Fanfiction sur le Kdrama Time Between Dog and Wolf (avec Lee Junki dans le rôle principal de Lee Soohyun), centrée sur le personnage de Girafe, le bras droit de Mao. Cheongbang est une organisation criminelle sévissant en Thaïlande mais donc les membres principaux sont coréens. Elle est dirigée en réalité par M. Jang et d'autres personnalités, mais Mao est -si je me souviens bien- juste en dessous dans la hiérarchie, et il est assisté par Girafe, un homme de grande taille et qui parle peu. Mao a assassiné la mère de Soohyun lorsque ce dernier était enfant. Soohyun part en Corée du Sud et va devenir un agent du NIS qui, plus tard, infiltrera l'organisation de Mao.
-Chapitre 1-
On m'appelle Girafe… voici mon histoire. Ou plutôt mon secret. J'avais quelque chose à finir avant de rejoindre ton sourire.
Cela faisait déjà quelques années que la femme de Mao avait quitté la Thaïlande avec leur fille Ari. Mais il était hors de question pour le gangster de laisser les affaires de côté pour récupérer ce qui lui venait de droit. Homme de main de l'organisation Cheongbang, Tony traitait avec les yakuzas dans son dos. Le marché japonais semblait l'intéresser en plus haut point, mais faire ça dans le dos de Mao et de M. Jang n'allait pas rester impuni.
C'était un petit entrepôt délabré. Girafe donna un coup de pied à la porte qui menait dans l'unique salle encore en état. Deux hommes le suivaient. La vermine qui lui fit aussitôt face se paralysa de terreur. Tony semblait lui supplier de lui laisser la vie sauve. Girafe lui flanqua un violent coup de poing dans la mâchoire. Il n'avait pas besoin de parler pour lui faire comprendre à quel point son comportement méritait qu'il crève sur le champ. Cependant Girafe était dans un bon jour. Il allait lui laisser la vie sauve, à lui et à ses hommes, pour l'instant. Un jour viendra où ce rat recevrait une balle bien placée en pleine poitrine. Les trois hommes de Mao étaient sur le point de partir quand ils entendirent un bruit sourd provenant d'un placard. Girafe sortit son arme, pas très certain de ce qu'il se tramait. Le bruit se fit plus insistant, alors il ouvrit la porte lentement. Il fut surpris d'y découvrir une jeune fille ligotée et non bâillonnée à l'intérieur, habillée d'un kimono rose et bleu légèrement abimé. Elle gigotait, tentant vainement de se défaire de ses liens. Quand elle vit que la porte était ouverte, elle leva un regard effrayé à l'homme qui lui faisait face. Elle sentit aussitôt qu'il n'était pas son ennemi. Girafe ne comprenait pas ce que cette fille faisait entre les griffes d'un rat tel que Tony. Elle commença à se calmer et à s'immobiliser pour s'évanouir aussitôt. Il défit alors ses liens et la prit dans ses bras. Il jeta un coup d'œil sur Tony qui n'osait pas lui donner une quelconque explication, puis il partit en direction du quartier général de Cheongbang, chez Mao.
Elle se réveilla en sursaut. Elle prit aussitôt conscience que ses liens avaient été arrachés, qu'elle était allongée dans un lit confortable dans une chambre qu'elle ne connaissait pas. Elle fut prise de panique et se leva fébrilement. Elle avait été enfermée trop longtemps sans trop savoir pourquoi. Elle ne portait pas non plus son kimono mais un simple pantalon en coton et une chemise blanche. Elle ouvrit la porte de la chambre et se faufila discrètement dans le couloir. Elle ne savait pas quelle direction prendre. Elle ne savait même pas où elle était. Des voix se firent entendre. C'était du coréen.
- Ils en voulaient à son père. Apparemment Aoe ne voulait pas traiter avec eux, alors ils ont enlevé sa fille, fit une voix masculine et grave. Hikari Aoe, fille de Shinji Aoe… des japonais. Mais sans rapport avec les yakuzas. Juste une vieille famille de commerçants.
Elle entendit des bruits de pas qui s'approchaient et elle se cacha dans un coin. Puis il y eut des sons clinquants, comme des couverts qui frottaient sur de la porcelaine. Elle se rendit alors compte qu'elle avait faim. Les deux bras repliés sur son estomac, elle resta là à attendre. Mais son estomac était traitre et il gargouilla, se plaignant de la pauvre jeune fille qui ne comptait pas le remplir avant d'avoir quitté cet endroit. Cela l'embarrassa tellement qu'elle n'entendit pas qu'on s'approchait à nouveau jusqu'à sa hauteur. Un homme apparut devant elle. Un homme de très grande taille avec une carrure imposante. Elle le regarda d'un air gêné avant de baisser les yeux, les joues en feu. En plus fallait-il qu'il soit jeune et beau. Le regard qu'il posait sur elle n'était pas menaçant. Il lui prit juste le bras délicatement et la mena dans la pièce qui était à l'évidence une salle à manger. Un homme aux cheveux décolorés était installé à la table, surpris par la pertinence de son bras droit. Un autre couvert fut mis en place et Girafe installa la demoiselle en face de Mao. Ils se rendirent bien vite compte qu'elle comprenait parfaitement le coréen. Après qu'ils eurent fait une descente chez Tony, ils s'étaient renseignés sur la jeune fille et pourquoi elle avait été enlevée. Née d'une mère coréenne morte en couche et d'un père japonais, elle était parfaitement bilingue tout en comprenant également le thaïlandais. Elle avait dix-neuf ans, vivait à Bangkok avec son père depuis deux ans et étudiait à l'université. Cependant, d'après son dossier médical, elle était muette de naissance.
