Chapitre 1
Hey les gens! Je vous présente le 1er chapitre (qui sert plutôt de prologue mais osef) de cette nouvelle fanfiction sur laquelle je bosse depuis plusieurs mois^^ Mais comme je n'arrive pas à progresser seule, j'espère qu'il y aura ici des lecteurs qui pourront m'aider à m'améliorer par leurs critiques :) Je vous remercie d'avance!
J'aimerais beaucoup (pour une foooiiis) terminer cette histoire, qui me tient à coeur, et qui se déroule plutôt du côté d' Oboro!
Comme j'ai du mal à écrire régulièrement ces temps-ci, et étant victime d'un blocage au niveau de l'écriture, j'ai pensé qu'en publiant, ça me motiverait à maintenir la cadence xD
Bref, trêve de bavardages, je vous souhaite une bonne lecture avec cet avant-goût d'une histoire qui se révélera bien sombre pour l'univers de Gintama! Ici, pas de Yorozuya ni de Shinsengumi, place aux assassins du Naraku! Yosh!
Nobody can find me here
This is my secret place
No one know and no one will know
But I feel like losing senses
I am in this corner here alone.
C'est un rêve.
Elle sait que rien n'est réel, qu'il s'agit d'un rêve. D'un cauchemar. Celui qu'elle côtoie depuis de longues années, qui la hante lorsque la lumière cède à l'obscurité, lorsqu'elle espère trouver un échappatoire dans le sommeil.
Même après tout ce temps, elle n'arrive toujours pas à dompter ce cauchemar, encore moins à le dominer. Il change sans cesse de visage, l'histoire qu'il lui offre n'est pas tout à fait identique à la précédente, mais il conserve les mêmes éléments, lui provoque les mêmes émotions. Il s'entête à lui projeter à la figure toute la cruauté de la réalité, de ce qui a ébranlé sa vie jusqu'à aujourd'hui, afin de fissurer encore plus le cocon tenu qu'elle s'efforce de maintenir solide. Ce qui est aussi efficace que de protéger une cabane branlante au milieu d'une tempête.
Rien n'a changé. Elle se sent tout aussi vulnérable que le premier jour où ses rêves se sont entièrement imprégnés de la réalité, n'hésitant pas à modeler cette dernière pour un rendu plus sinistre.
Le décor se modifie d'une nuit à une autre. La plupart du temps, il s'agit de sa maison. Comme cette fois-ci.
Un sol jonché de cadavres.
Air vibrant, bourdonnement incessant, comme un tourbillon de hurlements continus.
Enfants, adultes, vieux, tous démembrés. Bras, jambes déchiquetés, têtes décapitées forment des tas autour d'elle.
Seul mouvement, leurs clignements de paupières. Leurs yeux inondés de sang qui la fixent. Des regards qu'elle croisait régulièrement avant, quand elle se sentait encore vivante, mais qui brillent aujourd'hui d'un éclat macabre, accusateur. Le corps parcouru d'interminables frissons, la gorge nouée dans un enchevêtrement douloureux de nœuds, elle ne parvient pas à prononcer les mots d'excuses qu'elle se répète sans cesse, dans sa tête, à voix haute, qui lui paraissent tellement dérisoires mais constituent la seule chose qu'elle puisse faire.
Une nuée d'Amantos qui la toisent, leurs rictus déformant grossièrement leurs traits. Elle se baisse- au moins, elle a le monopole de ses mouvements- pour tâter le sol, à la recherche d'une arme qui pourrait lui permettre de les massacrer.
Mais ses mains sont déjà maculées de ce liquide rougeâtre, qui ne cesse d'irriter sa peau, sa conscience. Ça aussi, c'est un détail qui ne change pas, peu importe le rêve. Cette sensation poisseuse, qui lui remonte l'estomac, à tel point qu'elle veut se pencher, prête à vomir.
Un poids sur son dos la pétrifie, l'emplit de dégoût. Ce poids, c'est celui d'un corps rabougri, mou, aux doigts calleuses, qui laissent des traînées visqueuses sur sa peau nue à leur passage.
Oui, elle est nue. Détail qui lui importe bien peu à présent. Seule une personne ayant encore un semblant d'estime pour elle-même se sentirait mal à l'aise, outrée. Quelqu'un qui se sent vide s'en moque complètement.
Elle voudrait tant hurler. Mais seul l'écho de la solitude lui renverrait son cri, aussi désespéré soit-il.
Le regard posé sur le tas de cadavres, elle se mord la lèvre jusqu'à ressentir un goût métallique lui emplir la bouche. Les doigts raides continuent leur ascension, la palpent, se posent sur les creux les plus douloureux, amplifiant l'écœurement qui accélère sa respiration.
Elle n'en peut plus.
Elle doit se retourner.
Mettre fin à son cauchemar. Au risque de se réveiller dans un autre.
Elle sait que ce qu'elle découvrira ne sera qu'une horreur de plus. Une aversion imprévisible, le clou du spectacle.
Sa tête bouge d'elle même, ne lui donnant pas le temps d'hésiter.
Elle se retrouve face à un nouveau cadavre. Non, plus exactement, son esprit lui crie que c'est elle, en beaucoup plus vieille, en décomposition. Sa peau se résume à une couche fripée, tandis que sa bouche n'est qu'un gouffre vide, sans dents, où une langue flétrie pend tel un rat mort. Les joues creuses, le crâne dégarni, elle se fixe. Et soudain, les mains, devenues osseuses, se referment sur sa gorge. Elle suffoque, sans trouver une once d'air. Elle entend un râle rauque, sans savoir si cela provient d'elle ou de la vieille.
A cet instant, tout devient plus confus que jamais. Elle le sent, elle sait, que son corps nu devient plus mou, qu'elle devient quelqu'un d'autre. Et ce quelqu'un ne lui est pas étranger. C'est celle qui lui a tout apporté, et à qui elle a tout enlevé.
Elle sent distinctement son coeur pulser dans un dernier battement, et songe à cette mort ridicule qui vient l'emporter, si dérisoire et paisible face au sort qu'ont connu les autres.
Elle ne mérite pas de s'en aller aussi paisiblement. De fuir ainsi cette souffrance qu'elle a elle-même causée. Pourtant, elle en a plus qu'assez de se débattre ainsi, de se confronter à ses remords, sa faute, d'endosser cette existence maudite. Elle veut simplement fermer les yeux.
C'est pourquoi, pour cette fois-là, elle se permet de mourir.
Alors? Vos impressions? Cette histoire peut aussi être en cours de réécriture, il y aura donc sans doute des modifications donc n'hésitez pas à y contribuer, ça m'aiderait beaucoup! Tschuss!
