Disclaimer : Severus n'est malheureusement pas à moi mais à JK rowling.

Note : Se sont mes débuts dans une fiction non comique. J'espère que je ne me suis pas plantée et qu'elle vous plaira. Merci à Patmol25 (« Le monde d'Aleksandre Snape » SS/HP) pour son commentaire après avoir lu les premiers chapitres. C'est un peu elle qui m'a décidée à la publier ici.

Bonne lecture


Chapitre 1 : La lettre.

Il avait fini sa mission. Six mois qu'il était là. Maintenant il allait rentrer. On ne lui avait pas donné le choix. Et il n'en avait pas envie. Ces six mois lui avait ouvert de nouveaux horizons jusqu'alors inconnus. Il ne voulait plus de sa vie d'avant. Il venait de fermer sa valise. Il la réduisit d'un sort et la mit dans sa poche. La porte s'ouvrit doucement. Il se retourna pour croiser ses yeux gris. Elle était belle. Il se demandait encore comment une femme comme elle avait pu s'intéresser à un homme comme lui. Elle s'approcha, glissa ses bras autour de sa taille, posant sa tête sur son épaule. Il lui rendit son étreinte en la serrant fortement contre lui. Comme elle allait lui manquer. Comme elle lui manquait déjà. Mais pour sa sécurité, elle devait rester loin de lui. S'IL l'apprenait, IL la tuerait. Il caressa ses longs cheveux noirs en embrassant le sommet de sa tête.

- Tu dois réellement partir ?

- Oui, je n'ai pas le choix. IL m'a rappelé. Si je ne reviens pas IL saura que je L'ai trahi.

- Reste avec moi. On fuira. IL ne nous retrouvera pas…

- Tu sais bien que nous ne pourrions vivre de cette façon. Je ne veux pas avoir à me cacher.

- Mais je suis une fille de Moldu. Nous devrons de toute façon nous cacher.

- C'est pour cela que tout doit s'arrêter maintenant. Avant qu'IL ne le sache. Avant qu'IL ne te torture et ne te tue devant moi, pour me faire payer avant de me laisser mourir dans un cachot sordide. Ivanna, je ne veux pas que tu souffres à cause de la folie de mes choix passés.

- Tu reviendras ? Un jour, tu reviendras vers moi ?

- Je ne sais pas.

Ils restèrent ainsi encore quelques minutes avant qu'il ne se détache d'elle. Et sans un regard, il quitta la chambre d'hôtel. Il traversa les couloirs dans une brume mentale épaisse. Il ne remarqua pas les regards des habitués qui le suivaient alors qu'il se dirigeait vers la cheminée. Il attrapa la poudre de cheminette, fit apparaître des flammes vertes, et entra dans le foyer. Il leva les yeux au moment où il prononçait sa destination. Et il la vit, les larmes dans les yeux, et sur les lèvres ces quelques mots « Я тебя люблю Severus ». Elle le regarda disparaître et son cœur tomba en morceaux. Cet homme sombre qu'elle avait rencontré quelques mois auparavant. C'était lors d'une soirée avec son meilleur ami, Milovan Gabrilov, qu'elle l'avait rencontré. Son regard noir et profond, son aura mystérieuse. Elle avait rapidement succombé. Au début ce n'était qu'une passade et Milo lui avait fait la morale. Mais la passion ne s'était pas éteinte. Elle avait perduré pour se transformer en quelque chose de plus fort. Quelque chose qui venait d'être balayé comme une feuille morte en automne. Elle rattacha sa lourde cape et sortit de l'auberge. Le froid était mordant. Mais après tout, c'était chose courante en Novembre à Kazan.

