Disclaimer : Kingdom Hearts et ses personnages ne m'appartiennent pas.

Ok, bon, j'ai super envie de lire du SquallxSora mais pas moyen de trouver de fics qui m'intéressent ou que les histoires qui en ont soient mises à jour (ben oui, je sais, les gens ont une vie en dehors de XD) donc j'écris la mienne, voilà! J'en avais commencé une pour finalement tout effacer quand, après avoir relu ce que j'avais déjà écrit, je me suis dit "ouah, ça pue!". Donc je retente le coup avec un autre sujet. Donc voilà pour la petite histoire pas intéressante. =x Je précise que le rating est en M, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué. Si vous n'aimez pas les scènes trop explicites, je ne saurais que trop vous conseiller de lire autre chose. Pour les autres, bonne lecture!

Merci à : Ok, j'ai un peu honte mais c'est en écoutant She Will be Loved de Maroon5 que j'ai pensé à cette histoire. XD (pas que je déteste le groupe, juste que la chanson est un peu cucul la praline à mon goût)

xooOXOoox

Je ne suis pas certain de la période à laquelle tout a commencé à changer; en tout cas, de mon point de vue. Je me rappelle vaguement des premières années où Sora est venu chez moi. À l'époque, ma mère avait choisi de quitter son travail pour s'occuper de moi et surtout de mon éducation. Le fait que je me sois retrouvé à l'hôpital après une vilaine bagarre avec un gamin à l'école primaire a certainement joué un rôle dans tout ça; j'en suis d'ailleurs sorti avec une chouette cicatrice qui me donne l'air plutôt cool pour certains et effrayant pour d'autres. J'aime me dire qu'elle est classe. Mais je dévie du sujet.

Je parlais donc de Sora et de ma mère. Elle est devenue sa nounou lorsque l'une de ses amies s'est trouvée embêtée et lui a d'abord demandé un service qui a fini par devenir une sorte de routine. Sandra – la mère de Sora – déposait son fils le matin, ma mère nous conduisait à l'école, venait nous y rechercher et Sandra venait le soir pour récupérer son fiston. J'avoue qu'en tant que fils unique, je n'aimais pas beaucoup avoir ce parasite tout juste sorti de sa poussette dans ma maison et s'accaparer toute l'attention de ma mère par la même occasion. J'ai bien essayé de le lui faire comprendre de plusieurs façons, certaines plus directes que d'autres, mais le morveux n'a soit jamais compris soit s'amusait beaucoup de me voir me mettre dans un tel état. Avec le temps, j'ai appris à mieux le connaître – puisqu'on ne me laissait pas le choix – et j'ai fini par comprendre qu'il était simplement très gentil. Je ne dis pas ça en pensant que c'est un attardé, pas du tout. Bien au contraire. Il a rapidement compris que le meilleur moyen de faire de moi son allié était de ne pas chercher d'embrouilles.

Bon, nous ne sommes pas devenus les meilleurs amis du jour au lendemain; ces choses là prennent du temps, surtout avec quelqu'un comme moi. Je n'avais pas beaucoup d'amis à l'école et j'admets que j'en ai aussi peu aujourd'hui. Il a bien fallu plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant que je ne daigne l'ajouter à la liste de mes amis potentiels. Les jours passant, j'ai fini par m'attacher à ce petit bout au visage adorable et au sourire qui pouvait rivaliser avec celui d'Eva Longoria. Ah, oui, donc voilà où je voulais en venir.

Je disais donc que je me suis attaché à Sora. Je devais avoir dans les dix ans et c'était ma période grand frère surprotecteur. Je prenais un plaisir malsain à terroriser tous ceux qui s'approchaient un peu trop de lui – filles et garçons. Ça a marché tant qu'on était dans la même école – nos mères se mettaient d'accord pour que nous fréquentions les mêmes établissements pour éviter à la mienne de devoir courir pour que nous n'attendions pas trop longtemps à la fin des cours – mais étant plus âgé que lui, je finissais par être obligé de le laisser seul au milieu des loups. Certains d'entre eux sont devenus bons amis avec lui mais je continuais malgré tout à veiller au grain.

Puis est arrivée la période de l'adolescence. D'abord pour moi puis pour lui. De mon côté, ça a été une période de révélations en série. Il y a eu cette fille, Rinoa, avec qui je suis sorti pendant à peu près une semaine avant de laisser tomber après une autre révélation : celle que je préférais les garçons. Un sale moment, je peux vous le garantir. Je fuyais à peu près tout le monde et je n'osais même plus me regarder dans le miroir – à cause de ce que j'étais devenu et aussi des boutons qui se multipliaient plus vite qu'ils ne disparaissaient. Quand j'ai fini par me faire une raison, j'ai laissé une chance à un gars nommé Cloud. Nous nous sommes fréquentés pendant un long moment, avons pas mal expérimenté les petits plus de la vie qui la rendent si intéressante – si vous voyez où je veux en venir – pour finalement tout stopper quand on s'est rendu compte qu'on éprouvait plutôt de l'amitié qu'autre chose. Aujourd'hui encore nous nous voyons souvent, au grand déplaisir de sa petite amie actuelle qui est persuadée que nous sommes encore secrètement amoureux l'un de l'autre et que nous profitons qu'elle ait le dos tourné pour s'envoyer en l'air.

Tout cela s'était passé sur la période qui s'étendait de mon entrée au collège à la fin de mes années en tant que lycéens. Je crois que j'ai compris que j'aimais Sora peu de temps avant les épreuves de fin de Première. J'ai d'abord cru que c'était simplement une lubie, que je commençais à m'ennuyer et que je voulais simplement me trouver un nouveau copain pour passer le temps. Mais en y réfléchissant mieux, j'ai vite compris que ce n'était absolument pas arrivé aussi brusquement que je ne le pensais. L'épisode – très embarrassant – du petit problème du bain aurait déjà dû me mettre la puce à l'oreille. Mais quand on commence seulement à atteindre la puberté et qu'on a une érection en prenant un bain avec un ami, on ne comprend pas encore très bien ce qui peut provoquer ce genre de réaction. En tout cas, c'était vrai pour moi. Et puis mince, j'avais à peine douze ans!

