Note du traducteur : Cette fanfiction, originellement en anglais, peut être trouvé sur AO3 sous le nom "Harry Potter and the Den of Snakes", de la série Sarcasm and Slytherin écrite pas Sunmoonandstars. Je poste par ailleurs mes chapitres un jour plus tôt sur AO3.
Harry courait depuis tellement longtemps qu'il avait l'impression que ses poumons étaient sur le point de s'effondrer.
Dudley, Piers et le reste venaient juste de trouver sa dernière, et meilleur, cachette dans le parc. Ce qui bien sûr signifie qu'il était obligé de partir en courant pour rester loin du gang. Il n'avait pas eut de petit déjeuner parce qu'il avait brûler les tranches de pain, et son estomac était vide et furieux, alors que Dudley était remonté par les smoothies et les œufs brouillés fait par Harry et l'excitement.
Ils se rapprochaient.
Il aperçut le signe d'une rue qu'il ne connaissait pas et vira dans cette direction, assez désespéré pour espérer qu'un territoire peu familier perturberait son cousin.
Puis il vit un autre signe, celui-ci à l'extérieur d'un gros bâtiment gris et moche : Bibliothèque Publique.
La bibliothèque de l'école -Harry se rappelait que la bibliothèque de l'école était très stricte sur l'importance du silence. C'était aussi un endroit dans lequel le groupe de Dudley n'allait jamais.
Il n'eut pas à songer à deux fois à avaler les marches et passer les portes de vers automatiques.
Depuis l'entré, il vit Dudley et Sammy et Piers et Brian passer en courant à côté, criant comme des fous, Dudley et Piers agitant tous deux des bâtons. Ils ne lancèrent pas un regard en direction de la bibliothèque.
Décidant d'en profiter pour trainer un moment, dans cet endroit où ils ne pourraient pas causer de tapage même s'ils le trouvaient, Harry se retourna.
C'était plus grand que la bibliothèque de l'école. Bien plus grand.
Il n'avait jamais vraiment aimé la bibliothèque de l'école ; la bibliothécaire était une des amies de Tante Pétunia de l'AP, et elle le regardait toujours comme si elle pensait qu'il allait voler des livres, ou les déchirer, ou peut-être commencer un feu au milieu d'un pentagramme. (Harry n'était pas sensé savoir ce qu'est un pentagramme, mais il avait écouter secrètement les enfants plus âgés en parler dans ces murmures excités que les enfants échangent quand ils tombent sur des informations interdites dont ils ne comprennent pas vraiment le sens, et il savait que ça avait à voir avec l'invocation du Diable. Mais puisque Tante Pétunia semblait haïr le Diable, Harry se disait vaguement que s'il savait comment appeler le Diable et que le Diable le soutiendrait contre son oncle et sa tante, il choisirait le Diable avant eux sans hésiter. Enfin, il ne savait pas vraiment comment invoquer le Diable de toute façon, et s'il le faisait, ce ne serait pas dans la bibliothèque scolaire.)
Cette bibliothécaire était différente. Personne n'était assis au bureau d'accueil, et il y avait du monde éparpiller au hasard le long de tables d'un beige simple, lisant ou tapant ou écrivant en silence. Harry plissa les yeux à la dame sympathique qui poussait un cadis plein de livres ; elle ressemblait un peu à un de ses vieux professeur, Mme. Moore, qui était dodue et dont la tête débordait de mèches de cheveux noirs et bouclés incontrôlables, qui avait un joli accent et lui glissait parfois des sandwichs de bœufs hachés en plus pendant le repas, sauf que la peau de cette dame là était un peu plus près du cuivre que du marron clair.
"E-excusez moi," bégaya Harry.
Elle se tourna et cligna des yeux. Il savait ce qu'elle voyait ; savait que ses vêtements étaient grands et moches et usés et qu'il paraissait plus près de cinq ans que de sept. Harry enfila son expression la plus innocente, celle qu'il portait devant ses professeurs, rendant ses yeux larges et vulnérables et sa bouche pleine d'espoirs. Il fit aussi de son mieux pour atténuer l'éclat surnaturel de ses yeux verts. Il avait remarqué que ça rendait certaines personnes inconfortables et, sans savoir vraiment comment il s'y prenait, parvenait a les rendre plus ternes pour de courtes périodes s'il se concentrait, même si ça lui donnait toujours un mal de crâne après.
