Bonjour ! Je commence donc une fiction un peu particulière. En effet, il s'agit d'un chapitre sur chaque personnage (je ne promets pas que chaque personnage sera représenté). Ce premier chapitre, du point de vue de Annabeth, prend place juste à la fin de La Maison d'Hadès. Les demi-dieux viennent de refermer les portes de la mort, Annabeth et Percy sont revenus sains et sauf du Tartare et Nico, Reyna et Glesson Hedge sont partis ramener l'Athéna Parthénos à la Nouvelle Rome. La scène a lieu le soir même.
Disclaimer : Ces personnages sont la propriété de Rick Riordan. Je ne prétends pas écrire exactement ou aussi bien que lui, et je ne raconte que des scènes, qui selon moi, seraient intéressantes. Ce n'est pas à moi de raconter le contenu du Sang de l'Olympe.
J'espère que vous aimerez, et laissez-moi un review pour me dire ce que vous en avez pensé !
Annabeth Chase.
La voix, sortie de nulle part, réveilla la fille d'Athéna en sursaut. Elle ouvrit les yeux avec difficulté, comme si son cerveau marchait au ralenti.
Elle était allongée sur le sol d'une forêt de pins. Ceux-ci se dressaient tout autours d'elle, l'enfermant dans un cercle sombre. Un cercle bien trop sombre, d'ailleurs. Les pins n'avait rien à voir avec ceux de la colonie des Sangs-mêlés. Trop grands, trop touffus, leurs épines rappelaient d'avantage des ongles crochus qu'un feuillage naturel. Leur troncs étaient plus secs, plus rêches, et dégageaient une odeur nauséabondes qui clouait Annabeth au sol. Celle-ci s'immisçait dans ses narines, sa bouche et paraissait altérer sa visions : ses yeux en étaient irrités et larmoyant. Elle tenta de se relever le sol tangua aussitôt. Les pins semblaient danser autours d'elle, comme pour se moquer de son état pitoyable. En serrant les dents de colère, elle parvient à s'asseoir et regarda plus attentivement autours d'elle. De partout, les arbres se dressaient, bouchant toute tentative de voir le soleil. Aussi loin qu'elle cherchait autour d'elle, elle ne voyait qu'une forêt épaisse et nocive. Où était-elle ? Et comment s'était-elle retrouvée ici ?
Tu es ici parce que je le veux, reprit la voix.
Annabeth sentit un frisson lui parcourir l'échine. Cette voix, elle ne la connaissait que trop bien, pour l'avoir entendu de multiples fois dans ses rêve. Une voix féminine, sombre et cruelle, une voix qui pour la blonde n'annonçait que douleur et fatalité.
La voix de Gaïa.
Elle ne chercha pas à voir d'où elle provenait. Elle avait appris au fil du temps que la déesse était partout et nulle part à la fois. Elle n'avait pas besoin de prendre une forme humanoïde pour terrasser les demi-dieux. La déesse de la Terre était tout autour d'elle.
Annabeth se releva faiblement, les jambes vacillantes. Elle s'appuya contre un arbre pour se soutenir. Grave erreur :elle poussa un hurlement terrible et retira vivement sa main. Sur toute sa paume, la peau avait brûlée et n'était à présent qu'une succession de cloques sanguinolentes.
Gaïa éclata de rire, un son guttural et terrifiant.
Une enfant d'Athéna, ça ? railla t-elle. Tu n'es pourtant pas aussi maligne qu'on le prétend.
- Où suis-je ? Que m'as-tu fais ? s'écria la blonde, brûlante de colère.
Tss, tss. Décidément, tu poses les mauvaises questions.
- Qu'est-ce que...
Tais-toi et regarde.
De nulle part, l'air commença à se tordre et tourner sur lui-même. En quelques secondes, une mini-tornade s'était formée. Elle s'écarta soudain pour laisser entrevoir une vision. Annabeth sentit ses jambes flageoler lorsqu'elle comprit la scène qui se déroulait sous ses yeux. Tartare, sous sa forme humaine si terrifiante, semblait aux prise avec un être bien plus petit que lui. Son fils. Damasène, qui l'avait aidé ainsi que Bob et Percy, et avait même soigné ce dernier. Aussi puissant soit le géant qui, juché sur le dos de son ennemi le drakon, se battait vaillamment, Tartare était bien plus fort. Son fils ne devait sa survie qu'au fait que Tartare ne semblait pas contrôler pleinement sa forme humanoïde. Il avait paru gauche à Annabeth lorsqu'elle s'était engouffré dans l'ascenseur, mais au fil de la bataille il gagnait en expérience. Ses gestes se faisaient plus fluides et précis. La fille d'Athéna savait qu'au bout de compte il l'emporterait.
