Voici une série de trois courts drabble estivaux (de strictement cent mots chacun, selon le compteur de Word). Petite pensée pour Sirius dans sa retraite tropicale au début du tome 4…
Un monde plein de promesses
Une large plage de sable fin, de grands espaces chatouillés par le soleil et la brise, de la verdure et de l'eau - tant d'eau - à perte de vue.
Sirius soupira. Cela aurait pu sembler paradisiaque et attrayant au premier venu, mais ça n'était certes pas comme ça qu'il aurait imaginé son grand retour à la liberté. Tout d'abord, il se serait imaginé ses amis autour de lui, et non pas cette solitude éternelle - la même qu'à Azkaban, presque, avec seulement un hypogriffe pour faire la différence (compagnie bruyante et distrayante s'il en est, mais certes pas humaine).
Sa liberté retrouvée lui semblait bien amère, en cet instant, car le cadre avait changé, mais tout y restait désespérément semblable – ses amis n'étaient plus là. Que ce soit dans la froideur et l'austérité d'Azkaban, ou dans ce paysage idyllique, la solitude restait la même – ils n'étaient pas là.
Ses amis. Même ses amis restant - Remus, Dedalus, Sturgis, Albus. Il fronça les sourcils. Non, tout compte fait, leur présence n'était plus ce qui l'aurait contenté, ce qui aurait suffi à rendre les choses différentes. Pas après qu'ils aient cru avec une telle facilité à sa culpabilité, à sa traîtrise.
Non, celui qu'il aurait aimé avoir à ses côtés en cet instant, c'était Harry.
Harry. Harry Potter.
Harry dont le physique était une copie presque fidèle de celui de James, et dont les traits étaient un mélange si parfait et si juste de ceux de James et de Lily. Harry dont le visage tout entier s'était illuminé lorsque Sirius lui avait proposé de venir vivre avec lui – alors qu'il venait à peine de le rencontrer.
Harry dans les yeux duquel il avait fait naître, par quelques paroles seulement, un nouveau monde plein de promesses.
C'était là qu'était la vraie liberté.
