Coucou!
Voici mon tout premier écrit sur Teen Wolf! Je me lance enfin après plusieurs semaines de réflexion sur le thème, les personnages pour finalement choisir mes deux amours, Lydia et Peter dont j'adore la relation, malheureusement très peu exploitée dans la série.
Cet OS se déroule directement après la scène du commissariat du 3x24.
En espérant que cette première vous plaira!
N'hésitez pas à critiquer, à donner votre avis, je suis preneuse =)
Allison était morte.
Sa meilleure amie était morte.
C'était tout ce à quoi pouvait penser à Lydia sur le chemin du retour depuis le poste de police, avançant lentement, machinalement, à la manière d'un automate. Et c'était exactement ce qu'elle était: sans vie.
Apprendre la nouvelle, la ressentir de plein fouet l'avait bouleversé et ce sûrement à vie. Et sur le coup, elle haïssait son pouvoir de Banshee... Du moins plus que d'accoutumée.
Il était déjà difficile à vivre d'avoir à se retrouver sur les lieux du crime avant même que la police ne commence à se douter de quoi que se soit. Il était difficile de ressentir ce frisson sans équivoque qui lui annonçait le décès. D'un inconnu la plupart du temps, mais cela restait tout de même un cadavre, peu importe son identité. Cette fois-ci, ce fut le tour de sa meilleure amie, elle l'avait su dès les premiers picotements venant titiller sa colonne vertébrale.
Et le pire, c'est que son pouvoir ne lui servait strictement à rien pour remédier au problème. Elle annonçait, elle criait et point. C'était irrémédiable.
Cette fois-ci était la fois de trop. La goutte faisant déborder le vase.
Lydia était une jeune femme très forte malgré son apparence d'adolescente superficielle. Supporter une telle malédiction nécessitait une volonté de fer. Dieu merci, elle l'avait. Elle portait le fardeau sans rechigner, servant à chacun comme un chien lancé sur la piste d'une drogue et elle en était fière. Elle se sentait utile. Grâce à cela, son entourage ne la percevait plus comme une jeune fille futile. C'était dans ces instant où elle prenait ce pouvoir comme un don, mais plus le temps avançait, moins elle ne comprenait pourquoi elle servait de boussole, moins elle appréciait se réveiller au beau milieu de la nuit en hurlant même si c'était pour la bonne cause.
Et comme d'habitude, elle était seule pour y faire face. Ce n'était pas un problème en temps normal, mais elle aurait aimé ne pas l'être pour affronter la mort de sa meilleure amie.
Car Lydia s'était construit un masque de résistance imparable qui lui avait valut cette gratitude, mais également cette solitude.
Ce pouvoir était une épée à double tranchant et elle s'en rendait douloureusement compte à présent.
Ce fut pourquoi elle craqua enfin en ce début de matinée, traînant des pieds sur le goudron des trottoirs éclairés par intermittence de flaques jaunâtres provenant des lampadaires encore allumés en cette heure matinale, les bras serrés autour de sa veste de cuir. Des perles salées naquirent au coin de ses yeux et lelle utta longtemps afin de ne pas céder, tentant de garder le masque, mais c'était devenu trop dur, cela faisait trop longtemps. Elle ne voulait plus jouer la comédie.
Alors la rousse baissa les armes et les larmes dévalèrent ses joues lisses, formant des sillons brillant à la faible lueur du soleil levant, caché derrière des nuages de coton. Sa gorge se dénoua et elle se permit de pleurer plus fort, hoquetant, car justement, elle était seule par cette aube glaciale comme si le temps faisait également son deuil de la chasseuse.
Et Lydia reconnut enfin avoir peur d'affronter la vie, que sous ses sourires et ses œillades, elle subissait plus qu'elle ne vivait. Elle ne peut pas se plaindre, elle ne peut même pas évoquer son pouvoir car les autres ne comprendraient pas eux non plus. Alors elle se tait afin de faire bonne figure et reste la boussole magique, un simple objet comme dénué de sentiments.
Ses pas hasardeux la menèrent malgré tout jusque la vaste demeure qui lui sert de foyer, mais qui ce matin comme d'autres nombreux, est plongée dans l'obscurité, dénuée de vie elle aussi. En passant la porte, grelottante, ne parvenant pas à tarir ce flot d'armes retenu depuis une éternité, elle souhaite retourner à sa vie d'antan. Celle de l'adolescente fêtarde, joviale, que tout le monde apprécie. Elle aimerait que ses problèmes se résument à choisir sa robe pour la soirée, à faire le tri dans ses prétendants et réussir ses examens.
