Titre : Naissance d'un Don Divin

Rating : T

Genre : Romance / Général

Pairing : HashiMada (Yaoi donc) essentiellement dans les chapitres 1 et 2 / HashiMito & NaruSasu dans le chapitre 3

Résumé : « Noël, le jour de la naissance d'un don divin. Tu en penses quoi ? » « Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Une autre de tes inventions comme le Hokage ? ». Un soir d'hiver dans un Konoha en pleine floraison, une idée germa dans l'esprit du Shodai. Un concept à la fois candide et fabuleux, le prélude d'une fête magique qui éblouit chaque année le village

Crédit : Les personnages et l'univers de Naruto ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété de Masashi Kishimoto

Note de l'auteure 1 : Joyeuses fêtes à tous et merci d'avoir cliqué sur cette fic. Cette histoire est ma fiction de Noël 2014. A la base, elle devait être un OS, mais finalement, elle fera trois chapitres. Il s'agira donc de la création de la fête de Noël à Konoha par Hashirama, le shodai Hokage. J'ai eu un bon coup de coeur pour ce personnage depuis les derniers scan et épisodes de la série, et également pour le HashiMada (j'aime aussi beaucoup le HashiMito). Je trouve qu'il n'y a pas assez de fic sur eux deux et j'ai pris un réel plaisir à les écrire. J'espère que vous prendrez un plaisir similaire à lire cette fic.

Note de l'auteure 2 : Naruto se passe dans un univers parallèle très japonisé et avec des mœurs plutôt shintoïstes (présence de temples…). Je suppose donc que Noël ne doit pas exister puisque c'est, à la base, une fête chrétienne. Pourtant, Noël se fête au Japon, mais cette fête n'a pas la même signification que nous. Elle est avant tout commerciale (chez nous aussi mais bon…). Et donc cette fic expliquera comment la fête de Noël a pu s'immiscer dans l'univers du manga.

Note de l'auteure 3 : Cette fiction ne se concentre pas exclusivement sur la romance. Elle raconte aussi beaucoup quelques détails sur la fondation de Konoha et les mœurs de l'époque, selon mes propres hypothèses bien sûr (c'est d'ailleurs pour cela que cette fiction est passée d'OS à Three-shot). Elle se passe dans les débuts de Konoha, lorsque Hashirama et Madara étaient encore amis et associés. Dans l'anime, on voit le village déjà bien construit et Hashirama a même le temps de voir son visage sculpté. On suppose donc qu'il se passe plusieurs mois entre l'alliance des clans Senju et Uchiwa et le départ de Madara.

Note de l'auteure 4 : Les réponses aux reviewers sans compte apparaîtront à la fin du dernier chapitre qui sera réédité afin que vous puissiez y voir ma réponse

Bonne lecture


Chapitre 1 : Innovation

Madara, chef de l'illustre clan Uchiwa, venait de passer la plus longue journée de sa vie et il espérait bien qu'elle allait se terminer bien mieux qu'elle n'avait commencé. Nous étions le vingt-quatre décembre, et il fêtait ses vingt-six ans¹. Un à un, il avait vu chaque membre de son clan venu lui souhaiter un joyeux anniversaire avec un enthousiasme similaire à celui d'un coursier venu annoncer à une femme le décès de son époux au front. Telle était la tradition dans la plupart des tribus. Chaque membre se devait de féliciter la montée en âge de leur supérieur. Un rituel tout aussi inutile qu'ennuyeux, symbolisant le respect du à leur chef.

Vraiment, il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle cette date. Pour la première fois depuis des années, il allait passer son anniversaire sans le sourire de son petit frère Izuna, la seule personne avec qui il se plaisait de passer cette journée autrefois. Cela n'arrivera malheureusement plus jamais, car son cadet était mort au combat des mois plus tôt, et son absence se faisait durement sentir dans le quotidien du brun. Il avait encore l'impression de l'entendre l'appeler avec un timbre admiratif, de le voir lui tendre son plat préféré qu'il avait lui-même préparé pour son anniversaire. Lorsque Madara fermait ses yeux, ou plutôt les yeux d'Izuna qu'il avait hérité à la mort de ce dernier, il revoyait les mouvements souples et rapides de son jeune frère s'entraîner dans le jardin familial. Sa finesse et la douceur de son visage attiraient incontestablement les regards des filles en âge de se marier. Cependant, aucune d'elles n'avaient pu obtenir satisfaction, car Madara couvait son cadet comme une mère possessive. Le regard noir qu'il lançait à tous ceux, hommes ou femmes, qui louchaient sur son jeune frère les dissuadait de tenter quoi que ce soit. Ce dernier lui reprochait gentiment qu'il pouvait gérer sa vie, mais en réalité, il appréciait de se faire choyer par son aîné. Izuna se moquait complètement de la gent féminine et n'envisageait pas se marier, souhaitant rester pour toujours le bras droit son frère qui gérait un clan en difficulté militaire. En cette interminable journée, Madara ressentait encore plus le vide laissé par sa mort. Cette année, la main de son cadet n'était pas là pour se poser sur son épaule en signe de soutien.

Plus que le coté dérisoire de cette mascarade dont il se passerait bien, Madara avait cru sentir chez certains des siens des élans de haine. Leurs yeux noirs semblaient prêts à virer au rouge menaçant de leur sharingan. Il avait compté nombre de sourires hypocrites, symboliques de tout leur mépris envers leur chef. Le jeune homme savait quelle était la source de ces ressentiments directement projetés sur lui : l'alliance avec le clan Senju. Au départ, les principaux rebelles ne semblaient pas représenter une menace, car il s'agissait principalement de vieillards fiers et gâteux qui n'approuvaient nullement cette union avec l'ennemi qu'ils avaient combattu toute leur vie. Madara ne leur avait pas portés d'attention, espérant qu'ils finissent par s'y faire et comprennent sa démarche en voyant le sourire de leurs petits-enfants. Seulement, les hostilités au sein du clan ne diminuaient pas. Au contraire même, elles ne faisaient que s'envenimer. Chaque jour, la liste de ses opposants se multipliait, et même ceux qui, initialement, avaient accepté cette trêve.

Depuis maintenant six mois que ce calme s'était installé, les Uchiwa perdaient de plus en plus de prestige, eux qui étaient si puissants autrefois. Des rumeurs se répandaient aussi vite qu'une épidémie de varicelle dans une école. Les mauvaises langues ne cessaient de persifler sur leur communauté. Ils étaient maintenant perçus maintenant comme des couards ayant trop peurs de combattre face à la suprématie des Senju. Et s'il n'y avait que cela, mais même l'association des deux clans n'était nullement équitable. Par exemple, Hashirama et lui avaient décidé de construire un village. Projet vivement approuvé, et ce ne fut que son ami qu'on félicita pour cette idée. Les habitations et commerces poussaient comme des champignons depuis des semaines. Si les Senju trônaient au centre et recevaient la gratitude exagérée des citoyens, les Uchiwa, eux, restaient à l'écart, évités des gens qui changeaient de regard en remarquant le symbole cousu sur leurs vêtements. Où était le problème ? Ils n'avaient pourtant pas commis plus de meurtres que les Senju.