Apparemment, ça fonctionna. Le visage de la femme s'adoucit presque immédiatement d'un sourire. Harry dissimula sa satisfaction.
"Comment est-ce que je peux t'aider, mon petit ?" fit-elle, se baissant un peu.
Il lui retourna son meilleur sourire timide :
"Je me demandais si- si vous avez des livres ici... pour les enfants ?"
"Bien sûr," répondit-elle, son sourire plus large. "Tu veux que je te montre ?"
"Merci," dit Harry, lançant un regard embarrassé vers le sol en un mouvement qu'il avait appris de Piers Polkiss qui, pour toute sa stupidité de rongeur était étrangement doué à manipuler les professeurs.
Harry était à peu près sûr que Piers utilisait seulement le regard-vers-le-bas-et-le-côté parce que c'était plus dur de lui faire confiance quand on pouvait voir son visage.
"Est-ce que vous êtes une bibliothécaire ?"
"Je le suis, certainement," dit la femme. Harry plissa les yeux et parvint a déchiffrer les mots sur son badge -Smithy. "Je travaille ici depuis trente-trois ans."
"Waw," fit-il, tentant de paraître admiratif. "C'est longtemps pour travailler n'importe où."
"Je suis sûre que tu reçois beaucoup de conseilles de la part des grands, et je suis sûre que la majorité son inutiles," Mme. Smithy répondit avec un clin d'œil. "Mais celui-là ne m'a jamais fait défaut : fait quelque chose que tu aimes et tu ne travaillera pas un jour de ta vie."
Harry fronça un peu des sourcils, réfléchissant. Ça semblait logique, si travailler était quelque chose de déplaisant qu'on ne faisait que pour avoir de l'argent. Il ne pensait pas que le métier d'Oncle Vernon était très amusant, en se basant sur la fréquence à laquelle Oncle Vernon se plaignait de son patron et ses collègues et les gens qui travaillaient pour lui et les compagnies avec lesquelles il coopérait et l'agencement du parking et la qualité du café. Peut-être que si Oncle Vernon faisait quelque chose qu'il aimait, il ne serait pas aussi irrité tout le temps.
"Alors trouve un travail que tu aimes..." dit-il lentement, "et tu ne t'ennuiera jamais en le faisant ? Ou souhaitera que tu n'aurais pas à le faire ?"
Mme. Smithy sourit encore plus brillamment. "Exactement ! Toi, tu es intelligent. Tu as quel âge ? Cinq ans ?"
"Sept, " répondit Harry, baissant à nouveau son regard. Cette fois ce n'était pas simulé. Il savait qu'il était petit pour son âge, et haïssait ce fait.
"Oh, pauvre de moi, je suis désolée. Hé bien, je suis sûre que tu vas grandir," lui assura Mme. Smithy. "Mon fils est grand et partit maintenant, bien sûr, dans la trentaine maintenant, mais laisse moi te dire, il était le plus petit garçon de son âge jusqu'à ses seize ans, et puis il a poussé comme une herbe. Le plus grand de ses camarades de classe en dix-huit mois. Et, on y est !"
"Wow," fit Harry dans un souffle, regardant autour de lui avec des yeux écarquillés. Ils avaient beaucoup plus de livres que la bibliothèque de l'école, et il n'y avait pas de Mme. Gurgle aux yeux de fouine pour lui lancer des regards noirs dès qu'il toussait. "Merci !"
"Passe une bonne journée, mon petit," dit Mme. Smithy avec un dernier sourire, avant d'aller s'affairer ailleurs.
Harry passa environ une minute à se promener sans rien faire, avant de sortir un livre de poche bleu avec un dragon sur la couverture et de se mettre à lire.
La bibliothèque devint son refuge.
Ce qu'Harry préférait dans la section fiction, c'était que- que toutes les choses étranges qui le concernaient- toutes ses anormalités- hé bien, dans les livres, ce n'était pas anormal. Ça le désignait comme un magicien, ou un Monteur de Dragon, ou un apprenti-génie, ou touché par les étoiles. Ça le désignait comme spécial, puissant, pas juste un gamin de l'ennuyeux Little Whinging. Lentement, il commença à se dire que Tante Pétunia était dans l'erreur. Elle n'était pas vraiment une bonne personne, après tout -il l'avait crue quand elle avait dit qu'il était anormal, mais il haïssait Tante Pétunia, alors peut-être qu'être quelque chose qu'elle n'aimait pas était un bon signe.
