Les personnages ne m'appartiennent pas. Comme je l'ai dit, c'est une traduction. Elle vient du Lj de Kissmegreen, ou Lyan-san si vous préférez. Elle a gentiment accepté que je traduise certains de ses petits drabbles de l'anglais au français.

Frappant un livre fermé, Nakamaru décide qu'il veut vivre ce genre de romance, celle qui le fera soupirer de bonheur et qui lui donnera d'être aux anges.

Sa résolution en tête, il prit son portable.

"Putain, Nakamaru-kun ! Ne me dit pas que j'ai ENCORE oublié une de nos sorties ?"

Nakamaru met un certain temps à répondre, puisqu'il se moque silencieusement de lui-même de façon à ne pas tenir compte de la manière ridicule dont son cœur bat juste en ayant l'impression d'entendre son nom asséchant la langue de Taguchi en train de remuer avec style entre ses lèvres.

"Allons faire un tour.", finit-il par répondre.

"Maintenant ?" Demande Taguchi, "T'as vu l'heure. Il est tard.".

Nakamaru fredonne tout en réfléchissant, il suppose qu'il pourrait attendre. Mais, quand il regarde le ciel, il voit la lune, grande et attirante, et brusquement il se sent pris d'un certain courage, prêt à jeter sa fameuse patience aux oubliettes. Après tout, il a usé cette même patience pour laisser des signes ici et là : participer aux mêmes cours de danse, prévoir des dates pour les survival games – choses que Taguchi a l'habitude d'oublier sans le vouloir, et il y a aussi ce repas qu'il lui a offert à Shibuya – qui, en temps normal, ne manquerait de faire hurler son cœur et son porte-feuille.

« J'ai quelque chose à te dire.", répondit-il.

"Et tu ne peux pas le dire maintenant ?"

Je veux voir ton visage. C'est ce qu'il veut lui répondre.

A la place, pourtant, il lui répond : « Je pourrais. Mais je n'ai pas envie. »

Pas de réponse, le silence... et Nakamaru ne pouvait entendre que les battements effrénés de son cœur. Il resserra sa prise sur son portable, tentant difficilement d'écouter sans tenir compte de sa panique croissante, se demandant où son courage d'il y a quelques secondes était passé, le laissant là avec rien d'autre que de l'angoisse.

"20 minutes", Taguchi finit par répondre. « Je serai au pub à côté du carrefour. » Nakamaru se fige en entendant une espèce de sourire dans la voix de Taguchi.

Il sait.

Clic. Tonalité.

Taguchi sait.

Et donc, Nakamaru fixe son portable sans bouger, jusqu'à ce qu'il réalise qu'il ne lui reste plus que 15 minutes. Alors, il attrape son manteau, son portefeuille et le livre qu'il était en train de lire et se dirige vers la porte. Juste avant qu'il ne parte, il fait une dernière tentative pour réaffirmer sa résolution – donc il prend son harmonica et souffle une mélodie dessus, s'imaginant être des notes de musique sur une feuille s'envolant vers les longs bras de Taguchi.

Oui. Oui. Oui.

C'est le genre de romance qu'il veut, une histoire passionnée, et qui le fera soupirer de bonheur comme le couple stupide dans son livre.

A nouveau pourtant, alors qu'il descend la rue vide en voiture, il pense qu'il aurait au moins pu attendre le matin. C'est à ce moment que sonne son portable et il lit le message de Taguchi :

Je t'attends.

Nakamaru appuya sur le champignon.

Attendre n'était plus une option.