Passons. Aujourd'hui, moi, Squall Leonhart, suis âgé de vingt-quatre ans – bientôt vingt-cinq – et j'en pince toujours pour Sora. Peut-être même plus qu'avant. Vous voyez un peu la scène très stéréotypée de l'adolescent qui se masturbe tout seul dans sa chambre en regardant des magasines cochons? Eh bien ça m'arrive encore mais sans les magasines. Et en pensant à une personne en particulier. J'ai honte de cette facette de ma personnalité et Dieu sait que je n'oserais jamais aborder le sujet avec mon ami; si je puis encore l'appeler ainsi. Lui, il n'a pas l'air de se rendre compte de tout ça. Ce n'est pas parce qu'il pense qu'il est impossible qu'il puisse s'intéresser à moi puisqu'il est du même bord et m'en a souvent parlé. Je ne sais même plus avec combien de mecs il a eu une relation jusqu'à maintenant. Non pas qu'il soit du genre facile, loin de là. Cette canaille est plutôt populaire dans son école. Il est quasiment passé par le même parcours que moi. Une fille l'a allumé, il a plongé tête baissée pour finalement se rétracter pour les mêmes raisons que moi. Après ça, il y a eu Tidus, Hayner, Riku – qui a fini par devenir pour Sora ce que Cloud est pour moi – et présentement un certain Axel.

Mouais, la liste n'est pas si longue quand on y réfléchit bien. Mais ça reste plus de conquêtes que moi, plus de types qui ont peut-être eu la chance de poser leurs mains sur lui avant que je ne puisse le faire; si j'y parviens un jour.

Oui, je pense qu'il est grand temps que je passe à autre chose et l'oublie dans les bras d'un autre. Il paraît que c'est une mauvaise idée mais qu'est-ce que je peux faire d'autre?

Le bruit de quelqu'un qui frappe à ma porte m'a brusquement sorti de mes pensées. J'ai vaguement regardé la liste de chiffres inscrite sur une feuille avant de me rendre compte que j'étais en plein travail avant que les exponentielles ne me fassent penser à mon jeune ami.

Quel rapport? Aucun, je présume. Je devais être agacé de voir tant de chiffres. Mon cerveau a besoin de repos lui aussi.

On a frappé à nouveau et j'ai fini par me dire qu'il était grand temps de me réveiller. Les copies pouvaient attendre un peu. Je me suis levé en hâte puis dirigé à l'entrée du studio en fronçant les sourcils. Je ne recevais pas tellement de visites, encore moins sans avoir été prévenu. Je m'étais attendu à un vendeur ambulant et j'étais déjà prêt à l'envoyer balader quand mes yeux se sont posés sur la mince silhouette de nul autre que l'objet de mes fantas- de mes attentions.

Qui a osé parler de lapsus révélateur?

" Sora? " Ai-je demandé d'une voix peu assurée.

J'ai levé une main pour la poser sur son épaule quand il n'a pas répondu et mon geste l'a fait lever les yeux vers moi. Il était en larmes.

" Squall. " A-t-il marmonné en me prenant dans ses bras pour blottir son visage contre mon torse.

Je me suis mis à paniquer – bien que ça ne se voyait pas sur mon visage qui n'exprimait généralement pas grand-chose. J'avais déjà vu Sora pleurer plusieurs fois durant toutes les années où je l'ai connu mais jamais encore je n'avais été confronté à une crise de larmes. Il sanglotait, faisant plus de bruit quand il cherchait à rester silencieux pour ne pas gêner les voisins – ce qui aurait été improbable vu l'épaisseur des murs. Je n'entendais même pas ce qui se passait dans les studios adjacents.

J'ai passé un bras autour de ses épaules et l'ai attiré à l'intérieur, là où personne ne pourrait nous surprendre. Ce devait être déjà assez gênant pour lui de pleurer devant moi, il n'avait pas besoin que des inconnus le voient à leur tour. Je l'ai conduit vers le salon et l'ai fait s'asseoir sur le sofa. Il n'a pas cherché à protester et s'est laissé faire. Il me faisait confiance et savait qu'il n'avait rien à craindre avec moi. Pourtant, je devais faire d'énormes efforts pour ne pas me laisser emporter. Mais ça n'était rien comparé à ce que je perdrais si je faisais le moindre faux pas. Nous n'avons pas parlé pendant de longues minutes, pendant lesquelles je l'ai laissé vider toutes les larmes de son corps sur mon t-shirt en lui frottant le dos pour le réconforter.

" Qu'est-ce qu'il s'est passé? " Ai-je demandé lorsqu'il s'est enfin calmé. Je lui ai tendu une boîte de mouchoirs en papier quand je l'ai vu se frotter les joues avec les manches de son pull. Le voyant hésiter, j'ai pris l'initiative de sortir moi-même un mouchoir pour lui essuyer les joues et les yeux délicatement, pour ne pas irriter sa peau.

Les mouchoirs bon marché ont l'avantage d'être bon marché mais l'énorme inconvénient de ressembler à du carton une fois sur la peau si on n'est pas prudent.

" Merci. " A dit Sora avec un léger sanglot en fermant les yeux pour me laisser m'occuper de lui. Il n'avait pas l'air de trouver ça étrange qu'un ami se montre aussi attentionné.

D'accord, je suis gay mais ça ne fait pas de moi une mère poule pour autant; ou une mère tout court. Si?

" Axel a rompu avec moi. " A continué Sora. J'ai remarqué qu'il penchait légèrement la tête sur le côté pour mieux sentir ma main contre sa joue. " Il m'a envoyé un message tout à l'heure et quand j'ai voulu l'appeler, je suis retombé sur un autre type. "

" Il t'a largué par texto? " Ai-je demandé. J'avais l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites tellement ils étaient écarquillés.

Les hommes d'aujourd'hui manquaient cruellement de classe. Et de cou –

" Oui. C'est ce qu'il m'a envoyé. " M'a interrompu Sora – sans le savoir puisque je n'avais rien dit à haute voix – en me tendant son portable.

J'ai pris le téléphone de ses mains et ait lu le message en entier. J'ai senti mon sang ne faire qu'un tour.

Ce n'est plus la peine de chercher à me voir. Pour être franc, t'étais juste un bon coup et je me suis trouvé quelqu'un de mieux pour te remplacer. Désolé, vieux.

Ça atteignait le plus bas niveau de la vulgarité. Comment pouvait-on se servir de quelqu'un de cette façon? C'était…ça n'avait même pas de mot pour qualifier un comportement pareil. J'ai refermé l'appareil avec plus de force que nécessaire et l'ait rendu à son propriétaire, qui s'était remis à pleurer, silencieusement cette fois. J'ai laissé échapper un soupir en l'observant et me suis dit qu'il n'avait vraiment pas mérité ce qui lui était arrivé. Personne ne le méritait; sauf peut-être la pire des garces. Et encore.

