Bonjour à tous. Je reviens avec une histoire que j'ai en tête depuis quelques mois déjà et que j'avais déjà tenté d'écrire. Voici le premier chapitre. Petite note : L'histoire est totalement AU et Jenna n'a aucun lien de parenté avec les Gilbert.

Je ne suis pas sure de savoir dans quoi je me suis embarquée, donc vos avis me seraient très précieux. Bonne lecture.


PRETTY SUMMER DAY.

oOo

Tu es le trou dans ma tête, tu es l'espace libre dans mon lit,

Tu es le silence entre ce que je pense et ce que je dis,

Tu es la peur qui m'envahit à la tombée de la nuit,

Tu es le jour qui point, quand tout est clair,

Quand c'est fini, tu es le commencement,

Tu es ma tête, tu es mon cœur.

No Light, No Light – Florence + The Machine.

oOo

Chapitre 1.

Bonnie serrait fortement la sangle de son sac de voyage en cuir marron foncée. Elle attendait debout sur le perron de sa porte, qu'il vienne la chercher. Son cœur battait à tout rompre. La jeune fille n'avait pas osé dire à son père qu'elle partait à l'aventure pour quelques jours, accompagnée d'un homme qu'elle ne connaissait pas il y avait une semaine encore. Non, elle s'était juste contentée de faire ses bagages, nourrir les plantes, arrêter l'arrivée d'eau et glisser la seconde clé sous le paillasson. Puis, elle attendait. Elle s'imaginait pleins de scènes, la plupart provenant de films romantiques qu'elle aimait regarder avec ses amies lors de soirées pyjama ou bien des romans à l'eau de rose qu'elle piquait à sa grand-mère du temps où elle était encore vivante. À vrai dire, excepté quelques rencarts désastreux, elle n'avait jamais réellement été avec un homme; et donc, c'était plus pour cette raison que par pur folie qu'elle avait accepté ce séjour avec lui.

Bonnie l'avait rencontré il y avait quelques jours au Mystic Grill. Ce qui lui avait plu c'était ses yeux bleus perçants qui semblait parvenir à lire en elle comme dans un livre ouvert. Ensuite, son côté charmeur avait beaucoup aidé aussi, elle n'avait cessé de rougir. Ils s'étaient revu le lendemain, puis celui d'après et chaque jour ainsi; toujours au Grill. C'était l'été et, seule, Bonnie s'ennuyait énormément. Quasiment tous ses amis étaient partis en vacances ou bien étaient constamment occupés, alors elle était satisfaite d'être en si bonne et nouvelle compagnie. Damon, qu'il s'appelait. Il avait cette allure de méchant garçon qui lui plaisait bien, avec cette veste en cuir assez rétro et ses cheveux négligés. Autre chose, contrairement à ces garçons pré-pubères qu'elle avait pu rencontré, Damon n'attendait pas chaque occasion pour passer à cette étape supérieure dont elle ne s'était pour le moment jamais aventuré. Lui, il l'écoutait réellement et avait des choses à raconter. Et pas uniquement des tactiques pour gagner un match de football ni les dernières voitures en vogue. Il lui parlait de l'Europe, d'auteurs contemporains et de cuisines gastronomiques. Il était intelligent sans l'allure nerd qui allait avec. Damon était l'image qu'elle se faisait de l'homme parfait.

Puis, un jour comme ça, il lui demanda si sortir un peu de cette ville où rien ne se passait lui ferait plaisir. Qu'ils pourraient visiter les villes alentours de Virginie, rencontrer du monde, voir d'autres horizons. Bonnie n'avait su quoi répondre, elle qui n'avait jamais quitter cette ville, excepté les fois où elle rendait visite à sa famille paternelle. Mais, elle repensa à la fois où son amie Caroline l'avait blâmé pour son côté introvertie, son ''manque de fun'' et qu'elle le regretterait plus tard, lorsqu'elle n'aurait plus l'opportunité de profiter autant de la vie. De peur de paraître ce même genre de fille face à Damon, elle avait fini par accepter. Mais une fois rentrée chez elle, seule, elle se rendit compte de ce que ça impliquait. Elle partait seule, avec un homme plus âgé – certes, pas de beaucoup mais âgé tout de même, vers une destination inconnue. Plus important encore, des choses se passait entre un homme et une femme quand ils se trouvaient seuls dans un motel... Choses dont elle n'était vraiment pas préparée, ni sure de vouloir passer le cap.

