Disclaimer : Albator, Clio, l'Arcadia et ses Marins, Tori-San et Mi-Kun, Warius, Marina et le Karyu appartiennent à leur créateur : M. Leiji Matsumoto

Bob l'Octodian et son Metal Bloody Saloon appartiennent à Aerandir

Les autres personnages sont à bibi

1.

Président de Skendromme Industry, Dankest leva son visage anguleux sur la cheffe de son pool de secrétaires se tenant devant son bureau.

- Je ne t'ai pas appelée, Idane. Et tu sais que je ne reçois jamais un visiteur non repris dans l'agenda ! siffla le quinquagénaire à la crinière argentée, et déjà aux profondes rides de maturité.

- C'est-à-dire, Monsieur… Cet homme, il… bafouilla l'expérimentée assistante administrative.

Le capitaine d'industrie qui avait fondé un empire financier et de pouvoirs devina alors que seul un autre capitaine pouvait faire cet effet à la machine d'efficacité qu'était Idane !

- Ce n'est pas… lui ? souffla-t-il alors en pâlissant un instant avant que ses prunelles bleu marine ne scintillent, fulminantes, alors qu'il se levait.

- C'est le capitaine de l'Arcadia, lança Idane en s'enfuyant littéralement et passant très rapidement, et assez impoliment, devant le grand pirate borgne et balafré à la chevelure couleur de caramel, pour se réfugier dans son kot de travail.

Bien qu'il paraisse insensible au regard meurtrier de Dankest Skendromme posé sur lui, Albator quitta rapidement sa position immobile sur le seuil de l'immense bureau dont les murs étaient couverts de panneaux de bois pour s'avancer – ce qui ne lui était pas trop habituel vu qu'il se trouvait sur le territoire « ennemi ».

Et, effectivement en une réaction qu'il n'attendait pas, Dankest éclata de rire.

- Content de vous faire cet effet, jeta alors le pirate plus ironiquement qu'il ne l'aurait voulu. Je m'étais plutôt fait à l'idée que vous auriez explosé en imprécations à mon encontre !

- Mais, ne vous inquiétez pas, Albator, ça viendra ! Au fait, qu'avez-vous fait de cette ridicule et encombrante cape ? En plus de votre étrange épée laser, c'était vraiment cliché et complètement obsolète ! Il ne manquait qu'un chapeau à larges bords, avec une grande plume pour compléter le déguisement !

- Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me souffle que vous auriez vu cette plume plantée dans un endroit précis de mon anatomie plutôt que dans un chapeau ! susurra le pirate qui bien que tout de noir vêtu avait effectivement délaissé la cape sombre et sang pour un long manteau.

Dankest écrasa dans un cendrier le mégot de son pied de chaise de cigare.

- Que foutez-vous ici ? reprit-il, pour la première fois sur une infime défensive.

- Skyrone est mon fils !

- Ah oui, il vous aura fallu onze mois pour le réaliser, depuis que ma fille vous l'a présenté, que vous vous êtes enfui en réaction, et finir par ramener vos fesses après cet indécent temps de réflexion ? poursuivit Dankest en l'emmenant cependant dans son salon pour une entrevue plus policée qu'une mise aux poings ! Ma fille et moi serions tout à fait en droit de vous renvoyer d'où vous venez. Après tout, pour notre monde, Karémyne a bien eu un enfant de celui qu'elle aimait, mais il est né de père inconnu !

- Je n'ignore rien de mes manquements… Mais je suis bel et bien venu pour assumer mes responsabilités, assura le pirate d'une voix grave et posée.

Dankest haussa un sourcil surpris.

- Vous iriez jusqu'où ?

- J'aime Karémyne, je tiens à Skyrone… Et le temps est venu pour moi de fonder une famille.

- Ah oui, la révélation vous est venue d'un coup ? ricana encore Dankest.

- On pourrait le dire… Mais j'ai aussi trouvé une autre raison de me poser… Clio ?

Et à la stupéfaction de Dankest, la Jurassienne entra, le couffin d'Aldéran à la main !

Après le jet privé, une limousine avait ramené Dankest à Skendromme Manor, la démesurée bâtisse de pierres, ardoises et autres matériaux précieux dont le marbre et les vitraux, qui la composaient.

En robe d'été citron pâle, Karémyne s'était précipitée au devant de son père, la trentaine jeune, resplendissante de blondeur et d'innocence – de naïveté même – totalement préservée des rigueurs de la vie depuis la naissance !

- Papa !

Des bras, elle entoura le cou de son père, l'embrassant éperdument.

- Tu es rentré tôt… remarqua-t-elle après les instants d'effusions. J'espérais, mais je ne sais que trop… Et Sky te réclamait…

- Sincèrement, j'avais l'intention de demeurer quelques heures, et même le week-end à RadCity à m'occuper des chantiers navals. Mais, il y a eu un visiteur…

- Papa ? De qui parles-tu donc ? !… Non, ce n'est pas vrai… Il m'est enfin revenu ! ?

- Ne t'emballe pas, mon diamant précieux. Cette saleté de pirate a mis presque un an à comprendre que tu lui avais donné le meilleur de toi en mettant Sky au monde. Il a fui tout ce temps, sans un mot, sans un contact. Et là, il revient, la bouche en cœur si je puis dire – avec trop de retard que pour être honnête… Il y a onze mois, tu l'as accueilli avec dans les bras le garçonnet que tu avais enfanté et il a fui !

- Je le sais, papa. Je le sais mieux que quiconque !

- Il est revenu, Karémyne, mais pas comme moi et surtout toi, l'espérions !

- Quoi… ?

- Fais-toi d'abord à l'idée de son retour, et qu'il pourrait aussi encore repartir la queue entre les jambes gronda Dankest. Pendant ce temps, j'ai à poursuivre ma conversation avec ce hors-la-loi !… Par les dieux, pourquoi a-t-il fallu que ce soit de lui dont tu tombes éperdument amoureuse ! ?

Et Karémyne rougit délicieusement jusqu'aux oreilles.