- Hikari, dit Mao, je peux vous appeler comme ça ?
Elle fit un signe de tête pour acquiescer.
- Mangez, je vous prie. Dès demain nous vous ramènerons chez vous. Vous avez vécu une expérience traumatisante, reposez-vous et n'ayez aucune crainte.
Timidement, elle commença à manger. Elle se souvint peu à peu… cet homme, brun et grand qui se tenait immobile sur le côté, c'était lui qui l'avait sortie du placard dans lequel Tony l'avait enfermée. Elle le fixait étrangement. Bien qu'il n'en montrât aucun signe, le regard qu'elle portait sur lui le troubla légèrement. Elle semblait tellement innocente avec ses grands yeux bruns et ses fins cheveux noirs. Un seul regard posé sur elle et elle lui faisait plus d'effet que n'importe quelle autre femme avec lesquelles il avait l'habitude de trainer. Cela paraissait tellement irréel et magnétique.
- Si vous avez besoin d'utiliser la salle de bain, nous pouvons vous y conduire.
Elle hocha à nouveau la tête et reposa son regard sur Girafe. Mao le remarqua.
- Il s'appelle Girafe et c'est lui qui vous a sauvé des griffes de Tony. Ne vous inquiétez pas, il est comme ça naturellement.
Girafe la mena ensuite à la salle de bain la plus proche de la chambre où il l'avait laissée. C'était presque embarrassant qu'au lieu de pouvoir lui parler elle le regardait très intensément.
- Voici une serviette propre, dit-il en déposant un linge près du lavabo.
- Et voici votre kimono, ajouta une domestique en lui tendant une poche en plastique. Remis en bon état. Avec des affaires propres.
Hikari hocha la tête pour remercier la domestique qui lui adressa un grand sourire.
- Ne soyez pas timide, nous prendrons grand soin de vous jusqu'à ce qu'on vous ramène chez vous.
Girafe la regarda une dernière fois avant de s'éloigner pour reprendre sa place auprès de Mao. Hikari prit donc une douche mais il s'était passé trop de chose pour qu'elle arrive à dormir. La nuit était tombée depuis longtemps sur Bangkok. Elle se rendit au salon. Mao était seul devant la porte-fenêtre, les yeux levés vers les étoiles. Elle s'approchait de lui lentement et il se retourna vers elle.
- Vous devriez aller vous coucher. Il est tard.
Elle hocha négativement la tête. Elle ne voulait pas dormir. Elle fit un geste gracieux à l'adresse de Mao qui le comprit comme un remerciement.
- Mais je vous en prie.
Elle se rendit enfin compte d'une présence au fond de la salle. Girafe continuait de veiller sur son boss même à cette heure tardive. Elle s'avança vers lui d'un pas léger et refit le même signe de remerciement. Il ne broncha pas et elle parut surprise.
- Voyons idiot, dit Mao, amusé. Une jeune fille se montre si chaleureuse envers toi, tu ne vas pas l'ignorer tout de même.
- De rien, murmura alors Girafe.
Elle cligna des yeux. Il ne faisait qu'obéir aux ordres. Encore une fois, Mao le comprit. Comme il comprit que la demoiselle ne laissait pas Girafe insensible.
- Tu es vraiment un idiot, réponds-lui sincèrement. Je vous laisse. Mademoiselle n'a pas sommeil, mais moi je suis fatigué. Bonne nuit.
- Bonne nuit, dit Girafe.
Légèrement déçue, elle repartit près de la fenêtre à la place où se tenait Mao quelques instants plus tôt. La vue était magnifique. Girafe lui servit un verre d'eau comme pour s'excuser de son attitude glaciale. Comme elle ne pouvait parler, son regard et ses gestes exprimaient beaucoup plus de choses que les personnes normales. C'était peut-être cela qui la rendait fascinante aux yeux des gens, lui-même n'y était pas insensible. Il s'assit dans un fauteuil, ne la lâchant pas du regard. Il n'était pas un grand orateur, quelle discussion pouvait-il avoir avec une muette ? Elle tourna la tête vers lui et répéta le signe de remerciement. Il hocha la tête.
