Chapitre 1
Ça faisait maintenant, 2 jours que la brune était arrivée au Terrier, 2 jours pendant lesquels elle avait affiché un faux sourire alors qu'au fond d'elle, elle se sentait vide, sans intérêt et pour la première fois, vraiment profondément stupide. Elle avait agit comme n'importe quelle ado de son âge, au lieu d'agir comme elle, Hermione Granger.
La brune avait accepté l'offre de Viktor de passer des vacances en Bulgarie. Elle avait donc embarqué dans un avion pour la Bulgarie, ses parents trouvant le transplanage trop dangereux et beaucoup trop proche de la science-fiction, pour eux. Pendant tout le trajet, elle avait observé, rêveuse, la couche de nuage, lui faisant penser à de la barbe à papa.
Elle eu donc 3 heures pendant lesquelles elle passait d'une impression que tous ses organes changeaient de place dans son corps à une impression de bien-être. Et ses impressions n'avaient rien à avoir avec le fait qu'elle se trouve au-dessus des nuages.
Non. Elles étaient surtout en rapport avec son stress de revoir Viktor et de passer une semaine chez lui, sans possibilité de retour soudain au pays...
C'était seulement dans cette carlingue qu'elle se rendait compte avec effroi, qu'elle avait plus été séduite par la proposition de Viktor de l'accompagner au bal que par lui-même. Enfin, elle s'entendait bien avec lui... Quand ils arrivaient à se comprendre.
Elle soupira. Pourtant, elle se faisait une joie de venir, au départ. Elle aimait l'idée de la coopération magique, surtout en ces temps troublés dans son pays natal. Elle aimait aussi être en présence de Viktor, il la faisait se sentir femme. Elle secoua la tête en chassant ses idées négatives. Ça allait bien se passer !
Quand elle sentit l'avion atterrir sur le tarmac de Sofia, la capitale, son coeur battait bien plus vite qu'il n'aurait du, elle regarda avec appréhension par le hublot, l'aéroport se rapprocher. Elle entendit le pilote leur souhaiter un bon séjour et leur annoncer qu'il faisait actuellement 25°C à Sofia, qu'ils en profitent bien.
Elle attendit le signal puis détacha sa ceinture, empoigna son bagage cabine, sa seule petite valise, sa veste pliée sur son bras, elle inspira profondément et suivit les autres passagers pour affronter son choix.
Elle arriva dans le hall du grand aéroport immaculé et chercha du regard ses épais sourcils, son nez arrondi et le sourire qu'il ne réservait qu'à elle, souvent plutôt renfrogné.
Elle ne tarda pas à le voir agiter la main, son fameux sourire aux lèvres. D'un coup, toutes les appréhensions de la jolie gryffondor s'envolèrent, balayées par ce sourire et cette impression qu'il lui donnait toujours d'être la plus belle jeune femme au monde.
Il portait un simple petit pull gris avec un col en v et un jean noir lui allant à la perfection. Elle s'approcha d'un pas rapide vers lui, il fit de même, puis ce pas rapide se tranforma en course, ils coururent l'un vers l'autre. Il était à 3 mètres d'elle, 2, 1...
Il la fit tournoyer dans les airs, la déposa délicatement sur le sol puis l'embrassa chastement sur les lèvres avant de la serrer contre lui. Elle se sentait bien, dans l'étau de ces bras masculins même si elle ne ressentait aucun papillons ou feu d'artifice dans le ventre.
C'était Lavande et Parvati qui lui avaient déjà décrit ces sensations agréables un soir où elle se sentait d'humeur potins. Elle n'avait jamais ressenti cela quand Viktor l'embrassait, elle avait haussé les épaules en pensant qu'au fond, les sensations n'étaient pas les mêmes d'une personne à une autre.
Il rompit leur étreinte et lui demanda :
« Comment s'est passé ton trrrajet, Herrrmioneuuh ? » Elle sourit mais ne releva pas la prononciation, cette fois.