Au summum du comble, les décisions concernant le village, sa gestion, la répartition des fonds ou même les châtiments infligés aux criminels et délinquants, tout était, en grande partie, géré par les Senju. Ils avaient obtenu le soutien du peuple et servaient également d'hôte et mandataire aux seigneurs du pays du feu. Madara occupait le poste de pourparler des Uchiwa, mais il n'avait qu'un droit de parole souvent ignoré. Seul Hashirama semblait lui porter une quelconque attention et appuyait ses propositions. Mais bien qu'il soit le chef des Senju, il ne possédait pas tous les pouvoirs. Sans oublier qu'il se retrouvait, bien involontairement, hautement influencé par son cadet Tobirama qui menait discrètement sa barque… Quoique, ordonner ouvertement à son aîné et supérieur de la fermer en pleine réunion, cet albinos ne manquait décidément pas de culot. Et l'autre qui plie suite à ses remontrances ! Dans d'autres circonstances, Madara aurait sans doute ri de cette situation qui se déroulait sous ses yeux. Seulement voilà, il haïssait Tobirama Senju qui avait non seulement pris la vie de son petit frère, mais en plus il ne pouvait pas blairer ses grands airs et la façon dont il traitait son aîné. Madara avait appris à encaisser les insultes, que ce soit dans son clan ou bien à l'extérieur, mais il n'acceptait pas qu'on s'en prenne à son nom, et encore moins à Hashirama qui était la personne la plus importante pour lui désormais.

L'homme aux longs cheveux en épi regarda par la fenêtre la position du soleil. C'était l'heure. Il enfila un poncho par-dessus sa tunique sombre et sortit dans l'air frais de ce début d'hivers. Certes, les températures du pays du feu devenaient très rarement glaciales, mais le vent avait vite fait de vous mordre la peau, encore plus à l'endroit où il se rendait. Entre ses doigts, le chef des Uchiwa tenait un petit morceau de papier, représentant tous ses espoirs de voir sa journée prendre un meilleur tournant.

Retrouve-moi au sommet de la falaise, lorsque le soleil embrasera la forêt

Madara n'avait nullement besoin de lire la signature. Il reconnaissait parfaitement l'écriture et le style poétique d'Hashirama. La missive lui avait été livrée dans la journée par une jeune fille engagée par le Senju, et cela avait suffit à l'égayer au milieu des fausses révérences exaspérantes. Aujourd'hui, il allait le voir. Ce n'était pas toujours facile pour eux deux. Chacun était très occupé, malgré l'attachement sans borne qu'ils avaient l'un pour l'autre. Officiellement, Hashirama Senju était son confrère, son partenaire dans le traité de paix. Mais dans l'intimité, leur relation allait beaucoup plus loin.

\**-**/

Cela faisait maintenant six mois qu'il avait, après des décennies de conflits, finalement tendu sa main à son ennemi en signe de paix. Il n'oublierait jamais cette sensation lorsque les doigts mats s'étaient refermés sur les siens. Lui qui croyait son cœur glacé à jamais avec la mort d'Izuna, une simple poignée de main avait suffit à réalimenter sa flamme. Après quoi, Hashirama l'avait entraîné jusque dans une tente provisoire où ils étaient censés signer ensemble le traité de paix. Le Senju avait pris soin de préparer du sake de manière à ce qu'ils puissent boire, trinquer et sympathiser comme l'avait autrefois suggéré Madara, lorsqu'ils n'étaient encore qu'un enfant. Il n'en avait rien montré, mais le porteur du sharingan fut touché que son ami, il pouvait de nouveau l'appeler ainsi, se souvienne de ce détail.

Le protocole stipulait que le contrat se devait d'être validé en présence de témoins pour être valable, mais Hashirama avait d'abord demandé à s'entretenir en privé avec son associé. Personne ne s'y était opposé, sauf peut-être Tobirama qui ne semblait éprouver aucune sympathie et encore moins de confiance envers Madara. Mais quand il le voulait, l'aîné des Senju savait user d'une autorité réellement efficace qui rabattait même le clapet de l'albinos :

« Avant toute chose, Madara, toutes mes condoléances pour les décès d'Izuna. »

Le chef des Senju s'était incliné jusqu'à ce que son front heurte la table. Madara eut un mouvement de recul avant de se reprendre. Ses lèvres s'étirèrent un peu en un fin sourire. Il reconnaissait bien là le Hashirama spontané et sincère d'autrefois. Il ne lui serait jamais venu à l'esprit de douter d'un homme aussi honnête et loyal. Personne mieux que lui ne connaissait l'amour qu'il portait à son défunt cadet. Madara avait, autrefois, avoué des choses que son clan et même son petit frère ignoraient :

« C'est arrivé parce que je n'ai pas su le protéger, répliqua humblement l'Uchiwa. Relève la tête Senju, tu ne me dois rien.

- Pourquoi tant de manières, Madara ? Nous sommes amis, n'est-ce pas ? Parlons-nous comme au bon vieux temps.

- Nous ne sommes pas là pour faire du copinage. Nous ne sommes pas de vieux amis mais deux chefs de clan supposés débattre sur une alliance. Alors, que proposes-tu ? On le fait comment ce villa…

- Madara. »

Hashirama l'avait coupé en posant sa main sur la sienne. Cette même main qu'il avait serrée quelques minutes plus tôt en signe de paix. Cette même main tenant un kunai qu'il avait arrêté in extremis avant que lame ne transperce ce cœur noble gorgé de bienfaisance. Pourquoi avait-il fait cela ? C'était pourtant lui qui avait émis cette suggestion qu'il tue son frère ou se suicide en échange de sa confiance, tout en sachant parfaitement qu'Hashirama n'assassinerait jamais Tobirama :

« Sois un peu honnête. Tu sais que tu peux tout me dire, avait repris le Senju. Nous sommes seuls, alors n'hésite pas.

- Je… » avait difficilement commencé le brun.

Il n'avait jamais été doué pour exprimer ses sentiments. On l'avait éduqué à rester maître de ses émotions car la moindre inattention pouvait être fatale sur un champ de bataille. Il n'avait même pas versé une larme pour la mort d'Izuna, car ça aurait été un signe de faiblesse face à ses pairs. Toute sa vie, Madara avait vécu en refoulant ses affects et en retenant ses larmes qu'il aurait bien aimées verser à la mort de sa mère, de son père, de ses frères. Il avait dû étouffer son indignation de voir cette guerre prendre la vie des siens. Et maintenant, il était heureux, réellement heureux de retrouver la seule personne à qui il avait osé s'ouvrir, mais il ne savait pas comment le lui communiquer.

Dès le début, Hashirama lui avait inspiré confiance. Le perdre lui paraissait encore plus inconcevable que de sacrifier Izuna, et c'est cette raison qu'il avait arrêté son geste. Madara se voyait déjà privé de chaque membre de sa famille. Si Hashirama mourrait à son tour, il serait définitivement seul. Les Uchiwa qu'il commandait ne suffisaient pas à combler le vide de son cœur :

« Tu m'as manqué, avait-il fini par dire tout bas et la tête baissée pour cacher ses rougeurs.

- Moi aussi, avait répondu le châtain en souriant. J'ai attendu ce jour pendant si longtemps. Madara, tu es si important pour moi. Je t'en supplie, ne me rejette plus. »

Madara avait bien senti que son partenaire était en train de caresser ses doigts pâles pour finir par les entremêler avec les siens sans qu'il n'oppose la moindre résistance. A cet instant, ses sentiments se mélangèrent, mitigés entre la quiétude et l'indignation. D'un coté, il ne devait pas se laisser bercer par la bonté d'Hashirama. Il devait résister à cette chaleur qui parcourait sa peau et à ce regard plein de tendresse. Il devait repousser cette fascination lorsqu'il regardait cet homme aux traits virils mais doux et à la peau mate. Il le trouvait infiniment beau depuis qu'il avait laissé pousser ses cheveux et abandonné sa frange, dégageant ainsi son front. Il semblait tellement différent du garçon à l'allure ringarde de ses souvenirs, mais il retrouvait ce même apaisement lorsqu'il se trouvait prêt de lui.

