Titre : La Photo
Personnages : Sirius Black (et accessoirement, les Maraudeurs)
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas ! Heureusement pour eux, dommage pour moi...
Résumé : Il y avait toujours eu cette Photo, dans leur vie. Elle ne signifie pas exactement la même chose pour eux, ils ne pensent pas aux mêmes choses quand ils la voient. Mais elle reste la preuve de ce qui fût.
Mot de l'Auteur : Ma perception de La Photo et des sentiments de Sirius... On en parle pour la première fois dans Les Reliques de la Mort au Chapitre dix : Le récit de Kreattur. Voilà, bonne lecture !
Il y avait toujours eu cette photo, dans sa chambre. Depuis sa cinquième année, en faite. Elle avait été prise dans le parc de Poudlard, lors d'une journée mémorable.
Sirius Black s'en souviendrait toute sa vie.
La veille, Peter avait réussit à se transformer en Animagus, quelques jours après que James et lui l'avait fait. Ils l'avaient annoncé à Remus, lui affirmant que, désormais, il ne serait plus seul pour affronter les nuits de pleine lune. Ses amis seraient avec lui.
Ça avait été le plus beau jour de la vie du loup-garou. Les larmes de gratitude roulaient sur ses joues alors qu'il balbutiait des remerciements éperdus, en les injuriant de fous, au passage. Sirius était parti dans un grand éclat de rire, James souriait et Peter avait offert du chocolat à leur ami, pour le consoler. Et pour qu'il se remette du choc.
Fous de joie, ils avaient pris ce cliché en quatre exemplaires. James et Sirius au centre, riant aux éclats. Remus, souriant timidement à l'objectif, encore sous le choc de cette merveilleuse révélation. Et Peter, heureux d'être avec eux.
Sirius avait accroché cette photo au mur de sa chambre, avec un sortilège de Glu Perpétuelle, afin d'être sûr qu'elle n'en serait jamais délogée. Lors de ses études, il la regardait avec joie. Ensuite, il ne l'avait plus revue parce qu'il était parti et qu'il pensait ne jamais remettre les pieds dans cette maison détestée. Et quand il était revenu, avec Dumbledore, pour en faire le QG de l'Ordre du Phœnix, il n'avait pas pensé à la photo. Quand il était rentré avec appréhension dans sa chambre, il n'aurait jamais pensé qu'elle soit restée comme lorsqu'il l'avait quitté. Visiblement, Kreattur, son elfe de maison, avait quand même veillé à ce qu'elle reste propre, malgré la haine méprisante qu'il lui vouait.
Sirius s'était approché des bannières de Gryffondor, se désolant que les couleurs aient l'air si fanées. Pour lui, il avait quitté Poudlard la veille. Et pourtant, ça faisait plus de dix ans... Étrangement, ses plus beaux souvenirs et ceux qui étaient restés les plus nets étaient ceux du château. Et de James.
Il l'avait vu. James, au centre. Riant joyeusement, un bras autour de ses épaules. Lui, jeune et encore beau, l'air heureux. Inconscient que le monde allait bientôt lui tomber sur la tête. Remus, tout aussi heureux. Et Peter. Peter, ce traître, qui se tenait à côté de James et qui était heureux d'y être. Peter, qui avait vendu sans l'ombre d'un remord les gens avec qui il posait, ce jour-là. Peter, qui s'était transformé en Animagus pour Remus mais qui l'avait quand même jeté aux ordures, dés que l'occasion s'était présenté.
Peter, ce sale petit rat.
Sirius ne lui pardonnerait jamais. Il n'excuserait jamais à son ancien ami de lui avoir volé ce bonheur. Mais il était quand même heureux de voir la photo. Une joie douce-amère. Au moins, il avait une preuve de ce bonheur perdu. Un souvenir de son meilleur ami disparu.
Contrairement à ce qu'il affirmerait plus tard à son filleul, il avait vu sa mort venir. Sa folle de cousine lui avait jeté ce sort alors qu'il riait encore. Sa chute à travers le voile avait semblé durer des heures. Il avait pensé à ses erreurs, à ses échecs, à ses réussites. A sa vengeance non-accomplie. Et puis, il avait pensé à la Photo. Il regrettait un peu de ne pas l'emporter avec lui, dans la mort. Puis, il avait pensé à James. Il n'avait pas besoin de la Photo, puisqu'il allait rejoindre son meilleur ami d'ici quelques secondes.
« Prenez son du fils de James » fut sa dernière pensée, avant qu'il ne franchisse le voile.