" Une chance que je ne sache pas à quoi il ressemble. " Ai-je marmonné d'une voix étonnamment calme mais froide. Sora s'est brusquement tourné vers moi, les yeux écarquillés.

" Ce- Non, ne lui dis rien, s'il te plaît! Ce n'est pas grave, vraiment !"

Bientôt, il allait se mettre à trouver des excuses à son ex.

" Il n'y peut rien s'il s'est intéressé à quelqu'un d'autre. On ne peut pas contrôler ses émotions! "

Et voilà, qu'est-ce que je disais?

" Ce type est un salaud, rien de plus. Il ne se rend même pas compte de la chance qu'il a eue. " Ai-je déclaré sans réfléchir. Mais Sora était du genre naïf, il ne relèverait sûrement pas le sous-entendu que d'autres auraient peut-être repéré.

" Non, c'était de ma faute. Je n'ai jamais voulu le laisser faire, c'est pour ça qu'il m'a laissé tomber. "

Tiens. Subitement, j'étais intéressé par tout ça.

" C'est-à-dire? "

J'ai haussé un sourcil pour bien lui faire comprendre que je voulais en savoir plus. C'était un peu comme un code secret. Des tas de personnes cherchaient à le comprendre mais il n'y avait jamais que Sora qui réussissait à en déchiffrer la plus grande partie. Ce signe là, il l'avait déjà vu des tas de fois. Je l'ai vu se mordre la lèvre et éviter mon regard. Ça devait être un sujet un peu embarrassant pour lui. Je pouvais le comprendre; je n'avais même plus osé regarder Cloud dans les yeux après notre première fois et ça avait duré pendant pas mal de temps.

" Il insistait de plus en plus pour qu'on le fasse. " Là, il s'est mis à rougir comme jamais et je me suis gardé de dire tout haut ce que je pensais : je trouvais ça craquant. " Mais j'ai toujours dit non. Au début parce que je n'avais pas encore assez confiance, et ces derniers temps parce que je sentais bien qu'il voulait aller voir ailleurs. J'avais bien trouvé une diversion mais ça a duré ce que ça a duré. "

Un nouveau haussement de sourcil de ma part. Je préférais ne pas l'interrompre directement. Je l'ai vu rougir de plus belle et bien malgré moi, quelque part, entre mes jambes, quelque chose commençait à réagir à sa façon.

" Je – Je lui faisais des – Enfin au début avec les mains mais – Je ne peux pas dire ça, c'est trop gênant! " A-t-il fini en se cachant le visage avec les mains.

Je l'ai même vu me tourner le dos et mettre un peu plus de distance entre nous. Je n'aurais peut-être pas dû me montrer aussi curieux. Tout comme je n'aurais pas dû me sentir soulagé. D'une part, ne plus voir son visage permettait à mon cinquième membre de se calmer et d'autre part, Sora était encore vierge.

Quoi, ça ne change rien pour moi? Bien sûr que si!

" Est-ce qu'il t'y a forcé? " Ai-je demandé prudemment, espérant que cet Axel n'avait pas poussé son petit jeu aussi loin. J'ai vu Sora secouer la tête sans trop de conviction. J'ai pris ça pour un " pas tout à fait". J'ai poussé un long soupir. " Il n'empêche que s'il t'avait vraiment aimé, il aurait su attendre que tu sois prêt et ne t'aurait pas quasiment forcé à lui tailler une pipe. "

Il s'est tourné vers moi avec l'air d'un gamin qu'on surprend à faire une bêtise. Je ne suis pas sûr mais je crois que j'ai été trop franc dans ma façon de parler. Zut, à mon âge, on ne prend plus de gants et on dit les choses comme elles viennent. Il n'y a que les filles qui se tiennent; et encore, je ne suis pas certain qu'elles soient aussi prudes quand elles sont entre amies. Alors entre hommes, pas besoin de faire dans la dentelle non plus.

" Tu es vraiment vulgaire quand tu parles. " M'a gentiment sermonné Sora en faisant la moue. Il finit par se tourner complètement vers moi et me traita moins comme un pestiféré – comprendre : il s'est rapproché. " Mais d'une certaine façon, c'est aussi pour ça que je me sens à l'aise avec toi. Je sais que je peux te parler franchement; enfin, quand le sujet n'est pas trop embarrassant pour moi. "

" C'est normal d'être gêné. " L'ai-je rassuré avec un sourire discret. " Si tu m'avais vu après la première fois où j'ai couché avec un garçon. Franchement, je n'en menais pas large non plus. "

" Alors tu n'es plus vierge? " M'a-t-il demandé, l'air sincèrement étonné.

En un sens, j'aurais dû être flatté qu'il ait une vision presque christique de moi, mais d'un autre côté, je ne pouvais pas m'empêcher d'être vexé. Quoi? Vierge à mon âge? Tu rigoles! Cela dit, je l'aurais aussi été si on m'avait posé la question quand j'avais son âge. Mais que lui n'ait jamais franchi le cap à vingt et un ans était on ne peut plus normal et certainement pas matière à s'inquiéter. C'était tout de même curieux cette façon de changer d'opinion selon la personne concernée.

" Comment ça s'est passé? " A demandé Sora en laissant ses chaussures tomber sur le tapis posé sous la table basse où les copies que je corrigeais avant son arrivée étaient encore éparpillées. Il a ensuite amené ses genoux à son torse et les a enlacés, le tout sans jamais me quitter des yeux.

Je n'ai pas répondu tout de suite, trop occupé à le regarder, lui et ses magnifiques yeux bleus et ses lèvres ô combien entêtantes. Il a dû mal interpréter mon silence car il m'a dit que je n'étais pas obligé de lui répondre. J'aurais bien choisi ce moment pour blaguer un peu et lui sortir un truc du genre "je peux te montrer" mais justement, ce n'était pas le moment. Il était très sérieux et attendait donc une réponse réfléchie, pas une blague à deux balles.

Ce qui m'a conduit à me demander pourquoi il était si curieux à ce sujet alors qu'il avait clairement montré à son ancien petit ami qu'il n'avait pas encore l'intention d'aller plus loin que…jusque là où ils étaient déjà allés ensemble. N'était-ce pas légèrement contradictoire? Ou alors préférait-il se renseigner auprès de personnes plus expérimentées avant de tenter sa propre expérience? Du coup, je me suis demandé si je devais vraiment lui donner une réponse. Et s'il allait se chercher quelqu'un d'autre pour tester mes théories? Alors que j'étais juste là, à sa disposition, prêt à les lui démontrer moi-même? Ha, hors de question qu'un autre profite du fruit de mes efforts!

