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Les oiseaux chantaient, les enfants jouaient. Dans un autre contexte, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'une simple journée, comme les autres, comme toutes celles qui avaient eu lieu durant les 107 dernières années... Les 107 dernières années...

Non. La paix ? C'est le passé maintenant.

An 845. La semaine dernière, l'ennemi a frappé. Ils sont réapparus, ils ont détruit le Mur, ils ont mis fin à l'utopie des Murs. Les esprits n'étaient occupés que par une seule pensée, qui résonnait à l'unisson dans les paroles perdues de ces pauvres gens. Ces pauvres gens ? Les réfugiés du Mur Maria. Dès l'annonce des messagers de Shingashina, les habitants du Mur extérieur avaient naturellement fui la zone.

Il fallut alors gérer cette soudaine augmentation démographique. Lesdits réfugiés ne se distinguaient plus les uns des autres, homme ou femme, vieillard ou enfant, soldat ou civil, pour les habitants des Murs intérieurs, c'était la même chose : des réfugiés, des moins-que-rien. Leurs droits étaient simples à résumer : le droit de dormir en extérieur, le droit à une miche de pain par jour et par famille, le droit de perdre leurs identités et de pouvoir mourir dans l'insécurité grandissante, ou, au mieux, celui de finir aux mains de vendeurs d'esclaves.

Les Brigades Spéciales du Mur Rose avaient, étrangement, été rappelées au Mur Sina, ce qui laissait donc la Garnison du nouveau Mur extérieur seule responsable de la situation.

Voilà donc le contexte dans lequel tout le Mur, et en particulier les villes fortifiées, se trouvait. Tous les jours, des gens apeurés, affamés, qui venaient mendier aux pieds de la Garnison leur vulgaire bout de pain. Cette dernière semaine, le chaos avait régné en maître. Sans aucune directive du Gouvernement Royal, la Garnison ne pouvait que voir leurs stocks de nourriture se vider.

Les villes, anciennement actives et joyeuses, avaient laissé place à une ambiance sombre et lourde. « Qu'ils crèvent », « On ne veut pas de ces sales immigrés chez nous », « Qu'ils aillent se faire bouffer par un titan », c'est ce qu'on entendait à tous les coins de rue, mais à voix basse, comme des paroles non assumées. Dans les ghettos, vers lesquels avaient été renvoyés les réfugiés, on ne faisait qu'attendre le lendemain. On errait, sans espoir aucun.

Mais des quatre cités fortifiées du Mur Rose, c'est Trost qui avait accueilli le plus de misère. En effet, ceux qui s'y étaient rendu sont ceux ayant fui la zone de Shinganshina. Ce sont ceux qui ont vu les titans. Il ne pouvait pas y avoir de vision de l'enfer plus terrible que ce qu'il s'était passé là-bas. Ils avaient tous perdu au moins un proche.

« Perdre un proche » ? c'était un doux euphémisme. Que peut-on penser, quand on voit son père en larmes, criant et pleurant d'effroi, se débattant en vain pour avoir la vie sauve ? Que peut-on penser, quand on voit sa mère hurlant de douleur, lentement déchiquetée par une horde de titans sanguinaires ? Que peut-on penser, quand on voit la peau des personnes aimées s'arracher petit à petit, leurs organes explosés s'écrasant à terre, leurs os réduits en poussière, et tout ça dans une pluie de sang et de pleurs ne laissant voir que l'infériorité de l'Humain ?

En fuyant, on piétinait les cadavres qui jonchaient les rues, et on espérait ne pas se trouver à la place des malheureux pris aux pièges, prêts à être dévorés par ces titans dont les traits du visage laissait entrevoir une sorte de réjouissance dans leur massacre. On se souvenait du vide de l'intérieur de leurs bouches, de leurs yeux qui scintillaient à l'approche d'une victime à assassiner, de leurs corps difformes qu'il suffisait de voir pour connaître la définition de l'horreur ; on se souvenait de leur immonde vomi composé de restes humains dissous.

