Salut à tous,
Aujourd'hui on vous retrouve avec un des nouveau concept de la page : Les Minis-Prompt.
Le concept est simple, deux auteur s'affrontent sur un même prompt crée par Baderoh et moi-même, leur texte ne devant pas dépasser les deux-milles mots.
Je vous met le pitch et surtout, bonne lecture.
Personnages : Harry Potter et Neville Londubat.
Contexte : Il fait froid le soir au haut de la tour d'astronomie. Harry et Neville aiment s'y rejoindre pour discuter. Un soir, c'est du fait que Neville aurait pu être L'Elu.
Bromance. Ou pas au choix.
Mots à placer : "Cicatrice", "Sirius".
Sous une bonne étoile
Harry n'arrivait pas à dormir. Il se tournait et se retournait dans son lit sans parvenir à trouver le sommeil. Dès qu'il fermait les yeux, c'était des flashs insoutenables qui le secouaient, le rendant plus instable qu'un enfant, moins résistant qu'une poupée. La rentrée n'avait eu lieu que quelques semaines auparavant. Il savait quoi faire quand les souvenirs le happaient ainsi, quand le nom de Sirius ne s'effaçait plus de ses pensées. Quand rien ne le retenait au moment où il basculait à travers le Voile.
Le jeune homme se redressa entre ses couvertures, passant une main fatiguée sur son visage. Il bascula ses pieds hors du lit, les posant sur le sol frais. Il se fichait de l'heure, il se fichait bien d'être attrapé dans les couloirs. Aussi se faufila-t-il comme une ombre hors du dortoir. Il traversa la salle commune puis emprunta le chemin de la tour d'Astronomie. Exposée au vent, sombre, inquiétante, personne ne songeait à venir ici si tardivement.
Personne sauf lui et la silhouette qui l'avait suivi sans bruit à un minuscule quart d'heure d'intervalle. Il ne se retourna pas, sachant parfaitement qui allait s'asseoir avec lui au bord du vide. Il releva pourtant la tête lorsqu'on déposa une couverture sur ses épaules et découvrit Neville qui le fixait, l'air soucieux, lui-même lové dans un plaid chaud.
– Merci, Nev', lui dit-il en se poussant pour le laisser s'asseoir à ses côtés.
– Je t'ai entendu quitter le dortoir.
– Désolé, je ne voulais pas te réveiller.
– Je ne dormais pas non plus, dit Neville en haussant les épaules.
– Bellatrix ? interrogea Harry sans prendre de pincettes.
Leurs conversations dans le silence automnale de la tour d'Astronomie étaient devenues habituelles. Une routine réconfortante pour les deux jeunes hommes qui avaient été présents au Ministère le soir où le retour de Voldemort avait été enfin reconnu par Fudge. Le soir où la prophétie avait été détruite. Le soir où Sirius était mort.
– Je n'ai pas peur d'elle, mais j'ai peur de ce que je pourrais devenir si je l'avais sous la main. User des mêmes sorts pour la torturer. Je ne veux pas devenir comme elle en voulant éliminer ce qu'elle est, tu comprends ? marmonna Neville en ramenant un morceau de sa couverture jusqu'à son menton, ne laissant que sa tête dépasser.
Harry comprenait et le lui signifia d'un regard. Il avait toujours eu un mal trop grand à se dissocier de ses ressemblances avec Voldemort. Avec Tom Riddle.
– Je l'ai torturée. Moi je l'ai fait, j'ai franchi la limite.
– Mais tu ne l'as pas tuée.
– J'étais assez... furieux pour le faire, je le sentais dans mes doigts, dans la manière dont mon esprit était focalisé sur le sortilège. Mais je n'ai pas pu. Je n'ai simplement pas pu et ça m'inquiète. Je veux dire... Je déteste Bellatrix plus encore que Voldemort et je n'ai pas pu la tuer, juste lui faire mal, amena doucement le Survivant, la voix hésitante. Je ne suis pas assez fort pour ça.
– Ou trop humain. Ce qui n'est pas un mal face à des gens qui ont renoncé à toute humanité, argua Neville avec énergie.
Harry émit un « mmh » vague et se blottit davantage dans sa couverture. Au bout de quelques minutes, Neville sortit un paquet de chaudron fondant de son plaid ainsi qu'une sorte de thermos qui sifflotait dans l'air frais du soir pour maintenir un liquide chaud à l'intérieur. Le capuchon se divisa en deux tasses lorsque Neville le fit sauter. Il leur servit à chacun du thé brûlant et ouvrit le paquet entre eux.
Ils se sourirent sans rien dire. Harry saisit sa tasse, chuchotant un « merci ». Il se demandait comment il était possible que dans une même soirée il se sente au plus mal pour se sentir bien comme jamais dans les minutes qui suivaient. Tout ça grâce au jeune homme à côté de lui qui sirotait son thé avec une nonchalance pas même feinte.
La première conversation que cette Tour avait abritée si tard dans la nuit avait concerné Sirius. Beaucoup d'autres soirs avaient vu ce nom rejaillir. Neville ne s'était jamais indigné du fait que Sirius soit son parrain, même quand il n'avait pas eu confirmation de son innocence de la bouche de Harry. Si son camarade de maison lui faisait confiance, alors lui aussi. C'était aussi simple que cela. Comme la manière dont il avait insisté pour les suivre au Ministère. Comme la manière dont il avait affiché un courage et une droiture incroyable. C'était juste Neville.