« Bien, très bien ! Ça me fait plaisir de te revoir, Viktor ! » répondit-t-elle joyeusement, d'une voix légèrement plus aiguë que sa voix normale. Elle ne remarqua pas la lueur interessée dans les yeux de Viktor quand elle prononca le mot plaisir. Il lui pris la main et la conduisit dans un endroit sombre de l'aéroport, elle le regarda, interrogatrice. Il l'attira à lui et lui souffla dans l'oreille :
« Accrrroche-toi à moi, je te rrramènes chez moi. »
Elle comprit le pourquoi du coin sombre. Disparaître au beau milieu d'un aéroport rempli de moldus n'était certainement pas une bonne idée, mais son cerveau lui fit remarquer qu'ils n'avaient pas besoin d'être aussi proches l'un de l'autre... Elle ne l'écouta pas, trop occupée qu'elle était à redevenir une adolescente comme les autres et non plus la Miss je-sais-tout de Poudlard.
Elle serra la main de Viktor dans sa main droite et la poignée de sa valise dans sa main gauche puis retint sa respiration, ils disparurent dans un tourbillon de couleurs. Quelques secondes plus tard, ils réapparaissaient sur la rive d'un lac dans lequel se reflétait un soleil descendant et son halo de couleurs pastels : rouge, orangé, rose, mauve... Elle avait le souffle coupé, pas seulement par le coucher de soleil qui se reflétait dans l'eau du lac calme, aussi à cause de sa première expérience du transplanage.
Elle se laissa tomber dans l'herbe, elle sentit Krum faisait de même, il n'avait pas lâché sa main. Tout ça était bien trop parfait et romantique, il fallait que quelque chose cloche, bon sang ! Ce genre de choses ne lui arrivaient pas à elle. Elle lui demanda :
« Comment s'appelle ce lac ? »
« C'est le lac Batak, j'habite en borrrdurrre de la ville de Batak qui se trrrouve parrr là, avec ma famille. »
« Parle moi d'eux. » lança la jolie brune tout en respirant à grosse goulée l'air frais qui l'entourait.
« Tu les verrrrras tout à l'heurrre. En attendant, il est temps de te rrrebaptiser Herrrmioneuuh ! » dit-il en riant. Elle ne comprit pas cette suite de mots étranges jusqu'à ce qu'il la soulève de terre, la portant comme un sac à patate sur son épaule.
Elle se débattit légèrement en riant, puis remit en place son cerveau et ses hormones en se rendant compte de la signification de la phrase mais il était trop tard. Elle comprit le sens de la phrase au moment où Viktor l'avait lâchée et que son corps entamait déjà une jolie courbe au-dessus des eaux bleues du lac.
Elle vit la surface de l'eau se rapprocher d'elle avant de la sentir heurter son dos dans un éclaboussement monumental. Elle sortit la tête de l'eau un peu froide mais rafraichissante, quelques secondes plus tard. Regarda un Viktor hilare avec un étonnement non feint, sa bouche formant un joli petit cercle parfait, avant d'éclater de rire elle aussi.
Le bulgare était beaucoup moins renfrogné dans son pays natal, beaucoup plus à l'aise. Il enleva son pull, ses chaussures et son pantalon et vêtu d'un simple morceau de tissu noir recouvrant ses attributs masculins il s'élança et plongea. Sa tête réapparut à côté d'elle quelques secondes plus tard.
Elle l'attaqua avec un peu d'eau, en riant et ils se battirent quelques minutes, comme des gamins, comme elle l'aurait fait avec ses meilleurs amis, sauf qu'ils n'étaient pas là et que Krum n'était pas qu'un ami. Elle s'en souvint vite quand elle se retrouva collée contre son torse musculeux, ses bras, qui tentaient de la maîtriser quelques minutes avant, lui carressant maintenant le ventre. Elle frissonna à ce contact.