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Cela faisait presque un an qu'il était espion. Dumbledore avait été sévère avec lui. Il avait dû prouver sa bonne foi avec une dose de véritasérum. Il avait dû parler d'Ivanna et de leur histoire. Il avait dû mettre à nu ses sentiments pour elle pour convaincre le directeur de Poudlard que servir le Seigneur des Ténèbres était la pire idiotie de jeunesse qu'il ait faite. Mais finalement, Albus l'avait accepté. Et aujourd'hui, en cette fin Août 1981, il venait de prendre possession de ses quartiers de professeur de potion. Il était également le directeur de la maison Serpentard. Il l'avait appris à la réunion pédagogique qui venait de se terminer. Il avait gagné le respect de son supérieur lorsqu'il avait rapporté qu'il y avait un traitre parmi l'Ordre du Phœnix. Un espion qui avait divulgué une prophétie au Lord. Ou du moins une partie. Depuis, deux bébés d'un an étaient surveillés de près. Neville Londubat et Harry Potter. Mais ses entrées parmi les Mangemorts lui apprirent que c'était ce dernier que le mage noir avait en vue. Cela faisait de longs mois maintenant que son amie d'enfance se cachait avec son mari et son fils dans le petit village de Godric Hollow.

Lily. Il l'avait tant aimée toutes ces années. Qu'elle lui préfère ce chien de Potter l'avait rendu fou. Mais lui, il n'avait rien. Il rêvait juste d'un idéal qui n'existait pas et qu'un psychopathe avait voulu lui faire croire. Personne à part Albus ne connaissait son changement de camp. Lily le croyait toujours du côté sombre de la guerre. Elle ne voyait en lui qu'un être répugnant qui préférait la magie noire et ses faussetés à la réalité lumineuse. Et c'était une autre femme qui avait réussi à l'en sortir. Lily était belle avec ses cheveux roux et son regard d'émeraude. Son regard si Serpentard. Mais Ivanna avait cette beauté froide qui enflammait ses sens en un regard. Ses longs cheveux noirs, ses yeux couleur mercure en fusion, son teint pâle de porcelaine.

Elles étaient si différentes et pourtant un même caractère les unissait. Elles avaient un tempérament de feu. Un parfum d'exaltation. Mais si Lily l'avait condamné, Ivanna avait compris ses erreurs. Elle les avait acceptées. Et elle lui avait montré ce que la vie pouvait lui offrir. Toutes ces petites choses qu'il n'aurait jamais osé faire en Angleterre. Comme juste aller boire un café à la terrasse d'un bar avec elle. Jamais personne n'avait voulu lui tenir compagnie ainsi. Elle l'avait accepté dans son monde. Milovan lui avait mené la vie dure. Mais il ne pouvait lui en vouloir. Après tout il avait juste été un grand protecteur pour la jeune femme. Mais une certaine amitié était née entre les deux hommes, quand ils s'étaient rendus compte qu'ils désiraient la même chose : le Bonheur d'Iva.

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- Неt Severus, вам никогда не будет восприниматься серьезно, если не пить водку! (Non Severus, tu ne seras jamais pris au sérieux si tu ne bois pas de vodka!)

- Suffit Milo ! Parle moins vite si tu veux que je te comprenne.

- Вы пьяны? (tu es saoul?)

- C'est de l'alcool à 90° ta vodka, comment veux-tu que je ne sois pas saoul !

- битный проигрыватель !(Petit joueur !)

- Tu sais très bien parler Anglais, alors pourquoi t'obstines-tu à me parler Russe ?

- Parce que tu me fais rire, Продажа типа. (Sale type)

- Arrête avec ce surnom idiot, чудак. (crétin)

- Encore en train de vous disputer ? Mais vous n'arrêterez donc jamais ? Demanda, en rigolant, Ivanna qui venait d'arriver

- Tu sais bien qu'on s'aime bien tous les deux, Джоли Iva (jolie Iva). Et puis Sev' est bien plus marrant avec un verre dans le ne, rit Milo

- даже если бы я был (si encore j'en avais qu'un), bougonna Severus.