" Ça n'est pas pareil pour tout le monde. Le mieux serait encore que tu te fasses ta propre idée. " Lui ai-je finalement dit avec un haussement d'épaules, espérant qu'il n'insisterait pas.

Mais voilà, c'était là maintenant. Cette expression qu'il avait quand on lui refusait quelque chose dont il avait très envie. Ma mère l'avait souvent vue quand elle essayait de lui expliquer que s'il mangeait un biscuit avant le dîner, il n'aurait plus faim et que sa mère allait le gronder. Il faisait alors cette tête là et tout lui tombait tout cuit entre les mains, le biscuit et le verre de lait avec. Il adore ce truc dont j'ai toujours eu une sainte horreur. Sérieusement, ça sort des pis d'un mammifère! C'est comme si j'allais voir ma mère et lui tétais le sein pour avoir du lait! C'est tout bonnement ignoble. Après mûre réflexion, je commençais à comprendre pourquoi les seins des femmes me répugnaient autant… Mais je m'éloignais du sujet, une fois de plus.

" S'il te plaît, Squall. Il n'y a qu'à toi que je peux demander ça. Ce sera la seule fois, promis. " A ajouté Sora en prenant cette fois son air de chiot battu. C'était un coup vraiment bas, si vous voulez mon avis.

" Seulement cette fois, alors. " Ai-je déclaré en lui lançant un regard très sérieux. Il a vigoureusement acquiescé de la tête et s'est rapproché de moi; inconsciemment, je pense. " Par où commencer… "

Voilà tout le problème. Par quoi commencer? Les patins qu'on s'est roulés? Les mains qui se sont baladées? Ou tous les regards qu'on s'est lancés avant d'en venir à s'embrasser comme des acteurs de porno? Bon, peut-être pas à ce point là mais vous voyez ce que je veux dire.

Et puis est-ce qu'ils prennent la peine de s'embrasser dans ce genre de films?

Bien, Squall Leonhart, il est temps de cesser de tergiverser. Tu devras bien y passer à un moment ou à un autre alors autant en finir maintenant et être tranquille.

" Déjà, ça ne nous a pas pris d'un seul coup. " Autant commencer par le début, histoire qu'il ait tous les éléments. " Nous en avons discuté plusieurs fois, l'air de rien, pour s'assurer que les deux parties étaient consentantes. "

Là, j'ai vu mon jeune ami sourire avant de rire doucement. Et c'est alors qu'il est revenu : le sourcil haussé.

" Tu es tellement sérieux quand tu parles. " A expliqué Sora avec ce sourire qui m'avait charmé depuis tant d'années. L'avantage, c'est que lui n'avait pas de poitrine ni de couches de maquillage pour rendre son expression charmante. Voilà où cette chère Eva avait tout faux; de mon point de vue en tout cas.

" Je pense que c'est un sujet sérieux, justement. " Ai-je protesté avec ma propre moue. " Si tu m'interromps comme ça, je ne continue pas. "

" D'accord, pardon. Mais évite de faire ressembler ça au compte rendu d'un procès ou à une close de contrat. "

Ça y ressemblait? Peut-être bien que oui. J'ai pris une petite inspiration avant de reprendre.

" Donc, comme je disais, Cloud et moi avons beaucoup parlé de sexe avant de vraiment le pratiquer. Entre autre parce qu'on était jeunes et très penchés sur la question et aussi parce qu'on ne savait pas trop ce que l'autre en pensait. Finalement, on s'est lancés et on a retenté l'expérience plusieurs fois. " C'était assez bref et j'espérais bien que ça répondait à ses questions.

" Donne-moi plus de détails. Je n'ai rien appris que je ne sache pas déjà. "

Evidemment que ça n'était pas assez.

" Des détails comme…? " Ai-je demandé prudemment.

" Je ne sais pas trop, moi. Comment vous avez initié tout ça, ce que vous avez fait, comment ça s'est passé… "

Pour quelqu'un qui ne savait pas, il avait des idées très précises.

" Il y a eu plusieurs signes. La façon dont il me regardait, le fait qu'il restait souvent très près de moi quand nous étions seuls, ses mains qui me frôlaient soi-disant accidentellement. J'ai fini par y répondre et l'air de rien, nous nous sommes rapprochés et avons commencé à nous embrasser. " Commençais-je.

" Et ensuite? " Ai-je entendu dire Sora en le voyant se rapprocher encore un peu plus de moi, ses yeux pleins de curiosité et d'autre chose; une chose que je n'étais pas certain de reconnaître.

" Au début, ce n'étaient que des baisers innocents, des lèvres qui s'effleurent, se caressent, se cherchent. Pendant qu'on était occupés à partager notre salive, nos mains se baladaient un peu partout. Il gardait principalement les mains dans mes cheveux pendant que moi, je posais les miennes sur sa nuque, le bas de son dos, ses fesses; elles sont longtemps restées là. "

J'ai fait semblant d'essayer de me rappeler de la suite pendant que je le regardais s'approcher une nouvelle fois avec un grand intérêt.

" Ensuite, je l'ai dirigé jusqu'à mon lit, sur lequel je l'ai poussé doucement. J'ai laissé mes mains caresser son torse, ses côtes, son abdomen pendant que lui gardait toujours les siennes autour de mon cou. J'ai fini par le déshabiller et la suite, tu peux la deviner. "

Sora a acquiescé d'un signe de tête et je l'ai vu avaler sa salive; je l'ai aussi un peu entendu. Il a baissé les yeux un instant, ses joues rosies par la gêne ou l'excitation – je n'en étais pas certain – puis il m'a de nouveau regardé.

" Est-ce que ça fait mal? " A-t-il demandé lentement, comme s'il avait peur de la réaction que j'allais avoir.

" Cloud disait que oui mais j'ignore à quel point. Je réussissais à lui faire oublier la douleur avec deux ou trois astuces donc je pense qu'il n'y faisait pas vraiment attention. " Ai-je confié avec ce que j'espérais être un sourire confiant.

Vu la réaction de mon ami, je devais avoir réussi. Je l'ai vu détourner rapidement le regard et serrer un peu plus ses genoux contre lui. Il s'était même mis à gesticuler sur place et des expériences passées me laissaient deviner la raison de son agitation soudaine.

" Aurait-on quelques soucis? " L'ai-je taquiné d'une voix rauque. Oups, il fallait que je fasse un peu plus attention.

" N – Non. " Bégaya Sora en regardant par-dessus mon épaule. Il ne savait vraiment pas mentir.