Jamais elle n'avait été aussi proche de lui, physiquement. A Poudlard, ils s'étaient embrassés quelque fois, mais jamais plus. Elle n'avait pas eu à fixer de limites, Krum n'avait jamais tenté plus. Elle se retourna, lui sourit d'un air gêné et lui dit d'un ton qu'elle espérait naturel :
« J'ai un peu froid, on sort ? » Il hocha la tête, mais avant de la laisser partir, il l'embrassa d'une manière bien moins chaste qu'à l'aéroport. Elle essaya de se détendre et d'apprécier ce baiser, mais sans les feux d'artifices décris par ses camarades de chambre, c'était juste une pression de lèvres étrangères contre les siennes, qu'elle supporta tant bien que mal.
...
Quatre jours plus tard, Hermione terminait une longue lettre pour ses 2 meilleurs amis, ne tarissant pas d'éloges sur la Bulgarie, dans la chambre que la mère de Viktor, Natalia, lui avait préparée.
Cette dernière avait été plus qu'heureuse de rencontrer la fameuse 'Herrrmioneuuh' de son fils, elle lui faisait beaucoup penser à Molly Weasley, en plus... bulgare. Ils étaient tous très gentils avec elle. Le père de Viktor avait l'air tout aussi renfrogné que son fils mais il avait l'air content qu'elle soit avec eux, seulement, comme il ne parlait pas anglais, elle n'en aurait jamais la confirmation...
Elle avait passé ces 3 derniers jours à se promener dans la ville natale de Krum avec lui, main dans la main, à nager dans le lac, faire des randonnées, s'embrasser, profiter du grand air et le lendemain, elle repartait...
Viktor passa la moitié de son corps par la porte entrouverte à cause d'un courant d'air. Elle ne le remarqua pas, absorbée par sa lettre. Il venait, au départ lui annoncer que le souper était prêt, mais il oublia comment on parlait, quand il vit la jeune femme.
Son regard caressa la brune, couchée sur le ventre dans le grand lit, seulement vêtue d'un grand t-shirt blanc et de sous vêtements rouges. Il vit d'abord ses petits pieds fragiles puis il couva d'un regard ses mollets nus croisés dans les airs, ses yeux continuèrent leur course. Il regarda ses cuisses fines puis s'arrêta sur la courbe de ses fesses, recouvertes de dentelle rouge, il se mordilla les lèvres, elle était un véritable appel à l'érotisme.
Il recula dans le couloir, se força à calmer le désir qui l'envahissait. Puis il frappa légèrement à la porte. Elle lui demanda d'attendre quelques minutes et l'autorisa à entrer quand elle eu enfilé un jean clair, artistiquement troué sur la cuisse gauche et le genou droit.
Il lui fit savoir que le souper était prêt. Elle lui demanda poliment si elle pouvait lui emprunter un oiseau pour envoyer une lettre à ses amis. Il se renfrogna légèrement mais hocha la tête dans une affirmation, elle le suivit jusque dans sa chambre pour attacher sa lettre à la patte de la buse variable (buteo buteo, en latin, pensa Hermione, impressionnée) de Viktor.
...
Monsieur Krum (qui avait un prénom imprononçable, soit dit en passant) venait de remplir 4 verres d'un alcool inconnu, avait distribué les verres autour de la table et prononçait des mots incompréhensibles pour elle, d'une voix forte en levant son verre. Elle fit de même (elle leva son verre, elle n'imita pas une langue étrangère, évidemment ^^) , imitant, le bulgare, sa femme et son fils.
Il continua à parler en bulgare, tapa affectueusement l'épaule de son fils d'un air fier et avala d'un seul trait l'alcool. Voyant tous ses hôtes s'exécuter, elle porta, elle aussi, le verre à ses lèvres et le vida en une fois. Elle faillit s'étrangler... Cette boisson n'avait rien à avoir avec tout ce qu'elle avait pu boire avant. Elle lui brûla la gorge avant de lui laisser une sensation de chaleur désagréable.
Quand elle se leva pour quitter la table et monter se coucher, elle sentit sa tête tourner un peu et ne pu s'empêcher de rire à cette sensation étrange. Viktor qui venait de dire bonsoir à ses parents la suivit dans les escaliers, l'air un peu inquiet devant l'hilarité de la jeune femme.
