Je n'avais jamais pensé revenir à Mystic Falls un jour. Je me souviens, à mes huit ans, du jour ou nous avions décidé de déménager et des raisons qui nous y avait poussés. J'avais obligé mes parents à le faire parce que j'avais peur. Mes amis me dévisageaient, certains me voyait comme un "monstre". Je n'ai jamais choisi d'être comme ça.
Plus tard, alors que nous habitions l'Italie, je m'étais reconstruite. J'avais appris à être moi-même, à arrêter de vivre dans la peur.
Puis, un jour, je me suis retrouver seule, priant pour que je puisse m'en sortir vivante. J'avais rencontré des personnes toutes plus affreuses les unes que les autres et l'une d'elle était devenu mon pire cauchemar. Je m'étais secrètement promis de la détruire lentement, qu'elle ressente ce qu'elle m'avait fait subir. Elle allait mourir, c'était certain.
C'est une des raisons qui m'a poussé à revenir, la vengeance. La seconde concernée ma famille. Mes parents m'avaient, quelques années plus tôt, fait promettre de revenir afin de guider la jeune sorcière qui vivait ici. Elle faisait partie de la longue lignée des Bennett, tout comme moi, je ne pouvais me permettre de l'abandonner comme on l'avait fait avec moi.
Je venais tout juste d'arriver dans la ville et commencer à m'installer dans une maison près du centre. C'était, à vrai dire, un simple cottage assez retiré, caché par les arbres, là ou je serais protégé et assez loin des humains. Ma tante y avait habité avec son mari, jusqu'à ce qu'ils meurent tout les deux. Ils m'avaient légué cet endroit et cela me convenais parfaitement, comme ça je n'aurais pas besoin de vivre dans un de ces quartiers ou chaque maison est espacé d'un mètre l'une de l'autre. J'aimais par-dessus tout la solitude.
Pour ma première journée à Mystic Falls, je décidais de ne pas traînée dans le centre et rester essentiellement dans mon cottage à ranger toutes mes affaires.
Le lendemain, j'avais conclus de passer la matinée au lit et ne sortis que vers midi.
Je pris ma voiture, fis une ballade autour du centre ville, repérais le Mystic Grill, j'adorais prendre des chocolats chauds ici quand j'étais petite, passais devant le lycée ou je déposais mon dossier d'inscription en tant qu'assistante et finis par rester quelques minutes dans le cimetière ou reposé à présent mes parents. Ils avaient toujours vécu dans cette petite ville alors j'avais rapatriés leur corps.
J'avais pris avec moi le journal de mon père, celui dans lequel il notait toutes ses découvertes. Assise à une table du Grill devant un café, je relisais ce qu'il connaissait d'eux, d'elle et de ce fameux sort. Je me souvenais, quand nous étions en primaires, de mes amis et moi. Je connaissais déjà les habitants de cette ville.
Une fille entra dans le bar. Elle était très mâte de peau et avait de long cheveux ondulés d'une couleur brune. Je la reconnue comme étant Bonnie Bennett, la sorcière que je cherchais.
Elle aussi m'avait repéré. S'il y avait un avantage à être sorcière, ce serait surement cette faculté à différencié les personnes, connaitre leur nature rien qu'en les regardant.
Elle plissa les yeux, m'observa. Elle semblait hésiter entre venir me parler et s'enfuir en courant. Je rangeais mes affaires, lui faisant signe d'avancer.
D'abord elle regarda autour d'elle, incertaine que je m'adressais à elle puis finit par venir vers moi d'un pas hésitant.
- Bonjour, Bonnie, la saluai-je.
- Comment connais-tu mon nom ? Lâcha-t-elle de manière presque agressive.
- Tu ne me reconnais pas ? M'indignai-je ironiquement.
- Je devrais ?
- Laisse-moi te rafraîchir la mémoire. Si je te dis May Bennett ?
- Tu veux dire May Heather Bennett ?!
- Je suppose que tu as deviné.
Elle s'assit en face de moi, un large sourire aux lèvres.