L'esprit de Madara s'agita encore plus lorsque le Senju posa son autre main sur sa joue. Leur yeux s'étaient entrecroisés, tout deux brûlants d'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre depuis fort longtemps, refoulé pour l'un, évident pour l'autre. L'Uchiwa faillit se laisser tenter mais il finit par se dégager de cette étreinte réconfortante. Il y avait à peine quelques jours, ils se battaient à mort, et lui enterrait son frère. Maintenant, les voilà déjà sur le point d'officialiser un sentiment qui les rongeait depuis des années à tous les deux Tout allait vraiment trop vite :

« Madara ?

- Laisse-moi un peu de temps, Hashirama. »

Au lieu de protester, ce dernier acquiesça, conscient du trouble de son partenaire encore en deuil :

« Je t'attendrai. »

Au final, Hashirama n'eut pas à attendre bien longtemps. Le soir même, le chef des Uchiwa se tournait et se retournait dans son lit sans trouver le sommeil. Sur sa main, il avait encore l'impression de sentir la chaleur des doigts d'Hashirama, et cela le brûlait. Il avait envie de plus. Seule la présence de son ami lui donnait l'impression de vivre. Plus tôt sans la journée, il l'avait repoussé par respect pour Izuna qui venait de mourir et qui n'appréciait nullement les Senju, mais Madara ne supporterait pas une nuit de plus terré dans cette solitude. Maintenant que son petit frère n'était plus la, il avait besoin du Senju, la dernière personne chère à son coeur.

Il sortit finalement et ses pas me menèrent naturellement jusqu'à la résidence de ses anciens ennemis. Il était plus de minuit et il pensait que tout le monde devait dormir. Pourtant, une faible lumière filtrait par une fenêtre. Madara, tête en bas, collé à l'avant-toit grâce à son contrôle du chakra, avait pu apercevoir Hashirama assis à son bureau, l'air sérieux et réfléchi, en train de dessiner ce qui ressemblait à un plan. Autour de lui étaient éparpillés plusieurs papiers froissés. Serait-il en train de s'imaginer la structure du village qu'ils avaient l'intention de construire ? Lui au moins ne perdait pas de temps.

L'Uchiwa passa plusieurs minute à l'observer, le trouvant encore plus magnifique vu de profil. Il l'aimait profondément, sinon comment expliquer ce tambourinement dans sa cage thoracique et ce besoin impulsif de le voir ? Izuna haïssait cet homme et tous ses pairs, mais Madara oublia complètement les ressentiments de son cadet mort et enterré. Maintenant, seul le présent comptait pour lui, ainsi que ce sentiment qu'il portait à Hashirama. Il allait devenir fou s'il continuait de l'observer, c'est pourquoi il balaya les paroles haineuses de son frère d'un geste de la main et osa enfin toquer à la fenêtre :

« Madara ? s'étonna Hashirama lorsqu'il vint à sa rencontre Mais que fais-tu… »

L'Uchiwa ne lui avait même pas laissé le temps de terminer sa phrase qu'il avait pris la tête du Senju entre ses bras et avait posé ses lèvres sur les siennes. Il avait senti l'étonnement complet de son homologue avant que celui-ci ne finisse par répondre à son invitation. Hashirama pied sur terre, Madara à l'envers, leur premier baiser était décidément chargé de romantisme :

« Mais tu es fou, et si Tobirama entrait ? Il a de très bonnes capacités sensorielles. Si ça se trouve, il a déjà détecté ta présence, l'avertit le futur Hokage.

- Alors emmène-moi ailleurs » avait répliqué l'Uchiwa avec un ton sensuel et en s'attaquant déjà l'oreille de son nouvel amant.

Cette nuit, Madara connu l'extase dans tous les sens qu'on pouvait lui donner. Celui de partager une étreinte passionnée avec la personne qu'on aime, de même que l'espoir d'un avenir plus que jouissif. A cet instant, toutes les zones d'ombre de son existence semblaient avoir disparues.

\**-**/

Madara soupira en arrivant sur le lieu du rendez-vous. Ce qu'il avait pu être naïf ce soir-là. Il s'était laissé submerger par son ivresse de bonheur, mais rien n'était aussi simple. Il n'était pas aisé de voir son Hashirama déjà très occupé et presque toujours chaperonné par son collant de frère. Lui-même ne souhaitait pas dégrader la réputation de cet homme qu'il respectait et admirait, probablement le seul en ces terres. C'est que les citoyens n'avaient rien de mieux à faire que de faire circuler des rumeurs stupides dès qu'ils les voyaient un peu trop souvent ensemble. Madara se chargeait d'ailleurs volontiers de faire cesser les gloussements de ces femmes en manque par un regard plus que menaçant. Et après, il se demandait pourquoi la population n'était pas de son côté. Il l'avait un peu cherché quand même, mais il n'acceptait pas qu'on se moque, même gentiment, du seul homme qu'il n'ait jamais aimé. Ces dindes devaient un respect sans tâche à Hashirama pour la vie paisible qu'il leur offrait.

L'Uchiwa frictionna ses bras sous son poncho pour se réchauffer. Du haut de la falaise où l'on voyait à perte de vue, il ne pouvait qu'admirer le résultat de leur alliance. Le village caché dans les feuilles, c'était le nom de ce campement, finalement adopté malgré qu'Hashirama le trouvait assez fade au départ. Les habitations et commerces se montaient en nombre, et chaque jour de nouveaux clans de ninja ou simples citoyens lambda venaient réclamer l'hospitalité et la sécurité. L'académie qu'avait imaginé Hashirama ouvrirait ses portes au printemps prochain et beaucoup s'étaient portés volontaires pour jouer les instructeurs. Leur système paraissait encore assez anarchique. Chacun ne savait toujours pas quel rôle ils devaient tenir et tous se reposaient trop sur le Senju qui, pour le coup, se retrouvait absolument débordé. Après le nouvel an, il serait décidé d'un chef, un Hokage, et bien qu'Hashirama l'ait proposé à lui, Madara était certain qu'il ne passerait jamais auprès du peuple et même des grands seigneurs. Tout portait à croire que ce rôle incomberait à son compagnon. A vrai dire, cela lui était un peu égal, surtout qu'il n'avait pas vraiment envie de voir sa tête sculptée dans la roche.

Le brun fit la grimace. Hashirama et ses idées ! Qu'allait-il encore lui pondre aujourd'hui ? D'ailleurs, où était-il ? Le soleil était presque complètement couché et toujours pas de trace de son amant :

« Senju, si je prends froid, je t'en tiendrais entièrement responsable » grogna l'Uchiwa qui frissonnait en sentant le vent s'engouffrer sous ses vêtements.

Soudain, il entendit des pas précipités derrière lui. Avant même qu'il ne se retourne, une véritable boule d'énergie lui sauta dessus. Dès le premier son de sa voix, Madara reconnut immédiatement son assaillant :

« Madara, serre-moi fort, j'ai froid.

- Hashi… Mais pourquoi t'es complètement désapé ? Tu sais qu'on vient d'arriver en hiver et que la température doit avoisiner les zéro degré ?