Elle inspira un grand coup, et se relaxa comme elle le put. Tout se passerait bien. Elle s'amuserait comme une folle et aurait de quoi à raconter à ses amis à la rentrée. Elle se sourit à elle-même, nerveusement, et reposa son regard sur la route, dans l'espoir de le voir arriver rapidement. Et s'il avait changé d'avis ? Et s'il avait décidé de ne plus venir ? Ses mains devinrent moites mais elle lâcha tout de même la sangle de son sac pour sortir de sa poche son téléphone. Aucun message. Alors, il viendrait. Pour sûr. Damon avait l'air tellement heureux à l'idée de partir en séjour avec elle. Sourire aux lèvres et yeux étincelants.

Et la voiture décapotable noire arriva enfin dans l'allée, pour s'arrêter à son niveau. Il portait des lunettes de soleil sur son nez et toujours cette veste en cuir. Il était si classe. Bonnie s'extasia rien qu'à sa vue, fit des pas rapides jusqu'à la portière qu'elle ouvrit avant de s'installer et jeter son sac à l'arrière.

« Tu vas bien ? », lui demanda-t-il, souriant.

« Maintenant oui », elle lui sourit en retour.

« ''Maintenant'' ? »

« J'ai cru que tu ne viendrais pas ? Sans doute, suis-je trop ennuyante pour une longue virée avec toi. »

« Oh... ne soit pas méchante avec toi-même, Bonnie. Tu sais bien que c'est faux. », sourit-il.

Il tapota sa main qui était posé sur son genou, puis reposa ses mains sur le volant et s'éloigna de Mystic Falls.


« Je peux m'asseoir à vos côtés ? »

Une jolie brune, sourire aux lèvres et un verre à la main, se tenait debout, non loin d'Alaric Saltzman. Alaric était fraichement arrivé à Mystic Falls dans le but d'enseigner. Il connaissait pratiquement personne ici. Une partie de lui se disait que c'était le cadet de ses soucis tandis qu'une autre, cherchait une manière de se faufiler parmi les petits gens de cette ville aux allures paisibles et familiales. Il leva alors son regard vers la femme qui attendait une réponse, lui rendit son sourire et acquiesça de la tête en signe d'approbation. Au moment où elle s'assit sur le tabouret voisin, Alaric jeta un bref et triste coup d'œil sur son annulaire avant de reporter ses yeux sur la nouvelle venue. Il l'a trouvait charmante.

« Je crois vous avoir déjà vu », engagea-t-elle.

« Vraiment ? », répondit-il en levant le sourcil droit, mais ne perdant pas pour autant le sourire.

« Absolument. »

« Ça serait peut probable. Je viens d'arriver en ville. »

« Si... Je le crois bien. Je suis médecin. »

« C'est une certitude parce que vous êtes médecin ? »

« Non. », ria-t-elle. « C'est là-bas que je vous ai vu. Je mémorise facilement les visages. Surtout les plus attrayants. »

« Oh. », ria-t-il à son tour. « Je vous offre un autre verre ? »

« Volontiers. Mais il faudra aussi me dire votre nom. »

« Alaric Saltzman. »

« Enchantée. Moi, c'est Meredith Fell. »

« Alors Meredith, qu'est-ce qui vous amène ici à une heure si tardive ? »

« La routine. Le soulagement d'avoir fini cette longue journée et sans n'avoir tué personne. Et la solitude aussi... Mon copain vient de me plaquer. Enfin, je vais m'arrêter là dans ma tirade, ça va devenir plombant. Que faites-vous à Mystic Falls, dans cette ville si morose ? »

« J'ai trouvé un poste d'enseignant en histoire. »

« Vous vous êtes installé avec votre famille ? »

« Célibataire. J'étais sur le point de me marier, mais ma fiancée a été retrouvée morte cet été. »

Meredith ne sut pas quoi répondre et fut soudainement très mal à l'aise.