Pourtant, elle sait que ce retour en arrière ne sera plus jamais possible et elle pleure aussi un peu la mort de son ancienne elle car au moins, même si elle s'ennuyait, elle était vivante et c'était le principal.
Montant péniblement les escaliers dans la pénombre, l'adolescente reconnut que ce vent surnaturel avait également apporté sa part de bonnes choses, comme sa rencontre avec Scott, Stiles et Alison, justement. Sans cela, peut être ne leur aurait-elle jamais accordé le moindre regard.
Devant le miroir de sa coiffeuse, Lydia peignait sa chevelure avec distraction, contemplant son reflet, hébétée. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer, même les plus forts avaient le droit de craquer. Demain est un autre jour, tout irait mieux. Voilà ce qu'elle se répétait inlassablement, essayant de se faire une raison, mais c'était peine perdue. Elle savait très bien que plus rien ne serait jamais comme avant.
Lydia s'était enfermée dans solitude et la mort d'Alison l'y plongeait encore plus.
A son instar, Peter était un loup solitaire. Oh bien entendu, son cas était différent: il l'avait toujours été et c'était par choix. Cela n'empêchant pas le fait qu'il appréciait la compagnie...Et parfois cela lui manquait rudement. Il y avait des nuits, des nuits froides et sombres, un peu comme celle-ci d'ailleurs, où il la souhaitait cette fameuse compagnie. Des matins où les premiers rayons du soleil ne lui suffisait pas. Lui , comme n'importe qui d'autre, avait besoin d'attention, avait besoin d'être compris et entendu. Mais c'était rare, très rare. Autant dire que son passé d'handicapé psychopathe lui rendait la vie dure dans ces instants et lui coupaient tous les ponts pouvant encore lui offrir une vie sociale.
Là encore, cela relevait de son choix.
Oui, parfois il se prenait à rêver de présences amicales. Ils n'aiment pas pour autant cette bande de jeunes dont son neveu s'est entiché durant ses pérégrinations. Ils sont trop jeunes, trop insouciants. Ils ne conçoivent pas vraiment le monde dans lequel ils évoluent.
Sauf une.
Lydia. Évidemment.
Lydia a toujours été la plus brillante sous ses allures de poupée. Ce n'est pas pour rien qu'elle avait était la victime de ses machinations. A l'instant où il avait posé les yeux sur l'adolescente, il avait aperçu ce potentiel faisant d'elle une survivante. Elle l'avait tout simplement fasciné.
Dans le fond, il tenait cette petite en haute estime. En partie de par son caractère, son combat incessant contre la vie et la mort, ainsi que pour sa coopération. En vérité, Peter était fier de Lydia. Il ne s'en voulait pas de lui avoir infligé un tel fardeau, il n'avait pas trouvé plus endurant pour le porter. Elle faisait un travail formidable.
Ce fut donc pourquoi il fut troublé en ressentant sa peine ce matin-là. Cette peine dont le ciel était le seul témoin. Comme toujours.
Oui, Lydia était exactement comme lui, et c'était probablement pour cela qu'il l'avait choisi.
Elle ne partageait jamais sa tristesse, préférant en faire une force qui l'aiderait à avancer sur ce chemin s'enfonçant un peu plus chaque jour dans l'obscurité, peu importe tant qu'elle puisse continuer à aider ses amis. Elle cachait sa véritable essence sous un masque de légèreté malgré son pouvoir.
Parfois, la conscience de Peter se faisait entendre, lui murmurant que c'était injuste, qu'elle ne méritait pas tout cela. Parfois, il trouvait qu'elle lui ressemblait un peu trop tout en priant pour qu'elle ne devienne jamais sa réplique féminine. Pas qu'il se plaigne de son statut et sa puissance, mais Lydia était trop douce pour tant de noirceur et il s'étonnait souvent de constater à quel point elle résistait à l'attrait du pouvoir, pur et dur.
Cette nuit là, le loup se sentit d'humeur à partager sa solitude et il sut qu'il ne trouverait pas meilleure compagnie au monde qu'auprès de l'adolescente effondrée, sa créature préférée.
Fidèle à lui-même, Peter vint se poster à la fenêtre d'abord, afin de la contempler, et il dut reconnaître qu'il eut de la peine en la voyant si mal en point. Il ne l'avait jamais vu ainsi et pourtant il l'avait longtemps observé afin d'être sûr de faire le bon choix.
Pour une fois, il comprit la douleur humaine car il y avait goûté: la perte d'un être cher était fatale et pouvait mener à des chemins bien tortueux.