- A qui le dis-tu ? Je suis complètement gelé. »

Le futur hokage ne portait uniquement qu'un léger débardeur avec un fin hakama. Un accoutrement bien trop léger pour la saison et son corps tremblant le lui faisait bien comprendre :

« Toi aussi, pourquoi est-ce que tu es sorti comme ça ?

- J'ai dû ruser pour m'échapper. Tobirama ne voulait pas me laisser partir. J'ai cru m'écouler sous une avalanche de demandes à trier. Et donc, j'ai profité de la pause pipi de mon frère pour déguiser un mannequin avec mes habits et je suis sorti par la fenêtre. Je n'ai même pas pu mettre des chaussures, je suis pied nu.

- Tu ne pouvais pas simplement faire un clone ?

- Tiens, je n'y avais pas pensé.

- Ce que tu peux être con des fois ! gronda Madara devant la bêtise évidente de son homologue.

- Désolé, s'excusa le Senju avec un air contrit tout aussi hilarant qu'attendrissant. Quoiqu'il en soit, ne restons pas ici. Quand Tobirama va se rendre compte de mon absence, il va tenter de me retrouver. Ses capacités sensorielles sont très utiles au combat mais ennuyeuses au quotidien. Il faut s'éloigner suffisamment pour sortir de son champ de détection.

- Franchement, si tu étais si occupé, il ne fallait pas me donner rendez-vous. Tiens, enfile ça, dit Madara en retirant son poncho, ses gants et ses tabis² pour les tendre à son amant.

- Ne dis pas ça, on ne s'est pas vu depuis plusieurs jours et je tenais absolument à te voir aujourd'hui, répliqua Hashirama en acceptant volontiers les vêtements prêtés.

- Allons-y, je n'ai franchement pas envie de croiser le regard meurtrier de ton frère.

- Madara. »

Le Senju saisit le poignet de son compagnon avant de l'attirer vers lui pour le serrer dans ses bras et l'embrasser par surprise. Peu lui importait que le temps lui soit compté, ses jambes ne bougeraient pas tant que ses lèvres n'auront pas été satisfaites :

« Tu m'as manqué, je suis vraiment heureux de te voir, sourit le futur Hokage en posant son front sur celui de l'homme dans ses bras.

- Oui… Moi aussi. »

Le chef des Uchiwa détourna le regard dans une tentative de cacher ses rougeurs. Il n'aimait pas être pris par surprise, mais il ne pouvait décidément pas rester de marbre à chaque baiser de celui qu'il aimait. Son corps glacé semblait s'être immédiatement réchauffé au contact d'Hashirama, et pourtant la fraîcheur nocturne ne cessait de s'installer :

« Tu rougis ? se moqua gentiment le Senju. Ne me dis pas que tu es encore intimidé après tout ce temps.

- Idiot, c'est le froid, mentit le porteur du sharingan. Nous ne devrions pas rester là. Il y a du vent et tu n'es pas assez couvert.

- GRAAAAAAAAAAANNNNNNNND FREEEEEEEEEEEEEEREEEEEEEEEE, résonna la voix courroucée d'un certain albinos.

- Oh, je crois que Tobirama s'est rendu compte de ma disparition. Filons avant qu'il ne nous trouve. »

L'aîné des Senju prit la main de son compagnon pour l'entraîner jusque dans les immenses dédales sylvains qui bordaient le village, arborant un sourire amusé et terriblement contagieux.

\**-**/

« Ici, ça devrait aller. Je vais monter un abri pour nous protéger du vent. »

Le chef des Senju lâcha la main de son compagnon pour joindre les siennes et permettre la poussée spectaculaire de bois prenant la forme d'une petite hutte avec des feuillages épais en guise de sol et de porte qui coupait bien l'entrée du vent :

« Puis-je faire appel à ton chakra de nature katon pour nous allumer un petit feu afin de nous réchauffer une fois à l'intérieur.

- J'avoue qu'un peu de chaleur ne me fera pas de mal.

- A moins que ça ne soit toi qui veuille me réchauffer, chahuta le futur Hokage en sautant comme un bambin excité sur le dos de son amant.

- Descends de là, Senju. Tu sais bien que je déteste quand on se tient derrière moi.

- C'est pour ça que tu ne veux jamais que je te fasse l'amour par derrière ?

- Mais ma parole, t'es vraiment le roi de la connerie ! »

La seconde suivante, Hashirama était assis par terre, replié sur lui-même. Madara avait même cru entendre une cloche sonner le début de sa dépression :

« Désolé, je sais que c'est un sujet sensible pour toi. Je ne voulais pas te blesser. Pour me faire pardonner, je te laisse être le dominant aujourd'hui. Vas-y, fais ce que tu veux de moi.

- Je n'arrive pas à croire qu'à ton âge, tu te mets encore dans des états pareils. Allez rentre. Si tu tombes malade, Tobirama va encore rejeter la faute sur moi, l'incita le brun en le tirant par le bras.

- En parlant de mon frère, j'ai justement de bonnes nouvelles, se reprit immédiatement le Senju en se laissant entraîner dans l'abri. On va pouvoir être tranquille toi et moi. Demain se tiendra une réunion avec les futurs professeurs de l'académie pour établir le programme des cinq années étudiantes, et Tobirama y sera également car c'est lui qui gère cette école.

- A la base, c'était ton idée. Alors pourquoi est-ce que Tobirama s'en proclame fondateur ? demanda Madara non sans une mimique sarcastique qu'il arborait systématiquement dès qu'il s'agissait du cadet des Senju.

- J'y ai pensé en premier, certes, mais honnêtement, Tobirama a d'excellentes idées sur ce concept et il a sélectionné de bons enseignants. Je lui fais entièrement confiance, bien que nous n'étions pas d'accord sur les années d'études. Lui soutenait que trois suffisaient, et moi cinq au minimum. J'ai obtenu gain de cause avec cependant la possibilité qu'un apprenti shinobi particulièrement doué pourrait quitter plus tôt les bancs de l'école. A mon sens, aucun enfant de moins de douze ans ne devrait avoir à effectuer des missions. Les enfants ont aussi besoin de jouer et non pas être sujet au stress des missions.

- Tu es un bien meilleur fondateur que ton sadique de frère.

- Je ne sais pas, objectiva Hashirama avec une mine embarrassée. Mais je suis tellement occupé avec la gestion de ce village et les nombreuses demandes d'asile. Je suis malheureusement bien obligé de déléguer certaines tâches, et un chef se doit aussi de faire confiance et encourager le travail d'équipe. Madara, si tu savais, c'est encore mieux qu'un rêve. Aujourd'hui, trois petits clans alliés résidant au sud du pays ont également demandé à s'unir à nous dans nos efforts de paix. Leurs capacités sont vraiment intéressantes et pourront être très utiles au village. Tout le monde y met du sien, j'en suis tellement heureux. »

Madara s'abstint de lui faire remarquer que personne ne faisait d'effort, hormis lui, pour accepter les Uchiwa et leur laisser une chance de se faire une place dans ce village. Mais il aimait bien trop son pair pour casser sa joie. Dès qu'il s'agissait du village, Hashirama devenait terriblement loquace. Son enthousiasme faisait plaisir à voir. Lui-aussi, même s'il ne se montrait pas aussi expansif que son associé, il était ravi de regarder le résultat de leur alliance. En ces temps nouveaux, Izuna n'aurait pas eu à se sacrifier :

« Et quels sont ces clans dont tu es en train de me parler ?