« Ouais. Généralement, c'est toujours moi qui ai les histoires les plus plombantes. »

« Je suis désolée. »

« Il n'y a pas de quoi. Vous n'y êtes pour rien. », répondit Alaric en vidant son verre d'une traite. »

« Mais... que lui est-il arrivée ? Sans vouloir être trop indiscrète. »

« La police, vous et moi nous posons la même question jusqu'à maintenant. »

« Je suis vraiment désolée. »

« Ça va. Je vous rassure. Buvez, vous n'avez pas touché à votre verre. »

Meredith plongea ses yeux dans ceux d'Alaric qu'elle trouva profondément triste. Elle se sentit aussi mal que si elle se devait d'annoncer la mort d'un patient aux proches. Sauf que là le patient était déjà mort, qu'elle n'avait pas eu l'occasion ni le temps de la sauver, et que c'est le proche qui lui annonçait la nouvelle. Elle attrapa son verre d'alcool et le bu cul sec.


« Inutile de faire le grand gentleman. Je n'ai pas besoin d'être impressionnée. »

« Une petite lycéenne comme toi ? Tu crois encore au prince charmant qui viendra te chercher sur son beau cheval blanc. »

« C'est faux. »

Damon lui avait fait découvert de nouveaux et magnifiques paysages, l'avait emmené dans des restaurants chics et gastronomiques. Des lieux où jamais elle ne serait imaginée être. C'était un réel conte de fées. Un peu trop beau pour être vrai.

Ils s'étaient logés dans un hôtel trois étoiles dans un quartier touristique d'une ville dont elle ne se souvenait même plus, tant elle était soûle d'émerveillement.

« Mais tout est parfait. Je te remercie. »

« Pas de quoi, ma belle », fit-il accompagné d'un clin d'œil. « Par contre, j'ai besoin de m'absenter un moment ce soir. Mais ne t'en fais pas, tu dormiras probablement déjà quand je rentrerais. »

« Qu'est-ce que tu manigances ? C'est le troisième soir d'affilé que tu me laisses en pleine nuit ? »

« Ça ne sera pas long. Ne t'en fais pas. »

Bonnie fit la moue, mécontente d'être face à ce mystère. Damon se pencha pour l'embrasser, mais rancunière, elle tourna la tête et ce fut sur sa joue que ses lèvres se posèrent.

« Tu m'en veux vraiment ? »

« Qu'est-ce que tu fais le soir ? Tu vas voir quelqu'un ? »

« T'es jalouse ? », sourit-il.

« Ne te moque pas de moi ! », s'exclama-t-elle en lançant ses poings sur son torse. « Je trouve juste cette histoire étrange. Je veux savoir. »

« D'accord. Je vole des banques pour pouvoir continuer à te couvrir de cadeaux. », confessa Damon en jouant des sourcils.

« … Arrête. Tu racontes n'importe quoi. »

« T'as failli y croire. », ria-t-il.

« Pas le moins du monde. Bon, alors... »

« Alors quoi ? »

« Je t'empêcherais de sortir, dans ce cas là. »

« Vraiment ? Avec tes quarante kilos à tout casser ? »

« Je trouverais un moyen. Et tu seras forcé de me dire ce que tu trafiques si tard le soir. »

« J'ai hâte de voir ça, alors. On se donne rendez-vous vers une heure du matin ? »

« T'es vraiment stupide », grigna Bonnie. Ce qui fit rire Damon.


Alaric rentra chez lui dans un état moins déplorable qu'il aurait imaginé avant de mettre les pieds dans ce bar et avec en poche le numéro de ce joli médecin. Elle lui plaisait beaucoup, cependant, il n'était pas certain de la rappeler. Tout lui évoquait encore sa fiancée. Des tas de photos d'elle ainsi que des articles de sa disparition trainaient encore dans son loft. Le cœur n'y était pas et le fait même d'avoir passé la soirée à flirter avec cette femme, lui donnait la sensation de lui avoir été infidèle, ce qui était absurde. Jenna était morte. Il avait sans cesse besoin de se le rappeler, garder cette phrase blessante dans un coin de sa tête. Morte.

