Waring : Classé M à cause du premier chapitre, disons-le très gore

Waring : Classé M à cause du premier chapitre, disons-le très gore. Si vous êtes facilement dégouttés, ne le lisez pas, il n'est pas vraiment indispensable pour la compréhension du reste.

Discaimer : Tous les personnages appartiennent à Hiromu Arakawa, donc je peux m'en servir comme je veux tant que je ne gagne pas d'argent. Ce qui m'arrange. Le poème '' les Djins '' appartient à Victor Hugo.

Genre : glauque (à croire que j'adore ça), triste, parental, donc pas de couples ou très peu. L'histoire sera assez cruelle, pas pour les sentimentaux.

Note : Il y a un personnage de moi, mais ce n'est ni du Mary-Sue ni du self-instert, aucun truc de ce genre. Que j'aime pas trop.

Note 2 : C'est ma première fic sur Fullmetal, donc je pense que je vais faire pas mal de OOC. Si y'en a, vous pouvez me le dire svp, que je le refasse pas ? Et je précise que dans ce premier chapitre on ne voit pas les personnages de FMA, c'est normal.

Chapitre 1

La transformation

Une petite fille est assise, dos au mur du cachot. Elle pleure en silence, les genoux repliés contre sa poitrine. Elle n'a pas six ans, mais la chaîne à con cou et le numéro tatoué sur son bras, et les blessures, anciennes ou récentes, plus ou moins cicatrisées, sont autant de preuves : elle n'est un cobaye. Un objet, un truc, une chose à peine vivante, qu'on utilise et qu'on maltraite à son gré. Un homme vient et ouvre la lourde porte d'acier. Elle et les trois autres enfants dans le cachot sordide relèvent brusquement la tête, la peur clairement apparente dans leurs yeux.

- N° 43 531, crie-t-il.

Elle se lève, la mort dans l'âme. Un numéro. C'est tout ce qu'elle est. Elle a oublié son nom. Elle ne sait même pas si elle en a jamais eu un. Tous ses souvenirs ont été effacés, les uns après les autres, par la torture qu'elle voit et subit. Elle ne sait même pas ce qu'elle a fait pour mériter ça.

L'homme s'approche et retire la chaîne qui l'attachait au mur. Puis il l'attrape par le col de sa tenue grise de prisonnier. Il la fait presque courir dans les couloirs blancs. Ils entrent enfin dans une salle où elle n'est jamais allée. Une table en fer munie de sangles trône en son centre, entourée d'hommes en vert avec un masque sur le visage. Ils la déshabillent et l'attachent. Elle sent que la torture va commencer. Elle récite mentalment un poème pour oublier ce qu'on lui fait. Elle ne sait pas d'où il lui vient, ni le poète, ni le titre. Elle ne sait pas pourquoi elle le récite, mais elle le fait quand même. Ca l'aide.

Murs, ville,

Et port,

Asile

De mort,

Mer grise

Où brise

La brise,

Tout dort.

Ils approchent un couteau et entaillent sa peau. Elle ne bouge pas. Ils lui font une grande plaie profonde tout le long du ventre. Elle serre les dents pour s'empêcher de hurler.

Dans la plaine

Naît un bruit.

C'est l'haleine

De la nuit.

Elle brâme

Comme une âme

Qu'une flamme

Toujours suit.

Celui qui semble le chef s'approche. Brusquement il écarte les deux lèvres de la plaie. Elle crie. Fort. Il ne s'en soucie pas et commence à toucher à l'intérieur d'elle. Elle a envie de vomir. Ce qu'il fait est horrible. Elle réprime un sanglot et continue sa récitation.

La voix plus haute

Semble un grelot.

D'un nain qui saute

C'est le galop.

Il fuit, s'élance,

Puis en cadence

Sur un pied danse

Au bout d'un flot.

Elle sent qu'on déplace des choses à l'intérieur d'elle et gémit maintenant en continue sous la duleur. Au travers du rideau de larmes qui innondent son visage, elle distingue un éclat argenté qui se dirige vers la plaie béante. Puis une douleur incomparable lui vient de son ventre. Dans un éclair de lucidité, elle se rend compte qu'on vient de couper quelque chose à l'intérieur d'elle, mais elle n'a pas le temps de s'apesantir sur cette nouvelle horreur.

La rumeur approche,

L'écho la redit.

