Auteur : Tohru-Excel

Genre : Romance, drame, angst

AVERTISSEMENT : Le rating de cette fanfiction est "M" car certaines scènes pourront heurter la sensibilité de certains lecteurs. Néanmoins, il n'est pas dans mes projets d'écrire du lemon, donc si certains sont venus lire une romance, vous avez frappé à la bonne porte. Rassurez-vous !

Coucou !

Je reviens avec un UA de plus sur xxxHolic, un UA assez sadique d'ailleurs ... J'ai totalement changé d'univers pour une fois, j'ai pris l'ère Edo ... Mais j'espère que vous accrocherez à l'histoire !

Bonne lecture, je vous aime ! C'est grâce à votre soutien que je continue à écrire. Je me sentais triste à l'idée de vous laisser sans d'autre histoire à vous faire partager ... Mais malheureusement, je ne garantis pas la rapidité ... je suis désolée !

BISOUUUUUS !!!

Tohru

Aishiteru

Chapitre 1

¤ Kimihiro Hanasaki était né dans une famille de marchands miséreux, qui vendaient principalement des céréales.

Il était l'aîné, il avait trois petites soeurs et deux petits frères.

Il apprit vite à faire des affaires, et aimait le métier que lui apprenaient ses parents.

Lorsqu'il n'était pas dans les champs ou à la vente, il jouait avec ses frères et soeurs jusqu'à ce qu'on lui demande de l'aide.

Il était volontaire, aimait les gens. Le reste de sa famille était comme lui.

Ils vivaient pauvres, mais heureux, durant 12 ans.

Mais un jour de printemps, alors qu'il était parti faire une livraison, un drame se produisit.

Il reprit le chemin pour retourner chez lui à la nuit tombée, fredonnant un chant d'Enka.

Il revint chez lui ...

... et découvrit ses parents, ses frères, ses soeurs, morts ...

... leur sang s'étendait sur le sol ...

Autour d'eux, trois samurais, armés de lames ensanglantées ...

... le sang de sa famille ...

N'ayant pas le temps de perdre la tête et de sombrer dans la folie, il courut le plus loin possible, criant, suppliant de l'aide.

Mais tous ces gens qui l'aimaient, ou qui semblait l'aimer, lui claquèrent les portes, craignant de se faire attaquer à leur tour par les samurais.

Il fuit, le plus loin possible, cherchant un endroit où se réfugier ...

Enfin, une porte resta ouverte pour lui. Il était soulagé.

Des parfums exquis s'en dégageaient ...

La chaleur de la maison commençait à le séduire ...

Désespéré, il y entra, et s'y réfugia, échappant enfin aux griffes de ses agresseurs.

Mais pour son infortune, cette porte salvatrice était celle d'un bordel.

µµµµµµ

Cet incident arriva un 1er Avril. Alors on s'amusait à l'appeler "Watanuki".

C'était une façon de se moquer de lui, mais il s'était habitué à son nouveau nom.

Il était blâmé par les femmes et était le sujet d'infâmes moqueries.

Tout cela parce qu'il était haï : les samurais venaient presque toujours lui rendre visite, à lui et pas à un autre.

Il était le prostitué qui rapportait le plus d'argent au bordel, et avait une très bonne réputation du côté des intéressés.

Les autres hommes prostitués brûlaient de jalousie. Kimihiro était mieux traité qu'eux grâce à son succès.

Mais, à maintenant 18 printemps, il se fichait de tout cela.

L'argent, les compliments lubriques, les insultes.

Il souhaitait tout simplement la fin de ce cauchemar, la liberté.

Mais il n'avait nul part où aller, et les gérants du bordel n'allait sûrement pas lâcher la poule aux oeufs d'or.

Alors, prisonnier de son sort, il se laissait vivre.

Sans pour autant se sentir vivant.

µµµµµµ

C'était le matin, et on réveilla les prostitués, tous rassemblés dans un dortoir, serrès les uns contre les autres comme du bétail.

Kimihiro se leva malgré les cernes qui trahissaient ses efforts pour ne pas montrer son manque de sommeil. Il ne dormait que 5 heures par nuit, tout au plus.

Il traversa les couloirs en déambulant le moins possible. Il ne réfléchissait pas, il connaissait les allées par coeur.

Tous se retrouvèrent dans les bains, où ils devaient se nettoyer de la tête aux pieds.

Les premières moqueries fusèrent à la vue de son corps nu, une façon pour les jeunes hommes de se venger de lui.