Il travailla extrêmement dur pour un mois, pris garde à faire preuve d'un comportement exemplaire, et rassembla le courage de demander à Tante Pétunia s'il pouvait lire quelques uns des vieux livres que Dudley avait acquis au fil des Noëls et anniversaires avant de les laisser prendre la poussière dans se deuxième chambre. Son visage prit une allure pincée et cruelle, et le temps d'une seconde Harry fut persuadé qu'elle allait le battre à coup de balais, mais elle finit par hocher la tête d'une façon saccadée et lui dit rudement de "ne même pas songer à les abîmer." Harry la remercia et disparut avant qu'elle ne puisse changer d'avis.
Il mit encore plus d'efforts que d'habitudes dans le diner ce soir là. Pas parce qu'il pensait qu'elle faisait preuve de gentillesse -il avait assez lu pour savoir que sa famille foirait totalement son rôle de famille, et qu'agir comme une personne décente pour une fois ne méritait pas qu'il soit reconnaissant- mais parce qu'il pensait que ce serait plus simple d'obtenir des concessions dans le future s'il donnait quelque chose en retour. Même si c'était insupportable.
Dudley ne remarqua jamais l'absence des livres, et Oncle Vernon ne remarqua jamais leur alignement au fond du placard quand il y jetait Harry, et Harry et Tante Pétunia ne replacèrent jamais le sujet sur le tapis. Mais un par un, les livres de Dudley marchèrent loin de sa deuxième chambre et arrivaient dans le placard d'Harry.
Il était soigneux avec eux. Mais il ne les ignorait pas.
Harry s'assit à la bibliothèque un jour, environ un an après son premier passage ici. Il fronçait des sourcils. Il essayait de lire depuis un moment mais se trouvait distrait. Il n'était pas venu depuis une semaine, puisqu'Oncle Vernon l'avait vu réparer accidentellement un des plats dans la cuisine et jeter dans le placard pour six jours d'affilé. Harry savait qu'il devait apprendre à contrôler son anormalité. Exactement comme les personnages dans les livres -ils avaient dût apprendre, eux aussi.
"Comment tu te porte, Neal ?" demanda Mme. Smithy, passant sa tête dans le coin dans lequel Harry aimait à lire.
Il lui fit son plus beau sourire "Bonjour, Mme. Smithy ! Plutôt bien."
Elle jeta un coup d'œil à son livre fermé.
"Est-ce que quelque chose ne va pas ? Normalement quand je reviens par là tu as le nez plongé dans les pages."
Harry hésita.
"Je..."
Il ferait aussi bien de lui demander. Elle était une adulte, et bien qu'il ne lui fasse pas confiance (personne ne l'avait jamais aidé, même quand il demandait, demander de l'aide poussait les adultes à le snobé à l'école et battu à la maison par les Dursley pour son absence de gratitude et pour répandre des rumeurs), il l'aimait bien. Et il lui faisait... un petit pu plus confiance que n'importe quel autre adulte.
"Si vous voulez apprendre quelque chose de nouveau, comment est-ce que vous vous y prenez ?" fit-il lentement. "Quelque chose que vous devez vous apprendre seule."
Elle marqua une pause.
"Comme un langage ?"
"Je... suppose." Ça pourrait fonctionner.
"Étudier et s'exercer," dit-elle avec un haussement d'épaule. "Beaucoup d'exercice. Même quand tu ne vois pas de progression."
Il hocha lentement la tête.
"Oh...kay. Merci."
"Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me demander," fit-elle avec un sourire chaleureux.
De la nourriture. Une veste chaude. Des bandages. Des livres. Quelqu'un pour frapper Dudley en pleine face. Quelque chose pour m'aider à m'endormir le soir. "Je le ferai, merci."
Elle disparut, et Harry fronça des sourcils à son livre.
Il avait fait bouger des choses. Il avait fait repousser ses cheveux pendant la nuit. Il avait accidentellement ajuster ses vêtements au moins deux fois à sa connaissance, ce qui donnait l'impression qu'il était habillé de haillons taillés sur mesure à la place de simples haillons. Il avait changé les cheveux d'une professeure en une couleur amusante parce qu'elle s'était moqué de lui en classe pour être stupide, alors même qu'il n'agissait de manière stupide que pour ne pas faire mieux que Dudley.
