A nos coeurs volés
Reconnaissance de dette: Propriétaire=Squarenix!
Note d'une dinguos de l'autre bout du monde (des fous): Coucou, ô gens! (s'incline)
Mea culpa: je devais attendre de l'avoir terminée avant de la publier...mais le chapitre 3 de cette fic est bientôt fini, et comme il n'y aurait que quatre chapitres alors je me suis dit: "Mais si je publie un chapitre pas semaine, ça me laisse le temps d'écrire la fin sans poster avec du retard!". Et donc, voilà le résultat. gné, me tapez pas! XD C'est bourré de fautes, je sais, pas encore eut le courage de tout corriger comme il faut. Pas bien, Lili, pas bien!
Sur ce, bonne lecture!^^
chapitre1: Playboy
Oh, oh-oh-oh
Mais qu'est-ce que j'ai fait?
Oh, oh-oh-oh
Mais de quoi j'ai l'air?
Oh, oh-oh-oh
J'ai une sorte de mal,
une sorte de mal que je ne définie pas!
Le jeune soldat de dix-huit printemps ronronnait près d'un homme. La musique tambourinait contre les murs de béton. Autour d'eux, au milieu des ténèbres, sous les flashs multicolores d'une boule à facette, une véritable jungle urbaine. Ca sentait le parfum, la sueur et la cigarette. La foule dansait sur le parquet prévu à cet effet, sifflant, criant, riant. C'était l'extase. On faisait jouer son corps sur le tempo assourdissant, plus ou moins ivre, plus ou moins sagement. "L'Extase", tel était le nom de cette boite de nuit perdue dans le secteur 7 de Migdar, lieu de perdition pour la jeunesse folle, lieu de consolation pour lui. Elle n'était pas plus branchée que les autres, ni plus malsaine, mais sans doute la plus libre. Ici, les gens tombaient les masques le temps de la nuit, oubliant le mot "morale" pendant quelques heures noires, juste le temps de rêver que la vie était belle.
D'un geste félin il défit les premiers boutons de la chemise rayée que portait l'homme contre lequel il était presque allongé. Ses yeux n'exprimaient qu'une chose, et ce n'était certainement pas de la sympathie sage. Le blond -Cloud Strife- faisait partie de ceux qui venaient ici pour rêver qu'on les aimait. Et ce soir encore, il avait un homme dans les bras. Il était mignon ce garçon. Un brun aux yeux verts, un peu maigrelet, qui lui avait offert un verre pour l'aborder. Un rouquine imbibée d'alcool passa près d'eux en gueulant que la musique était d'enfer. Ou bien peut-être parlait-elle des boissons, il n'était pas sûr d'avoir bien compris. Peu importait. Se faisant de plus en plus caressant, il mordilla sensuellement le menton de sa nouvelle conquête. Une main baladeuse trouva son chemin jusqu'à ses fesses et se permit des gestes déplacés sous le regard de deux adolescentes ricanantes. En se fiant à leur âge et à leurs rires gras, Cloud déduisit qu'il s'agissait de leur toute première sortie en boite et qu'elles n'avaient pas mis le holà sur le nombre de verres. Sans doute le spectacle de deux hommes se pelotant était hilarant lorsque l'on se trouvait dans une bulle d'éthanol...
Finalement ce fut l'autre qui fit le premier pas. Il lui saisit la main et le dirigea vers la sortie de "L'Extase", le questionnant toutefois du regard. Mais les iris bleus brûlantes le rassurèrent: il en avait envie. Cloud et son compagnon d'un soir franchirent le seuil. Une bourrasque de vent frais les firent frissonner. Quelle fournaise à l'intérieur! Ils saluèrent le vigile, les deux étant des habitués, et traversèrent le parking. Le blond glissa rapidement une main dans la poche de son jeans. Ses doigts touchèrent un film plastique carré. Rassuré d'avoir ce qu'il fallait, il se laissa guider vers une voiture bleue. Trois-quart d'heure plus tard, il en sortait et le brun démarra, retournant chez lui. Ils ne s'échangèrent pas de numéros de téléphone, ni d'adresse e-mail. C'était à peine s'ils avaient retenu le nom de l'autre.
Comme à chaque sortie, Cloud Strife retourna dans son barraquement. Il avait un peu bu mais ce n'était rien comparé à l'ivresse d'une relation fugace, une des seules choses qui consolait temporairement son coeur malade. Il n'avait cure que cela soit éphémere. Il en avait besoin.
Une douche silencieuse plus tard, il s'effondra sur son lit. Son voisin perçut vaguement les grincements des ressorts du matelas avant que les camarades de chambre ne plongent dans un sommeil lourd et réparateur.