- Que fais-tu ici ? Et...j'ai senti...tu es...
- Une sorcière ? Oui, j'en suis une.
- Depuis quand ? Et pourquoi ne m'avoir rien dit ?
- Nous parlerons de ça plus tard si tu veux bien.
- Tu es venue avec tes parents ? Oh ! Il faut que nous allions les voir, ça fait tellement longtemps !
Si elle savait...
- Nous ne pouvons pas.
- Pourquoi ?!
Je baissais la tête.
- Ils sont morts, murmurai-je. D'où ma présence ici.
- Quoi ?! Cria-t-elle, si bien que tout le bar nous regardait.
- Ce serait trop long à t'expliquer.
- J'ai tout mon temps. Tu te rappelles quand tu es partie ? Tu n'as pas dit au revoir, rien, du jour au lendemain plus de nouvelle, même ton téléphone ne répondait jamais.
- Je sais, Bonnie. J'avais peur à cette époque.
- Peur ? De quoi ?
- Je venais tout juste de découvrir mes pouvoirs et c'était dur pour moi de l'accepter.
- Tu n'imagines pas à quel point tu nous as manqué, surtout à Caroline.
Elle croyait que tu reviendrais.
- Je suis là aujourd'hui.
- Sérieusement, May, c'est quoi la vrai raison de ton départ ?
- Je te l'ai dit. C'est compliqué.
- Les autres doivent arriver d'ici quelques minutes...
- Je ferais mieux d'y aller, alors.
- Non, reste ! Ils seront tellement contents de te voir !
Durant une demi-heure, Bonnie me raconta tout ce qu'il s'était passé depuis mon départ. Les couples qui s'étaient formés, d'ailleurs qui était ce Stefan dont elle me parlait ? Et pourquoi me rappelait-il quelqu'un ?, et ceux qui avait disparu ou était mort, comme Vicki. Pauvre Matt, lui qui était tellement proche de sa sœur. Au moins, Bonnie m'avait confirmé que toutes les familles fondatrices vivaient encore ici.
- Bonnie !Cria une voix féminine.
Je tournais la tête vers la personne derrière moi.
- C'est Elena, chuchota Bonnie, tu te souviens d'elle ?
Oh que oui ! Combien de fois avais-je rêvé que cette fille disparaisse ?
Ce qui me troubla le plus fut sa ressemblance avec Katherine. Pas un seul défaut, comme deux gouttes d'eau. Même des jumelles n'auraient pu être aussi asymétriquement pareilles.
Derrière elle se tenait une blonde, un jeune vampire d'après moi. Elle semblait perdue dans ses pensées. Puis, le dernier, à côté d'Elena. Stefan Salvatore. Mon père m'avait déjà parlé de lui. A vrai dire, une personne du même nom vivait non loin de chez nous lorsque nous avions quittés Mystic Falls.
Bonnie se leva, les saluant. Elle était pressée de leur dire qui j'étais. Aucune d'elle ne m'avait, encore, reconnu.
- Qui est ton amie ?Demanda Stefan.
Caroline et Elena me dévisagèrent. Bonnie s'avança alors vers moi, un énorme sourire ornant son visage.
- Les filles, vous vous rappelez surement de May...
Caroline cria de joie, me sautant dans les bras. Etrangement, je n'avais pas peur d'elle. Pas que je sois effrayer en général devant un vampire, mais je ne leur faisais pas confiance. Et Caroline n'était pas semblable aux autres de son espèce. Elle avait gardé cette partie humaine en elle qui lui donné cette apparence sereine.
- Je devrais être furax contre toi ! Fit Caroline. Comment as-tu pu partir, comme ça,
sans donner de nouvelles ?!
Je rigolais.
- J'ai eu quelques petits soucis...de famille...
- Oh, tu m'as tellement manqué !
Elena s'avança timidement vers moi.
- Contente de te revoir, May.
- Ce n'est pas réciproque, Elena.