Alors, en s'engouffrant dans la maison par la fenêtre ouverte du salon, il décida de mettre son cynisme de côté. Mais rien qu'un peu. Il monta l'escalier en silence afin de ne pas l'effrayer et marqua un temps d'arrêt sur le pas de sa porte afin d'admirer l'une de ses créations les plus réussies. Finalement, il décida qu'elle montait en grade de par sa ressemblance. Maintenant, il la considérait, comme une humaine à part entière, fascinante.
Lydia aperçut quasiment aussitôt le reflet de son bourreau et sursauta, une main plaquée sur son cœur affolé. Voyant qu'il n'esquissait pas le moindre geste, apparemment pas décidé à lui rendre la vie encore plus infernale qu'elle ne l'était déjà, elle tenta de sécher ses larmes au plus vite, tamponnant délicatement son visage à l'aide de cotons.
- Peter, si tu veux me harceler, repasse plus tard. Ce n'est vraiment pas le moment, lança Lydia avec une fermeté étonnante tout en se démaquillant, ne lui adressant pas le moindre regard. Je t'ai dis tout ce que je savais pour ta fille, laisse moi tranquille.
- Ça me blesse que tu penses que je ne suis là que pour servir mes intérêts, murmura le loup avec son habituel sourire sardonique qui lui firent lever les yeux au ciel. Jusque là appuyé contre la chambranle de la porte, il se décida à entrer dans la lumière, le bruit de ses pas étouffés par la moquette crème. Je ne suis pas là pour te harceler non plus.
- Pourquoi alors? Demanda l'adolescente avec acidité, accrochant son regard dans le miroir, suspendant sa main au dessus de son pot de crème de nuit ouvert.
- J'ai appris ce qu'il s'est passé et tu es vraiment dans un pitoyable état, expliqua Peter avec un petit haussement d'épaules désinvolte, lui lançant un regard entendu quant à son apparence un peu moins sophistiquée que d'habitude. Moi aussi je peux me préoccuper de l'état des gens!
- Et depuis quand? Je suppose que tu fais ton gentil petit loup afin d'obtenir quelque chose de moi par la suite, soupçonna-t-elle en reprenant ses gestes quotidiens, refusant de se laisser aller physiquement malgré la situation.
Lydia ne pouvait jamais restée abattue aussi longtemps. Chassez le naturel et il revient le galop!
- Je n'ai plus rien à tirer de toi pour l'instant, avoua-t-il en prenant place sur le dessus de lit, mais se tenant assit bien droit. Sa propre sincérité lui fit hausser un sourcil et cela n'échappa pas à la banshee. Tu n'es pas obligée de te retenir de pleurer pour moi. Tu viens de perdre ta meilleure amie.
La jeune fille s'arrêta de nouveau, les yeux clos à l'entente de l'écho de ce terrible événement, la gorge nouée. Elle s'invectiva mentalement à ne pas craquer face à ce monstre, mais c'était difficile.
- Tu étais où toi, pendant ce temps? S'enquit-elle avec une pointe d'amertume dans la voix, daignant enfin le regarder directement, par dessus son épaule. Toi qui sait toujours tout, tu aurais pu nous aider. Tu aurais pu la sauver.
- Peut-être. Peut-être pas, répondit-t-il après quelques instants de sincère réflexion sur la question, les mains croisées sur les genoux. Je préfère ne pas me mêler aux batailles qui ne me concernent pas. Ça attire bien trop de soucis et c'est s'exposer au danger pour rien. Tu devrais en faire de même avant que ça ne te coûte la vie, Lydia.
- C'est vrai, qu'est-ce que tu ferais sans moi! Ironisa la banshee avec un rire sans joie, détournant le regard car sachant qu'il touchait juste, quelques mèches folles venant balayer ses joues encore humides. Tu ne serais pas toi même si tu défendais les autres...Mais moi si je peux aider mes amis, je le fais.
- Quitte à mourir alors qu'ils ne sont jamais là pour t'aider à porter ta peine? Demanda Peter en baissant la voix comme si il craignait que les concernés ne l'entende, assis sur le bord du lit, penché vers elle. Serais-tu vraiment prête à donner ta vie pour des gens qui t'utilisent comme un objet et ne se préoccupent pas de savoir comment tu endures cela? Tu es prête à souffrir de plus en plus, à perdre ton identité pour ça?
Lydia ouvrit sa bouche pulpeuse, prête à répondre que oui, en effet, elle était prête car cela était faux, mais elle s'abstint car elle finit par se rendre compte que Peter avait raison. Peter avait cerné son mal être sans même la côtoyer, lui même faisant partie de ces gens l'utilisant sans vergogne comme d'une vulgaire carte routière.
- Toi aussi tu es comme ça..., ne trouva-t-elle qu'à répondre avec une voix qui allait en s'affaiblissant un peu plus chaque seconde, à présent entièrement tournée vers lui.