Les propos qu'ils lançaient étaient d'une nature grivoise, insultante, méprisante.

Kimihiro fit comme s'il n'entendait rien, et se préoccupa de son hygiène.

Lorsqu'il eut fini, il ressortit avec les autres, et partit se changer dans les vestiaires. Ils avaient un placard chacun, avec leurs propres vêtements.

Le kimono de Kimihiro était d'un rouge flamboyant, aux fleurs noires et jaunes, ainsi qu'aux bords dorés. Celui-ci mettait en valeur les formes qu'il avait acquises durant sa croissance.

Pour la finition, il avait une fleur blanche en papier qu'il se mit dans les cheveux avec soin.

En récupérant son miroir, il pouvait apercevoir un visage blanc d'une beauté androgyne.

Le bleu de ses yeux ressortait d'autant plus que ses lèvres délicatement roses.

Mais toute expression de joie avait déserté de son visage.

Maintenant, il était temps qu'il rejoigne sa chambre.

Celle qu'il partagera avec ses clients.

Comme chaque jour ...

µµµµµµ

Sa chambre était spacieuse, le futon était posé à côté de la fenêtre qui avait des portes coulissantes en guise de volets, ces derniers étant souvent fermés. Des plantes ainsi qu'un paravent ornaient la pièce, et une table était disposée avec du maquillage et un miroir au cas où il devait rajuster ses parures. Comme les chambres des prostitués étaient à l'étage et que les maisons alentours n'avaient qu'un rez-de-chaussée, personne ne pouvait voir ce qu'il s'y passait.

Kimihiro maudissait cet endroit du plus profond de lui même, mais aucune émotion ne vint le troubler lorsqu'il entra à l'intérieur. Il avait tellement l'habitude de la fréquenter qu'il en était blazé.

À petits pas et amplement, car son kimono ne lui permettait pas d'être naturel, il partit s'installer à côté du lit. Il se prépara psychologiquement à affronter une dizaine de viols supplémentaires.

Il savait qu'il n'était pas le seul à le faire en ce moment même. Mais tout cela était si douloureux qu'il ne pensait qu'à son propre malheur.

Tous les jours, des hommes passaient le voir, et les seuls moments de répis qu'il lui étaient accrodés lui semblaient des secondes.

Ils étaient inexistants dans sa tête.

Soudain, alors qu'il commençait à peine à revenir à la réalité, la porte s'ouvrit. ¤

Femme : Entrez, je vous prie.

¤ Un samurai fit son apparition.

Ce n'était pas une surprise. Il avait surtout du succès auprès d'eux.

Les yeux vides de toute expression de joie, il s'inclina, puis lui offrit un sourire. ¤

Kimihiro : Bonjour monsieur.

¤ Son client n'avait rien d'un gentleman. Le regard qu'il posait sur lui était égoïste et malsain.
Comme celui de la plupart de ses clients.

Ce dernier s'approcha du jeune homme, et, sans prononcer un mot, le souilla sans délicatesse.

µµµµµµ

C'était enfin l'heure du déjeuner. Kimihiro mourait de faim, et ce n'était pas la maigre pitence _ du riz, du poisson et du tofu _ servie par la cuisinière qui allaient le requinquer.

Ses collègues femmes le regardaient manger de la même manière qu'elles, et cela réveilla leurs esprits perfides.

Kimihiro, une fois de plus, fit semblant de ne pas les entendre.

µµµµµµ

Il avait le ventre vide et le coeur lourd lorsqu'il retourna dans sa chambre.

Il n'eût pas le temps de dire ouf, que le quatrième samurai de la journée fit son apparition.

Cet homme, ce n'était pas la première fois qu'il le voyait. C'était un de ses habitués.

Alors, selon les goûts de ce dernier, il s'allongea sur le dos, et se prépara à l'accueillir.

La demi-heure allait être longue ...

µµµµµµ

Il faisait nuit noire, mais Kimihiro n'avait pas terminé son service.

Il savourait son moment de solitude comme jamais. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas eu plus d'une heure de repos.

Il se forçait à ne pas s'endormir. Il se laissait bercer par la mélodie d'un chant d'Enka chanté dans le bar voisin.

Il aimait beaucoup cette musique. Elle lui rappelait sa vie passée, qu'il chérissait tant.

Il commençait à murmurer la mélodie, il ressentait enfin du plaisir aujourd'hui.

