D.: Stephenie Meyer.
Blueberry's Speech: De retour avec une nouvelle fiction, une histoire dont j'ai eu l'idée des premiers mots en écoutant du Deathcore. ~
C'était un nouveau jour. Baignant dans mon immense solitude, une journée s'ajoutant tant d'autres de ma misérable et incurable éternité. Sans lui, le temps si lent, si déplorable,si amer, et si languissant semblait ne vouloir avancer. Son absence indéfinie rongeait tout mon être tellement insignifiant, frôlant l'hérésie à chaque fois que je m'apercevais qu'il n'était plus là.
L'étoile au Clair de Lune
La blanche bâtisse s'élevait devant moi, je pouvais voir ses murs sculptés proprement et la lourde porte aux battants beiges. Comme chaque matin, elle semblait vide, sans vie. En pénétrant l'entrée, je me souvins la première fois que j'avais franchit le seuil. A ce moment là, la directrice du conservatoire doutait de ma capacité à danser. En effet, années après années, j'étais devenue la danseuse étoile de Seattle, la célébrité de Forks, et j'en passais. Accédant à la salle d'entraînement, je me changeai, enfilant mon juste-au-corps et mon tutu noir, chaussai me ballerines de jais. Enchaînant battements et sauts, faisant des suites de figures compliquées, et pimentant ma danse avec quelques arabesques, je m'échauffai sur le parquet lisse et froid de la salle. Mes cheveux lâchés sur mes épaules me prêtaient un air sauvage. Tout cela parce que je faisais de la danse classique sur « Helena » de Mychemical Romance. Évidemment je ne m'accompagnais jamais de musique classique, celle-ci me le rappelait trop. Rien que de savoir qu'il ne serait jamais plus là ranimait la douleur de ma poitrine, me transperçant, bien qu'il n'y eu plus de cœur.
Toc, toc.
On frappait à la porte. Et tandis que je devinai déjà à l'identité de la personne, celle-ci entrait. Il avait toujours ces mêmes yeux de braise et ce même teint hâlé. Jacob Black se tenait devant moi, souriant de ce même sourire, entouré de cette même chaleur. Je me précipitai sans réfléchir vers lui, heureuse de le retrouver. À chaque fois qu'il venait me voir, c'était un noël de plus dan l'année. Il était l'une des personnes dont j'avais le plus besoin, et que j'aimais le plus. Il me regarda et déclara, rieur:
« Toujours aussi froide, ma vampirette chérie? »
Ne répondant pas à cette question purement rhétorique, je le regardai de la façon la plus boudeuse que je pus. Il explosa alors d'un grand rire sonore:
- Je rigole! C'est quand ta prochaine représentation?
- Demain soir, elle s'intitule « L'étoile au Clair de Lune », et puis tu sais à quel point je n'aime pas danser sur du piano, je vais encore devoir me donner à fond, répondis-je, déprimée."
Il comprit tout de suite l'allusion, je vis son visage bronzé s'assombrir, mais se reprenant rapidement, il demanda:
« Et si nous allions voir un de ces films sanglant que tu aimes tant? »
Je souris à ce souvenir, et acquiesçai, me laissant emporter par les effluves de ce bonheur si rare et si précieux à présent.
L'après-midi, je retournai à la salle de danse et m'entraînai tandis que Jacob me regardait, me sortant de petites vannes de temps en temps, il ne s'écoulait pas deux minutes sans que je ne fusses écroulée de rire. A la fin il me raccompagna à ma voiture- une Ferrari bleue pale à l'opposé de sa Volvo - et nous rentrâmes à ma maison à Forks. Puis, toujours souriant, comme un rayon de soleil, il repartit d'un pas assuré vers la forêt, et ce fut comme si les astres s'étaient éteints. Ma douleur revint, cinglante.
Bien sur, je n'avais pas tant changé, et mes goûts restaient les mêmes, me maison était de ce fait des plus classiques. Elle se dressait dans le petit jardin la clôturant, me montrant ses belles briques rouges et ses fenêtres aux volets bleus cyan. La porte, de même couleur, portait un panneau sur lequel était inscrit "Isabella Mary Swan" en lettres d'or. Même après la mort de tous mes proches, j'avais tenu à garder ce nom. En effet, Charlie et Renée, tués par Victoria, gisaient à présent tous deux dans une tombe du cimetière de Forks. Enfin, Phil, fut interné dans un hôpital pour avoir raconté le meurtre de mes parents en détail. Après l'avoir entendu parler de vampires, les policiers furent convaincu qu'il eut un problème psychique. Ainsi, seuls la meute et Billie savaient mon secret: l'histoire de mon vampirisme.
Je m'avançais alors dans le vestibule, ou j'accrochai ma veste d'été bleue plutôt inutile. Moi qui n'aimais pas la mode, j'avais tout fait pour avoir un dressing plus vaste que le Luxembourg. Malheureusement, je n'avais pas porté le dixième des vêtements que je possédais. Et chaque matin, en me regardant dans l'un des milliers de miroirs du dressing, je me rappelais Alice, la voyant à mes cotés, affublée d'une bonne trentaine de cintres et me conseillant tel ou tel vêtement m'obligeant même à me vêtir d'une robe de soie mauve profond. Dieu- s'il existait -que ma lutine de meilleure amie me manquait! Enfin, allant dans mon salon, je m'assis sur le sofa blanc et allumai la télévision, à la quête d'un programme intéressant. Malgré mes trois mille cinq cents chaînes, je ne trouvais jamais rien qui me plut. Je m'attardais donc sur le magnifique soleil écarlate, empourprant mes rideaux bleus de ses rayons sanglants qui traversaient ma baie vitrée donnant sur une terrasse en pierres. Les dernières minutes du jour s'écoulaient, et la nuit, terne et silencieuse, ne tardait pas à arriver, me rappelant l'être chéri. Car au-delà de toutes ces années, je l'aimais encore, et chaque journée passée, chaque nuit écoulée, je me languissais de lui.
Lorsque la nuit fut si noire qu'on ne pouvait plus voir les ombres, je sorti et allait vers dans les profondeurs de la forêt, chasser les animaux. Parcourant le chemin du nord au sud, de l'est à l'ouest, j'inspirais le parfum des arbres et des feuilles et je m'enivrais du sang chaud des bêtes sauvages qui s'attardaient près de moi. Quand je fut rassasiée, et à nouveau dégoutée par ce que je buvais, je retournais dans ma maison éloignée et cachée par les branches des chênes autour. C'était pour moi un grand chagrin de ne pouvoir me mêler aux autres. J'avais peur chaque jour de rencontrer mes anciens camarades, devenus grand-pères, grand-mères, de tuer un quelconque inconnu si je perdais mon contrôle. Je m'enfermais donc chaque jour dans cette salle de danse, comme dans un monde étrange à toutes joies, à tous liens. Et la nuit, je dansais dans une des six chambres de mon habitation, éseulée, isolée...