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Finalement, la vie sur le bord de la Volga avait été l'un des meilleurs souvenirs qu'il avait. Et qu'il gardait bien enfoui dans sa mémoire. Même maintenant, deux mois après la disparition du Seigneur des Ténèbres. Surtout maintenant que les souvenirs de Lily, sa défunte Lily qui avait sacrifié sa vie pour son fils, l'assaillaient. La guerre était finie, ou du moins partiellement. Potter était mort lui aussi. Encore une fois il avait joué les arrogants, poussant l'absurde jusqu'à ne pas avoir sa baguette sur lui. Vigilance constante, comme dirait Fol' Œil. Mais ce manque de discernement lui avait couté la vie. Black, ce chien pouilleux était à Azkaban pour avoir vendu les Potter. Même si Severus était tout à fait d'accord pour dire que sa place était là bas, il avait du mal à l'imaginer trahir ainsi celui qu'il considérait comme son frère. Pettigrow également était mort. Tué par Black avec pas moins de douze Moldus. Le si fantastique groupe des Maraudeurs venait d'être complètement disloqué. Il ne restait plus que le monstre d'encore vivant et libre. Lupin devait sûrement se terrer quelque part, attendant la prochaine pleine lune tout en déprimant sur ses amis disparus.

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- Pourquoi ne me parles-tu jamais de ta famille ?

- Pourquoi ne me parles-tu jamais de la tienne Severus ?

- Parce qu'elle ne mérite pas tant d'honneur.

- Dis-moi. Et je te raconterais.

- Bien. Mon père était un Moldu. Il était violent. Ma mère une sorcière. Je crois qu'ils auraient préféré ne jamais avoir eu d'enfant. Et ils me l'ont bien fait sentir.

- Ils sont morts ?

- Oui. Mais ce n'est pas intéressant.

- Ma mère était Moldue. Elle est morte de maladie. Elle était jeune. Je n'avais que six ans. Elle avait une malformation cardiaque. Mon père non plus n'avait pas de pouvoir, et il était alcoolique. Mama n'était pas enterrée qu'il courtisait déjà une autre femme. Non en fait il était avec elle depuis très longtemps. Elle lui avait fait un fils ainé, Sergueï. Même s'il était hors mariage. Alors il a épousé la mère et a fait du fils son héritier légitime. Moi je n'étais rien à ses yeux. En plus je suis une sorcière. Puis il est mort d'un coma éthylique il y a trois ans. Sergueï était majeur et en temps qu'homme de la famille, il m'a mise dehors. Milo m'a accueilli et m'a permis de me faire une vie.

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Les Mangemorts s'étaient enfin calmés. Après la chute de leur Lord, ils avaient lancé une grande offensive visant les Aurors principalement, pour savoir où leur Maitre s'était réfugié. Les imbéciles n'arrivaient pas à comprendre qu'un enfant d'un an avait fait disparaître celui Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. Alors les victimes s'étaient succédées. Alice et Frank Londubat faisaient partie de cette vague post-Halloween. Bellatrix s'était acharnée sur eux. Et le Doloris les avaient rendu fous. Maintenant les procès étaient finis. La plupart des hommes du Seigneur Noir, était enfermé à Azkaban. Les autres étaient morts. Seuls les plus malins avaient pu déjouer les plans du Ministre.

Lui ne devait son salut qu'au témoignage de Dumbledore en sa faveur. Il repensa à Ivanna. Maintenant que tout était fini, aurait-il le courage d'aller la rejoindre ? Plus d'un an était passé. Il l'aimait toujours aussi profondément. Mais elle, l'aimerait-elle encore ? Il n'était pas Gryffondor. Aussi il n'alla pas la rejoindre. Et puis Albus avait bien spécifié que Voldemort n'était pas mort. Qu'il pouvait revenir. Alors il ne pouvait pas se résigner à aller la rejoindre pour devoir à nouveau s'éloigner d'elle après. Il ne supporterait pas une telle situation.

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- Si le Seigneur des Ténèbres mourrait, tu reviendrais et resterais avec moi ?

- Bien sûr Iva. C'est mon souhait le plus cher.

- J'aimerais que tu restes.

- Mais je ne le peux pas. IL nous tuerait tous les deux.

- J'aimerais qu'IL soit mort.

- J'aimerais ne jamais L'avoir suivi. De n'avoir jamais eu cette marque noire sur mon bras.