- Oui, mais je l'assume. Et si je suis ainsi, c'est mon choix. Je n'ai de comptes à rendre à personne. Eux, ce sont tes amis et ils me semblent briller par leur absence.
- Eux aussi ont perdu Alison. Scott a perdu l'amour de sa vie. Chacun a besoin de temps seul pour accepter cet enfer. Dans quelques jours, nous serons ensemble, cela ira mieux, assura Lydia avec bien moins de fermeté que prévu, ses mains frêles commençant à trembler sur ses cuisses. Ils ne sont pas comme toi.
- Mais n'attend pas que cela empire. Sauve-toi, laisse tomber le masque, souffla-t-il en se redressant pour la rejoindre, la surplombant ainsi de toute sa hauteur. Nous sommes presque pareils toi et moi: deux solitaires. Deux enfants abandonnés car tellement plus intelligents qui gardent tout pour eux par fierté et si difficiles à comprendre.
- Mais si je les abandonne et joue l'égoïste, je serais comme toi. Complètement.
- Trouve-le juste milieu, tu es assez maligne pour ça. Et tu sais aussi bien que moi que c'est cela qui ne va pas, tu as besoin de quelqu'un pour t'écouter, pour t'aider à porter cela. Laisse-toi au moins le temps de ressentir toutes ces émotions, de prendre conscience que ta force est aussi ta faiblesse.
- Il y avait Allison...
- Et elle est morte à cause de ces histoires.
Lydia écarquilla les yeux et la réalité la frappa en plein cœur. Sa meilleure amie, l'unique véritable personne qui répondait toujours présente, n'était plus de ce mondeà cause de tout cela. Il avait raison, c'était terrible à reconnaître.
Un silence curieusement apaisant planait dans la chambre et le masque de Lydia se fissura malgré tous ses efforts pour ne pas céder face à Peter, le paria. Elle éclata de nouveaux en sanglots, mais en silence, tentant de garder un semblant de dignité. Maintenant elle était véritablement seule et elle craquait face à la personne la plus inattendue qui soit, son père surnaturel en quelque sorte. C'était lui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui.
Il se pencha dans une tentative d'étreinte réconfortante, mais elle se dégagea vivement, le visage enfoui dans ses mains. Pourtant, elle finit par le laisser s'agenouiller face à elle et poser ses mains sur ses genoux. Il attendit la fin de sa crise de larmes en silence, respectueux et lorsque ce fut finit et qu'elle dégagea ses mains et ses cheveux en bataille de son visage, elle le considérait différemment: elle le comprenait. Elle comprenait pourquoi il était devenu ce monstre, du moins elle le pensait.
- Ne deviens surtout pas comme moi. Ne laisse pas les gens te décevoir au point de les haïr, conseilla-t-il sans trace de cynisme pour le coup, ayant finalement réussi à ancrer son regard au sien. Ne laisse pas les catastrophes de la vie t'accaparer entièrement, ne fait pas taire tes sentiments.
- Comment? Qu'est-ce que je dois faire? S'enquit l'adolescente avec empressement, déboussolée, en prise à une sourde panique, les poings serrés.
- Il y a un temps pour se laisser aller et un temps pour réfléchir...Et tu as bien besoin du premier! Tu y penseras quand tu auras digérer la réalité. En attendant, repose-toi.
Il se redressa et prit le chemin de la sortie sans plus de cérémonie.
- Je ne sais pas pourquoi tu es comme ça maintenant, mais je suis désolé pour toi, ça doit être terrible, souffla Lydia qui s'était redressée comme si elle souhaitait le rejoindre, mais elle n'en fit rien bien que l'une de ses petites mains se tendent vers lui avant de retomber, inerte.
- Je vais t'aider à contrôler ton pouvoir, annonça-t-il avec ce qui sembla être un sourire.
Cela était un remerciement, mais cela sonna comme le salut à ses oreilles et elle l'accueillit à bras ouverts, redonnant un peu forme à son coeur en lambeaux. Seul un sourire en coin trahit son soulagement.
Peter ne chercherait-il qu'à la protéger? Cela en avait tout l'air. Du moins, ce soir. Et rien que pour cela, outre le fait qu'elle commence à cerner le personnage, elle l'appréciait un peu plus.
Lydia couvrit sa grande main de la sienne puis, afin de le congédier, elle eut un imperceptible signe de tête.
Ce fut un Peter Hale un peu plus humain qui quitta sa demeure ce matin là et elle s'endormit un peu plus rassurée, sachant maintenant que des gens capables de comprendre et de l'aider existaient.
Ils étaient seuls, mais ils l'étaient ensemble.