Il la raccompagna jusqu'à sa chambre, Hermione se sentait toute excitée par ces nouvelles sensations. Elle qui n'avait jamais bu que quelques bièraubeurres légères avec ses amis, l'alcool lui montait à la tête. Elle voyait tout en plus précis, en plus rapide aussi et en légèrement plus flou, comme si il s'agissait d'un rêve.
Elle entra dans sa chambre, déposa un baiser sur les lèvres du bulgare, puis un sur l'angle de sa machoire, puis un dans son cou. Ensuite, elle le repoussa légèrement et lui referma la porte au nez en rigolant.
Le bulgare se retrouva dans le couloir, un air perdu sur le visage et les yeux plein de désir. Mais cette fois-ci, il ne voulait pas rester sur sa faim, il voulait tenter le tout pour le tout, il avait des sentiments pour la brune et c'était son dernier soir auprès d'elle. Il frappa à la porte de sa chambre, enhardit par ses baisers.
Elle était en train d'enfiler un des t-shirt de Viktor par dessus ses sous-vêtements (elle avait oublié de mettre un pyjama dans sa petite valise et se servait de ce t-shirt emprunté comme d'une chemise de nuit un peu courte) quand elle entendit qu'on frappait à la porte.
Curieuse, elle passa sa tête par l'entrebaillement, sachant, au fond d'elle même, que sa tenue n'était pas correcte, mais dès qu'elle vit le visage de Viktor elle piailla d'une voix toute sauf hermionesque : « Viktoooor ! » et le laissa entrer dans sa chambre.
Il ferma la porte.
...
Cette nuit là fut tout sauf magique. Elle savait qu'une première fois n'était pas souvent agréable mais elle ne se doutait pas de la douleur qu'elle ressentirait et cette douleur n'était pas que physique. Elle était surtout psychique. Elle s'était déçue elle-même en agissant ainsi.
Elle se réveilla dans les bras d'un Krum au visage détendu. Que sa tête lui faisait mal ! Des bribes du soir précédent et de sa bêtise lui revinrent douloureusement en mémoire.
Elle jura intérieurement contre elle même, contre l'alcool, contre les hormones, contre sa stupidité et parvint à s'extirper de l'étau des bras du bulgare sans le réveiller.
Elle ramassa sa « chemise de nuit », la serra contre elle et elle s'enferma dans la salle de bain. Elle se précipita ensuite devant le miroir et observa son corps sous toutes ses coutures. Il n'avait pas changé, de l'extérieur mais elle se sentait différente. Le regret la submergea.
C'était comme si elle était subitement devenue une autre personne. Une autre personne qui ne rirait plus jamais de bon coeur, qui n'écouterait plus jamais ses hormones et que même un bon livre n'arriverait pas à calmer.
Elle décida de prendre une douche pour mettre de l'ordre dans ses idées toujours moins claires que d'habitude à cause de son mal de tête.
Elle sortit de la cabine de douche, s'essuya et scruta de nouveau son reflet, cette fois nu, dans le miroir. Elle essaya de se mettre à la place d'un homme et ne vit pas ce qu'elle avait qui pouvait les combler et la laisser tellement... éteinte. Elle détourna le regard de ce corps qui la dégoûtait, à présent. C'était de sa faute, elle aurait du dire non si ce n'était pas ce qu'elle voulait. Viktor aurait respecté et compris sa réaction.
Elle se força à replonger son regard dans le sien et observa son visage inexpressif. Elle essaya de forcer un sourire sur ce joli minois vide. Elle parvint à étirer ses lèvres dans un semi-rictus étrange et sentit une larme rouler sur sa peau. Ah non ! Il était hors de question qu'elle craque et se mette à pleurer.
Elle essuya d'un geste rageur cette petite goutte d'eau salée et s'entraîna quelques minutes à sourire. Quand elle réussit enfin à étirer ses lèvres dans un sourire faux mais qui ne ressemblait plus à un horrible rictus sinistre, elle s'arma de courage, enfila le grand t-shirt et rentra dans sa chambre. Le choc de voir un homme nu dans son lit décomposa légèrement son sourire mais elle se reprit vite.