Le blond s'étira comme un chat, laissant échapper un long baillement qu'il masqua partiellement de sa main. Son crâne résonnait légèrement mais il ne s'en préoccupa pas. L'adolescent rejeta ses couvertures à l'autre bout du lit et put constater que Storm, son collocataire, avait déjà mis les voiles. C'était vrai, il n'avait pas sa journée de libre, lui! Quel bonheur de pouvoir enfin se lever tardivement! Il allait certes devoir prendre son petit-déjeuner en ville mais ne regrettait pas ses heures supplémentaires de sommeil. Surtout pas après une soirée passée à l'extérieur. Et comme à chaque lendemain de ce genre de sortie, il se rendait au café que tenait son amie d'enfance Tifa pour manger.
Les barraquements symbolisaient, pour Cloud, le pire endroit sur terre. Les couloirs étaient sombres, le sol sale, les gens peu bienveillants voire carrément violents, l'odeur immonde. Avant d'entrer dans le corps armée, il lui avait fallu prouver ses qualités de militaire. Ce n'était pas une chose facile car il fallait travailler dur pour réussir les examens mais, surtout, il fallait survivre au premier étage des logements. Les pièces ne permettaient l'abri que de deux personnes mais ils vivaient à trois, et les plus durs des promotions de Cadets tabassaient ceux qui réussissaient le mieux dans l'espoir que ceux-ci abandonnent, et ainsi libèrent des places. Hélas pour lui, il avait été l'une des cilbes les plus fréquentes de ce type de personnes durant cette période d'apprentissage. Heureusement, il était à ce jour Soldat de Troisième classe et, bien qu'il ne menait pas la grande vie, il jugeait sa situation confortable.
Sa situation physique et économique bien sûr.
"Eh, Cloudy!"
Zack apparut à l'autre bout du hall du bâtiment, sourire au lèvres et Buster Sword à la main. Il traversa l'espace au carrelage rouge sang à la vitesse de l'éclair avant d'offrir à son (pauvre) ami une étreinte serrée. Très serrée. Etouffante!
"Za...zack!" s'étrangla Cloud alors que ses poumons recherchaient soudainement l'air.
"Oups! Pardon, Cloudy! Alors, comment ça va?"
Cloud -et non Cloudy- s'apprétait à lui faire remarque qu'il était assez difficile de bien se porter quand on manquait d'oxygène mais il ravala ses mots. Ses yeux s'attardaient sur l'uniforme kaki que portait le plus âgé. Plus rien ne distinguait la boue de la chaussure. Quant au pantalon et à la veste, il semblait que les vêtements plus ou moins troués et brûlés avaient échappé de justesse à une explosion. Théorie qui se confirma quand il aperçut sur la joue droite du brun des traces noirâtres.
"Ca ne serait pas à moi de te demander ça?"
"Oh?" Zack jeta un oeil à sa propre tenue avant de répondre d'un air enjoué: "Une bombe est tombée à quelques mètres de nous. Heureusement qu'on a trouvé de quoi se protéger! Tu aurais vu la tête de Reno, quand on est sorti de là-dessous! Il avait le visage noir et les cheveux encore plus roux que d'habitude. C'était hilarant!"
Que peut-on faire dans un moment pareil, à part lever les yeux au ciel?
"Tu te sens d'attaque?" questionna le jeune homme. "J'allais prendre mon petit-déjeuner chez Tifa. Tu veux venir?"
Zack était un pièce immortelle de bonne humeur. Il avait de grands yeux bleus, comme ceux des chiots des neiges sur le Mont Nibelheim, des épis jais en guise de chevelure et un charme dévastateur, le tout enrobé d'une bienveillance naturelle. Mais le plus important, il était tombé amoureux de Cloud. Alors il ne se le fit pas dire deux fois. Il ignora ses pieds en sang, son dos courbaturé et la sensation désagréable des vêtements sales après trois jours de missions dans des galeries sur le front. Joyeusement, il accepta l'offre.
Les deux hommes traversèrent les rues grises de Migdar en discutant gaiement. Zack, éternel bavard, lui racontait dans les moindres détails sa dernière mission du côté de leurs chers "trous paumés", comme ils aimaient à appeler ces régions de minuscules villages semblables à ceux où ils avaient grandit. Pour la première fois depuis qu'il était devenu mercenaire le Première Classe avait remis les pieds à Gongaga. Rien n'avait changé depuis son départ, comme si le temps avait épargné le hameau de son enfance. Il était donc retourné dans sa maison, histoire de saluer ses parents et de leur donner des nouvelles. L'occasion de montrer à son père quel homme il était devenu.
"Et là il a fait: 'T'es qui, toi? T'as ben la tête d'un mercenaire.' "
Cloud s'étranglait de rire en buvant son café. Dynamique comme toujours, son ami exécutait des grands gestes en parlant et imitait la grosse voix paysanne de son géniteur et son accent prononcé de la campagne, n'hésitant pas à en rajouter une couche pour provoquer son hilarité. Qu'il était bon de voir son petit hérisson sortir de sa coquille!