Elle baissa les yeux tandis que le dénommé Stefan et Bonnie me regardèrent comme si j'étais demeuré. Seule Caroline était au courant de l'histoire entre Elena et moi. C'était en majeur partie pour sa que Caroline était devenue ma meilleure amie.
- Bon, fit la jeune vampire, si on allait s'asseoir ?
Elle me prit le bras, m'entraînant avec elle à une table. Ils commandèrent chacun une boisson et, bien sur, l'interrogatoire commença.
- Alors, pourquoi es-tu revenue ?
- Oh, tu veux déjà que je reparte, c'est ça ? M'indignai-je faussement auprès de Caroline.
- Toi alors ! Aussi sarcastique que Damon !
- Damon ? Répétai-je.
- Mon frère, expliqua Stefan.
A combien s'élevait la population de vampire dans cette ville ?!
- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, dit la blonde.
- Caroline, laisse-la respirer ! Ajouta Bonnie.
- Hey ! Je ne l'ai pas vu depuis au moins 10 ans, il faut bien que je me renseigne, non ?
- J'ai perdu ma famille il y a quelques semaines, expliquai-je. Voilà pourquoi je suis là.
Les seules Bennett encore en vie sont la famille de Bonnie et moi.
- Je suis désolé.
Un court silence s'en suivit, rompit par la voix du seul homme présent.
- Oh faite, je ne crois pas m'être présenté...
- Stefan Salvatore, Bonnie s'est chargée de me briffer.
Il rigola.
- A ta façon de dire mon nom, je parierais que tu es italienne.
- Dans le mile ! Souris-je. J'habitais Florence avant de venir ici.
- Oh...mon frère et moi venons aussi de la même ville...
- J'ai d'ailleurs déjà connu quelqu'un du même nom.
Il parut tout à coup intéresser.
- Tu parles de Zach ? Demanda-t-il.
- Hm...à vrai dire, je ne me souviens plus du tout de son prénom.
- Comment tu arrives à retenir un nom et oublier un prénom ? Plaisanta Caroline.
- « Salvatore » signifie sauveur en italien. C'est un moyen mnémotechnique assez efficace.
- Effectivement,approuva le principal concerné.
Elena n'avait pas parlé. Je crois qu'elle n'osait pas. Cette situation me parut très déconcertante. A l'époque, c'était moi qui avais trop peur pour dire ce que je pensais et aujourd'hui, les rôles étaient inversés.
- Que diriez-vous de finir cette conversation chez moi devant un bon dîner ?Proposa Stefan.
Soit il voulait être aimable, soit il attendait de nous qu'on serve d'encas...
- Superbe idée, fit Elena. On pourra parler du bon vieux temps !
Attendait-elle vraiment de moi que je lui pardonne ?
Quoi qu'il en soit, et ce fut entièrement dû au pouvoir de conviction de Bonnie et Caroline, j'acceptais l'invitation.
_ Stefan habitait dans un endroit reclus de la ville. Il possédait, de son héritage, une magnifique pension s'étalant sur deux étages. Caroline se chargea d'ailleurs de me faire visiter. Chaque pièce était surdimensionnée. Cet habitat semblait tout droit sorti d'un conte de fée, si ce n'est qu'il était habité par des vampires.
- Des pizzas, ça vous va ?Demanda Stefan.
Personne n'était contre. On s'installa dans le salon ou Caroline et Bonnie se chargeaient de me raconter les derniers potins. Les petites villes étaient souvent synonymes de ragots.
Soudain, une personne claqua la porte d'entrée.
- Dit, frérot, t'étais au courant de...
Cette même personne s'arrêta subitement de parler dès qu'elle me vit. C'était un vampire. A vrai dire le plus bel homme que j'ai rencontré. Il avait les yeux d'un bleu transparent, transperçant. Son corps semblait avoir été taillé dans du marbre. Et les traits, sur son visage, étaient parfaitement symétriques. Il ressemblait à un démon mais aussi à un ange déchu. Il inspirait l'angoisse. Pourtant, ce qui me frappa le plus fut ses pupilles, elles traduisaient les horreurs qu'il avait commis mais aussi celles qu'il avait vécu.
