux lois différentes de celles s'appliquant au reste de l'humanité, où il ne cessait jamais d'être surpris. C'est pour tout cela et plus encore qu'il se serait battu, qu'il aurait fait tout ce qu'il fallait, n'importe quoi, pour sauver cette chose qu'ils partageaient, pour retourner à Baker Street avec Sherlock Holmes en riant pour ne pas craquer sous le pression, l'adrénaline, l'excitation… Tout cela valait la peine d'enfreindre les lois, tout cela valait tous les sacrifices qu'il était capable de faire.
Mais John n'était qu'un homme, et tout homme qu'il était-il ne pouvait aller à l'encontre que des lois des hommes. Et il est d'autres lois.
Loi de la physique.
Loi de la résistance des matériaux, mécanique du solide, biologie du corps humain, une balle tiré dans le palais tue un homme, point.
Loi de l'optique, propriétés de la lumière, Moriarty mort dans la ligne de mire d'un tireur d'élite.
Loi de l'électromagnétisme, propagation des ondes qui retranscrivent si bien les fêlure dans la voix et le ton suppliant.
Loi de la gravité, poids des corps, chute libre, hauteur nécessaire à tuer un homme, Sherlock sautant du toit de l'immeuble sur le trottoir goudronné.
Et peu importe les sacrifices qu'il était prêt à faire contre des règles que même Sherlock Holmes n'aurait pu défaire.
Peu importe les lois des hommes quand Sherlock est mort et John est vivant.
Moi, étudiant en science ? Oh, si peu...