"Salut P'pa! Alors, ça va? -Nom de vin d'l'amour d'Gaia, ça serait pas mon rejeton?" Il ricana en se remémorant la scène. "Comme si un inconnu l'appelerait papa! Enfin, ils vont bien tous les deux, je suis content. Je leur ai filé un coup de main aux champs avant de rentrer. Et j'ai pris au moins dix kilos! Regarde moi ça! Ma mère n'arrêtait pas de me dire que j'étais maigre comme un clou, elle m'a fait la cuisine. Impossible de résister à sa tarte!"
"Pourquoi ça ne m'étonne qu'à moitié de ta part?" lui répondit le blond d'un ton taquin en jouant du bout de l'index à faire tourner sa tasse sur la table.
"Méchant! A t'entendre, je suis goinfre."
Il y eut un silence mais Cloud souriait de toute ses dents, moqueur, en le fixant.
"Mais tu es cruel aujourd'hui!" geignit le gradé. "Au lieu de t'acharner sur ma pauvre personne, raconte moi un peu ce que tu as fait pendant mon absence."
Cloud parut soudain un peu moins jovial, bien qu'il cachait le mieux qu'il le pouvait ce fait derrière un masque de nonchalence. Zack, cependant, n'était pas dupe. Cela ne datait pas d'hier, cette attitude, il l'affrontait mantenant depuis un certain temps. Le brun ignorait précisement pourquoi Cloud se comportait de cette façon: essayant de cacher tant bien que mal les évènements qui composaient sa vie. Hélas pour lui, Zack avait fini par comprendre ce que Cloud tentait de dissimuler derrière cette barrière de non-dits. Il fronça des sourcils, passant rapidement d'une attitude détendue à une autre plus sérieuse, et se pencha légèrement en avant pour capturer le regard azur en face du sien.
"Toi, tu as encore passé la nuit en boite. Combien d'hommes tu as eu en une soirée, cette fois?"
Le ton n'accusait pas, et pourtant le cadet se braqua comme si Zack l'obligeait à se justifier.
"Un seul!" grogna-t-il en évitant de regarder son ami en face, le feu aux pommettes. "J'ai bien le droit de m'amuser un peu."
Une fois de plus, Zack se contenta de lui jeter un regard désolé. Il n'aimait pas le voir souffrir, le voir se jeter à corps perdu dans les bras de tant d'hommes indifférents, de le voir chercher vainement toute sorte d'affection sincère. Il n'aimait pas mais il se tut, une fois encore, et balaya le sujet pour avancer un autre thème de conversation plus guilleret.
Ce ne fut qu'après deux longues heures à parler de tout et de rien que le duo se décida à rentrer aux barraquements. Zack prit les devants, déclarant avec une grimace digne d'un enfant de cinq ans qu'il sentait le rat mort et qu'il avait largement besoin de retourner à la civilisation moderne, c'est à dire à l'hygiène. Le blond lui promis de le rejoindre le lendemain matin à son appartement pour prendre le petit-déjeuner. Il restait un peu dans le café pour aider sa meilleure amie à faire la fermeture. Et puis, il ne mourrait pas d'envie à ce que son camarade connaisse ses projets de soirée...
"Alors?" fit Tifa en plaçant la dernière chaise sur la table ronde du fond.
"Alors quoi?" répéta-t-il, sachant pertinement ce dont elle désirait parler.
"Où vas-tu ce soir? Je sais que tu ne veux pas le dire à Zack mais tu ne rentres pas tout de suite, n'est-ce pas?"
Cloud retroussa les manches grises de sa chemise en silence. Les iris noisette braquées semblaient indiquer que leur propriétaire arracherait la vérité par la force de ses poings s'il le fallait. Il évita de la regarder, pria pour ne pas rougir, et déclara d'une voix trop plate pour être naturelle:
"Chez Léon. On s'était fixé rendez-vous."
La jeune femme émit un reniflement qu'il aurait juré méprisant mais n'ajouta pas de commentaires. Le torchon propre qu'elle maniait pour rendre son brillant au bar était la cible de leurs deux regards dans ce monde éphemère où le son n'était plus. Elle savait, elle aussi, que le sexe était pour son ami un moyen d'échapper à une souffrance intérieure. La brune n'était pas encore parvenue à lui tirer la vérité à ce sujet: jamais il ne lui avait expliqué ce qui le rendait si malheureux, si mal dans sa peau. Elle craignait que ce comportement volage ne lui attire des ennuis plus gros que lui mais il la rassurait en lui assurant qu'il gardait les pieds sur terre. Mais pour combien de temps? Voilà la question qui la taraudait le plus tandis qu'elle achevait de ranger les verres propres sur l'étagère. Un jour, il tomberait certainement sur un homme marié cherchant une distraction, pou alors il boirait un verre de trop...et comme il rentrait à pieds à la caserne, Gaia seule savait ce qui pouvait lui arriver sur le chemin du retour!
