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La jeune fille accéléra le pas le long du stade désert, il était 20h et elle devait rejoindre son abri au plus vite avant la nuit. Le croassement d'un corbeau posé non loin de là sur une barrière la fit sursauté. Elle s'arrêta quelques instants devant lui, il se trouvait à moins d'un mètre d'elle. Il la fixait, immobile. L'oiseau avait un magnifique plumage, plein de reflets violets et bleutés, ses petits yeux noirs semblaient particulièrement expressifs. La jeune fille le contempla encore quelques instants, puis se hâta de se remettre en route, elle n'avait pas de temps à perdre, elle était déjà bien trop en retard. Un vent sec et chaud soufflait dans le feuillage des platanes. Un grand bâtiment se trouvait à une centaine de mettre, elle accéléra encore le pas. Elle enjamba une barrière, puis parti sur la droite de l'édifice. Elle s'accroupit pour ne pas dépasser devant les fenêtres. La visibilité était de plus en plus réduite, mais il ne servait à rien de prendre plus de risque. Arrivée vers la moitié du bâtiment, elle releva la tête doucement, et parcourut la pièce d'un regard furtif. Déserte. Elle entrouvrit à bout de bras la fenêtre qu'elle savait n'être jamais fermé, cause d'un petit loquet cassé depuis plusieurs mois. Elle essaya de se hisser, mais la fatigue l'empêchait d'avoir assez de force. Elle regarda aux alentours, un petit seau en plastique se trouvait à quelques mètres, elle alla le chercher, et le positionna. Il n'avait pas l'air très solide, mais elle n'était pas bien lourde. Elle y monta sur la pointe des pieds. La petite marche fut suffisante pour qu'elle réussisse à atteindre la fenêtre. Elle laissa glisser son corps sans un bruit à l'intérieur, puis referma la petite vitre derrière elle. Ses mouvements avaient quelque chose de très félins. Elle hésita à enlever ses chaussures pour réduire encore le bruit de ses pas, mais elles étaient tellement lisses que cela n'aurait pas changé grand-chose. Cette pièce était trop à découvert pour y passer la nuit, elle en sortit donc, doucement. Elle traversa les vestiaires, si ça n'avait pas été la pièce la plus susceptible de passage, elle y aurait probablement fait son campement. Il fallait ensuite quelle traverse la grande salle de sport, pour ensuite pouvoir atteindre de nouvelles petites pièces, où dans l'une des plus retranchés (et délabré) se trouvait son abri. Elle parcourut le couloir l'y menant à pas de loup, elle s'apprêta à franchir la dernière porte, quand des voix lui parvinrent de l'autre côté. Elle n'arrivait pas à entendre ce qu'il se disait, mais elle pouvait dire avec certitude qu'ils étaient plusieurs. Des policiers? Non, les hommes qui se trouvaient dans cette salle donnaient l'impression de ne pas vouloir êtres entendus. La porte étant entrouverte, elle tenta d'observer discrètement la scène. Trois hommes marmonnaient rapidement, tandis qu'un autre les écoutait, légèrement à l'écart. Malheureusement pour elle, à peine regarda-t-elle, qu'elle croisa le regard d'un d'entre eux.

-Une gamine nous écoute!

-ACCIO! , cria le plus petit.

Soudain, elle ne contrôla plus son corps, et fut projeter en plein milieu du gymnase, à quelques mètres du groupe.

-Ne perdons pas de temps avec elle, tuons la.

-On devrait vérifier qu'elle n'a rien entendu de compromettant.

-Même si c'était le cas, ce n'est qu'une moldue, elle n'y comprendrait rien, et puis... les morts ne parlent pas. Autant en finir de suite!

Le quatrième homme, d'une carrure imposante, sortit un long morceau de bois de sous sa cape, la tige ressemblait à une brindille dans sa grande main. Il la pointa ensuite vers la jeune fille en tonnant une phrase qui n'avait aucun sens pour elle.

-AVADA KEDAVRA.

Un éclair vert jaillit du bout de sa baguette, quand soudain une sphère dorée, tel un bouclier, apparut autour de la fille. L'étrange lumière vint ricocher sur sa surface, avant de disparaître contre un mur.

Au vu de leurs regards ahuris, ainsi que des exclamations du groupe d'hommes, cette réaction n'était visiblement pas prévue. L'adolescente tenta de profiter de leurs confusions pour s'enfuir mais, malheureusement, l'homme qui se trouvait légèrement en retrait fut plus rapide qu'elle. D'une incantation elle se retrouva à ses pieds, puis, il la releva en la tirant par les cheveux.

-Intéressant pour une.. "moldue"...

Il approcha sa main pour lui saisir le menton, mais elle tenta aussitôt de le mordre, tout en continuant de se débattre farouchement. Il décida alors de la saisir par le cou.

-Vilaine fille... C'est moi qui mords d'habitude!

Il sourit pendant que les autres s'esclaffèrent. Elle se débâtit de plus belle.

-Silence, vous lui faites peur... Dis-moi... Qu'est-ce qu'une sorcière de ton âge fait ici? Tu ne devrais pas être à Poudlard entrain de gentiment faire tes devoirs dans ta salle commune?

Elle le dévisagea. De quoi parlait-il? Au même moment, une voix s'éleva dans le gymnase, et la jeune fille se retrouva de nouveau projetée à plusieurs mètres du groupe d'hommes alors qu'un éclair rouge frappait la main qui la retenait prisonnière. De nombreux éclairs sifflèrent aussitôt dans leurs directions, frôlant la tête de l'adolescente à plusieurs reprises. Elle tenta de ramper à l'écart du combat, mais son corps était affreusement douloureux, comme vidé de son énergie. Soudain, un claquement sonore retentit, puis le silence. Elle entrouvrit les yeux juste le temps de voir que les quatre hommes avaient disparu, puis sombra dans la brume, accompagnée des bruits de pas de quelqu'un qui se rapprochait.