Harry se délesta de son vieux bonnet miteux et songea à la chaleur. Les douches chaudes les rares fois où les Dursleys le laissait seul dans la maison. La chaleur du soleil d'état et l'asphalte brûlant dans le parc, apaisant contre son dos même quand le gang de Dudley l'encerclait en riant, même quand sa peau souffrait du contact violent contre le sol. L'air chaud se heurtant à son visage quand il échappait au froid de l'extérieur.
Il sentit de la fumé au moment même où ses mains enregistrèrent de la chaleur et il baissa les yeux- et glapit.
Son bonnet était en feu.
Harry le lâcha, reprit ses esprits et marcha dessus jusqu'à ce que les bébés flammes disparaissent, avant de jeter un coup d'œil autour de lui nerveusement.
Personne n'avait remarqué.
Il relâcha son souffle et récupéra son bonnet ; s'il le retournait, l'intérieur à l'extérieur, personne ne pourrait remarquer qu'il était abimer.
Il n'avait pas brûler l'intégralité de la bibliothèque, mais quand même obtenu une réaction.
Au moins ça montrait qu'il avait un peu de contrôle.
Harry mit un mois à contrôler la chaleur. Il pouvait la placer dans un vêtement ou à peu près n'importe quoi d'autre, bien que le papier soit compliqué, et ça tiendrait entre quelques minutes et toutes la journée, en fonction de la puissance qu'il y plaçait. AU début même un petit peu le rendait épuisé et lui faisait tourner la tête, mais avec de la pratique, ça devint de plus en plus simple. Il se trouva dormir beaucoup mieux avec la chaleur enfouie dans sa fine couverture abimée.
Le feu était plus simple ; il n'avait pas à s'embêter avec la limite entre réchauffé et en train de brûler. Quand il avait besoin de brûler quelque chose, il se contentait de penser à toutes les fois où Dudley l'avait poussé au bas des escaliers, ou casser des choses avant d'accuser Harry, ou exhiber ses piles de cadeaux devant les yeux d'Harry, ou volé la nourriture d'Harry, les fois où Tante Pétunia l'avait frappé d'un violent coup de balais ou de poêle à frire, les fois où Oncle Vernon sortait sa ceinture ou ses grandes mains charnues pour le battre ; et les choses brûlaient aisé gardait en général sa colère emballée dans un coin. C'était intéressant de savoir qu'elle pouvait, parfois, lui être utile.
Mais s'il y réfléchissait vraiment, sa colère n'était pas réellement chaude. Elle aidait avec le feu, mais principalement, elle faisait froid dans son ventre. Froide et dense comme les glaciers à propos desquels il avait lu. Ce fut donc ce qu'il fit après- geler des choses. La glace lui vint encore plus facilement que le feu. Et il acquit une étincelle de joie qui dura pour des semaines quand il fixa sombrement les pavés et y répandit de la glace juste au bon moment pour que Dudley, Piers et Sammy y glissent et tombent dans une poubelle.
Quand ils se retournèrent, il était déjà partit.
Harry ne se fit même pas blâmer.
Il tira une leçon de cette expérience, aussi :
Ne te fais pas prendre.
Autour de son neuvième anniversaire, sa tante commença à l'enfermer dans son placard pour la nuit. Alors Harry s'attribua la mission d'apprendre comment déverrouiller des choses.
Il passa une heure chaque nuit pendant trois mois à fixer son placard d'un regard noir jusqu'à ce que sa tête lui fasse trop mal et qu'il soit obligé d'abandonner et d'aller dormir parce que Tante Pétunia le faisait se lever à six heure tous les matins pour préparer le petit-déjeuné.
La première fois qu'il entendit un click réticent, son souffle se coinça dans sa gorge.
Il plaça lentement sa main sur la porte. S'il l'avait imaginé-
Mais ce n'était pas le cas, et la porte s'ouvrit lentement sous ses doigts.
Harry sourit, doucement, d'un sourire acéré.