- Elle fait partie de toi Sev'. Et je l'aime autant que toi.

- Tu ne devrais pas. Je ne vais t'apporter que des malheurs.

- Tu ne pourras m'en apporter plus que je n'en ai déjà. Tu pars toujours dans deux jours ?

- Oui, c'est le plus tard que je puisse sans attirer son attention sur nous.

- Bien.

- Iva, je … c'est si difficile de partir …

- Запомнить меня, Severus Snape, Запомнить меня (ne m'oublie pas)

- Никогда, все, я обещаю (jamais, je te le promets)

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Presque six ans avait passé depuis son retour de Russie. Six ans qu'il avait tout fait pour ne pas laisser ses souvenirs le submerger. Six ans qu'il les avait presque oubliés pour qu'ils ne le fassent pas tant souffrir. Six ans qu'il avait presque réussi à se persuader qu'en 1980 il n'avait jamais passé six mois à Kazan. Six ans pendant lesquels il avait oublié. Et son monde de carton pâte venait de s'écrouler. En seulement quelques minutes. En quelques minutes, il s'était retrouvé pris dans un tourbillon d'émotions.

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- Здравствуйте, красивая коричневая (Bonjour, beau brun), je t'observe depuis une semaine et je n'ai pu résister à venir te voir. Tu es Anglais c'est ça ? Moi, je me nomme Ivanna Aleksandra Soloviev et toi ?

- Retourne d'où tu viens et laiss- moi. Tu ne m'intéresses pas.

- Un esprit fort. J'aime bien ça. Bien, je m'en vais mais je reviendrais. это обещание (C'est une promesse).

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Parce que ce matin, alors qu'il petit-déjeunait, un hibou lui avait apporté cette lettre. Une lettre de Milo. Une lettre lui annonçant que celle qui avait capturé son cœur était morte parce que le sien avait arrêté de battre. Elle était morte comme sa propre mère. Jeune, avec un cœur fragile. 24 ans, c'était bien trop jeune pour mourir. Il en voulut au monde entier. Il en voulut particulièrement à Milovan car il ne lui disait qu'aujourd'hui alors qu'elle était parti depuis presque deux ans. Deux ans déjà. Deux ans qu'il aurait…. Mais qu'aurait-il fait ? Aurait-il eu le courage cette fois d'y retourner et de lui dire au revoir alors qu'il n'avait pas tenu sa promesse ? Запомнить меня, Severus Snape, Запомнить меня (ne m'oublie pas, Severus Snape, ne m'oublie pas)…

Son cœur saignait de l'avoir trahie de cette façon. Et son cœur frappait également fort en lisant les derniers mots de la lettre : « Quand tu es parti, tu lui as laissé un fils. Un adorable petit garçon qui aujourd'hui a besoin de toi. Ils vont arriver à le tuer si tu ne viens pas le sauver… Si tu as réellement aimé Ivanna, ne le laisse pas dans cette situation dramatique. Ne me déçois pas, мой друг (mon ami)». Il avait quitté la Grande Salle précipitamment, pour que personne ne voie son trouble. Il lui fallut toute la journée, où il sécha ses cours, pour évacuer le trop plein d'émotion qui l'assaillait. Albus n'était même pas venu lui demander des comptes. A croire qu'il savait. Il savait toujours tout de toute façon. Le lendemain matin il gagna le bureau directorial. Il ne laissa pas au directeur le temps de lui proposer un bonbon au citron et il n'attendit aucune réponse.

- Je pars pour quelques temps, Albus. Si vous voulez toujours de moi à la prochaine rentrée, alors nous nous reverrons fin aout pour la réunion. D'ici là, j'ai des affaires à traiter.

Et il était parti. Rejoindre un pays lointain. Lointain de sa patrie, lointain dans ses souvenirs. Lointain et pourtant si proche… Parce que là-bas sur le bord de la Volga. Un petit homme qui ne le connaissait pas, avait besoin de lui. Il ne savait pas encore ce qu'il ferait exactement. Mais il savait qu'il devait le faire. Et pour l'instant c'était tout ce qui comptait.