Observe, fille d'Athéna, la puissance de mon bien-aimé Tartare !
La déesse jubilait. L'image changea, pour lui montrer un autre point de vue de la scène. Elle vit son ami Bob, le doigt pressé contre le bouton de l'ascenseur. Elle sentit la culpabilité l'étreindre en réalisant que la cabine ne contenait nul autre que Percy et elle-même.
Bien qu'elle savait qu'elle et son petit ami allait arriver à bon port, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la peur. Pourtant ce n'était pas pour son sort qu'elle était angoissée. C'était pour celui de Bob. En effet, le titan avait perdu son balai lors de la bataille, brisé par Tartare. Sa seule protection résidait dorénavant en Ti-Bob, son chaton qui s'était transformé en véritable tigre squelette. Celui-ci repoussait les nombreux monstres qui s'avançaient des portes. Feulant avec rage, il croquait le corps d'une arai avant de décapiter un telchine. Mais les monstres étaient des milliers, s'avançant inexorablement et l'animal se fatiguait. Annabeth le regarda démembrer une empousai avant qu'il ne s'écroule au pieds de son maître. Les monstres se regorgèrent, et l'un d'eux cria :
- Massacrez-le !
Annabeth reconnut avec horreur la voix de Clytios, le frère de Bob. Elle savait que les titans n'avait aucune pitié entre eux, mais quelque chose se bloqua dans sa gorge en l'entendant réclamer la mort de son propre frère.
Bob, quand à lui, semblait plus choqué par la défaite de son chat. Il le regarda avec une expression de tristesse, comme si pour lui la vie de Ti-Bob était plus importante que la sienne. Son regard remonta vers la masse de monstres qui courait vers lui, puis se porta vers le bouton qu'il tenait toujours enfoncé. Annabeth pouvait presque sentir son angoisse : les demi-dieux allaient-il arriver en haut avant qu'il ne périsse ?
« Oui Bob, nous allons nous en sortir ! Protège-toi, par les dieux ! » l'exhorta mentalement Annabeth comme si la scène ne s'était pas déroulée plusieurs heures auparavant.
Mais le titan était trop loyal à ses amis pour les abandonner, dût-il y laisser pour leur salut sa propre vie. Il maintient le bouton enfoncé jusqu'au dernier instant. L'ascenseur émit un « tching !» caractéristique pour montrer qu'il était arrivé en haut, une poignée de secondes avant que son frère Clytios ne lui plante un coup d'épée dans le ventre, puis dans le cœur.
- NON !
Annabeth avait hurlé. Elle se doutait bien de l'issue de la bataille, lorsqu'elle avait abandonné Bob à son sort dans les Enfers. Mais la voir ici, et voir jusqu'à quel point le Titan leur avait été fidèle – malgré qu'ils n'aient jamais mérité son amitié – cela lui déchirait littéralement le cœur. Même la mort de ses amis de la colonie des Sangs-mêlés à la bataille de Manhattan ne lui avait pas causé une aussi grande douleur.
Elle se laissa choir sur les genoux, ses jambes étant trop faibles pour la soulever plus longtemps. Ses joues étaient striées de larmes, et elle ne voyait rien d'autre que l'expression de Bob lorsque l'épée l'avait transpercé : une expression résolue et presque souriante alors qu'il sentait la mort fondre sur lui.
Ce n'est pas terminé, fille d'Athéna, siffla Gaïa. Délecte-toi donc de la suite !
Malgré elle, Annabeth releva la tête. Le combat continuait toujours entre Tartare et Damasène. Malheureusement le géant avait été désarçonné par la mort de son ami. Il ne se battait plus avec autant de fougue et contrait les attaques de son père avec moins d'entrain. Annabeth était certaine de voir des larmes briller dans ses yeux, même à cette distance. Elle ressentit un profond élan de sympathie pour ce bon géant, qui avait choisi de changer son destin et était arrivé à point nommé. Simplement pour leur sauver la vie, encore une fois. Et maintenant que cela était fait, le destin se jouait encore de lui en lui promettant une mort terrible.
Tartare finit par le cueillir dans une main.
Mon fils, prononça t-il de sa voix caverneuse. Comme tu m'as déçu.