Il mangea mieux après ça, et bien qu'il ne grandit pas vraiment, la possibilité de s'échapper et chiper un bout de reste de poulet, une ou deux tranches de pain, quelques gorgés de lait depuis la brique, des carottes ou du céleri crût depuis le comptoir -ça faisait une grande différence. Harry découvrit qu'il avait plus d'énergie, besoin de moins de sommeil, tombait malade moins souvent. Si sa tante et son oncle le remarquèrent, ils ne dirent rien, et il se saisit volontiers du temps libéré par l'achèvement plus rapide que ce à quoi ils s'attendaient de ses corvées et alla se cacher dans l'abri du jardin dans lequel personne n'allait vraiment. Entre ses charmes de chaleur et les anciens livres de Dudley, beaucoup d'heures satisfaisantes furent dérobées dans l'abri du jardin.
Utiliser son anormalité ne le fatiguait plus aussi vite non plus, et apprendre de nouvelles choses prenait toujours autant de temps mais ne lui procurait plus de migraines et de vertiges comme avant. Harry s'exerça à verrouiller et déverrouiller son placard, plus la porte d'entrée, puis le cadenas dans l'abri du jardin, puis les portes de la voitures d'Oncle Vernon, jusqu'à ce qu'il puisse le faire systématiquement et les yeux fermés. Et quand Tante Pétunia le disputa pour user les ampoules trop rapidement dans son placard, malgré le fait qu'il n'y avait qu'une ampoule nue qu'il n'utilisait que pour lire la nuit, il décida d'apprendre quelque chose d'autre. Celui là fut plus simple que les serrures. Invoquer une boule de lumière dans une de ses paumes n'était pas très différent de la chaleur qu'il pouvait placer dans des objets. La faire flotter jusqu'au plafond de son placard était plus compliqué, mais Harry finit finalement par y arriver, et la lumière n'était pas particulièrement forte mais ça suffisait. Au bout d'un moment, il parvint au niveau où il pouvait la rendre aussi petite qu'une tête d'épingle ou aussi grande qu'un ballon de basket et n'importe quoi entre les deux, et les couleurs de la lumière pouvaient changer, bien que de plus grandes lumières ou des changements de couleurs continuaient de le fatiguer rapidement.
Après ça il s'appliqua à apprendre comment bouger des choses. Faire plus que de bouger une des chaises de la cuisine d'un pied ou deux, ou que pousser la porte de son placard ouverte était compliqué, mais la nuit pendant laquelle Harry parvint à soulever son matelas de quelques pouces du plancher avec lui assis dessus fut l'une des plus belles nuits de sa vie.
Il parviendra à passer l'école. Il survivra. Une fois qu'il aura onze ans, il sera dans une autre école que Dudley ; peut être qu'alors il pourra se faire de réels amis et avoir des notes décentes et utiliser le savoir qu'il avait glané et caché dans une classe et en face de la bibliothèque pendant toutes ces années.
Il utilisera son anormalité quand il le pourra et la gardera secrète et restera discret et ne se fera pas prendre,et un jour il se sortira de là et ne reviendra probablement jamais.
Parfois Harry rêvait de vengeance. Parfois il imaginait tenir la tête de Dudley dans les toilettes sans lever un doigt, ou étaler de la glace sous les pieds d'Oncle Vernon depuis le haut des marches, ou faire grandir la flamme de la gazinière pour lui faire atteindre le tablier de Tante Pétunia. Mais ces pensées faisaient parties de celles qui devenaient douloureuses parce qu'il de pouvait pas faire quoi que ce soit pour les satisfaire (pour l'instant), donc il les poussait dans un coin éloigné de son esprit et les ignorait quand elles apparaissaient à nouveau.
Il ne laisserait jamais Tante Pétunia le savoir, mais Harry aimait assez jardiner. Il pouvait boire depuis le tuyau pour éviter d'avoir trop soif ou même faim, et c'était étrangement satisfaisant. Alors il gardait son visage neutre quand elle l'envoyait dehors, mais tailler les rosiers et tondre la pelouse et désherber les parterres de fleurs faisaient partis de ses corvées favorites.