Il s'avança lentement vers moi et me fit sa plus belle révérence.
- Damon Salvatore, me salua-t-il. A qui ai-je l'honneur ?
Stefan leva les yeux au ciel tandis qu'Elena gloussait.
- May Heather Bennett, me présentai-je.
- Génial ! S'exclama-t-il. Une nouvelle sor...
- Très bien ! Fit l'autre vampire, coupant la parole à son frère. Les pizzas sont là !
Comme sa j'étais fixé. Ils ne se doutaient pas une seconde que j'étais au courant de leur secret.
Je regardais Bonnie, laquelle me fit un sourire rassurant. Elle ne leur dirait rien, j'en étais certaine.
Alors que nous nous installions autour d'une table en bois, je remarquais le regard insistant d'Elena vers moi.
- J'ai quelque chose qui ne va pas ? Ironisai-je.
- Je suis désolé, s'excusa-t-elle subitement.
- Pas autant que moi.
- Oh ! Rigola Damon. Il semblerait qu'Elena ne fasse pas l'unanimité !
- La ferme, Damon, reprit Bonnie.
- Si on ne peut plus en placer une !
- Ecoute, May...commença Elena.
- Je n'ai pas envie d'en parler, la coupai-je.
- Moi si ! Je sais comment j'ai été avec toi et...
- Tu ne sais rien !
- S'il te plaît, juste...écoute-moi...
Je me plaçais devant elle, les bras croisés.
- Je m'excuse pour ce que j'ai dit...Je sais pourquoi tu es partie, je sais aussi que c'est en partie à cause de moi...
Caroline et Bonnie se tournèrent vers elle.
- De quoi tu parles ? Demanda subitement Bonnie.
- Il semblerait que l'heure des aveux ait sonné ! Murmura ironiquement Damon. J'adore !
- May...ignora Elena.
- Je ne veux aucune excuse de ta part.
- Que c'est-il vraiment passé ?! S'énerva Bonnie.
- Rien ! Dis-je en prenant mes affaires. Merci Stefan pour l'invitation, à un de ces jours.
Je me levais, comptant me diriger vers la porte.
- May ! Cria Elena. Revient !
- Pourquoi ? Répondis-je. Pour t'entendre me dire à quel point je suis différente ?
Je crois que je l'ai compris !
- Je suis désolé pour ce que j'ai dit...
- Est-ce que tu t'en souviens ?
- ...Non...
- Sa avait tellement peu d'importance à tes yeux, pas vrai ?
- Ne dit pas ça...je me suis excusé...
- Tu penses que ça changera vraiment quelque chose ?!
Je m'avançais vers elle.
- Tu m'as détruite ! Tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti ! Je pensais vraiment que c'était ma faute, que j'avais fait quelque chose de mal, que je méritais tout ça !
- C'était il y a longtemps ! S'indigna-t-elle.
- Tu te moques de moi ? Criai-je hors de moi. Pendant des années ces souvenirs m'ont hantée. J'ai cru que j'étais le monstre que tu décrivais...tellement de fois j'ai souhaité que quelqu'un vienne abréger mes souffrances en me tuant. Tu ne faisais que me rabaisser. J'ai vraiment cru que nous étions amis, Elena...Et quand je t'ai confié mon secret, tout ce que tu as trouvé à faire c'est me dire que j'étais la pire erreur que la nature ai faite. Imagines-tu seulement à quel point j'ai été brisé et combien de temps ça a pris pour accepter celle que je suis ?
- Elena...c'est vrai ? Chuchota Bonnie.
La concerné baissa la tête.
- Alors pourquoi...continua la sorcière...quand je t'ai dit pour mes pouvoirs, tu étais émerveillé et tu as totalement accepté...
Stefan et Damon étaient adossé contre une table, observant la tournure de la discussion.
- May...
- Non !
La lampe à côté d'Elena se brisa, faisant sursauter tout le monde.
- Tu es franchement aussi mauvaise qu'elle !
- De qui parles-tu ?
- De ton double !