– Tu sais quoi... C'est sûrement déplacé de ma part de dire ça, mais je crois que tu aurais bien plus mérité que moi le titre de Sauveur.
Neville tourna la tête vers lui, interrogateur.
– Je ne suis même pas sûr d'être réparti dans la bonne maison. Tu es plus courageux, loyal et droit que l'entièreté des Gryffondors. Moi y compris, évidemment, développa Harry sans amertume.
– Tu crois vraiment qu'être un vrai Gryffondor ferait de toi ou de moi davantage un sauveur que l'autre ? releva Neville avec un sourire.
Harry émit un rire.
– Non, pas vraiment. Mais tu connais la prophétie. Ça aurait pu être toi.
Machinalement, Harry chercha du regard l'étoile du chien, Sirius, écoutant attentivement la réponse que formula Neville.
– Mais c'est toi. Parce que c'était comme ça que ça devait se passer. Ma mère ne connaissait pas cette vieille magie que la tienne a utilisé, j'en suis quasi sûr. Si elle était morte pour moi, je n'aurais eu aucune protection. Voldemort m'aurait tué. Et si par chance j'avais survécu, il m'aurait tué dès ma première année. Je n'aurais eu ni l'amour, ni la puissance pour l'écraser. Il fallait que ça soit toi, que ce soit ta mère et pas la mienne qui signe l'arrêt de mort de Voldemort ce soir-là.
– Alors tu ne crois pas que ça aurait pu être toi, l'enfant de la prophétie. Même sans parler de nos mères ?
Neville haussa les épaules et prit le temps de mâchonner son chocolat avant de répondre.
– Non, je crois que Voldemort savait très bien ce qu'il faisait quand il a choisi les Potter plutôt que les Londubat. Même s'il ne s'attendait pas à mourir. Il s'est rendu en personne pour tuer tes parents quand il a envoyé ses sous-fifres torturer les miens, dit-il d'un ton léger.
Harry resta silencieux, tournant cette perspective des choses dans son esprit jusqu'à ce que plus rien n'ait de sens. Le calme était apaisant. Il était au chaud, en compagnie d'un ami et il savourait ces délicieux chocolats avec du thé chaud. Comme si au fond, c'était tout ce dont il avait besoin pour être heureux. Et il remerciait Neville de partager cette simplicité de vivre avec lui, de tirer parti du pire et du meilleur.
Les yeux de Harry était fixes, attirés par l'étoile qui lui semblait briller toujours un peu plus. Neville suivit son regard. Le simple fait que ces conversations soient nocturnes, à ciel découvert, apaisait Harry. Comme si son parrain veillait, écoutait.
– Je ne t'ai jamais envié. D'être l'élu, je veux dire, constata soudain Neville avec un sourire heureux.
– Je crois que tu es bien l'un des seuls. Et tu es le type le plus sensé que je connaisse rien que pour cette raison, souffla Harry avec un sourire pâle.
– Je crois que j'ai toujours su à quoi j'ai échappé et à quel point la première guerre a fait des ravages. Finalement, il y a peu d'élèves qui ont réellement perdu des proches dans la première vague de disparitions et de meurtres. Ou alors ils étaient trop petits pour s'en souvenir.
Harry approuva d'un signe de tête et grignota un chocolat. Neville avait sans doute raison, mais ça allait au-delà de ça.
– Moi je pense que tu auras un rôle à jouer. A un moment, quelque part. Le fait que Voldemort ait négligé de te supprimer en ayant donné l'ordre d'infliger ça à tes parents... Il sème la haine chez les gens de bien. Et je crois qu'il n'a pas encore vu ce qu'un homme bon est capable de faire lorsque l'heure de la revanche est arrivée. Ce qu'une personne aimante peut faire au nom de l'amour. Il ne comprend pas quel genre d'ennemis il laisse sur sa route au fil de ses meurtres. Et je suis certain qu'un jour tu le lui montreras, affirma Harry, pensif. Peut-être que ma cicatrice témoigne du mal qu'il a fait à ma famille. Mais les cicatrices de tous les autres survivants, même si elles ne sont pas aussi visibles, il devrait tout autant les redouter.
Neville sourit d'un air cryptique avant de se laisser tomber en arrière, allongé, les mains nouées derrière sa tête. Harry l'imita, s'emmitouflant dans sa couverture qui le protégeait complètement du froid.
– De toute manière ça ne change rien. A la fin, je compte bien combattre à tes côtés, lança Neville, son regard balayant le ciel dégagé. Même s'il y a cette histoire de prophétie, je crois qu'au fond on est tous concernés. C'est nous tous les élus. Nous qui allons devoir nous unir d'un bloc, toi en tête, pour l'empêcher de monter au pouvoir.
– J'espère que ça suffira.
– Évidemment que ça suffira. Tout le monde trouvera la force si ton cœur bat rien qu'un peu pour nous.
Harry lui lança un regard rendu brillant par son sourire. Ce genre de phrases pleines d'optimismes étaient typiques de Neville. Dites avec une telle certitude, une telle force, qu'il ne pouvait qu'y croire. Il suffisait d'un « tu vas y arriver, je crois en toi » pour qu'il se sente porté par cette capacité qu'il avait à voir plus loin, à voir plus beau.
Alors oui, le cœur de Harry battrait pour tous ceux qui auraient le courage de Neville. Et si c'était ainsi, alors il souhaitait bonne chance à Voldemort pour arrêter son cœur.
Fin.
Nous espérons que votre lecture vous à plut, rendez-vous demain pour le second texte.
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