- Les clans Nara, Yamanaka et Akimichi. Ils possèdent chacun des attributs génétiques et ont réussi à les combiner dans une formation de combat qu'ils appellent le trio Ino-Shika-Chô. Mais même séparément, ils possèdent à eux trois la force, la grâce et l'intelligence. Je dois rencontrer leur chef après les fêtes du nouvel an. Et ce n'est pas tout, il y a un autre clan qui souhaiterait également s'allier avec nous. Assieds-toi, tu ne vas pas le croire.

- Je suis déjà assis, idiot. Dis-le au lieu de tourner autour du pot. »

Madara serrait les dents, n'osant avouer qu'il était irrité que son compagnon ne cesse de parler de l'avancement de leur projet lors de leurs rares rendez-vous intimes. Hashirama pourrait très bien lui faire un compte-rendu le lendemain, lors de ces réunions officielles entre les deux fondateurs du village, seuls moments où Tobirama arrêtait de jouer à la belle-mère possessive. Pendant ces assemblées, ils parlaient politique et architecture de manière très professionnelle, tout en se caressant discrètement les cuisses ou en se tenant la main sous le bureau. Les instants privés comme celui qu'ils partageaient actuellement, ils se laissaient seulement aller à l'amour débordant qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, tout en assouvissant leur frustration retenue depuis des jours. Malgré son tempérament dépressif, ses vannes à deux sous, son sens de l'humour déplorable et ses gaffes parfois stupides, Hashirama s'avérait être un très bon amant. Dans se bras, Madara perdait la tête et oubliait même sa peine immense d'avoir perdu Izuna. Il avait l'impression que tout irait bien tant que le Senju serait de son côté. Ses pairs Uchiwa se moqueraient bien de son cette personnalité fleur bleue qui était née avec cet amour. Ces même Uchiwa qui lui tournaient le dos un à un et seraient scandalisés d'apprendre que leur chef se faisait, dans tous les sens du terme, baiser par leur ancien ennemi.

Hashirama et Madara, l'un comme l'autre savaient que leur relation devrait toujours rester secrète. Le moindre dérapage provoquerait des émeutes. L'homosexualité était très mal vue au sein de chaque clan, cette tare étant considérée comme une entrave à leur lignée qu'il fallait à tout prix conserver. De plus, étant les chefs de leur tribu respective, ils se devaient justement de montrer l'exemple en prenant femme jeune et fécondable le plus tôt possible, de même souche bien évidemment. Les infidèles au clan, s'ils n'avaient pas fui d'eux-mêmes, étaient emprisonnés ou exécutés pour désertion, leur bâtard abandonné à des temples. L'alliance allait permettre à ces exclus de se refaire une place, mais ces anciennes coutumes de lignage absolu n'étaient pas prêtes de s'éteindre. Une relation hors clan serait toujours mal vue, homosexuelle qui plus est, non tolérée. Et malgré son importante renommée, même Hashirama Senju n'était pas à l'abri d'une destitution complète de son titre. C'est pourquoi ils devaient impérativement se tenir à l'écart des mégères et autres commères qui interprétaient chacun de leur regard lorsqu'ils marchaient ensemble dans le village.

Se cacher ainsi en ajoutait de l'anxiété à Madara qui se posait bien trop de questions contradictoires. Par moment, il ne savait plus quoi penser. Qu'est-ce qui priorisait dans sa vie ? Hashirama ou son clan ? La paix ou leur notoriété ? Quand il se retrouvait là, assis à côté de celui qu'il aimait, à la lueur du feu qui satinait encore plus sa peau mat, le porteur du sharingan ne pouvait s'empêcher de le trouver magnifique. Inéluctablement, sa conscience penchait pour la première option, avant d'être de nouveau pris de doute lorsqu'il rentrait chez lui et passait devant l'autel de commémoration de sa famille. Izuna l'admirait en tant qu'aîné et chef, mais il n'aurait probablement jamais accepté qu'il obtempère si facilement face à un Senju. Et cette éternelle question revenait, qu'est-ce qui était le plus important pour lui ? Rendre hommage à son défunt petit frère, celui-là même qui lui a donné la volonté de devenir toujours plus fort et qui lui a même légué ses yeux ? Ou bien obéir à son cœur et aimer cet homme assis à côté de lui, le suivre dans tous ses fantasques projets ? Depuis six mois, ce dilemme ne le quittait pas. Il ne voulait trahir ni l'un, ni l'autre. Bon sang, si seulement Izuna avait survécu, Madara aurait pu essayer le convaincre, mais c'était trop tard. Le jeune Uchiwa avait succombé avec cette haine envers les Senju ancrée dans ses pupilles que Madara portait. Il avait l'impression qu'elles lui renvoyaient tous les ressentiments de son cadet :

« Madara ? »

Hashirama sortit le brun de ses pensées en posant sa main sur son poignet. Comme à chaque fois, ce contact chaleureux avait bien plus d'impact que le feu qui crépitait devant lui :

« On peut reparler de ça demain, si tu veux. »

Devant l'absence de réponse de son homologue, le futur Hokage se rapprocha de lui pour passer ses bras autour de ses épaules :

« C'est si rare de t'avoir juste pour moi, lui chuchota-t-il à l'oreille. Je suis désolé, on ne s'est pas vu depuis plusieurs jours et moi je n'arrête pas de parler du village. Je suis heureux, mais tu contribues également beaucoup à mon bonheur. Je t'aime tant, Madara. »

L'Uchiwa baissa la tête. Ses mèches brunes virant sur le marine cachaient ses joues empourprées autant par le souffle de son compagnon dans son oreille que par son discours mièvre à mourir mais qui, étrangement, ranimait sa flamme de vie. Son cœur se précipita à une vitesse prodigieuse. Lui aussi l'aimait, mais autant il était sûr de ses sentiments, autant il avait toujours du mal à exprimer ses émotions avec des mots. Alors à la place, il se pencha et alla poser sa tête sur la poitrine de son compagnon :

« Idiot que tu es, Senju. »

Il entendit Hashirama pouffer avant de lui relever la tête pour prendre possession de ses lèvres. Madara passa ses bras autour de son cou et entraîna son amant jusque sur les feuillages au sol qui leur servaient de futon de fortune. Il faisait bon dans leur abri. Le feu, dont ils ne s'occupaient plus, faiblissait lentement, mais la chaleur dégagée par leur corps en ébullition maintenait cette ambiance douce et chaleureuse. Bien vite, les deux anciens ennemis se retrouvèrent nus, enlacés l'un contre l'autre. Chacun s'amusait à découvrir les zones érogènes de l'autre, à savoir la nuque pour Hashirama et le dos pour Madara, avant de s'unir dans une et même plusieurs étreintes tantôt douces ou sauvages, sans aucun mot échangé si ce n'est leur prénom respectif. Depuis le début, l'Uchiwa se faisait prendre et le plaisir innommable qu'il ressentait le dissuadait d'échanger les rôles. Il savait que cette position de dominé ne concordait pas avec son caractère fier et son statut de chef, mais possédé par Hashirama, il oubliait tout. Leurs batailles passées, le mort de son jeune frère, sa position délicate auprès des autres Uchiwa, et même le fait qu'Hashirama s'approprie tout le prestige de la fondation de leur village.

