Titre : Another Chance
Auteur : Yuki Shuhime
Type : Fiction Longue, Prologue
Univers : Harry Potter
Rated : M
Couple : Lucius Malfoy/Sirius Black
Résumé : Et si lorsque Sirius était passé à travers le voile, il n'était pas mort ? Et si au lieu de prendre, le voile pouvait offrir ? Offrir une autre chance.
Disclammer : Tout à JKR
Note : je remercie ma béta-lectrice, Tania-Sama, ma béta-correctrice, Charles Von Konderwick, et ma fan numéro un, Rosie74.
Prologue
Les yeux bleus de Sirius se voilèrent alors qu'il se sentait tomber en arrière. Ses jambes étaient lourdes et il ne pourrait se rattraper. C'était comme si tout son corps fonctionnait au ralenti. Il aurait voulu crier, mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Alors il eut la sensation de tomber dans le vide. Mais la chute paraissait sans fin.
Sirius venait de franchir l'arcade. Sa course infernale dans un abîme sans fond s'arrêta brusquement et il eut l'impression de flotter. C'était un sentiment étrange, comme si tout en lui n'avait plus de substance, comme s'il n'était plus rien qu'une âme qui errait au milieu de nulle part.
Un temps infini passa et Sirius n'était plus qu'une ombre qui attendait dans ce purgatoire épuré. Une voix sinistre retentit alors et il se rendit compte qu'il ne s'était écoulé que quelques secondes depuis qu'il était passé de l'autre côté du voile. Les images de la scène qui se déroulait dans la salle de l'arcade apparurent et Sirius pouvait voir ses amis, ses proches se battre avec acharnement.
Mais il ne ressentait plus rien. Ces gens n'auraient pu être que d'illustres inconnus qu'il n'aurait pas compati davantage à leur sort. Des corps tombaient dans des cris effroyables mais Sirius était en paix. Il souriait simplement. Puis la voix sinistre retentit à nouveau et des nouvelles images apparurent, plus anciennes, plus ancrées au fond de lui.
Les souvenirs de Sirius, ses choix, les bons comme les mauvais se matérialisaient. Toutes les erreurs qu'il avait commises défilaient devant ses yeux. Il contemplait impuissant le spectacle ridicule de sa vie futile. Il n'était rien, il n'avait jamais rien été. Ces images sonnaient creux, elles semblaient fausses, à l'opposé de ce qu'il avait toujours souhaité.
Puis certains visages virent le jour au sein de ce fouillis des déchets de sa mémoire. Ces visages qu'il avait chéris, qu'il avait aimé, et qu'il avait abandonné aussi. Sirius eut soudain si mal qu'il crut qu'on lui plantait des lames acérées dans tout le corps. Le regret le saisit à la gorge, plus amer encore que le remord de ses actions passées, il regrettait ce qu'il n'avait jamais pu faire. Ce qu'il avait été trop lâche pour faire. C'était tellement plus facile de se rebeller que de se battre pour ses rêves. Et Sirius avait été faible, il s'était soumis à la facilité au lieu de se battre pour sa vie.
Il avait la nausée et ses yeux vomissaient de perles salées qui creusaient ses joues émaciées. Ces larmes étaient acides, elles le brulaient. Toute la douleur qu'il éprouvait voulait sortir et lui faire payer. Lui faire payer sa lâcheté et sa faiblesse, lui faire payer tout ce dont il s'était toujours privé, lui faire payer ses mensonges à lui-même. Et alors que son souffle erratique s'épuisait, Sirius sentit qu'il allait mourir. Et il allait mourir en regrettant chaque minute de sa vie.
Un hurlement muet passa la barrière de ses lèvres et sa détresse l'envahit peu à peu, impuissant qu'il était dans ce néant où toutes ses chimères lui apparaissaient. La voix retentit à nouveau pour lui parler cette fois. Sirius était sourd à ses paroles, il ne voulait pas l'entendre lui dire tout ce qu'il n'avait jamais vécu, il refusait de faire face à la vérité.
Alors la voix se tut. Mais ses mots transperçaient la chair de Sirius et le pénétrait au plus profond de son âme. Les phrases damnatrices résonnaient dans sa tête. Il voulait qu'elle se taise. Il ne voulait plus l'entendre. Il voulait mourir. Mais les mots tranchant comme des lames de rasoirs lui déchiquetaient le cœur. Alors il hurla ce qu'il aurait toujours voulu, il hurla son amour jamais avoué, il hurla ses regrets et son malheur, il hurla ses mensonges.
Soudain le silence se fit et Sirius eut encore l'impression de tomber. Ainsi la fin était arrivée. Il allait mourir, il allait être libre. Mais le paysage chaotique devint d'un blanc d'opale éclatant. Les yeux de Sirius le brulaient. Il était aveugle tant la lumière perçante scintillait.
Puis, plus rien. Plus un bruit, plus de voix accusatrice, plus de chute infernale, plus de lumière aveuglante. Sirius ouvrit les paupières et aperçut le plafond de sa chambre au 12 Square Grimmaud. Un tambourinement retentit contre le chambranle de sa porte et une voix beaucoup trop aigu répondit d'entrer.
Sirius se redressa précautionneusement, comme enfermé dans un corps trop petit et fit face à la femme qui lui souriait gentiment. C'était sa mère.
« Bonjour mon chéri, ton petit déjeuner est prêt ! annonça-t-elle d'une voix enjouée dont il se souvenait à peine.
-Salut maman, murmura-t-il, la voix enrouée. On est quel jour ?
-Allons Sirius, c'est aujourd'hui que tu entres à Poudlard, tu n'as quand même pas oublié, lui répondit-elle avec un sourire.
-Non, non je n'ai pas oublié. »
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La suite sera publiée prochainement