C'est comme la cloche

D'un couvent maudit,

Comme un bruit de foule,

Qui tonne et qui roule,

Et tantôt s'écroule

Et tantôt grandit.

L'homme coupe encore des choses. Elle hurle à présent à s'en déchirer la gorge. Puis elle sent comme piqûre, et une chose longue, incroyablement fine et sèche entre et ressort plusieurs fois de son corps. Elle cherche mentalement ce que ça peut bien être, mais la douleur est si grande qu'elle ne peut plus réfléchire. Elle n'a qu'à peine conscience de son corps et de la douleur montant dans sa gorge, qu'elle s'est déchirée. Le poème, comme murmuré par une conscience étrangère, résonne dans sa tête.

Dieu ! La voix sépulcrale

Des djins...-Quel bruit ils font !

Fuyons sous la spirale

De l'escalier profond.

Déjà s'éteint ma lampe

Et l'ombre de la rampe

Qui le long du mur rampe

Monte jusqu'au plafond.

On vient de laisser son corps, l'abandonnant dans cette souffrance qui semble durer depuis l'éternité et constiter à présent la totalité de son monde. Dans sa confusion, il lui semble percevoir des cris rauques, des coups et d'autres bruits encore. Alors elle ne serait pas la seule à être torturée ainsi dans cette pièce ? Mais n'y avait-il pas qu'une seule table ? Elle ne sait pas. Elle ne sait plus. La douleur l'emporte désormais dans des limbes rouges et noires et, cuvrant les bruits et le cris de son compagnon d'infortune, la voix de son esprit continue inlassablement son récit.

C'est l'essaim des djins qui passe

Et tourbillonne en sifflant.

Les ifs, que leur vol fracasse,

Craquent comme un pin brûlant.

Leur troupeau lourd et rapide,

Volant dans l'espace vide,

Semble un nuage livide

Qui porte un éclair au flanc.

Elle essaye de bouger, se contorsionne, mais une personne vient et lui donne une giffle qui la sonne à moitié. Elle voit des éclats de soleil devant ses yeux, mais parfois elle entraperçoit une scène à laquelle elle refuse de croire : celle de son ventre ouvert, ses entrailles éparpillées autour, se vidant lentement de son sang. Prise de panique, elle hurle une nouvelle fois. Les hommes parlent entre eux, mais elle ne les comprends plus, elle n'essaie même pas, elle n'en a plus la force. On la giffle de nouveau, puis on ne s'occupe plus d'elle.

Ils sont tous près ! Tenons fermée

Cette salle où nous les nargons.

Quel bruit dehors ! Hideuse armée

De vampires et de dragons !

La poutre du toit descellée

Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,

Et la vielle porte rouillée

Tremble, à déraciner ses gonds.

Les hurlements à côté d'elle faiblissent, pour reprendre ensuite de plus belle. Elle essaie de s'extérioriser de la réalité et récupère un peu de ses facultés mentales. La douleur revient à la charge, menaçant de souffler sa conscience comme on souffle la flamme d'une bougie, l'entraînant dans le néan. Mais depuis deux jours elle ne s'est pas évanouie pendant la toture, et en plus on touche des choses à l'intérieur d'elle, c'est important !

Cris de l'Enfer ! voix qui hurle et qui pleure !

L'horrible essaim, poussé par l'aquillon

Sans doutes, ô ciel, s'abat sur ma demeure.

La maison chancelle, penchée,

Et l'on dirait que, du sol arrachée,

Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,

Le vent la roule avec leur tourbillon.

Les hurlement de l'autre – quel qu'il soit – s'affaiblissent de seconde en seconde. Puis ce ne sont que des gémissement, puis plus rien. Elle, elle hurle. Elle reçoit encore un coup. Le goût du sang a envahis sa bouche, elle n'a plus conscience de son corps, elle n'est plus qu'one boule de douleur accumulée et elle allait basculer dans un silence reposant quand elle sent inconsciemment qu'on revient vers elle. Ne la laissera-t-on donc jamais ? On recommence à toucher l'intérieur de son ventre. On enlève quelque chose. On en ajoute, et du feu semble se répandre dans ses veines. Elle hurle encore, projettant des goutelettes de sang un peu partout.

Prophète, si ta main me sauve

De ces impurs démons du soir,

J'irais prosterner mon front chauve

Devant tes sacrés encensoirs.

Fais que sur ces portes fidèles

Meurt leur souffle d'étincelles

Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes

Grince et crie à ces vitraux noirs.