Passé le temps des embrassades et regards doux, Madara s'auto-flagellait ensuite pour sa faiblesse. Il rageait de se laisser aller et accepter tout si facilement. Cracher sur le cadavre d'Izuna paraissait bien moins insultant que sa trahison. Il lui avait juré qu'il protégerait le clan. Rien ne comptait plus que les Uchiwa. Et pourtant, à chaque fois, il rompait cette promesse, attendri par le sourire bête d'Hashirama, succombant à ses baisers. Son corps comme un brasier, il négligeait ses devoirs de chef. Sa conscience se retrouvait littéralement écrasé par ses sentiments envers le Senju en train de le culbuter. Et lorsque qu'ils atteignaient ensemble l'orgasme et qu'ils reprenaient leur souffle, Madara retrouvait quelques secondes sa lucidité et adressait une excuse muette à son frère. A croire que son cerveau n'avait de cesse de lui rappeler son péché ultime, celui de chérir un ennemi, bien plus qu'un proche défunt :

« Madara, c'était fantastique, comme d'habitude. »

Fort heureusement, la voix et les bras d'Hashirama passés autour de sa taille expulsaient immédiatement ses remords, et il pouvait s'endormir l'esprit plus tranquille. Le Senju agissait comme un exorciste qui chassait les esprits rodant autour du chef des Uchiwa, ces fantômes qui lui murmuraient des paroles haineuses, créant le terrible dilemme dans le cœur de Madara :

« Sans toi, Hashirama, je serai perdu. Mais avec toi, je me détruis » pensa le brun avant de s'endormir.

\**-**/

Il faisait encore nuit noire lorsque Madara se réveilla frigorifié. Il devait s'être passé plusieurs heures depuis leurs échanges torrides. Le feu n'était plus que braise et l'air de la hutte était devenu glacial. Le fait qu'ils soient encore totalement nus, le bas de leur corps à peine recouvert par son poncho, n'aidait pas non plus :

« Hashirama, appela le brun en secouant son voisin de couche. Réveille-toi, j'ai besoin de bois pour rallumer le feu. Debout, on se les gèle ici.

- Hein ? immergea le Senju. Madara ? Tu es là, mon amour ? Où on est ?

- C'est pas croyable d'avoir la gueule aussi enfarinée et la mémoire aussi courte ! railla l'Uchiwa qui ressentait l'irrépressible envie de cogner son compagnon.

- Mais… C'est terrible, quelle heure est-il ? réalisa soudain le futur Hokage.

- Tu as peur de faire enguirlander par ton frère. Sérieux, c'est toi l'aîné ou c'est lui ?

- Ce n'est pas ça. Tu crois que minuit est passé ?

- Je pense, oui. Entre notre fuite, notre parlotte, nos ébats et notre somme, on est au beau milieu de la nuit maintenant.

- Ah zut. Ca veut dire qu'on est le vingt-cinq décembre maintenant. Bon tant pis, mais ça perd son charme.

- Mais de quoi tu parles ? »

L'utilisateur du mokuton remis son hakama et détacha de sa ceinture un petit sac qui y pendouillait avant de le tendre à son compagnon :

« Joyeux anniversaire » lui dit-il avec un grand sourire.

Madara n'était pas sûr de comprendre. Hashirama était-il vraiment en train de lui offrir un cadeau pour célébrer le jour de sa naissance ? Y avait pas à dire, il était encore plus idiot qu'il ne le pensait :

« Allez, ouvre-le, l'incita le Senju.

- Tu n'as pas besoin de m'offrir de cadeau, grogna le brun qui aurait souhaité oublier cette longue journée de solitude.

- Si, c'est important pour moi. C'est la première année qu'on fête ton anniversaire ensemble. Ce n'est pas pour rien que je t'ai donné rendez-vous aujourd'hui… Enfin hier. J'aurais préféré passer la journée avec toi mais j'ai été séquestré dans mon bureau toute la journée. Rassure-toi, ça ne reproduira plus.

- Si tu deviens Hokage, tu seras tout aussi occupé l'année prochaine, fit remarquer Madara.

- J'espère vraiment que ce poste te reviendra à toi, tu en as plus l'étoffe. Mais même un chef a besoin de repos et j'avais l'intention de faire du vingt-quatre décembre un jour festif où personne ne travaillerait, ninja comme commerçant, sauf bien entendu les services hospitaliers et les demandes urgentes.

- Tu veux instaurer un repos quelques jours avant les fêtes du nouvel an ? Mais c'est n'importe quoi ! Il y a bien d'autres moments dans l'année où tu pourras décider d'une telle date.

- Non, ce jour doit être symbolique. Je n'ai pas choisi une date au hasard. Noël, le jour de la naissance d'un don divin. Tu en penses quoi ?

- Qu'est-ce que c'est que ça encore ? Une autre de tes inventions comme le Hokage ?

- Savais-tu que dans les temps anciens, bien avant que les gens n'utilisent le chakra pour combattre, il existait plusieurs langues ? Mais comme les peuples n'arrivaient jamais à communiquer, ils créèrent ensemble une nouvelle langue commune, celle que nous parlons actuellement. Ces anciennes langues sont maintenant référées dans des vieux livres, mais plus personne, sauf quelques rares savants, ne sait les parler. On les appelle donc les langues mortes, expliqua Hashirama.

- Je sais ça, oui.

- Les Senju possèdent certains exemplaires de ces anciennes langues, notamment le latin. Noël est un prénom qui dérive du mot latin Natalis et qui signifie "le jour de la naissance". J'ai trouvé que ça sonnait bien, ça m'a plu.

- Je ne vois toujours pas le rapport avec la date choisie et ton don divin.

- Madara, tu le fais vraiment exprès. »

Le Senju se rapprocha mielleusement de son amant et nicha sa tête dans le cou de l'Uchiwa. Sa langue léchouilla la carotide de l'homme contre lui :

« Idiot de Senju, marmonna Madara qui étouffa un gémissement. Comment veux-tu que je devine ? Je vois beaucoup de chose avec le sharingan, mais je ne lis pas dans les pensées pour autant.

- Sais-tu la première impression que j'ai eu de toi ? Enfin plutôt la seconde, parce qu'à notre première rencontre, je t'ai pris pour un gamin brailleur et mauvais perdant.

- Tu sais, il y a vraiment des choses que j'aimerais, si possible, ne pas savoir.

- Mais n'est-ce pas toi qui disais que pour s'entendre, deux partis se devaient de tout se dire sans rien se cacher, provoqua gentiment le futur Hokage.

- Ah oui, tu le prends comme ça ? Très bien, tu veux connaître ma première impression de toi ? Je t'ai pris pour un prétentieux bipolaire.

- Ah, ça c'est un coup dur, déprima immédiatement Hashirama en se repliant de nouveau sur lui-même. L'homme que j'aime a une si piètre opinion de moi.

- Il ne faut jamais se fier à la première impression. J'ai appris à te connaître depuis et je t'aime comme tu es. Fort, loyal, aimant.

- C'est vrai…

- Mais je persiste à penser que tu es bipolaire. » le coupa Madara, interrompant l'élan de joie de son pair.

Nouveau son de cloche, nouvelle déprime, ça en devenait presque drôle. Madara rit, amusé par les humeurs changeantes et le caractère susceptible de son amant qu'il consola en posant sa tête sur son épaule :

« Et donc, si tu finissais de m'expliquer ton Noël ?

- A l'époque, je venais de perdre mon petit frère Itama. J'étais triste et je pleurais en ruminant sur ces conflits insensés quand soudain m'est apparu un autre garçon qui avait les même idéaux que moi. J'ai cru que le ciel m'avait entendu. Pour moi, tu étais un don divin.