- Je n'ai pas fait grand-chose, dit-il.
Elle sortit un petit calepin et écrivit rapidement quelque chose.
- Ce n'était peut-être pas grand-chose, mais quelqu'un de mauvais m'aurait sans doute laissé dans ce placard ou pire encore.
- Vous pensez que je suis un homme bien ?
- Vous avez les yeux d'un homme bien, nota-t-elle rapidement.
Girafe ne sut que répondre. Il remarqua cependant que pour une japonaise, elle avait une excellente écriture de l'hangeul et une parfaite maîtrise de la langue. Sa mère était coréenne après tout.
Le lendemain matin, ils se virent très peu. Elle prit le petit-déjeuner chez Mao et on la ramena très vite chez elle à quelques kilomètres de là. Elle eut à peine le temps de leur dire au revoir. La police était chez elle. Apparemment, son père avait disparu quelques heures après son enlèvement et il n'était pas réapparu. Mao apprit cette nouvelle à Girafe dans la voiture sur le trajet du retour. Il comptait prendre les dispositions pour le rechercher de leur côté. Hikari s'était préparée pour se rendre à l'université où elle étudiait. Le quotidien reprit sa place bien qu'elle s'inquiétât pour son père. Elle tenta de le joindre en vain. Elle retrouva ses amies étudiantes qui lui posèrent des questions sur son enlèvement qui faisait tant parler aux alentours. Elle leur répondit simplement qu'elle avait à peine vu ses ravisseurs mais qu'on l'avait sauvée et que ce n'était pas la police. Elle rougit en pensant à Girafe et à sa première rencontre avec lui. Quel âge pouvait-il bien avoir ?
- A mon avis, ton sauveur ne te laisse pas indifférente, charria une de ses amies.
- Tu es rouge comme une pivoine, continua une deuxième.
Dans l'après-midi, on la fit appeler dans le bureau du directeur de l'établissement. Un policier l'attendait, l'air grave. Il était porteur d'une bien mauvaise nouvelle.
Mao raccrocha le combiné et soupira longuement.
- Je le craignais, murmura-t-il. Ils ont retrouvé Shinji Aoe. Il est mort.
Girafe ferma les yeux. Malgré lui il pensait à la demoiselle qui ne devait pas s'attendre à un tel dénouement.
Le ciel de Bangkok était gris ce jour-là au cimetière. Ils étaient venus nombreux pour honorer la mémoire de Shinji Aoe, simple homme d'affaire et sauvagement assassiné. Mao et Girafe étaient à l'écart dans leur voiture. Ils savaient que leur organisation était partiellement responsable des faits et gestes de Tony. Les gens commençaient à partir peu à peu et Hikari se retrouva toute seule devant la tombe de son père. Elle avait été immobile pendant toute la cérémonie, les yeux rivés sur la photographie du défunt. Le nœud dans sa gorge ne voulait pas se défaire, bien au contraire, elle se sentait étouffer. Ce fut une fois qu'elle fut seule que ses larmes parvinrent à sortir. Il commença à pleuvoir, et elle s'effondra sur le sol dans de silencieux sanglots. A quelques mètres de là, Mao tendit un parapluie à Girafe.
- Puisque tu as tant envie de la rejoindre, vas-y, dit-il simplement.
Girafe prit le parapluie et sortit de la voiture. Hikari était trempée jusqu'aux os. Son kimono noir devait être très lourd à présent sur ses épaules. Elle était recroquevillée devant la tombe, les gouttes de pluie se mêlant à ses larmes. Puis elle ne sentit plus une goutte tomber sur elle. Elle releva la tête, les yeux rougis et embués, et parvint à reconnaître l'homme qui lui tendait ce modeste abri. Elle ne réfléchit pas un instant et se jeta dans ses bras, redoublant de sanglots. Leur différence de taille faisait qu'elle avait blotti sa tête contre son large torse, les bras autour de sa taille, et elle tremblait comme une feuille. Girafe ne disait rien. Il n'avait pas besoin. Il passa seulement ses bras sur ses épaules et attendit qu'elle se calme. Il avait lui aussi agit sans trop réfléchir. Il ne savait trop pourquoi il s'était attaché à cette jeune fille. Mais une demoiselle de bonne famille ne pouvait décemment pas entretenir ce genre de relation avec un homme comme lui. Elle desserra son étreinte peu à peu et il put non sans délicatesse la repousser lentement. Elle ne parut pas se plaindre mais elle lui adressa un regard douloureux. Il lui laissa le parapluie dans les mains. Non. De part son travail, il ne pouvait pas s'attacher à une jeune fille aussi innocente. Il s'inclina légèrement et tourna les talons pour rejoindre la voiture tandis qu'elle restait là à le fixer des yeux, immobile. Il sentait bien son regard sur lui mais il ne se retourna pas pour la regarder.