On la rase, maintenant. Puis on la soulève et un couteau lui fait deux entailles sur la tête et une en bas du dos. Elle recommence à serrer les dents et essaie de contrôler les spasmes de son corps, puis on introduit qlque chose dans les plaies. Elle hurle. Puis quelqu'un claque des mains et les pose sur son corps. Un crépitement. Une odeur d'amandes grillées, puis elle sent que les greffes de sa tête et de son dos se rattachent complètement à elle. Elle a l'impression d'être traversée par un éclair. Ses mains griffent la table de fer, impuissantes. Elle hurle, se débat, s'écorche, s'arrache la peau des poignets et des chevilles. Elle baigne dans son sang.

Ils sont passés, leur cohorte

S'envole et fuit, et leurs pieds

Cessent de battre ma prte

De leurs coups multipliés.

L'air est plein d'un bruit de chaînes,

Et dans les forêts prochaines

Frissonnent tous les grands chênes

Sous leur vol de feux pliés.

Enfin la douleur diminue. Le feu ardent qui brûlait son sang se transforme petit à petit en un gémissement de tout son corps. La torture redevient supportable et elle serre les dents. Elle en a même oublié de pleurer. De toutes façons, même si elle le voulait, elle ne pourrait plus. Elle décide se se taire le plus possible, car pendant qu'elle hurlait elle a été frappée, et cette torture s'ajoute aux autres sur on corps meurtri.

De leurs ailes lontaines

Le battement décroit,

Si confus dans les plaines,

Si faible que l'on croit

Ouïre la sauterelle

Crier d'une vois grêle

Ou pétiller la grelle

Sur le plomb d'un vieux toit

On recommence à tripotter l'intérieur de son ventre. Elle n'a pas conscience des petits cris qu'elle n'arrive pas à retenir. Le bruit des outils utilisés, reposés et repris, le froissement des tissus, le chuchottement de ses tortionnaires, tous ces bruits se mélangent et s'éloignent, créant une musique étrange et malheureuse.

D'étranges syllables

Nous parviennent encore.

Ainsi, des Arabes

Quand sonne le cor,

Un chant sur la grêve

Par instants s'élève

Et l'enfant qui rêve

Fait des rêves d'or.

Et alors qu'elle sentait la vie la quitter, on referme la plaie de son ventre. On la détache enfin de la table de torture. Elle est forcée de se mettre debout, mais elle tombe en arrière, tirée par un poids nouveau. Elle glappit, car la chose qu'on lui a greffée dans le bas du dos lui a fait mal. Elle voit ses cheveux et son sang par terre, puis ose lancer un regard vers la silouhette noire qui se traîne vers elle sur le carrelage.

Les djins funèbres,

Fils du trépas,

Dans les ténèbres

Pressent leurs pas.

Leur essaim gronde.

Ainsi, profonde,

Murmure une onde

Qu'on ne voit pas.

C'est un chat sauvage. Noir, son poil brillant, il la fixe de ses yeux émeraude à la pupille fendue. Il semble triste. Elle a l'impression qu'il essaye de lui dire quelque chose. Puis elle remarque qu'on lui a coupé les oreilles et la queue. Elle remue l'un de ses nouveaux membre, puis l'horreur de la chose la frappe de plein fouet : on a mélangé son corps avec celui du chatsauvage ! Celui-ci semble encore plus triste. Elle commence à recracher de la bile, et une main puissante la relève. Le chat sauvage lève une dern ière fois les yeux vers elle, puis son regard intelligent s'éteint. Elle pleure.

Ce bruit vage

Qui s'endort,

C'est la vague

Sur le bord,

C'est la plainte

Presque éteinte

D'une sainte

Pour un mort.

Elle est de nouveau trainée dans une succession de couloirs blancs, puis on ouvre une nouvelle porte de métal. Elle est jettée dans une cellule, contre mur. Elle a mal, mais l'énergie lui fait défaut. Elle est allongée sur le flanc. Un voile rouge, puis noir tombe devant ses yeux. La voix du poète chuchotte le dernier passage. Elle l'écoute, attentive.

On doute

La nuit...

J'écoute :

Tout fuit ;

Tout passe ;

L'espace

Efface

Le bruit.

oxoxoxoxo

Bien dégueulasse...je me suis fait peur à moi-même en écrivant ça. Gh. C'est vraiment horrible.