Ça pouvait manquer un peu de compagnie, par contre. Harry le détestait, mais il se sentait parfois énormément isolé. Il n'avait jamais eut d'ami ; Dudley chassait tout le monde loin de lui à l'école, et de toute façon il pensait que la plupart de ses camarades de classes étaient un peu trop idiots et ennuyant pour être de vrai amis, même si son cousin n'avait pas été la terreur de l'école. Il commença à parler à voix haute de temps à autre, s'adressant parfois à lui-même, parfois aux fleurs, juste pour entendre le son de sa propre voix. "Oh certainement pas" quand un rosier tentait de déchirer son haut ; "prend ça" quand il tirait sur une racine particulièrement têtue ; "dis donc, ça c'est pas très élégant" quand il tombait sur des limaces se cachant sous les feuilles basses poussant au printemps.
Il tomba sur un serpent de jardin, un jour d'été. Harry été distrait par ses réflexions à propos de l'anniversaire de son cousin le lendemain, de comment il devra se lever encore plus tôt et être très prudent de ne pas brûler le bacon, de s'il pourrait utiliser son anormalité pour soulever un peu de bacon dans sa bouche pendant que ses mains étaient occupée, et il marcha presque sur le serpent.
"Oh non-"
Il s'emmêla les pinceaux, trébucha, et tomba.
"Stupide humain maladroit," siffla le serpent.
Harry se figea.
Le serpent lui lança un regard sombre. "Est-ce que tu vas te mettre à crier en plus, espèce de gros débile engourdit ?"
"Pardon- quoi ?" Harry s'étrangla, se rendant compte que ses mots étaient sortit avec un fond de sifflement.
Le serpent recula brusquement, apparemment aussi choqué qu'Harry. "Tu es un parleur !"
"Je... suppose ?"
"Comme c'est intéressant."Le serpent semblait curieux maintenant. "Je m'excuse pour t'avoir traité d'idiot. Je pense toujours que tu es engourdi. Les humains sont maladroits."
"J'essayais de ne pas te marcher dessus,"s'offusqua Harry, oubliant d'être choqué.
"Merci pour ça je suppose," dit le serpent. "Je n'avais jamais rencontré de parleur avant."
"Alors se n'est pas commun ? Être capable de parler aux serpents ?"
"Oh, par mes œufs non."
Harry marqua une pause
"S'il n'y a rien d'autre, je dois aller chasser," fit le serpent d'un ton irrité.
"C'est vrai- pardon. Hem. Je peux- j'aimerai bien- reparler. Si tu peux revenir," lâcha Harry, ne désirant pas perdre cette connexion soudaine et inattendue.
Le serpent sembla y réfléchir.
"J'ai entendu dire que les humains peuvent caresser les serpents d'une façon agréable. Si tu essayes, je reviendrai... un jour."
"Marché conclus," répondit rapidement Harry.
Le serpent glissa au loin si aisément qu'Harry cligna des yeux et il n'était plus là.
Okay. Alors il pouvait parler aux serpents. C'était... pas vraiment plus étrange que mettre le feu à des choses par la pensé ou se faire flotter au dessus du sol comme si son matelas tentait d'imiter le tapis volant d'Aladin.
On fit passer le mot, et le jardinage devint beaucoup moins isolé après ça, puisque pas mal des serpents du voisinage vinrent pour parler pendant qu'Harry travaillait. Le premier serpent qu'il avait rencontré se faisait appelé quelque chose qu'Harry entendait comme Jase et paraissait particulièrement friand de caresses délicates au dos, bien qu'il ne soit pas le sol. Les serpents ne faisaient pas montre de la conversation la plus intéressante. Ils parlaient principalement de leurs nids, leurs proies, comment la chasse de la journée c'était passée, leur recherches d'un compagnon, leur préparation pour hiberner, ou des meilleurs places pour chauffer au soleil. Harry devint doué à parler des centres d'intérêt des serpents. Les serpents, apprit-il par ailleurs, aimait l'attention ; s'il les caressait quand ils le lui demandait et leur posait des question et les laissait parler d'eux-même et de leur journée, ils en venaient rapidement à le voir comme une distraction intéressante et plus ou moins utile.
Il fut peiné quand l'interférence de l'école diminua son temps dans le jardin, et encore plus quand la chute de la température envoya beaucoup de ses amis écailleux en hibernation. L'hiver semblait encore plus long après quelques mois avec de la compagnie qui, même si les compagnons en question n'étaient pas vraiment des personnes, avaient semblé être un don inespéré pour le garçon affamé de conversation.
"Va chercher le courrier, Dudley."
"Demande à Harry de s'en occuper."
"Va chercher le courrier, Harry."
"Demande à Dudley de s'en occuper."