" Tu sais où sont les toilettes. " Lui ai-je offert en lui ébouriffant les cheveux. Mais il n'a pas bougé et s'est contenté de me regarder d'un air presque paniqué. " Quoi? " Ai-je demandé, curieux.

Je l'ai vu ouvrir puis refermer la bouche à plusieurs reprises avant de soupirer longuement.

" Ce n'est rien. Laisse tomber. " A-t-il fini par dire en posant le menton sur ses genoux, l'air agacé. Mais par quoi? Moi?

" Sora, tu sais que tu peux tout me dire. " Lui ai-je dit en posant une main sur son épaule. À ma grande surprise, je l'ai vu frissonner. Wow, j'ignorais que j'avais autant d'effet sur les gens.

" Que… " Il a bégayé et a lentement levé les yeux vers moi, son visage devenu rouge une nouvelle fois. " Qu'est-ce…que ça te faisait qu-quand il te touchait? " M'a-t-il dit avant de se mordre la lèvre pour l'empêcher de trembler de façon trop visible. Les spasmes qui la secouaient me captivaient tant que j'ai bien failli oublier sa question.

Est-ce qu'il me demandait vraiment ça à moi? Oh, Sora, si tu savais à quel jeu dangereux tu es en train de jouer. Mais mes pensées ont vite changé.

" Attends, tu veux dire qu'Axel ne t'a jamais rendu la pareille? "

Je l'avoue, je n'avais pas l'intention de dire les choses de cette façon mais le fait est que je les ai dites de cette façon. Malheureusement, je ne pouvais pas faire marche arrière et tourner la même scène une nouvelle fois. La réalité est décidément moins pratique que la fiction… Pas de Ctrl+Z dans la vie de tous les jours. Quand une chose est faite, on ne peut plus l'annuler.

J'ai vu Sora faire non de la tête, l'air presque déçu. Le pauvre… Ce devait être frustrant. À sa place, je sais que j'aurais été frustré. Et que je ne serais pas resté avec un type aussi égoïste.

" C'est assez difficile à expliquer. Il faut l'avoir vécu pour le comprendre, je suppose. "

Je crois qu'il est grand temps de préciser que la conversation prenait une tournure délicate. Je ne voulais pas qu'elle mène à des actes pour lesquels Sora était loin d'être prêt. Alors, dans notre intérêt à tous les deux, je me suis levé pour aller nous chercher quelque chose à boire dans la cuisine. Parler autant m'avait donné soif; ça ou les émotions qui défilaient en moi suite à toutes ces paroles. Cependant, je n'ai rien fait d'autre que me lever car Sora a attrapé ma main avec les siennes et m'a regardé droit dans les yeux en murmurant :

" Alors montre-moi. "

Je me suis pincé. À m'en faire un bleu. Et bon sang, ça faisait un mal de chien! Je me suis frotté le bras là où une marque rouge commençait déjà à apparaître et j'ai regardé Sora en deux fois. Est-ce que je l'avais bien entendu? Est-ce qu'il m'avait vraiment demandé ça? Est-ce que ça ne faisait pas mal aussi de se pincer en rêve? Qui a décidé que non, d'ailleurs?

" S'il te plaît. " A-t-il ajouté en voyant que je ne répondais pas. J'étais bien trop occupé à combattre mes hormones enragées pour construire une phrase cohérente et la prononcer. Trop de travail pour mon pauvre cerveau trop occupé à m'ordonner de faire ce qu'on me disait.

J'ai fini par m'asseoir à nouveau sur le canapé en poussant un très, très long soupir pour essayer de me calmer et mettre mes idées au clair. Mais le processus fut interrompu quand Sora s'est de nouveau rapproché et que nos bras ont fini par se toucher. Décidément, il ne faisait rien pour m'aider; mais c'était peut-être le but, justement.

" Je ne te le demanderai plus, c'est seulement pour cette fois. " A-t-il murmuré en baissant les yeux pendant qu'il s'asseyait, les jambes pliées en dessous de lui, me laissant ainsi tout le loisir d'observer la bosse qui s'était formée sous le tissu de son pantalon. Pas assez volumineuse pour indiquer un état d'excitation intense mais tout juste assez pour montrer qu'il avait apprécié ce que je lui avais raconté.

Je me suis dit qu'il était temps de lever les yeux avant qu'il ne se rende compte que je fixais son entrejambe depuis tout à l'heure.

Et c'est là que ses mots ont enfin atteint mon cerveau. Seulement pour cette fois? Mince, je voulais qu'il me le demande plus souvent, moi. Voire qu'il ne me le demande plus qu'à moi pour le restant de ses jours. Même s'il refusait avec autant d'insistance qu'avec Axel que je le prenne, je saurais me contenter de ce que j'ai. Je pouvais tout aussi bien me servir de mes mains comme je l'avais fait jusqu'à maintenant.

D'accord, ça n'était pas très délicat mais zut, j'étais excité, il ne fallait pas s'attendre à des mots doux du genre de ceux des romans à l'eau de rose.

D'un autre côté, cette occasion était peut-être la seule que j'aurais de toute ma vie. En me disant ça, j'avais la nette impression de profiter de Sora mais après tout, c'était un service qu'il me demandait. Je lui faisais plaisir, il me rendait la pareille en me laissant faire et tout le monde était content. Après ça, rien ne m'empêchait d'aller me chercher un nouveau compagnon puisque Sora semblait décidé à ne pas renouveler l'expérience avec moi.

Bien triste mais déjà pas mal. Je n'avais jamais osé imaginer qu'il me demande une chose pareille. Dans mes rêves les plus fous, je passais souvent les préliminaires et attaquais la partie la plus intéressante. Je n'avais donc jamais eu à penser aux "veux-tu", "puis-je", "s'il te plaît". Le Sora de mes rêves n'avait pas besoin de ça et était toujours partant.

Celui-ci était cependant bien différent. Il avait besoin d'être rassuré, qu'on demande son avis, qu'on fasse attention et surtout : il avait besoin de moi en ce moment et j'étais trop occupé à écouter la voix de la raison pour agir comme tout bon ami; du point de vue de Sora. J'avais dépassé ce stade depuis longtemps, comme je l'ai déjà expliqué.

Je me suis assis en me plaçant le plus possible contre le dossier et j'ai écarté les jambes en tapotant l'espace qui les séparait. Sora a penché la tête sur le côté, me demandant à sa façon ce qu'il était censé faire. Je l'ai attrapé par le bras et attiré vers moi puis positionné devant moi. Il a compris de lui-même et s'est installé, le dos appuyé contre mon torse avant de tourner la tête vers moi. Il se demandait probablement ce que j'allais faire ensuite.

