Bonjour à tous !
Ce n'est pas vraiment ma première fanfic', mais c'est la première que j'ai vraiment envie de terminer. J'espère qu'elle vous plaira :) N'hésitez pas à laisser des reviews !
Disclaimer : Mathieu Sommet et Antoine Daniel ne m'appartiennent pas.
Les yeux de Mathieu divaguent dans le paysage monotone de Paris, où les immeubles poussent comme de la mauvaise herbe et où les véhicules grouillent comme des insectes. Tout est trop gris par ici : le ciel, les nuages, les bâtiments, les rues, l'humeur des gens. Les mêmes visages renfrognés, aux yeux vides et hagards, défilent sans cesse dans les avenues de la capitale.
Mathieu expire son exaspération dans les volutes blanches de sa cigarette. Il venait d'emménager, et il se sent déjà prisonnier de l'ambiance morose de la capitale. Son déménagement l'a fatigué, et tout ce qu'a besoin le petit châtain, c'est simplement du temps pour lui. Il n'a pas vraiment envie de commencer à travailler le prochain SLG, que beaucoup attendent : il préfère largement s'allonger sur son lit à traîner dans les profondes limbes d'Internet que d'aller bosser l'épisode suivant.
Il soupire. Mathieu écrase sa cigarette sur le rambarde du balcon et rentre.
Le jeune homme s'affale sur son lit, fatigué par le poids de l'ennui. Son regard se perd sur le plafond blanc granulé, tandis que ses pensées s'entrechoquent dans son cerveau. Si seulement une de ses personnalités multiples venait le fouetter pour le réveiller un peu... Il vivait sa vie à 100 à l'heure ces derniers mois, ne rien faire lui manque presque, mais il est énervé que toute motivation l'ait lâchement quitté à la manière d'une fille larguant lâchement sa moitié. Dans un élan de paresse, Mathieu prend son portable et traîne sur les réseaux sociaux. Il n'y a bien sûr que des banalités, mais au moins, ça occupe son ennui. Son pouce défile les pages sur l'écran de son téléphone,ses yeux lisant en diagonale les anecdotes inintéressantes de ses proches.
Alors que son cerveau commence à s'éteindre lentement, son portable vibre, le ramenant brusquement à la réalité. Qui pouvait bien le contacter maintenant ? Intrigué, il consulte sa messagerie. La réponse est bien trop évidente.
Antoine.
Mathieu sourit, se demandant quelle genre de connerie il allait encore sortir.
« Hey mec! Je passe vite fait dans les environs. Une p'tite bière ?:) »
Le jeune youtuber répond dans la seconde même, le sourire toujours coincé sur ses lèvres légèrement rosies, satisfait de pouvoir faire quelque chose d'à peu près productif de sa journée.
« Yo! Où et quand ? »
« Maintenant au bar à côté de chez toi. »
Maintenant ? Il est sérieux ? Il n'est même encore pas habillé ! Il aurait pu faire un effort cette fois-ci et le prévenir un peu avant. Mathieu soupire encore une fois. Il en a tellement l'habitude désormais...
Le schizophrène passe dans sa chambre, prend un T-Shirt au volant et une veste en cuir puis attrape son fameux chapeau noir fétiche. Il se regarde dans le miroir, coiffe rapidement de sa mains ses cheveux châtains légèrement bouclés, pour quitter finalement son appartement.
Mathieu frissonne dès qu'il sort de son immeuble. Le vent froid souffle doucement dans la capitale, ce qui lui donne vivement envie de se retrouver à l'intérieur. Il traverse les rues d'un pas rapide, recroquevillé sur lui-même, pressé d'aller trouver refuge au bar et accessoirement de revoir son ami. Le schizophrène est plutôt content que ça soit lui qui l'ait invité et pas un autre. Il se demande si il aurait eu la foi de sortir si ça avait été autrement. Il se sent assez gay sur l'instant de penser ça, mais pour le moment, il ne s'en préoccupe pas : tout ce qu'il veux pour le moment, c'est de passer un bon moment avec lui, histoire de ne pas trop gâcher cette journée placée sous le signe de la paresse et de l'ennui.
Le jeune homme arrive enfin au lieu du rendez-vous et passe le seuil du bar. Il ne met pas longtemps à trouver du regard Antoine, accoudé au comptoir, jouant avec le verre d'une bière finie trop vite.
Il note non sans amusement que ses cheveux s'affolent toujours autant sur sa tête, remplie quant à elle de folies et d'inepties. Il se demande si un jour son ami deviendrait plus raisonnable et moins... con. Il espère secrètement que non.
Antoine fini par remarquer le petit châtain de ses grands yeux bruns : d'un sourire, il invite son camarade à venir le rejoindre à ses côtés. Le présentateur de Salut les Geeks prend une haute chaise et exauce son souhait.
