Elle sourit. Assise sur une chaise devant la fenêtre, elle fixe l'horizon, une expression rêveuse sur le visage.
- C'est si beau, on dirait de la magie ... Le lac presque doré, les arbres verts l'entourant, leurs feuilles volants au gré des vents ... Que j'aimerai sentir leurs brises ou la chaleur du soleil ... Ne serai-ce qu'une fois.
Elle se tourne vers moi. Ses yeux pétillent. Je ne l'avais jamais vu aussi heureuse. Je lui rends son sourire.
- Merci ... Merci ser Cullen. Je ne pensais pas pouvoir trouver une fenêtre où l'on pourrait voir le monde extérieur. J'en cherche une depuis tant d'années ...
A ses mots je sens mon coeur battre plus fort. Je suis incapable de lui répondre. J'ai peur que ma voix tremble. Mais juste voir son sourire me suffit. Je me félicite d'avoir demander à Owen s'il y avait une fenêtre accessible ici. Ça vaut les risques encourus.
On ne pourrait même pas appeler ceci une fenêtre. C'est un simple trou dans le mur, semblable à une meurtrière. On ne courra jamais le risque d'en faire une, de peur qu'un mage s'évade ou ne saute simplement dans le vide. Mais c'est suffisant pour elle.
J'aimerai tellement la sortir d'ici, m'enfuir avec elle loin de la Tour, du Cercle, des Templiers et de la Chantrie. Peut-être partir vers Tevinter ? Les mages sont libres là-bas. Je deviendrais fou sans lyrium, ça c'est une certitude. Mais nous pourrions être ensemble, du moins pendant un temps, sans la séparation qu'elle soit un mage et moi un templier. Pourtant je me refuse à essayer de la faire s'évader. Non qu'elle me l'ait demandé, même si ça lui brûle les lèvres. Parce que c'est probablement impossible d'y arriver sans se faire repérer et prendre en chasse mais surtout parce que ça la mettrait en danger constant. Une Apostate connue du Cercle et des Templiers. Elle devrait être sur ses gardes à chaque instant et ne devrait jamais rester au même endroit avec le risque d'être prise et ramenée au Cercle pour devenir une Apaisée. Pour elle je ne serai qu'un poids mort de plus, un fou dangereux, capable de la faire souffrir. Et je ne le veux pas.
Oh je sais que c'est une raison purement égoïste. Et pitoyable. Rendant encore plus pitoyable qu'elle ne sait même pas ce que j'éprouve pour elle. Et cela me convient très bien. Je me refuse à lui dire. Je suis son gardien, son bourreau, son ennemi. Certainement pas son amant. C'est moi qui l'enferme ici. C'est moi qui lui ai donné cette vie misérable.
Elle se lève. Tout doucement elle s'approche de moi. Je baisse la tête. Je n'ai pas le courage de lui faire face. J'ai peur qu'elle lise dans mes yeux mon amour pour elle.
Ses mains chaudes serrent les miennes. Je sursaute. Elle rit.
- Suis-je si effrayante ? Ne me dîtes pas que je me suis transformée en Abomination sans le remarquer !
Elle a toujours préféré rire de sa condition que d'en pleurer. Elle m'impressionne.
Voyant que je ne réponds rien elle hésite à continuer. Sa voix devient sérieuse.
- Encore une fois merci. C'est la plus belle chose qu'on m'a jamais offerte. Je vous suis éternellement reconnaissante.
Je relève la tête. Elle me jauge du regard, ses grands yeux violets intenses braqués sur moi. A quoi pense-t-elle ? Me déteste-t-elle toujours autant ?
Je prends la parole, étonné pour une fois de ne pas bafouiller.
- Vous feriez mieux de partir maintenant. On ne doit surtout pas nous voir ensemble.
Elle écarquille les yeux. Elle est surprise. Pourquoi écarquille-t-elle les yeux ? A-t-elle découvert mon secret ? M'a-t-elle percé à jour ?
Ses mains quittent les miennes, ses bras retombant sur ses hanches. Leurs toucher brûle encore ma peau.
- Vous avez raison. Je ferai mieux de partir devant. Nous ne devons pas être vu ensemble dans un endroit aussi ... (elle regarde autour d'elle, la place manque dans se débarras, nous pouvons à peine tenir à deux) aussi exigu. Partez quelques minutes après moi. Si vous avez besoin de moi, vous savez ou me trouver, elle ajoute la voix brisée, comment pourrais-je être autre part qu'à la Tour ?
Sans attendre ma réponse elle se glisse vers la sortie. Je ne la retiens pas. Au contraire je vais à l'autre bout de la pièce, là où elle se trouvait il y a quelques instants.
- C'est vrai qu'on dirait de la magie ...
C'était ma première fan fiction, du moins son premier chapitre. Soyez indulgents ^^. Je pense sortir le chapitre deux dans peu de temps. Merci pour votre lecture !
