Petit OS sans prétention co-écrit avec Rikurt36


La nuit était déjà bien entamée. Blaine et Sebastian dormaient profondément, leurs corps chauds serrés l'un contre l'autre, quand des pleurs se firent entendre. Des pleurs de bébé. Leur bébé.

Sebastian ouvrit un œil fatigué et croisa le regard de son mari. Blaine soupira et se blottit contre lui. Le bouclé l'embrassa sur l'épaule avant de murmurer :

– Thomas pleure.

Le bébé continuait de crier. Il était dans la pièce d'à côté, dans son petit lit aux draps bleus. Thomas Smythe Anderson avait cinq mois et ses dents commençaient tout juste à pousser, ce qui valait à ses deux pères de se lever toutes les trois heures pour le calmer.

– J'avais remarqué, chéri.

Blaine émit un léger rire et leva les yeux vers le châtain. Sebastian lui sourit et caressa ses beaux cheveux noirs.

– Tu y vas ? demanda le bouclé.

Sebastian pencha la tête sur le côté et ne répondit pas.

– S'il te plait.

Le châtain eut alors le malheur de croiser le regard de chien battu que lui adressait son mari.

– Pas ce regard-là, mon amour…

– Allez, Seb ! gémit Blaine. Je suis fatigué.

– Et moi tu crois que je ne suis pas fatigué ?

Le bouclé baissa les yeux et se rapprocha encore plus de son mari. Dans l'autre chambre, Thomas ne s'arrêtait toujours pas de pleurer. Ça déchirait vraiment le cœur de Sebastian de l'entendre crier comme ça, mais il était vraiment épuisé.

– Sebastian… C'était moi, la dernière fois…, chuchota Blaine.

Sebastian rejeta la tête en arrière et poussa un long soupir. Il sentit les lèvres chaudes de son mari se poser sur son torse pour l'embrasser. Le châtain le repoussa lentement et envoya la couverture sur le côté.

– C'est bon, j'y vais, marmonna-t-il, je ne veux pas que tu finisses en dépression postpartum.

– Merci, mon amour.

Blaine posa la tête sur l'oreiller et regarda l'homme qui partageait sa vie se lever.

– Je te préviens, s'il a vomi, je-

– Tu me laisses nettoyer. Je sais.

Sebastian sourit à demi. Son mari le connaissait vraiment par cœur. Finalement, le châtain sortit en refermant précautionneusement la porte derrière lui. Il marcha lentement jusqu'à la pièce d'à côté. Il entrouvrit la porte et passa la tête à l'intérieur. Aussitôt, les cris s'intensifièrent. Grâce à la faible lumière de la veilleuse, il put distinguer son fils, couché sur le dos, en train de se débattre dans son petit lit. Sebastian entra alors et se dirigea vers le bébé. Il se pencha au-dessus du lit et murmura d'une voix qui se voulait réconfortante :

– Hey, hey, Thomas… Qu'est-ce qu'il y a, mon chéri ?

Le bébé ouvrit ses yeux pleins de larmes vers son père biologique, mais ne cessa pas pour autant de pleurer. Quand il reconnut Sebastian, le volume de ses cris diminua mais ne s'arrêta pas. Le châtain sourit gentiment et tendit les bras vers Thomas. Ce dernier enroula sa main autour de l'index et du majeur de son père et ses pleurs se transformèrent en gros sanglots.

– Et alors, bébé, et alors ? Tu pleures ?

L'enfant cligna des yeux, écrasant quelques larmes au passage.

– Allez, viens dans mes bras, Thomas.

Sebastian le souleva avec délicatesse et le serra contre lui. Le bébé posa sa petite main sur l'épaule de son père et ses sanglots ne furent plus que des hoquets.

– Qu'est-ce qui se passe, amour ? Dis à Papa.

Le petit garçon posa sa tête minuscule contre le cou de l'homme châtain et renifla, ses hoquets devenant peu à peu moins fréquents. Sebastian redressa la tête de l'enfant et lui fit ouvrir la bouche en mettant son doigt dedans. Il toucha ses deux petites dents pointues qui se frayaient un chemin sur la gencive inférieure du bébé.

– Tu as mal, mon Thomas ?

L'enfant, qui avait arrêté de sangloter, suça le doigt de son père, pour apaiser la douleur. Il parut se sentir mieux et Sebastian sentit la langue du bébé se frotter contre son ongle.

– Viens, chéri.

Sebastian enleva son doigt de la bouche du petit, provoquant de nouveaux pleurs. Thomas avait mal. Ses dents le faisaient souffrir. Le châtain sortit de la chambre avec le bébé et l'emmena dans la cuisine. Il alluma la lumière puis mit en route l'appareil qui stérilisait le lait. Il tenta de calmer son enfant, mais le petit ne voulait pas cesser de pleurer.