J'ai pris ses poignets au creux de mes mains – ils étaient d'ailleurs bien fins – et les ai placés sur ma nuque. J'ai ensuite approché mon visage de son cou et y ait posé les lèvres un court instant avant de respirer son odeur, un mélange d'amande et de miel.

" Seulement pour cette fois. " Ai-je murmuré à son oreille en laissant mes mains glisser le long de son torse jusqu'à son abdomen.

Je l'ai senti trembler au creux de mes bras et me suis arrêté un instant, pensant qu'il était peut-être en train de changer d'avis. J'ai senti ses mains quitter mon cou pour venir se poser sur les miennes sans chercher à les repousser. J'ai pris ça comme un encouragement et ai continué à descendre jusqu'à la taille de son pantalon.

Il était clair que je me laissais un peu trop emporter par tout ça. Je n'étais pas censé me montrer aussi affectueux avec lui alors qu'il voulait simplement que je l'aide à régler son problème devenu un peu plus évident à présent. J'aurais dû faire ça vite fait, bien fait; plonger ma main dans son pantalon, faire ce qu'il faisait probablement lui-même puisque personne n'avait encore pris la peine de lui faire ce petit plaisir et continuer ma vie comme si de rien n'était. Mais voilà, la vérité, c'était que j'adorais la moindre de ses réactions à mes caresses, à mes baisers dans son cou, les bruits légers qu'il laissait échapper en pensant certainement que je ne les entendrais pas placés comme nous étions. S'il savait. S'il savait comme je savourais chaque seconde de ce que nous étions en train de partager. Mais c'était tellement douloureux. Il n'y verrait rien de plus qu'un coup de main – sans vouloir faire de mauvais jeu de mot – de son vieil ami. J'aurais pu lui murmurer au creux de l'oreille combien je l'aimais, non, combien je l'adorais et lui raconter toutes les obscénités auxquelles je me vouais en rêvant de lui, il ne s'en souviendrait probablement pas. Il était ailleurs et ne réagissait qu'aux mains posées sur lui et qui prenaient leur temps avant d'atteindre leur véritable destination.

Quand je l'ai senti frissonner à nouveau, j'ai décidé de mettre un terme à ses souffrances et j'ai habilement déboutonné son pantalon puis fait glisser le curseur de sa fermeture éclair. Le slip qu'il portait a vite été baissé pour libérer son membre déjà durci.

" C'est vraiment la première fois que quelqu'un te touche, à ce que je vois. " Lui ai-je murmuré à l'oreille en prenant soin de laisser mon souffle s'échapper plus que nécessaire.

Il a encore émis l'un de ces sons, un peu moins discret que les autres, en acquiesçant d'un signe de tête. Il n'avait pas vraiment besoin de me répondre. Son corps parlait pour lui. J'étais moi-même passé par ce stade d'hyper-sensibilité à la moindre caresse avant de parvenir à me contrôler un peu mieux.

Cloud était particulièrement doué pour ça, mais je crois que le moment est mal choisi pour parler de ça.

J'ai entendu Sora prendre une grande inspiration quand ma main s'est refermée autour de son érection. J'ai commencé à le masser doucement, testant les réactions de mon ami. Elles ne se sont pas fait attendre. Il a laissé échapper un gémissement particulièrement bruyant qui, je crois, l'a surpris lui-même. Il a rapidement tourné la tête vers moi, comme pour s'excuser, ce que j'ai complètement ignoré. J'ai laissé mes lèvres caresser sa joue en continuant à le toucher tendrement, espérant faire passer toutes les émotions qu'il me faisait ressentir chaque fois que je le voyais ou que je pensais à lui.

Je n'étais pas certain d'avoir eu assez de temps pour tout lui faire comprendre étant donné qu'il a atteint l'orgasme plutôt rapidement – ce que je ne pouvais pas lui reprocher – en prononçant mon nom d'une façon si sexy que j'ai bien cru que j'allais l'atteindre au même moment.

ooXoo

Sora avait toujours été un homme de parole; ou plutôt un jeune homme. J'ai du mal à me l'imaginer vraiment adulte bien qu'il ne tarderait pas à arriver à cette période la vie où il était hors de question d'être appelé "jeune homme". Il est revenu me voir plusieurs fois et n'a jamais fait mention de ce qu'il s'était passé entre nous. Je mourrais d'envie de l'entendre en parler, me dire combien il avait adoré ça et était prêt à recommencer si j'en avais envie. Je n'aurais pas hésité une seule seconde à lui répondre que oui. Mais ma chance était telle qu'il n'en parlait pas et qu'il agissait comme si rien ne s'était passé.

Ça m'avait fendu le cœur au début mais je m'étais vite tapé sur les doigts. Qu'est-ce que je m'étais imaginé? Il l'avait bien dit : une seule fois. Et il n'y en aurait pas d'autre.

C'est dans ce genre de situation qu'on est ô combien reconnaissant d'avoir un ami pour nous écouter. On est même carrément un sacré veinard quand l'ami en question est doué d'une patience d'ange. Oui, j'étais le plus chanceux des hommes d'avoir Cloud comme ami. Il avait écouté mon récit avec un intérêt bien dissimulé mais je voyais ses yeux briller de malice en se rappelant certainement nos propres petits jeux d'antan. Une part de lui devait être nostalgique. Mais j'ai vu cet éclat mourir aussi rapidement qu'il était venu. Il devait s'amuser tout autant avec Tifa; et c'était peu dire vu les kilos de graisse que ses soutiens-gorge contenaient. Cloud a fermé les yeux lorsque j'ai eu fini de le mettre à jour sur ma vie sentimentale qui ne l'était pas vraiment mais pas loin. Il a même hoché la tête en meumeumant quelque chose.

Il avait vraiment l'intention de me faire languir, l'animal.

" Vu comme ça, ça me fait penser que tu n'es peut-être pas un cas si désespéré que ça. " A-t-il fini par me dire, l'air impassible.

Ok et qu'est-ce que j'étais censé devoir comprendre? Un décodeur serait le bienvenu.

" C'est-à-dire? " Ai-je demandé en haussant un sourcil. Lui aussi comprenait ce message. En plus, j'avais même pris la peine de parler pour que ce soit encore plus clair. J'étais de bonne humeur, malgré les tuiles qui me tombaient dessus depuis quelques temps.

" Ton cerveau se ramollit. " A commenté Cloud en secouant lentement la tête. " Ce que je veux dire, c'est que ce petit éprouve peut-être bien quelque chose pour toi. "

Si la situation ne me désespérait pas autant, je crois que j'aurais éclaté de rire.