- Salut l'ami, dit le chevelu.
Mathieu l'aborde avec une mine faussement outrée.
- Ton ami te boude parce que tu ne l'as pas attendu pour boire.
- Mais t'étais long, et j'avais soif bordel !
- Long ? - le châtain lève un sourcil – tu sais ça fait à peine un quart d'heure que tu m'as envoyé un SMS. Tu te foutrais pas un peu de ma gueule ?
Le touffu rit.
- Un peu.
Le petit châtain profite que le barman passe derrière le comptoir pour commander un café, qu'il ramène presque immédiatement. Le jeune homme approche la petite tasse fumante vers lui et touille, attendant que la boisson amer se refroidisse.
- Alors quoi de neuf depuis ton déménagement ?
- Boarf, rien de spécial, souffla Mathieu. Ça m'a plutôt fatigué tout ça, j'ai même pas la foi de commencer le prochain SLG.
- Les fans vont venir te violer, tu le sais ça ? plaisante le grand brun.
L'aîné se retourne vers son ami, lui offrant un sourire particulièrement malsain.
- Qu'ils essaient, gamin, dit-il en prenant une voix rauque.
- Putain arrête. J'aime pas quand tu fais ça.
Mathieu rit, tout en prenant une gorgée de son café.
- Et toi, qu'est ce que tu fais ici ? Je te rappelle que tu habites plutôt loin d'ici...
- Justement, je dois passer voir quelqu'un, annonce le chevelu, tout en passant sa main dans sa jungle folle.
Le schizophrène dépose sa tasse lentement sur la coupole de porcelaine. Antoine ne passe dans les environs seulement quand il l'invite chez lui. Aucun de leurs amis communs n'est ici à sa connaissance, et si ça avait été le cas, il l'aurait dit tout de suite. Curieux, il demande :
- Qui ça ?
Il lui paraît soudainement gêné, et comme à chaque fois gêné, Antoine joue avec son bracelet métallique. Se mordant légèrement la lèvre inférieure, il détourne son regard chocolat de celui de Mathieu, devenu trop insistant, avant de se lancer simplement :
- Une fille.
Il écarquille des yeux. Antoine ? Antoine et une fille ? C'est comme dire que Richard est parfaitement sain d'esprit, que le Geek est imbu de lui même et qu'Internet est le paradis des Bisounours. Quel était la probabilité que le grand chevelu puisse sortir ça un jour ? Probablement nulle. Mais aujourd'hui, il a décidé de briser toutes les lois de la logique. Antoine se prend pas la tête, Antoine se fout de ces vagins sur pattes, Antoine, c'est l'éternel pote célibataire qui est fier de l'être. Enfin c'est ce qu'il croyait.
Mathieu ne répond pas car il n'y a rien à dire, et surtout car entre eux, il y a une règle tacite, claire et précise : ne pas parler de sa vie amoureuse.
Oui, c'est con, vous diriez. C'est con que les deux meilleurs amis du monde ne se confient même pas leurs peines de cœurs. Peut-être parce qu'ils sont un peu cons justement. Parce que ce sont des mecs. Ou peut-être parce qu'ils ont peur de décevoir l'autre. C'est toujours dans ces merdes là qu'on se dévoile le plus.
Antoine reprend :
- Je vais la voir dans genre pas très longtemps. J'voulais en profiter pour passer te voir.
Le petit châtain a l'impression qu'il essaie tant bien que mal de se justifier. Pourquoi ? Qu'il aille voir que il veut, merde. Il s'en bat royalement les steaks. Enfin, c'est ce qu'il croyait aussi.
- Tu vas aller la baiser sauvagement dans son appart' ? plaisante le nain.
Antoine lève les yeux aux ciel, légèrement amusé.
- Nan, t'es con. Puis elle est cool, je peux pas me permettre.
- En fait tu viens me voir pour m'abandonner lâchement après.
- Exactement.
Le jeune homme boit une gorgée de son café, lui brûlant légèrement la gorge.
- C'est pas très gentil ça, mamour.
- T'inquiète bébé la prochaine fois c'est ton tour.
Le téléphone d'Antoine vibre alors, sonnant son départ. Le chevelu sort rapidement son portable de sa poche et consulte d'un coup d'œil le message qu'il vient de recevoir.
- Désolé, mais va falloir que je te laisse tout de suite, dit-il dans un souffle tout en descendant de sa chaise. Ça m'a vraiment fait plaisir de te revoir, mec.
Mathieu esquisse un sourire, marmonne qu'il n'y a aucun soucis, profitant pour lui conseiller de se protéger avec cette fille si il voulait éviter les emmerdes.
Antoine lui tourne le dos, avant de pousser la porte du bar, le laissant seul face à son café tiède et ses regrets.