Cela faisait sept jours maintenant. Sept jours que la vie dans les Murs avait été bouleversée... à tout jamais.

Quinzième jour, intérieur du Mur Rose, côté ouest. Main-d'œuvre facile d'accès et presque gratuite, une grande majorité des réfugiés avait été envoyée aux terres défrichées. Ils labouraient, tels des esclaves, une terre morte et non-fertile, toute la journée, pour avoir, éventuellement, le droit à des restes de miettes de pain en fin de journée, distribuées par les Brigades Spéciales, qui avaient pour rôle de réprimer au possible les libertés.

Parmi eux, une petite parcelle était réservée aux anciens soldats de la Garnison, qui étaient rejetés même parmi les rejetés, pour ne pas avoir su défendre Shinganshina. Myst Ravel, ancien Lieutenant, et une trentaine de ses camarades s'y trouvaient.

Myst, qui avait la quarantaine, en témoigne ses cheveux bruns grisonnant, avait, malgré la malnutrition, conservé son impressionnante carrure de soldat entraîné. Il faut dire qu'au contraire des autres, il travaillait dur sur ces terres. Quand on lui demandait comment il pouvait garder tant d'énergie, il répondait simplement qu'il « s'entraînait ».

« Sauf votre respect Lieutenant, la moitié d'entre nous s'apprête à crever de fatigue dans les prochains jours, vous allez bien vous retrouver seul sans nous, hein ? lui lança un ancien soldat sur un ton sarcastique tremblotant.
— Je ne vous ai pas donné l'ordre de mourir, soldat, répliqua Myst, avec un sourire en coin de lèvre
— J'avoue que je vais pl...
— Hé, vous ! cria une voix venant de l'arrière »

L'instant d'après, l'ex-soldat senti une vive douleur au visage, et s'écrasa à terre, ébahit. Un soldat des Brigades Spéciales venait de le frapper avec la crosse de son fusil.

« Décline ton identité, fit ce dernier, le regard noir.
- Franz Mü...
- Est-ce que tu as un nom ? l'interrompit l'homme armé, en écrasant la tête du malheureux avec son pied.
- Numéro 1-11-539, rétorqua Franz, après quelques secondes d'hésitation.
- Bien. 1-11-539, tu es privé de repas ce soir. Ne parle plus pendant ton travail, fit le soldat, avec un sourire narquois ».

Quand il partit, Franz balbutia un léger « Franz Müller, enfoiré », en s'essuyant avec son bras. Les autres qui avaient assisté au spectacle avaient juste ignoré ce qu'il venait de se passer, et continuaient leur « travail ».

Le soir venu, lors du « repas », un Lieutenant des Brigades fit irruption dans la cantine, dans un vacarme qui brisa l'oppressant silence installé. Tous les regards se tournèrent alors vers lui. Il sortit de son sac un parchemin, et, sans plus attendre, en commença la lecture :

« Chers citoyens,

Il y a de cela deux semaines, un terrible événement est venu bouleverser nos vies et notre tranquillité à l'intérieur des Murs. Nous avons tous été atteint et choqué par cette incroyable nouvelle qui n'aura eu que pour effet de nous unir encore plus derrière le blason de l'humanité. Nous sommes le genre Humain, ceux qui ont résisté aux titans, et qui continueront de résister. Nous ne céderons pas à cette humiliation qu'ils essaient nous infliger, et nous lutterons pour recouvrer nos droits en tant qu'êtres dignes.

Ces Murs qui nous ont vu naître et grandir sont nôtres, et n'ont pas vocation à être sous la domination de l'infamie de notre Ennemi. En cette raison, au nom du Gouvernement Royal, moi, le Roi Fritz, j'annonce que l'Humanité ne saura pas se contenter de se laisser voler ses terres. J'annonce que notre genre ne saura pas faiblir devant l'adversité, et que bien au contraire, notre riposte sera puissante et écrasante : J'annonce, chers citoyens, le début de l'Opération de reconquête du Mur Maria. »

Tout le monde était abasourdi par ce qu'ils venaient d'entendre.

Reconquérir... le Mur Maria ?