" Hé ho, tu as écouté ce que je t'ai dit? Il venait de se faire larguer par son crétin de copain et a précisé que ça n'arriverait plus et oh, quelle surprise, ça n'est plus arrivé. " J'avais tendance à être un peu sarcastique en étant contrarié.

" Il attend sûrement un signe de ta part. " Il m'a regardé et a ajouté, voyant que je ne disais rien : " Il est venu te voir pour te parler de sa rupture. Jusque là, rien d'anormal, vous vous connaissez depuis longtemps. Il commence à te poser des questions sur tes premières aventures et demande à avoir des détails. Un peu bizarre mais pas complètement incompréhensible. Et après ça il te demande de le toucher et pas seulement poser la main sur son épaule. Franchement, s'il ne cherche pas à te faire comprendre quelque chose, je ne vois pas comment expliquer ça autrement. " Termina-t-il sur un ton un peu agacé.

Il n'avait jamais aimé devoir s'expliquer, ce pourquoi j'avais trouvé étrange qu'il choisisse de sortir avec une nana. Elles demandent toujours des explications pour tout et n'importe quoi, même quand on passe un quart de seconde de plus que d'habitude aux toilettes. Ne sait-on jamais, une maîtresse est peut-être cachée dans l'un des placards.

" Il était juste curieux? " Ai-je proposé, ne voyant moi-même pas d'autre explication. J'aurais tellement aimé pouvoir revenir quatre ans en arrière et me rappeler comment je pensais à l'âge de Sora. Mais pensais-je seulement comme lui?

" Il y a aussi cette possibilité, même si je trouve ça un peu poussé. Il doit bien avoir d'autres amis, non? Pourquoi avoir demandé ça a toi plutôt qu'à l'un d'eux? "

" Parce que j'ai plus d'expérience? "

" Les autres n'en ont pas? "

Et si tu répondais avec autre chose que des questions?

" J'en sais rien, moi! Je traîne pas avec ses autres amis. " Ai-je lâché après être enfin arrivé au bout du rouleau.

Aucun de nous n'a parlé pendant un moment et j'ai bien cru que Cloud s'était endormi dans son fauteuil. Mais il a bougé pour m'indiquer qu'il était encore réveillé.

" Tu devrais lui en parler. "

Ou peut-être parlait-il en dormant?

" Et risquer de le faire fuir? Oui, quelle bonne idée. " Ai-je rétorqué avec un sourire aussi faux que les nibards de Lolo Ferrari. J'ajoute aussi que la contrariété me fait avoir un humour douteux.

" Il t'a bien demandé de le masturber. Je ne vois pas en quoi parler va le faire fuir. " M'a-t-il répondu de but-en-blanc.

Et en y réfléchissant bien, il y avait du vrai dans ce qu'il me racontait. C'est donc pour cette raison que je me suis décidé à tout mettre au clair avec Sora et enfin tenter de retrouver un train de vie normal. Tout ça me travaillait tellement que j'en avais perdu le sommeil. J'ai même cru que quelque chose était en train de mourir dans mes intestins quand il est enfin venu me rendre visite et m'attendait dans le salon pendant que je prenais de quoi le désaltérer et, éventuellement, achever ce qui se décomposait dans mes boyaux. Les joies du stress…

" Merci. " M'a aimablement répondu Sora en prenant le verre de limonade que je lui tendais.

J'ai pris place dans le fauteuil en prenant soin de laisser un espace conséquent entre nous. Il n'a pas semblé réagir de quelque façon que ce soit. J'ai ouvert la bouche pour parler mais il n'en est sorti qu'un bruit de rat qui vient de se faire écraser par un chauffard. Un bruit qui blessa ma fierté d'homme mature et me fit rougir comme une fillette dont on venait de soulever la jupe. Il était temps de régler mes problèmes avant qu'on ne se mette à m'appeler par des noms en "-ette" ou "-ine" ou autre chose propre aux prénoms féminins.

" Squall? " A demandé mon jeune ami en fronçant les sourcils. Je pouvais comprendre son inquiétude. Je n'avais pas pour habitude de couiner.

" Ecoute, Sora, il faut qu'on parle sérieusement. " Ai-je déclaré en me tournant vers lui tellement vite que j'ai renversé un peu de coca sur mon jean. Il a acquiescé lentement de la tête et a attendu la suite. " C'est au sujet de ce qui s'est passé l'autre jour. "

Voilà, le sujet était lancé et je me suis dit que j'avais fait le plus dur. Grossière erreur. Sora a pâlit et baissé les yeux. Il refusait tout contact visuel mais ça n'allait pas m'empêcher de dire ce que j'avais à lui dire. Il fallait que ça sorte de ma tête une bonne fois pour toutes.

" Je voudrais simplement savoir ce qui t'a poussé à me demander de te faire ça. "

Ce n'est qu'à ce moment là qu'il a daigné lever les yeux vers moi et ce que j'y ai vu ne m'a pas plu. Du tout. Il avait l'air terrifié et j'ignorais pourquoi. Un possible rejet qu'il appréhendait? De sa part ou de ma part?

" Je te l'ai dit, je ne te demanderai plus de – "

" Pourquoi, Sora? "

Un ange passe.

" C'était de la curiosité. "

" Tu aurais pu demander à Axel avant ça. "

" Il ne se souciait pas tellement de moi. "

" Tu as d'autres amis vers qui tu pouvais te tourner. "

" Mais c'est ici, avec toi que j'ai eu ce problème. Je n'allais pas partir et aller chez quelqu'un d'autre avec ça. "

" Tu pouvais t'en occuper toi-même mais tu as préféré me demander de le faire pour toi. Il doit bien y avoir une raison. "

S'il y avait quelque chose qu'il devait savoir, c'était que j'aimais avoir le dernier mot.

" Parce que j'étais curieux. "

Et aussi que je n'aimais pas particulièrement tourner autour du pot. J'ai grommelé sourdement, posé mon verre un peu brusquement sur la table basse, et l'ai attrapé par les épaules tellement subitement qu'il en a fait tomber son verre sur le tapis. Ça allait laisser une belle tâche si je ne nettoyais pas ça rapidement mais c'était le cadet de mes soucis pour l'instant.

" Ça ne peut pas être la seule raison! Je ne veux pas croire que ça n'ait été qu'un test pour toi parce que pour moi, c'était bien plus que ça. "

Et voilà, je me laissais emporter et j'en disais trop. Pour maintenant, autant tout lui dire. Je n'avais plus rien à perdre.