- Rien que ça ? Tu veux flatter mon ego pour te rattraper ?

- Je suis sincère, tellement qu'il me parait indispensable de célébrer le jour de ta naissance comme il se doit. Tu es né à proximité du nouvel an. C'est un hasard mais c'est comme cela, je ne changerai pas de date. J'ai l'intention de soumettre cette idée aux habitants du village et aux seigneurs du pays du feu. Même si le concept ne dépasse pas les frontières de notre village, ce n'est pas grave, car c'est ici ton berceau, donc c'est normal que ce soit ici que l'on célèbre ta naissance.

- Mais arrête, c'est gênant pour moi. Un don divin, sérieusement ! Déjà que le peuple a une piètre opinion de moi, ils vont encore plus me prendre pour un mégalo.

- Ils ne connaîtront pas la véritable origine de cette fête. Je veux en venir à ce que tout le monde considère ce jour comme béni. Avec les années, ils la fêteront sans se soucier de son origine. Ce sera entré dans les mœurs. Comme je suis l'investigateur de cette idée, ce sera aussi à moi de promouvoir l'esprit de fête les premières années, et avec le temps, elle fera son chemin toute seule, comme le Hana Matsuri ou le Tanabata³.

- T'as vraiment des idées tordues ! Et donc, que fera-t-on de spécial durant cette fête ? Trouve quelque chose d'original sinon ça n'intéressera personne.

- On fera exactement ce que je viens de faire avec toi : s'offrir des cadeaux. Les couples, les familles, les amis se retrouvent, mangent ensemble, parlent et rient en s'offrant des cadeaux dans une ambiance joyeuse et festive. Mais attention, des cadeaux qui viennent du cœur. Un jeune homme peut, par exemple, écrire un poème à la fille qu'il aime et sa mère lui tricoter un pull pour l'hiver. Tu vois, ça doit venir du cœur et ça aura plus de valeur que n'importe quel autre présent. Ca ne doit pas devenir une contrainte budgétaire, sinon les gens se lasseront mais continueront quand même de la fêter par habitude, sans le moindre enthousiasme, la considérant plus comme une corvée.

- Des cadeaux qui viennent du cœur ? Avoue surtout que ça t'arrange parce que tu es toujours ruiné à force de jouer de l'argent*, se moqua encore une fois Madara qui connaissait le vice de son amant.

- Ce n'est même pas vrai, bouda une fois de plus Hashirama qui avait effectivement la fâcheuse tendance à perdre tout l'argent qu'il s'amusait à parier. Enfin, je ne te cache pas que je suis assez démuni ce mois-ci encore. Hahaha, mais ça n'a rien à voir. Noël est un jour saint qui rappelle aux gens tout ce qu'ils possédent de plus précieux, tout ce que la vie ne leur a pas encore pris. Tu vois, rien à voir avec l'argent. Cette fête existera pour nous faire réaliser notre chance de vivre en ces temps de paix. Mais cette paix, on ne l'aurait jamais eu sans toi, Madara. Tu comprends pourquoi ta venue au monde me parait si précieuse ?

- C'est toi qui es l'origine de la paix, pas moi, lui rappela l'Uchiwa.

- J'abhorrais la guerre mais je combattais quand même, incapable de me lancer dans un projet aussi ambitieux si j'étais seul. Tu m'es apparu et tu m'as épaulé. Dès lors, j'ai vraiment cru à cette nouvelle ère. Si tu n'étais pas venu au monde pour me rencontrer au bord de cette rivière, nous serions encore en conflit.

- On en sait rien.

- Effectivement, on en sait rien, mais ça s'est passé comme cela. Maintenant, je savoure de savoir mon frère et tous ces innocents en sécurité. C'est grâce à toi, mais personne ne semble le réaliser. Je ne suis pas aveugle, Madara. J'ai remarqué comment les citoyens te regardaient de travers. J'ai eu beau leur dire que leurs craintes étaient infondées, on ne change pas ainsi la mentalité des gens. Alors inconsciemment, je veux qu'ils puissent te rendre hommage. Ils ne s'imaginent vraiment pas tout ce que tu leur as apportés. »

Madara ne protesta plus. Bien qu'embarrassé par la nouvelle idée complètement fantasque de son amant, pour ne pas dire grotesque, il était ému d'apprendre que cet homme qu'il adorait se démenait pour qu'il soit accepté au village, considéré comme un héros et non comme une menace. Mais l'Uchiwa gardait les idées claires, et il n'était pas aussi optimiste que son pair :

« Ca ne marchera pas. Certains connaissent le jour de mon anniversaire et ils n'accepteront pas cette date pour ta fête de Noël.

- Je ne changerai pas d'avis pour la date, elle est bien trop symbolique pour moi. Si ça ne passe pas, alors nous fêterons quand même Noël entre nous, comme cette année. D'ailleurs, tu n'as toujours pas déballé ton cadeau. Qu'attends-tu ?

- Mais je n'ai rien pour toi.

- Ce n'est pas grave, tu as été pris de court. Et puis, tu m'as déjà offert un beau cadeau plus tôt dans la soirée, lui rappela le Senju avant un grand sourire suggestif qui fit rougir le porteur du sharingan.

- Idiot de Senju ! Tu as vraiment le don d'embarrasser le monde avec tes remarques » baragouina Madara en tirant sur la ficelle du petit sac.

Le paquet contenait plusieurs inarizushi**, son met préféré. A leur vu, L'Uchiwa sentit son estomac gargouiller. Ils n'avaient rien dîné la veille, trop occupés à fuir les foudres ou plutôt les océans déchaînés de Tobirama :

« C'est fait maison, précisa Hashirama, alors ça ne sera peut-être pas aussi bon que chez un commerçant. Mais ce n'est pas tout, il y a autre chose au fond. »

Madara farfouilla et sortit trois objets durs et froids et aux contours irréguliers et rugueux :

« Des… Cailloux ?

- Pas n'importe lesquels. Regarde bien. »

Sur l'un d'eux était dessiné une sorte de spirale avec un triangle qui n'évoqua rien à Madara. Sur les deux autres, en revanche, figuraient des messages à peine lisibles. L'Uchiwa se figea, n'y croyant pas. Ses mains tremblèrent et il fit tomber les deux précieux cailloux qu'il s'empressa de ramasser pour mieux les inspecter à la lueur du feu :

« C'est impossible…

- Ce n'est pas grand-chose, mais ce sont des trésors pour moi

- Mais comment ? Ils avaient coulés, il n'y avait aucune chance de les retrouver. Hashirama, dis-moi, ce ne sont pas les vrais…

- Vrais et authentiques, il n'existe pas de copies. Crois-moi, ce ne fut pas facile mais j'ai pu les retrouver. Je suis revenu à la rivière peu de temps après l'altercation entre nos deux familles. L'eau m'arrivait la poitrine et le courant était faible ce jour-là, alors ça a facilité mes recherches. J'ai facilement retrouvé les armes de nos pères que nous avions bloqués toi et moi. En toute logique, les cailloux ne devaient pas se trouver bien loin. J'en ai pris des dizaines en main, me souvenant parfaitement de leur consistance au creux de ma paume. Je craignais que l'eau n'ait effacé l'encre, mais ce n'est pas pour rien qu'on ne porte plus les vêtements après qu'ils aient été tachés. Je les ai retrouvés, tous les deux, et je les ai précieusement gardés pendant quinze ans comme preuve que notre amitié n'avait pas été une illusion. Ce jour-là, toi comme moi avions décidé de désobéir aux ordres de nos pères et notre clan pour ne pas attenter à la vie de l'autre. J'ai compris qu'un lien fort nous unissait alors que l'on se connaissait depuis peu de temps. »

Madara aussi, à l'époque, s'était persuadé que sa relation avec le Senju allait bien plus loin qu'une simple amitié. L'éveil de son sharingan à ce moment-là n'était pas un hasard. Son père et son frère avaient cru qu'il était l'expression de sa colère et de sa haine envers leurs ennemis, mais non. Quand son esprit avait calculé que c'était la fin de leur rêve mais surtout la fin de leur rencontre, il en aurait pleuré de tristesse. Il s'était réellement attaché à ce garçon et leur séparation lui paraissait bien brutale. Ses larmes, au lieu de couler sur ses joues, avaient migré jusque vers ses pupilles, et son dôjutsu était né :

« Pourquoi aller les chercher ? demanda Madara sans quitter les petits rocs des yeux.