-Qu'est-ce que j'en ai à faire ? Pendant des années, tu m'as laissé combattre ce drakon, perpétuellement ! Avec Gaïa, vous m'avez privé de voir le soleil. Et tu te demande pourquoi je te hais ? Tu n'est pas le seul à avoir été déçu ici !
Misérable !
D'un geste, Tartare resserra son emprise autour du corps de Damasène. Celui-ci diminua de volume, comme si le Dieu en aspirait la vie, avant de se transformer en une poussière sombre qui tomba à ses pieds. Alors il se mit à rire, et son rire se mêla à celui de Gaïa qui résonnait dans la tête d'Annabeth. Elle se couvrit les oreilles de ses mains, sachant pertinemment que c'était inutile.
- Assez... ASSEZ !
La vision se dissipa dans l'air mais la jeune fille pouvait toujours sentir la présence de Gaïa autour d'elle.
Vois comme ils sont mort par ta faute, chuinta la Déesse. Bientôt, il y en aura des milliers d'autres que tu ne pourra sauver.
- TAIS-TOI !
Annabeth se réveilla en sursaut, le cœur battant. Ses front était trempé de sueur et elle l'essuya d'un geste vif. Ses membres tremblaient alors qu'elle reprenait difficilement son yeux sondèrent l'obscurité et elle soupira lorsqu'elle réalisa qu'elle était étendue dans son lit, en sécurité dans sa cabine de l'Argo II.
« Un rêve, se dit-elle, c'était un rêve. Rien qu'un rêve ».
Pourtant elle était la première à savoir que les demi-dieux rêvaient le plus souvent de la réalité. Ce qu'elle avait vu, dans cette vision, était bien la vérité. Bob et Damsène étaient réellement morts dans le Tartare.
Elle avait besoin de se lever, de bouger, car elle savait que retourner au sommeil maintenant lui serait fatal. Elle avait toutes les chances de faire une autre mauvais rêve. Elle écarta la couverture et posa ses pieds sur le sol chaud et rassurant. Pourtant elle avait si froid... Ses poils d'avant-bras étaient hérissés et le fait qu'elle se frictionne les bras n'y changeait rien. Elle savait qu'enfiler une laine ne lui serait d'aucune utilité. Elle n'avait pas froid de ce froid là. Elle se leva en chancelant, tel que dans la forêt, et se retient de s'appuyer au mur, se souvenant encore de l'écorce brûlante du pin. Elle contempla sa main : malgré le noir, elle ne distinguait aucune trace de brûlure. Elle percevait tout de même une douleur sourde qui lui lançait la paume.
Elle sortit de sa cabine pour sentir le vent marin sur sa peau. Elle pouvait voir un rayon de lune traverser les planches de bois du pont supérieur et les voix de Frank, Piper et Léo résonnaient à ses oreilles. Elle se souvint que c'était leur tour de garde. La soirée ne devait pas être très avancée, car Hazel et Jason devaient les remplacer au milieu de la nuit. Annabeth et Percy n'avait pas été assigné un tour de garde cette nuit afin de se remettre de leur séjour dans les Enfers.
Percy... Elle ressentit soudain le besoin impérieux de le voir. Elle devait partager avec lui la vision qu'elle venait d'avoir. Elle ne pouvait pas garder cela pour elle et elle savait que ses amis sur le pont ne comprendrait pas à quel point la mort d'un Titan et d'un Géant la secouait. Le seul qui pouvait comprendre était Percy, qui dormait. C'était terriblement égoïste de sa part, mais il fallait qu'elle le réveille. Une voix au fond d'elle savait qu'il n'y aura qu'un endroit où elle se sentirait réellement en sécurité, et c'était les bras de Percy. Elle frappa deux coups sec sur la porte de bois et attendit, le coeur tremblant.
La porte s'ouvrit soudain à la volée et laissa apparaître Percy. Celui-ci était vêtu d'un tee-shirt troué et d'un vieux short. Il avait un air affolé et tenait Turbulence au dessus de sa tête comme s'il redoutait une attaque. Son regard passa de Annabeth à derrière elle, comme s'il cherchait quelque chose de nuisible, avant de repasser à Annabeth. Lorsqu'il remarqua l'expression attristée de cette dernière, il lâcha son épée, qui tomba dans un bruit de ferraille.
- Annabeth ? Tu vas bien ? Qu'est-ce qui se passe ?