"Pique le avec ton bâton de Smelting, Dudley."
Harry esquiva le bâton en question et fuit avec joie le chaos de la cuisine, la puanteur de son nouvel uniforme, la pile de cadeaux, et la terreur qu'était un Dudley armé d'une arme pourvue par son école.
Honnêtement, songea-t-il, quel genre d'école donne à tous les enfants de quoi se frapper les uns les autres aussi facilement ?"
Il prit son temps pour récupérer le courrier et navigua entre les enveloppes, prolongeant sa liberté loin de la cuisine aussi longtemps que possible.
Ses mains se figèrent.
Harry porta la lettre presque jusqu'à son nez, se concentrant sur l'écriture.
M. H. Potter
Le Placard Sous l'Escalier
Numéro 4 Privet Drive
Little Whinging, Surrey
Une... lettre. Pour lui.
De quelqu'un qui savait qu'il dormait dans un placard.
Les yeux d'Harry s'étrécirent, alors même que son cœur tambourina d'excitement. Il voulait être excité... mais ça pouvait aussi être une blague de mauvais goût. Bien qu'en y pensant, l'écriture était trop appliquée pour appartenir à n'importe lequel des amis de Dudley, qui étaient au courant pour le placard, et de toutes façons ils étaient tous trop stupides pour écrire quelque chose comme "M. H. Potter." Il ne pouvait pas penser à qui que ce soit d'autre qui voudrait se moquer de lui et était au courant pour le placard. Tante Marge, peut-être ?
Mais ce n'était pas son style. Si elle voulait le blesser elle débarquerait simplement et lancerait Ripper à ses trousses. En fait, c'est exactement ce qu'elle avait fait, juste quelques semaines plus tôt.
"Garçon !" rugit Oncle Vernon, et Harry sursauta et enfouie la lettre au niveau de la ceinture des vieux shorts de Dudley avant de revenir en trottinant dans la cuisine.
"Pardon, Oncle Vernon," dit-il, avant de passer le paquet de lettres et de retourner s'assoir au comptoir.
Il faisait cuir le bacon, entouré par les ordres véhément de Pétunia de ne pas le brûler, quand quelqu'un frappa à la porte.
"Je suis sûr que c'est Piers !" cria Dudley, se déplaçant plus vite que ce à quoi s'attendait Harry de la part d'un garçon de la taille de Dudley.
Harry fit de son mieux pour calmer les battements de son cœur et pria pour que l'arrivée de Piers signifierait que Tante Pétunia le ferait dégager de la cuisine pour qu'il puisse lire la lettre.
Puis un cris depuis le hall le fit sortir de ses pensées, et Harry fit presque tomber la poêle.
La tête de Vernon se leva, et ses yeux s'étrécirent.
"Pétunia ?"
"-ne veux pas de ça dans ma maison !" s'éleva la voix de Tante Pétunia au dessus du murmure bas d'une conversation -la voix de Dudley, et celle d'un autre homme qu'Harry ne reconnut pas. Ses mots étaient les seuls qu'il pouvait percevoir à travers le bruit du bacon en train de cuire.
"Pétunia, ce n'est pas le moment," dit quelqu'un, assez clairement, et puis quelqu'un entra dans la cuisine et Harry leva les yeux et se figea.
Il avait les yeux posé sur un reflet de lui même, s'il avait vingt ans de plus, et si son lui plus âgé avait accès à des exercices et des repas réguliers et une vie qui tannerait sainement sa peau. Les même cheveux noirs en bataille, les mêmes lunettes rondes, la même morphologie, le même accent espiègle de la bouche. La seule différence était que tandis que les yeux d'Harry étaient d'un vert brillant, ceux de cet homme était d'un noisette chaleureux, et tandis qu'Harry avait une petite cicatrice sur le front qu'il tenait de l'accident de voiture qui avait tué ses parents, la peau de cet homme ne présentait pas de défauts. Harry pouvait le voir parce que ses cheveux à lui tombaient en avant et dissimulaient sa cicatrices mais ceux de cet homme était amenés en arrière dans un style négligé étudié.
Harry réalisa qu'il était bouche bé et ferma la bouche rapidement avant de retourner au bacon. S'il le faisait brûler, il aurait des problèmes.
"Garçon, laisse le bacon," ordonna Oncle Vernon.