Peut-être qu'il passerait à autre chose une fois qu'il aurait découvert la vérité sur sa mort, ainsi que le criminel qui courait toujours. Sans doute, qu'il changerait de vie du tout au tout, aussi. S'installer dans la ville natale de sa défunte fiancée n'était pas une chose subtile lorsqu'on voulait faire correctement son deuil. Mais d'une manière ou d'une autre, il avait l'impression d'avoir encore un lien avec celle qui considérait comme étant la femme de sa vie; son âme sœur. Et puis, il avait fallu tenir au courant sa famille et proches, faire un enterrement digne de ce nom.

Il se détestait tellement de ne pas avoir été à ces côtés ce soir là.

Alaric s'affala sur son lit sans même prendre la peine de se déshabiller, pas même les chaussures, et s'en dormit aussitôt.


« Damon ? », chuchota une voix dans l'obscurité.

« Rendors-toi, Bonnie. Je reviens. », répondit-il également en chuchotant, alors qu'il avait déjà la main sur la poignet de la porte, près à sortir.

« Non... », gémit-elle en se levant.

Damon ouvrit la porte et sortit rapidement. Cependant, quelques secondes plus tard, il entendit la jeune fille l'appeler puis ses pas saccadés frappant faiblement la moquette du couloir. Il soupira avant de se retourner pour lui faire face.

« Bonnie, maintenant je ne rigole plus, retourne te coucher. »

« Dis-moi juste où est-ce que tu vas. Il est vraiment tard. Quelque chose pourrait t'arriver. »

« C'est gentil. Mais rien ne m'arrivera. »

« Et s'il m'arrivait quelque chose ? »

« Qu'est-ce que tu veux qu'il t'arrive ? T'es enfermée dans une chambre, dormant paisiblement dans des draps soyeux et confortables, et demain tu te réveilleras à mes côtés avec un petit-déjeuner prêt à être dégusté au lit. »

« Je ne veux pas que tu me laisses seul. Reste. »

« Non - »

« Damon. Je suis venue ici avec toi, je ne connais personne. Je ne veux pas que tu me laisse même deux minutes. Quelque chose pourrait se passer. »

« Arrête de faire l'enfant et retourne te coucher », ordonna-t-il en l'attrapant par l'avant-bras et la poussant en direction de leur chambre.

« Tu me fais mal ! Qu'est-ce qui te prend ? »

« Je perds patience. », répondit-il méchamment, le regard posé sur le sien.

Bonnie fronça d'abord son front, étonné, puis son cœur fit ensuite un bond, à la vue des yeux noirs et aux veines qui se formaient sur le visage pourtant initialement beau de Damon. Ce qui était entrain de se passer sous ses yeux étaient absolument impossible. A cause de la fatigue, elle crut à un mauvais rêve ou sans doute simplement une hallucination mais elle tenta d'échapper à son emprise.

« Ton visage ! », s'écria-t-elle.

Arrivé devant leur porte, il l'ouvrit et poussa Bonnie à l'intérieur. Et à ce moment précis, il ne vit pas Bonnie comme la jolie et adorable lycéenne qu'il tentait d'impressionner, mais simplement comme sa proie. Il ouvra sa bouche pour dévoiler ses crocs. Bonnie fut prise de stupeur et se laissa tomber à terre. Dans la chute, sa tête se heurta contre le rebord du lit. Sa vue fut tacheté, comme empli de fines étincelles. Elle n'eut alors pas le temps de voir Damon s'approcher d'elle. Il y eut juste cette atroce douleur qu'elle ressentit au niveau du cou, cette sensation de vide, puis le trou noir.


Bonnie observait le reflet de ses cicatrices que lui montrait le miroir. Aujourd'hui était la rentrée. L'envie n'y était pas, mais elle avait revêtu son uniforme de cheerleader. Elle avait à ce moment précis de sa vie, du mal à voir l'utilité de cette activité, excepté pour une bourse universitaire. Elle était dorénavant bien loin d'être pimpante, joyeuse et prête à faire des pirouettes à tout va pour amuser la galerie. Bien trop de choses avait changé depuis l'an dernier. Une nouvelle page se tournait et celle-ci paraissait assez sombre.