Soudain la porte s'ouvrit, et un dernier samurai entra dans la chambre.

La stupeur le prit d'un seul coup, mais il savait la cacher.

Il sourit, et prononça les mots habituels. ¤

Kimihiro : Bonjour monsieur.

¤ Le grand samurai à la chevelure brune en bataille ouvrit la bouche à son tour. ¤

Le samurai : Bonjour.

¤ Kimihiro ne s'attendait pas à ce qu'il lui réponde.

Il commençait dès lors à distinguer ses traits. Il semblait, lui aussi, avoir perdu toute joie dans sa vie.

Ses yeux fins et dorés le scrutaient longuement, comme s'ils cherchaient à le graver dans sa mémoire.

Quand à sa stature, elle était droite et fière.

Ce n'était pas tous les jours que Kimihiro voyait ce genre d'homme. Il était extrèmement surpris. ¤

Le samurai : Vous êtes donc celui qu'on appelle "Watanuki" ?

Kimihiro : Oui, il s'agit de moi.

Le samurai : ...

¤ Il s'approcha de lui, alors Kimihiro se prépara à être pris avec fureur ... ¤

Le samurai, s'agenouillant face à lui : Vous êtes ... plus beau que ce que j'imaginais.

Kimihiro, rougissant : Ah... bien ... c'est un honneur de... de satisfaire vos attentes ...

¤ Il ne savait absolument pas comment réagir face à cette remarque qui, à l'évidence, n'avait rien d'obscène.

Aucun regard impudique sur lui, aucune main qui se précipitait pour le déshabiller.

Simplement un visage qui admirait le sien.

Le coeur de Kimihiro se mit à battre violemment.

C'était un sentiment totalement nouveau qui s'emparait de lui.

Il le paralysa.

Soudain, des doigts un peu rêches vinrent se poser sur ses lèvres avec délicatesse, pour en découvrir la douceur.

Son sang ne fit qu'un tour ...

Ses yeux furent captivés par celui du samurai, qui avançait lentement son visage du sien.

La main de ce dernier glissa sur sa joue jusque dans sa nuque.
Et il embrassa le jeune homme.

Pour la première fois, Kimihiro sentit du plaisir à ce qu'on l'embrasse.

Ce samurai le faisait avec tant de tendresse que s'en était impossible. Et pourtant l'adolescent pouvait percevoir tout cela ...

Le client se décida à ouvrir la bouche pour mêler sa langue à la sienne et, lentement, il s'allongea sur lui.

Kimihiro sentait que l'autre corps ne dégageait aucune violence, il avait même pris la peine de soutenir son poids avec ses bras.

Une main se retira sur sol pour défaire la bande qui gardait le kimono de Kimihiro fermé, découvrant un corps nu.

Le samurai commença à se dévêtir, et Kimihiro comprit enfin qu'il voulait, en réalité, ce que tous les autres hommes voulaient.

Du sexe. Rien que cela.

La déception se fit grande, et il ne comprit pas pourquoi il devenait aussi sensible.

Il devait être habitué à ce qu'on ne s'intéresse qu'à son corps ...

Alors qu'il sentit l'autre corps nu sur le sien, il ferma les yeux, en retenant difficilement quelques sanglots ...

Le samurai n'agissait pas. Il gardait leurs corps collés, et soupira.

Kimihiro se demandait ce qu'il faisait. Pourquoi le faisait-il tant souffrir ? Qu'il aille droit au but ...

... vite ... que ça se termine ... ¤

Le samurai, se relevant : Excusez-moi.

¤ Kimihiro ouvrit violemment les yeux.
Il ne comprenait plus rien.

La confusion s'emparait de lui. ¤

Le samurai, se rhabillant en vitesse : Je ne peux pas. Je suis désolé.

¤ Kimihiro en avait la respiration coupée.

Il le regardait se rhabiller, alors qu'il se redressait pour s'asseoir, sans prendre le temps de refermer son kimono. ¤

Kimihiro : Je... je ne vous plaîs pas ?... Si c'est le cas, on vous remboursera, demandez à la réception ...

Le samurai : Ce n'est pas de votre faute ... J'ai simplement du mal à me laisser aller à un prostitué ...

Kimihiro : ...

¤ Ce samurai n'osait pas lui témoigner sa déception.

Kimihiro en était convaincu. ¤

Kimihiro : J'ai sûrement été trop passif. Peut-être attendiez-vous de moi plus d'investissement...