Harry fit ce qu'on lui demandait aussi vite que possible. Il connaissait la tension qui habitait la pièce ; savait qu'elle finirait surement violemment s'il n'était pas très, très prudent.
Puis il osa lever les yeux et se concentrer sur les adultes. L'homme étrange regardait autour de lui, lentement et avec étonnement, comme s'il ne pouvait pas tout comprendre. Tante Pétunia s'était introduite à nouveau dans la cuisine et se tenait à côté d'Oncle Vernon. Dudley, pendant ce temps, restait dans le hall, incapable de faire passer sa stature derrière l'étranger et criant qu'il voulait ses cadeau et il voulait son petit-déjeuné et qui est dans la maison, Maman, il est sur mon chemin, Maman qu'est-ce qui se passe ?
Harry vit comment son oncle et sa tante regardaient l'étranger et certaines des pièces s'ajustèrent. Ils le connaissaient. Ils le connaissaient, de quelque part, et ils n'étaient pas heureux de le voir, et l'explication avait quelque chose à voir avec Harry.
"Harry ?" fit l'homme étrange avec incertitude.
"Oui, sire," répondit poliment Harry.
"Harry, je suis... c'est moi," dit l'étranger. "James... Potter ?"
Les yeux d'Harry se fixèrent un moment sur Tante Pétunia et Oncle Vernon avant qu'l ne puisse s'en empêcher. Il connaissait ce nom. C'était le nom de son père. Son père, qui était mort.
Ce n'était qu'une blague.
Étrangement, ce fut assez pour qu'Harry se détende. Une blague, il pouvait gérer. Ça le mettait en colère, bien sûr, mais là où la colère de Dudley brûlait, celle d'Harry courait comme du sang glacé dans ses veines, et il pouvait la mettre de côté pour gérer ce qui se trouvait en face de lui.
"Pétunia," fit lentement l'étranger, bataillant clairement sa propre colère. "Pétunia, qu'est-ce-"
"Tu as dit que tu ne reviendrai pas," dit Tante Pétunia dans le ton qui indiquait qu'elle était dangereusement en colère. Harry avait plus peur d'elle quand elle adoptait cette tonalité qu'il ne l'avait jamais été d'Oncle Vernon, peu importe à quel point son oncle tapait du pied ou criait ou utilisait sa ceinture. "Tu as dit que tu ne pouvait pas t'occuper de lui. Qu'on devait l'élever parce que tu ne pouvais pas."
"Je n'ai pas- je t'avais demandé de lui dire, pour nous," dit l'étranger avec quelque chose d'étrange dans la voix.
Harry commençait à douter de sa conclusion. C'était beaucoup trop intelligent et joué beaucoup trop bien pour les Dursleys, sans oublier trop compliquer, sans oublier qu'ils ne le feraient jamais pendant l'anniversaire de Dudley.
"Tu as renoncé à tous tes droits dans la façon dont il était élevé quand tu as balancé ton fils d'un an dans mes bras au milieu de la nuit, donné une explication précipitée de trente minutes, et disparut pour dix ans," siffla Tante Pétunia.
Harry s'étrangla.
"Tu es- tu es mon- quoi ?" hoqueta-t-il avant de pouvoir s'en empêcher.
L'étranger avait l'air blesser quand il rencontra finalement les yeux d'Harry.
"Oui, Harry. Je suis... ton père."
Notes : Je sais que ce chapitre est court ; je fais juste des tests. Avertissement : mon style d'écriture est le mien, et je ne vais pas tenter d'imiter celui de JKR. J'ai vu plusieurs auteurs de fic qui le faisaient admirablement bien, mais j'ai tenté et ça semblait juste haché et gênant, alors je vais rester sur ce avec quoi j'ai l'habitude de travailler. J'ai environ 50,000 mots déjà écrits pour ça. La première année devrait être finie d'ici à la fin de la semaine parce que je suis un peu . *soupir*
NdT : Je vais tenter de poster un nouveau chapitre toute les semaines, mais je ne promet rien. Je voulais déjà avoir fini le premier tome avant de commencer à poster, mais ça fait un mois que j'y suis et, well... J'ai pas fini. N'hésitez surtout pas à discuter des chapitres, souligner des fautes et faire des suggestions sur la traduction, c'est toujours plus simple de travailler avec de la motivation !