...
Ils n'avaient pas échangés un mot de tout le dejeuner. Quand il s'était réveillé, il avait vu la brune en train de s'activer à terminer ses bagages. Ses sourcils s'étaient froncés à l'idée qu'il allait devoir la laisser partir, encore une fois. Mais il avait sa vie, en Bulgarie, des obligations et avait déjà dû faire des pieds et des mains pour rater toute une semaine d'entraînement. Il avait soupiré légèrement, elle avait fait volte-face dès qu'elle avait entendu une preuve de son réveil.
Il s'attendait à un doux baiser ou à n'importe quelle autre réaction, mais pas à ce sourire qui lui sembla étrange sans qu'il n'arrive à déterminer en quoi et à ces phrases distantes :
« Viktor, tu veux bien me laisser, s'il te plaît ? J'ai besoin de calme pour terminer mes bagages. On déjeune et tu me reconduis au Terrier ensuite ? C'est ça ? »
Il avait hoché la tête et était reparti dans sa chambre. Depuis, plus rien. Il la regarda aller chercher ses affaires avec un pincement au coeur. Il avait toujours été très clair dans ses sentiments envers elle mais elle ne l'avait jamais rassuré sur les siens, cependant il espérait, jusque là, qu'elle ressentait la même chose. Cet espoir se fissura, ce matin là. Il lui faudrait du temps pour s'en remettre, mais il ne laissa rien paraître.
Après qu'elle ait remercié les parents du bulgare, cet étrange sourire toujours affiché sur son visage, il lui prit la main, mettant dans ce contact toute la tendresse qu'il pouvait, elle se raidit et il n'insista pas. Ils transplanèrent.
Ça faisait maintenant deux jours que Viktor était repartit en Bulgarie, un sourire triste sur son visage renfrogné. Elle avait été soulagée de ne plus être en sa présence mais elle affichait toujours ce faux sourire joyeux.
Ses meilleurs amis, avaient mis ce comportement sur le compte de la nostalgie, nostalgie de ne plus voir son Kruminouchet. Ils l'avaient titillée un peu avec ça mais avaient vite arrêtés suite aux regards meurtriers de Ginny et à la non-réaction totale d'Hermione.
Seul, Fred semblait avoir remarqué ce sourire trompeur et les longs silences dans lesquels se muraient la meilleure amie de son p'tit frère. Il avait aussi remarqué ce changement presque imperceptible dans les grands yeux ambres de la jeune femme, cette lueur d'innocence curieuse et réprobatrice qu'elle avait toujours eue quand lui et son frèrot faisaient une blague perverse s'était éteinte.
Tous ces signes l'inquiétaient franchement.
Il regarda Hermione qui lisait un livre, inexpressive et seule, au pied d'un arbre dans le jardin du Terrier. Il la pointa du menton, dans un signe discret, à son jumeau. Le rouquin n'avait pas besoin de paroles pour communiquer avec sa moitié. George lisait les craintes de son frère sur son visage, comme si c'était le sien.
Il fallait qu'ils aient une idée diabolique, une idée digne de leurs génies et de toute leur folie pour parvenir à dérider un peu la brune. Faire rire leur Miss je-sais-tout préférée était déjà difficile d'habitude, alors dans ces conditions... C'était un sacré défi pour les deux Weasley et ils avaient toujours adorés les défis !
Les 3 jours qui suivirent, ils essayèrent tout ce qu'ils avaient en stock :
le coup de la baguette farceuse (elle ne sursauta même pas)
le coup des faux bonbons sur Ron (Ron se retrouva avec d'énormes oreilles pendant 2 jours mais elle ne parut même pas remarquer le changement, ce qui vexa leur petit frère et fit beaucoup rire Harry et Ginny)
le coup des crèmes canaris sur Harry (il se transforma en un canari maigre avec une cicatrice sur le front pendant quelques minutes et garda quelques plumes jaunes sur son crâne les heures qui suivirent)
Et après tous ces échecs, ils misèrent tout sur l'opération 'ridikulus-assuré'. Ils sacrifièrent (d'un commun accord) les quelques doses de polynectar qu'ils gardaient en réserve (pour pouvoir se promener ni vu ni connu dans les couloirs de Poudlard) et utilisèrent leurs plus rares échantillons de cheveux, récoltés en toute discrétion, pour se transformer une heure en Drago Malefoy et Severus Rogue et défiler dans toutes les robes de Molly.