Le samurai : Je vous ai dit qu'il s'agissait de moi et non pas de vous.

¤ Ses yeux dorés ne flanchaient pas, et retenaient son regard.

Il n'avait pas l'air de mentir ...

Le coeur de Kimihiro s'emballa de plus belle.

Que venait-il faire ici s'il savait qu'il avait du mal avec les prostitués ?

Pourquoi s'attardait-il à s'excuser auprès de lui alors qu'il n'était qu'un moins que rien, qu'un corps qu'il avait payé ?

Et surtout ...

... ses paroles de tout à l'heure, à propos de sa beauté, étaient-elles sincères ?...

Il ressentit le besoin immédiat de le savoir.

Mais il ne pouvait pas se permettre de lui poser des questions ...

Plus il le regardait, plus il était passionné par les traits fins de son visage, sa peau mate à force de rester au soleil, ses yeux fins qui le transperçaient, ...

Cet homme suscitait chez lui de plus en plus d'obsession.

Il sentait la passion monter et prendre possession de lui ... ¤

Le samurai : Je m'en vais. Excusez-moi encore ...

¤ Non, il ne devait pas partir.

Kimihiro devait à tout prix trouver un moyen de le retenir ... ¤

Kimihiro : Vou...voulez-vous que je fasse qu...quelque chose pour vous ?

Le samurai : Ca ira, je vous remercie.

Kimihiro : Vous avez payé une somme d'argent assez chère ...

Le samurai : Gardez la monnaie.

Kimihiro : Je ne peux pas vous laisser partir.

Le samurai : ...

¤ Le jeune homme laissa ressortir ses émotions. Ses yeux reflétaient enfin toute la confusion, la frustration et la tristesse qui l'envahissait.

Le samurai ne fut pas insensible à la détresse du prostitué.

Il revint le voir, et s'agenouilla en face de lui.

En silence.

Il attendit que Kimihiro prononce les premiers mots.

Il voulut le faire, mais il avait perdu sa respiration.

Il avait peur. Il tremblait.

Et le samurai attendait ...

Il devait absolument dire quelque chose ... ¤

Kimihiro : ...vous...ne...vous ne mentiez pas quand vous aviez dit que...j'étais...

¤ Ses lèvres tremblèrent en prononçant ce dernier mot ... ¤

Kimihiro : ...beau...

Le samurai : On ne vous l'a jamais dit ?

¤ Il fit non de la tête.

Ce qui suscita un grand étonnement de la part du samurai. ¤

Kimihiro : ... du moins ... pas comme cela ...

Le samurai : ...

Kimihiro : ... pardonnez mon impertinence ...

Le samurai : ...

Kimihiro : ...

¤ Il se sentait malade.

Il ne s'était jamais trouvé dans une situation pareille.

À la fois désespérante, embarrassante.

Humiliante.

Ses émotions avaient prit le dessus.

Il n'avait pourtant jamais failli comme ça ...

Il se sentait trop mal ... ¤

Kimihiro, s'inclinant le plus bas possible : ...dites-moi...simplement votre nom...et je vous laisserai partir...

¤ Le samurai se tut une fois de plus.

Mais il finit par répondre. ¤

Le samurai : Dôméki Shizuka.

Kimihiro, ne trouvant pas la force de se redresser pour le regarder : ... bien ... Dôméki-san ...

¤ Dôméki se releva, et Kimihiro osa le regarder.

Pas un sourire, ni aura rassurante n'émana de l'homme. Il se contenta de lui dire cette dernière chose. ¤

Dôméki : Merci pour tout. Je tiens à m'excuser encore une fois. Bonne nuit.

¤ Sans un mot, silencieusement, il fit glisser la porte, et sortit, en la refermant discrètement derrière lui.

La pièce était totalement vide désormais. Dôméki avait rempli la chambre de sa présence comme personne auparavant.

Kimihiro se sentit désespérément seul.

Il réalisa que c'était sûrement la dernière fois qu'il le verrait.

Ses yeux s'alourdirent et, excédé, il s'effrondra sur le sol, pleurant tout ce qu'il avait retenu durant ces quelques minutes.

Toute force l'avait quitté.

Il souffrait comme il n'avait jamais souffert.

Kimihiro, sans le savoir, versait ses premières larmes d'amour ... ¤

Tsuzuku

Je vous avez prévenu que cette fic était sadique ...

Une petite review pour une pauvre auteur de fic dévouée ?