" Ça fait des années que je te regarde grandir en espérant chaque jour que tu commenceras à me regarder autrement, en me demandant si tu ne vas pas finir par éprouver la même chose que ce je ressens pour toi. Et quand tu te tournes enfin vers moi et que tu me laisses te toucher comme je ne l'ai jamais fait qu'en rêve, tu me sors que c'était par curiosité?! Est-ce que tu te rends un peu compte à quel point tu es cruel quand tu me dis ça? Qu'est-ce que tu crois que ça me fait? "

Je l'ai enfin lâché en baissant les yeux. J'ai soupiré un bon coup et j'ai baissé la tête pour regarder le tapis s'imprégner du soda. Non pas que je trouvais ça extra mais c'était toujours mieux que de le regarder lui après ce que je venais de lui dire. J'avais peur de connaître sa réaction. Je me corrige : j'étais mort de trouille et prêt à passer par la fenêtre si les choses tournaient mal.

" Malgré ça, je me dis que je ferais mieux d'être reconnaissant d'avoir au moins eu cette chance. " Ai-je marmonné sourdement en me cachant le visage avec les mains. " Mais je me demande si c'était une si bonne idée vu la façon dont je me comporte. "

" Je suis désolé. "

Voilà, les derniers mots que j'allais entendre allaient servir à me remercier de mes bons et loyaux services et me demander de partir. Même si c'était mon studio.

" Je ne savais pas. " A continué Sora. Je n'avais pas besoin de le regarder pour savoir qu'il était très gêné par la situation. " En tout cas, pas avant ce qui s'est passé. "

Là, j'ai relevé la tête pour l'observer. Comment ça "avant"? Et "après", alors?

" Sur le coup, je n'y ai pas vraiment fait attention mais en repensant à tout ça, je me suis rendu compte que ta réaction était assez étrange, vu ma demande. J'aurais dû m'attendre à ce que tu refuses catégoriquement et pourtant… " Là, son visage a rougi considérablement et j'avais beau ne pas savoir comment son discours allait se finir, je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver si beau que j'en ai eu envie de l'embrasser. Là, tout de suite. " Pourtant tu as accepté et tu ne t'es pas contenté de fourrer ta main dans mon pantalon pour en finir le plus vite possible. Tu as même été très tendre, plus qu'on ne l'a jamais été avec moi. "

Je n'en suis pas certain mais je crois bien que ses yeux étaient devenus très brillants tout à coup. Je me suis retourné mais je n'ai vu que de gros nuages chargés d'eau à travers la fenêtre. Il pleuvrait sûrement d'ici peu de temps.

" Je venais de rompre avec Axel et sur le coup, j'ai agi sur un coup de tête mais comme tu le dis, il devait bien y avoir une raison pour que je vienne te voir, toi. Inconsciemment, j'ai dû sentir que tu n'éprouvais pas que de l'amitié pour moi. "

Il a fini de parler et j'ai remarqué que ses yeux étaient redevenus comme avant. C'était certainement l'émotion qui lui avait joué des tours. Ou à moi, je ne suis pas trop sûr.

" Pourquoi ne pas m'en avoir parlé? " Ai-je finalement demandé et je crois bien que ma voix m'a trahi. J'étais tellement perdu…

" Je n'étais pas sûr que tu aies accepté parce que tu m'aimais ou simplement parce que tu voulais vraiment m'aider. Tu n'avais jamais eu de gestes ou de propos qui m'aient fait me questionner sur la nature de tes sentiments pour moi. Pour être franc, j'avais peur de me tromper et que tu me laisses tomber. "

C'était fou comme on avait la même façon de penser. Fou et complètement effrayant à la fois. Tout ce remue-méninge pour rien! Quel soulagement.

" Tu crois vraiment que j'aurais attendu de t'avoir tripoté pour te rejeter? Sérieusement, je comprendrais si c'était toi qui m'avais touché mais on sait bien que ça n'est pas le cas. " Lui ai-je répondu en secouant lentement la tête.

Il restait une question que je brûlais de lui poser et pour une fois, j'ai décidé de foncer tête baissée. On avait passé trop de temps à se cacher des tas de choses et vu où ça nous avait menés, j'ai préféré nous éviter de revivre la même expérience à lui, mes intestins et moi. Ne surtout pas oublier les intestins. Le coca avait l'air de faire son effet, la douleur commençait à se calmer.

" Alors… Est-ce que ça veut dire qu'il y a une chance pour que tu me demandes de recommencer dans un futur proche? " Ai-je tenté. J'ai préféré être franc; c'était comme ça que Sora m'avait toujours connu alors pourquoi changer maintenant?

Je l'ai vu se mordre la lèvre puis éclater de rire. Je me suis mis à rire avec lui. Peut-être qu'il allait me dire que non, il ne me ferait plus la même proposition, se lèverait et partirait mais pour l'instant, j'avais simplement envie de rire avec lui. C'est fou ce que l'amour peut vous faire faire comme trucs stupides et ridicules.

" Avant ça, je crois que je préfèrerais qu'on s'embrasse au moins une fois. Je ne voudrais pas que ma vie sentimentale ressemble à un film X. "

Il n'a pas trop compris pourquoi mais sa remarque m'a fait rire. Énormément. Et quand il m'a posé des questions au sujet de mon fou rire, je me suis contenté de coller mes lèvres aux siennes, histoire que notre relation ne ressemble pas à celle d'un porno. Il méritait bien mieux que ça.

xooOXOoox

En fait, j'ai tellement aimé écrire cet OS que je crois bien que je ferai un prologue et un épilogue. Ouais, ça sera une histoire courte, c'est décidé! \o/ Voilà, j'espère que ça vous a plu et que vous n'êtes pas trop déçu(e)s du micro lemon/lime. XD Je promets d'essayer de faire plus pour l'épilogue! En me relisant, je me suis rendue compte que mon écriture s'est beaucoup basée sur celle du bouquin de Hugh Laurie. (que je vous conseille si vous aimez l'humour noir et très terre à terre, bah celui de Dr House, quoi) C'est assez marrant d'écrire plus librement sans chercher à construire de jolies phrases qui sonnent bien et en bon français soutenu. (je dis pas que j'y arrive la plupart du temps mais bon, c'est pas carrément du français parlé dans les autres fics) Ah, et la réflexion de Léon sur le sourire d'Eva Longoria est en fait une réflexion que je me suis faite en retombant sur un article qui parlait d'elle. Je trouve qu'elle a un sourire magnifique! Voilà, je m'arrête là pour les commentaires. J'espère que ça vous a plu! À bientôt pour la suite! \o/