– Hey, bébé… Stop, chéri. Chut, tu vas réveiller ton père.

Le bébé hoqueta et sa tête se posa contre l'épaule de l'homme. Après quelques minutes, le lait fut prêt et Sebastian put le verser dans le biberon. Il vissa ensuite la tétine et porta l'objet à ses lèvres. Il but une mince gorgée de lait et décréta :

– Ça va, il n'est pas trop chaud. Tiens, mon amour.

Il changea son enfant de position pour le mettre couché dans ses bras, et lui mit le biberon sous le nez. Le bébé ouvrit systématiquement la bouche et mordit avidement dans la tétine puis avala de grandes gorgées du liquide chaud. Le châtain le regarda faire. Thomas bougea sa main et la posa sur un des pectoraux de son père. L'homme esquissa un sourire quand le regard noisette du bébé croisa le sien, bleu. Thomas avait les yeux de Blaine. De magnifiques yeux noisettes, avec un peu d'or et de vert, aussi. Le petit garçon avait déjà un peu de cheveux. Ils étaient châtains, tout comme Sebastian.

En attendant que son enfant boive le reste du lait, l'homme alla s'asseoir sur le canapé. Il observa longtemps son bébé et finit par murmurer, plus pour lui-même que pour le garçon :

– Je t'aime, Thomas. Je t'aime, mon bébé.

L'enfant cligna des yeux plusieurs fois et continua à boire. Au bout d'un certain temps, le bébé termina son biberon de lait et Sebastian se releva pour aller ranger l'objet dans l'égouttoir. Thomas s'était blotti tout contre lui et semblait sur le point de s'endormir. Sebastian décida de rester dans la cuisine jusqu'à ce qu'il s'endorme, pour ne pas risquer de déranger son mari. Il fit donc quelques allers-retours entre le salon et la cuisine pour bercer son bébé. Thomas ne parvenait cependant pas à s'endormir. Résolu, le châtain retourna dans la chambre de l'enfant. L'homme tenta d'abord de reposer Thomas dans son lit aux draps bleus, mais le garçon se mit à pleurer, ne voulant pas quitter les bras protecteurs de son père. Aussitôt, Sebastian le reprit dans ses bras en chuchotant :

– Thomas, Thomas, ça va, je suis là, mon ange. Tout va bien.

Le bébé s'arrêta instantanément de crier. Son père s'assit donc avec lui sur un fauteuil. Thomas bâilla longuement et prit les doigts de son père dans sa petite main potelée. Sebastian commença à fredonner un air que son enfant aimait beaucoup : Teenage Dream. C'était également la chanson préférée de Blaine. Il fallait croire que Thomas allait tenir de son deuxième père.

Alors qu'il terminait la chanson, Sebastian baissa les yeux vers le bébé. Il dormait. Souriant un peu, le châtain le déposa délicatement dans son petit lit. Le petit garçon n'opposa aucune résistance et poussa un soupir bienheureux dans son sommeil. Sebastian resta là quelques instants devant son fils, à le regarder dormir en paix. Thomas était vraiment adorable. Sebastian se pencha vers lui et l'embrassa sur le front. Puis, fatigué, il retourna se coucher sans un bruit. Il se glissa dans le lit et enroula ses bras autour de la taille de son mari.

– Seb…, grommela le bouclé. Tu es gelé !

– Pardon d'avoir débarrassé tes oreilles des cris de ton bébé.

Notre bébé, Sebastian. Notre bébé.

– C'est toi qui l'as voulu.

– Ne me dis pas que tu n'es pas heureux qu'il soit là.

– Je n'ai jamais prétendu ça, mon cœur. Tu sais très bien que j'aime Thomas plus que tout.

– Plus que tout ? répéta Blaine, comme légèrement dépité.

– Oui, chéri. Plus que tout.

– Plus que moi ?

Sebastian rit.

– Personne ne recevra jamais le même amour que j'ai pour toi, Blaine. Tu es magnifique. Tous les autres, ils ne t'arrivent qu'à la cheville. Non, ils t'arrivent à la plante des pieds. Et encore, je suis gentil.

Le bouclé embrassa son mari puis se blottit contre son torse nu.

– Hey, Seb ?

– Mmh ?

J't'aime.

Et moi je t'aime bien plus encore.

Je ne peux pas être en dépression postpartum. Je n'ai pas accouché.

Sebastian étouffa un rire dans les cheveux de Blaine et fini par embrasser sa tête.

- Idiot.