Ginny, Harry, Ron et même Percy, tous se prirent au jeu et furent pliés en quatre pendant toute l'heure et encore après puisqu'ils prirent, évidemment, des photos souvenirs de ce défilé mémorable. Mais ils ne parvinrent qu'à faire sourire Hermione un peu plus franchement.
Ce soir là, Fred décida de prendre les choses en mains. Déçu et encore plus inquiet du comportement de la jeune femme, il la harponna après le souper et se décida à faire quelque chose qu'il ne faisait quasi jamais : être sérieux. Et plus rare encore : montrer son inquiétude si le sérieux n'alarmait déjà pas la gryffondor.
- Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, 'Mione ?
La jeune femme qui venait de se faire entraîner dans le placard à balais de Mme Weasley par deux jumeaux en apparence rieurs, s'attendait à ce qu'ils la piègent avec une de leur farce. Mais elle ne s'attendait pas à se faire enfermer dans ce placard avec un Fred affichant soudainement un air sérieux et lui posant une question quant à son comportement.
Elle regarda avec surprise le visage du jumeau. Elle n'avait jamais été aussi proche de lui, elle remarqua soudain qu'il avait beaucoup grandi et qu'il n'était plus un gamin. A son plus grand inconfort, elle se retrouvait dans un situation plus qu'anxiogène pour elle, coincée dans un espace confiné avec une homme.
- Je... Je...
Le jumeau observa la brune paniquer, comprenant que la situation ne lui plaisait pas, il s'écarta d'elle au maximum mais ne donna pas pour autant à George le signal pour la laisser partir. Ça aurait été trop facile ! Surtout après tous les efforts qu'ils avaient fait ces derniers temps pour la faire rire, et qu'elle n'avait même pas remarqué.
- Oui ? Tu... ?
- Ce ne sont pas tes affaires !
Elle avait hésité entre s'ouvrir un peu et lui servir un semi-mensonge (= qu'elle n'allait pas très bien pour le moment mais que ce n'était que temporaire) et se mettre sur la défensive. Elle avait choisit la deuxième option.
Fred soupira intérieurement et se colla de tout son long contre la brune en lui disant, souriant à moitié :
- Mademoiselle Granger, je ne bougerai pas tant que vous ne m'aurez pas éclairé !
Le souffle de la jeune femme se fit plus court. Elle n'arrivait plus à respirer correctement. Des souvenirs tout droit sortis de Bulgarie lui revinrent, elle se maudit encore une fois d'avoir été aussi bête. Elle sentit les larmes couler sur ses joues sans arriver à stopper leur course.
Le rouquin ne s'attendait pas à susciter cette réaction, un peu affolé, il prit la brune dans ses bras. Celle-ci se laissa faire et n'essaya plus de retenir ses larmes, elle se sentait protégée dans ces bras-ci. Elle se blottit contre lui en tremblant et n'arrivait pas à oublier le regard qu'elle avait surpris dans les magnifiques (comment n'avait-elle jamais pu les remarquer?) yeux verts de Fred.
Un regard affolé rempli d'inquiétude, de tendresse et de respect. Un regard qu'on ne lance pas à une petite soeur, mais plutôt à une amie.
Voili voilou! J'ai eu envie d'écrire une Fred/Hermione sur un coup de tête! J'espère que ça vous aura plu! :D
Elle se déroulera en 5 chapitres, chaque chapitre sera un peu plus long que ceux que j'ai déjà écris pour mon autre fanfiction (L'envie d'écrire, Drarry).
Dites moi ce que vous en pensez! ;)