Son ton de sollicitude ne vint qu'aggraver la culpabilité de la jeune fille. Son petit ami la regarda, désemparé, ne sachant pas trop comment réagir. Finalement, il fit la chose la plus sage : il s'avança et la prit dans ses bras.
La blonde se laissa aller contre le torse de Percy en fermant les yeux. Elle pouvait entendre son cœur battre et cela la réconforta. Malgré tout ce qu'il arrivait, le cœur de son petit ami battait toujours éternellement bien. La chaleur ses bras autour d'elle acheva de la réchauffer et peu à peu, elle se calma.
Percy la berçait tendrement. Il n'avait jamais vu Annabeth si retournée et si cela le terrifiait, il appréciait de pouvoir la tenir dans ses bras. Il lui insufflait tout son amour dans cette étreinte, la serrant comme un oiseau blessé, et fut heureux de constater que ses tremblements s'espaçaient.
Il se détacha d'elle et la prit par les épaule pour la regarder en face. Annabeth flancha sous les questionnement qui résidaient dans ses yeux vert océan.
- Est-ce qu'on peut rentrer dans ta cabine ? Je ne...
Percy lui adressa un franc sourire, montrant qu'il avait comprit qu'elle ne voulait pas que les autres membres de l'équipage la voit dans cet état. Il s'effaça pour la laisser entrer, avant de refermer doucement la porte derrière eux.
La chambre du fils de Poséidon était sans dessus dessous, et Annabeth, bien que mal en point, fronça les sourcils devant tant de désordre. Ses habits traînaient dans à peu près chaque endroits de la pièce possible si bien qu'on avait de la peine à avancer sans marcher dessus. Une carte à moitié déchirée était étalée par terre au même titre que d'autres objets tel un télescope, une pierre ponce, et des trésors trouvés lors de leur quêtes. Sur son bureau trônaient des outils de Léo en vrac, et Annabeth se demanda comment ils avaient pu atterrir à cet endroit. Devant son air renfrogné, Percy ne put s'empêcher de rire.
- Relax, je rangerai demain ! dit-il, sachant pertinemment qu'il ne le ferait pas.
Annabeth haussa les épaules en soupirant et s'assit sur le lit. Le jeune homme vint la rejoindre, toute trace d'hilarité ayant quitté ses traits. Il lui prit doucement la main et la serra affectueusement.
- Annabeth...
- Je les ai vu mourir, déclara t-elle de but en blanc.
Percy lâcha sa main sous la stupeur.
- Qui ? demanda t-il d'une voix éteinte.
Il avait peur de connaître la réponse. Il le savait au fond de lui, mais préférait ne pas y croire.
- Bob et Damasène. Même Ti-Bob a dû se faire massacrer, ajouta t-elle, la voix pleine de rancœur.
- Comment... ?
- Gaïa. J'ai rêvé d'elle et elle a tenu à me torturer en me montrant l'issue de la bataille.
Percy accusa le coup. Il se leva et commença à faire les cents pas, la tête entre les mains. Bob et Damasène, morts... Si le fils de Poséidon n'avait pas vraiment connu le géant – qui malgré cela l'avait soigné -, Bob était en revanche son ami. Ami... C'était un bien grand mot, en définitive. Comment Percy pouvait-il se proclamer son ami alors qu'il n'avait rien fait pour lui, ne serait-ce que lui rendre visite ? Pendant tout leur périple dans le Tartare, Percy lui avait menti en se disant être son ami. Mais était-ce ça, l'amitié ? Effacer les souvenir de quelqu'un, le laisser à son sort ingrat et le rappeler quelques mois plus tard parce qu'il n'était pas capable de s'en sortir tout seul ? Certes, il avait fini par révéler, partiellement du moins, la vérité à Bob. Et celui-ci les avait quand même choisi. Il leur avait sauvé la vie, avait été loyal jusqu'au bout.
Percy eut l'impression qu'il allait vomir. La culpabilité qu'il ressentait était telle qu'il comprenait sans peine le visage fermé d'Annabeth. Annabeth... La jeune fille le regardait marcher de long en large avec un air triste. Il retourna s'asseoir près d'elle.
- Percy...
Ce fut son tour de poser sa main sur la sienne. Elle effectua des cercles concentriques avec son pouces, une tentative de le rassurer.
- Ca ne sert à rien de se sentir coupable, murmura t-elle.
Si quelques minutes auparavant, la jeune fille tremblait comme une feuille, elle paraissait s'être calmée et être retournée à la vrai Annabeth. La jeune fille forte et intelligente, qui raisonnait même dans les pires situations. Et à présent, c'était son rôle de réconforter Percy.