- C'était la seule chose qui me reliait à toi. Tu peux en rire mais je me suis raccroché à eux pendant quinze ans. Les regarder me rappelait nos parties de ricochet, notre lien, et ils me permettaient de surmonter mes nombreuses déprimes. Madara, tu as toujours été spécial pour moi. Dès notre première rencontre, je me suis senti proche de toi. Je crois assurément que tu es mon âme-sœur. Sinon, comment expliquer ces sentiments toujours plus forts que j'ai pour toi et personne d'autre. Je t'aime Madara, plus que tout au monde. »

A ces mots, l'Uchiwa sentit une pression dans sa poitrine, dans sa gorge, dans ses yeux. Il n'aimait pas cela mais il ne put se retenir. Ses larmes coulèrent sur ces joues, perçant enfin ses poches lacrymales scellées depuis des années. D'abords discrets, ses sanglots devinrent de plus en plus abondants, comme s'ils contenaient toute la rage et la tristesse accumulées depuis son enfance. Sa joie absolue du moment présent avait fait déborder la coupe. Avec ses pleurs, il emportait le deuil incomplet d'Izuna et de ses autres frères, celui de sa mère morte en couche, de son père abattu sur le champ de bataille. Il recrachait ce sentiment d'impuissance face à l'agonie de son cadet mourrant, sa frustration de voir son prestigieux clan perdre chacune de leur bataille, son indignation face à la haine de ses pairs dirigée contre lui. Et également, ses regrets d'avoir attenté tant de fois à la vie de celui qu'il aimait s'ajoutaient à cette cascade de ressentiments :

« Madara ?

- Ce n'est rien, ne t'en fais pas, tenta de le rassurer l'Uchiwa en s'essuyant les joues. C'est juste que… »

Les mots ne sortaient pas. Encore une fois, Madara ne parvenait pas verbaliser ses émotions. Il savait pourtant que son compagnon n'allait pas lui faire une remarque désobligeante qui toucherait son ego. Hashirama avait toujours compris ses sentiments et ne ferait jamais rien pour l'offusquer. Quand ça arrivait, c'était seulement par maladresse, non intentionnellement. Pourquoi cet homme si bon l'avait-il choisi à lui ?

Un bras passa autour de ses épaules et le futur Hokage vint déposer un chaste baiser sur sa tempe :

« Tu as le droit de pleurer quand tu es heureux. »

Oui, décidément, Hashirama l'avait toujours compris. Quel merveilleux hasard que d'avoir croisé la route de cet homme. Madara n'irait pas jusqu'à dire qu'il est un don divin, mais pour sûr qu'il avait été béni par les dieux. Le Senju lui paraissait tout ce qui pouvait exister de plus merveilleux en ce bas monde, malgré ses défauts dont il aimait se moquer gentiment pour le charrier.

Hashirama le prit contre son sein, ses deux bras passés autour de la taille svelte de l'Uchiwa, sa tête calée sur l'une de ses épaules et ses mains recouvrant les siennes :

« Ton bonheur fait le main. Je suis heureux de partager ce moment avec toi que j'aime si fort. Tu vois, c'est ça, l'esprit de Noël. »

Il n'y avait vraiment qu'un benêt pacifiste comme Hashirama pour inventer de telle mièvrerie comme Noël. Mais comme toujours, Madara pliait, convaincu que le monde pouvait, effectivement, être plus beau que ce qu'il avait cru.

Les sanglots du brun devinrent silencieux avant de se tarir. Assis en tailleur, le dos reposant sur la poitrine du futur Hokage, il ferma les yeux et se laissa aller aux câlineries de son amant qui déposait de légers baisers papillon dans son cou tandis que ses mains s'infiltraient malicieusement sous sa tunique. Il frémit et laissa échapper un soupir de plaisir. Ses joues étaient rougies autant par la chaleur du feu crépitant juste devant lui que par la nouvelle extase qui prenait possession de son corps. Quand le Senju qui le touchait, il ne contrôlait plus rien. En bon Uchiwa, il aurait dû se maudire de se totale impuissance, au lieu de quoi, il se complaisait à se laisser envahir par le plaisir que lui procurait son amant :

« Je t'aime, Hashirama. »

Il ne le disait que rarement, mais Hashirama n'en doutait jamais. Madara n'était pas homme à se laisser tripoter par n'importe qui. C'était à lui et lui seul que revenait ce privilège, et il n'était pas prêt de le partager :

« Moi aussi »

La nuit de Noël n'était qu'amour dans les cœur des gens, et les deux âmes-sœurs la consumèrent jusqu'au matin.

\**-**/

¹ 24 décembre : Officiellement, l'anniversaire de Madara Uchiwa est le 24 décembre

² Tabis : Forme traditionnelle de chaussettes japonaises

³ Hana Matsuri ou le Tanabata : Respectivement la fête des fleurs (en avril) et la fête des étoiles (en Juillet), deux fêtes japonaises populaires

* Tu es toujours ruiné à force de jouer de l'argent : On apprend d'Hashirama, lors de sa réincarnation, que c'est lui qui a appris à Tsunade à jouer de l'argent. Pour le coup, j'aime bien m'imaginer que Tsunade a hérité sa malchance légendaire de son grand-père (ça s'hérite la malchance ?)

** Inarizushi : Poche de soja frit rempli de riz à Sushi (les images du net ouvrent l'appétit). Selon plusieurs sources, c'est bien là le plat préféré de Madara.

Note de l'auteur : Merci d'avoir lu

J'espère bénéficier de vos retours et critiques, bonnes ou mauvaises (ce serait là un merveilleux cadeau que vous me feriez). J'ai parfois l'impression que mes textes sont un peu lourds. De même, n'hésitez pas à me pointer certaines fautes, car il doit en rester malgré mes relectures.

Dans notre communauté (ou du moins pour les chrétiens), la fête de Noël est bel et bien considéré comme la Naissance d'un Don divin. J'ai donc repris le même principe pour le Noël de Konoha. Dans le flash-back raconté par Hashirama ce dernier dit bien qu'enfant, il avait considéré Madara comme un Don Divin (selon les traductions). A partir de cela, il devient facile de rappeler les valeurs associées à cette fête et qu'il ne faut pas oublier.

Ce premier chapitre se suffit à lui-même, mais deux suites sont bel et bien prévues (et déjà écrites). La suite se concentrera sur le fignolage cette fête de Noël et la fondation de Konoha. Si ce premier chapitre vous a plu, j'espère vous y retrouver. Encore joyeuses fêtes.