Son esprit voyageant dans les vagues de ses inquiétudes, elle ne s'aperçut pas que Cloud s'était approché d'elle. Elle revint à la réalité lorsque les deux bras musclés de l'homme s'accoudèrent au comptoir. Elle releva le menton, un peu surprise, et rencontra une paire d'orbes de la couleur du ciel et un sourire. Automatiquement, ses muscles se détendirent. Quand il lui adressait ce sourire réconfortant, sans masque et sans cachoteries, elle ne pouvait s'empêcher d'être heureuse. C'était comme lorsqu'ils étaient gamins, tous les deux, jouant dans les roches marines de la montagne.
"Ne te fais pas de soucis pour moi. Je serais prudent. Et puis, Léon est quelqu'un de bien."
"Si tu as envie d'avoir juste des partenaires de sexe, je ne peux pas t'en empêcher Cloud..."soupira-t-elle, les mains sur les hanches. "Mais promet-moi une chose: si un jour tu en as vraiment trop sur le coeur, au lieu de courir après des hommes, va plutôt en parler à quelqu'un, d'accord? Je ne sais pas ce qui te pèse tant, mais Zack et moi seront toujours là si tu as besoin de nous."
Il ne répondit pas, et se contenta de hocher la tête avec une mine grace. La promesse n'avait pas été faite à haute voix, mais Tifa fut satisfaite.
Cloud poussa la porte vitrée du bar-café et prit directement la ruelle sur la droite. Les pavés gris sentaient le pétrole par ici: à droite comme à gauche se tenaient des garages. Réparateurs de motos, réparateurs de produits ménagers, réparateurs de voitures, réparateurs de vaisseaux...tous les bricoleurs de véhicules paraissaient s'être donné le mot pour se réunir dans cette petite rue. Il s'arrêta devant un immeuble aux tons jaunâtres. Des ados en mal d'expériences fortes avaient explosé le digicode à l'entrée, il n'eut donc pas besoin de chercher dans sa poche le post-it que lui avait écrit le garçon lors de leur dernière rencontre.
Le linoelum -jaune lui aussi- grinça sous ses bottes tandis qu'il montait les escaliers et traversait un couloir désert. L'adolescent frappa trois coups secs à la porte de l'appartement numéro quatorze et patienta quemques instants. De l'autre côté on jurait contre le verrou qui faisait encore des siennes. Puis le battant rendit les armes et une tête brune apparut dans l'encadrure. Cloud lui adressa un petit sourire accompagné d'un simple "Salut". Sans un mot, l'autre lui tendit la main et le fit pénétrer dans son antre.
Léon lui proposa à boire, offre que Cloud refusa. Ils discutèrent un peu des dernières nouvelles de l'un comme de l'autre, car après tout ils étaient aussi des amis, mais le blond se tenait dans les bras de son compagnon, les mains posés sur son torse. Ils adoptaient presque l'attiude d'un couple. Ce n'était pas concerté mais cela répondait au besoin cruel de se sentir aimé des deux parts, illusion dérisoire que le bonheur pouvait aussi leur appartenir un peu, le temps de se voir. Ils s'offraient de la chaleur humaine, ils s'offraient du réconfort, ils s'offraient de l'amour en papier-carton. Pour Cloud, c'était un très beau cadeau.
Les bras du plus jeune se nouèrent autour de la nuque du brun. Léon commença à l'embrasser, doucement d'abord, comme pour éviter de le brusquer, puis plus profondément ensuite. Il sentait la main de son ami soldat vagabonder dans ses cheveux, lui procurant des frissons agréables qui descendaient le long de sa colonne vertébrale. Sa bouche dériva dans le cou halé, mordillant la chair tendre, pendant que ses doigts fébriles se battaient avec le ceinturon qui, décidemment, lui donnait des difficultés à chaque fois que Cloud passait chez lui. Cloud se rendit d'ailleurs vite compte du manège de son camarade et retint un rire, préférant l'aider à se débarasser de l'accessoire devenu encombrant. Les deux hommes continuèrent à se faire frissonner jusqu'à ce que Léon lui saisisse la main et l'entraine vers sa chambre. Par habitude, Cloud se déhabilla et s'allongea sur l'édredon pendant que le brun fouillait dans un placard de la salle de bain pour mettre la main sur la boite en plastique rose et blanche qui leur était indispensable.
Une fois de plus, Cloud oublia qu'il était amoureux de la mauvaise personne.
Cet été, je receuille les reviews abandonnées au bord de la route! Vous en voyez une?
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