- Ce n'est pas de ta faute, continua t-elle doucement.
- Bien sûr que si, c'est de ma faute ! s'écria le fils de Poséidon. Si j'avais été un meilleur ami à Bob, peut-être que...
- Peut-être que quoi, Percy ? Ca ne l'aurait pas sauvé pour autant. Il s'est sacrifié parce qu'il le voulait. Que tu lui ai rendu visite lorsqu'il était au service d'Hadès n'y aurait pas changé grand chose. Le résultat aurait été le même. Bob t'aimait trop pour te laisser échouer.
- Oui, mais si je n'avais pas...
- Si je n'étais pas allée sauver la statue d'Athéna Parthénos toute seule, si je ne m'étais pas cassé la cheville et si je n'étais pas tombée bêtement dans le Tartare, rien de tout ceci ne serait arrivé. Tu vois Percy, avec des si on pourrait refaire le monde. Mais ce qui est fait est fait. Quoi que tu fasses, quoi que tu ressentes, ils sont morts. Le moins que tu puisses faire à présent, c'est d'honorer leur sacrifice et d'aller de l'avant.
Un silence suivit la tirade d'Annabeth. Percy gardait les yeux rivé au sol, en proie à une foule de sentiments contradictoires.
- Tu as raison, finit-il par dire. Ca ne sert à rien de broyer du noir. On les vengeras. Gaïa payera !
Annabeth eu un mince sourire.
- Voilà le Percy que je connais !
Elle se décala pour venir poser sa tête contre l'épaule du demi-dieu. Pendant un instant, aucun d'eux ne parla. Ils avaient chacun besoin de se recueillir sur la mort de leurs compagnons.
- Percy... murmura Annabeth au bout d'un moment.
- Hm ?
- Je sais que je n'ai jamais dit ça, et si jamais tu le répètes à quelqu'un, je te jure que je te le ferais payer, cervelle d'algue.
Percy tourna la tête pour la contempler, un petit sourire sur les lèvres devant les menaces de sa petite amie.
- Je t'écoute.
- J'ai peur. Par les dieux, j'ai peur. Je crois que je commence seulement à réaliser ce dont Gaïa et ses troupes sont capables... Et ça me terrifie.
Le sourire de Percy s'évanouit. Il hocha la tête, comme s'il partageait sa pensée.
- Moi aussi, Annabeth. Moi aussi, j'ai peur.
Il passa une main dans sa nuque, gêné. Annabeth le la lui prit et la serra doucement.
- On va s'en sortir, cervelle d'algues. On s'en sort toujours, se força-t-elle à sourire.
Pourtant, elle n'était pas si sûre au fond d'elle. Le doute commençait à s'immiscer dans son esprit, à mesure que les obstacles se dressaient sur sa route. Depuis que Percy avait disparu, la laissant seule sans indice, sa raison avait flanchée. Pendant leur tombée dans le Tartare, elle avait eu le temps de réfléchir. Et elle avait alors réalisé qu'elle avait plus peur que jamais auparavant. Cela, lorsqu'on s'appelait Annabeth Chase, n'était jamais de bon augure.
- Tu as raison, prononça le fils de Poséidon avec un sourire plus franc que le sien. On s'en sortira.
Il lui pressa doucement la main, avant de se rapprocher de son visage et de l'embrasser. Lorsqu'il s séparèrent, ses yeux croisèrent ceux d'Annabeth. Il réalisa seulement à quel point la jeune fille avait l'air fatiguée.
- Est-ce que... Est-ce que je peux dormir ici cette nuit ? Je n'ai pas très envie de retourner seule...
La fille d'Athéna baissa les yeux, mal à l'aise, et Percy comprit qu'elle redoutait d'autres mauvais rêves prémonitoires.
- Bien sûr. Je te réveillerai si tu fais un cauchemar.
Il l'attira à lui et ils se glissèrent sous les couvertures. La tête d'Annabeth se posa sur son torse tandis qu'il l'entourait de ses bras en respirant l'odeur de ses cheveux.
- Je t'aime, chuchota t-il.
Ils se le disaient peu mais il avait besoin qu'elle le sache. Qu'elle sache qu'il serait toujours là pour elle.
- Je t'aime aussi, murmura Annabeth et elle glissa sa main dans la sienne.
Aucun d'eux ne fit de mauvais rêve cette nuit-là.