Elle avait porté ce vêtement pendant deux ans maintenant et ce ne fut qu'à cet instant qu'elle remarqua à quelle point les dimensions étaient courtes. Le tissu de la jupe ne parvenait pas à dissimuler les deux marques de ses crocs situés au niveau de sa cuisse et tirer sur l'ourlet le plus possible ne suffisait pas. Bonnie scruta la fille qu'elle voyait dans ce miroir. Triste, le visage fatigué et l'incapacité à sourire, cet uniforme rouge ridicule porteur de clichés et d'attentes. Elle ne pouvait pas.

Elle jeta ses pom-poms à la poubelle et se dépêcha d'aller se changer.


Bonnie se réveilla avec une migraine et une affreuse douleur au niveau de la nuque. Elle poussa un gémissement en touchant sa blessure. Elle perçut une sorte de liquide, sorte de texture au toucher, ouvrit alors les yeux et vit ses doigts rouges sangs. Tout comme le drap blanc maculé de quelques tâches de sang. Le sien. Son pouls s'accéléra lorsqu'elle eut quelques images en flash de la nuit passée.

« Damon ? », appela-t-elle d'une faible voix.

Elle s'était réveillée dans un lit et une pièce vide. Bonnie se releva avec difficulté, puis elle entendit le robinet de douche s'enclencher. La panique lui reprit de plus belle, et elle se dépêcha donc de sortir du lit, de ramasser ses affaires et quitter la chambre le plus rapidement possible.

Cependant, Bonnie ne fut pas assez rapide.

« Bonnie. »

Elle se retourna brusquement. Il se tenait là, torse nu et les cheveux encore humide.

« Où est-ce que tu vas comme ça ? »

« T'as bu mon sang. Et … tu as des crocs et puis ton visage change. Ces veines... horribles... », pleura-t-elle, plaquée contre la porte.

« Je suis désolé. Je ne voulais pas en arriver là. Je ne veux pas te faire de mal. »

« T'es un sorte de … de vampire ? Comme Dracula ou Edward Cullen ? »

« Allez, calme-toi », conseilla-t-il en gloussant. « On a une journée chargée. »

« T'es un vampire ! Tu as essayé de me tuer ! »

« Non, attend une seconde. Si j'avais vraiment voulu te tuer, tu serais morte, Bonnie. »

« Je ne veux pas que tu t'approches de moi. T'es un psychopathe. »

« Bonnie - »

Sans qu'aucun des deux ne s'y attendent, Damon fut projeté de l'autre côté de la pièce. Bonnie sursauta avant de placer ses mains derrière son dos. Quant à Damon, il se releva avec peine, et constata que la commode sur laquelle il avait été atterri était désormais en miette. Il guérissait déjà de ses blessures, mais le choc était toujours là. Il secoua la tête, d'abord étonné par ce qui venait de se passer, et ensuite toujours encore un peu sonné du coup.

Une fois à nouveau debout sur ses deux jambes, Damon avança à petits pas vers elle, essayant de tout assimiler.

« Je crois comprendre maintenant pourquoi ton sang était si différent et puissant. Comment est-ce que j'ai fais pour ne pas voir ce que tu étais ? »

Bonnie fut sur le point de répondre, mais finalement, elle n'était pas certaine de savoir quoi pouvoir dire. Elle avait aucune idée de ce qu'il se passait. Elle n'était non seulement plus effrayée par Damon, mais aussi par elle-même.

« Écoute, j'arrêterais de me nourrir d'humains pour toi. Enfin, au moins durant notre séjour. J'essayerais pour toi. Parce que je ne mentais pas quand je disais que je tenais vraiment à toi. »

« Comment est-ce que je peux croire à un tel discours après que tu te sois acharné sur moi, hier soir ? »

« Bonnie, s'il te plait ... »

« Je n'aurais jamais dû te suivre. Je ne te connais pas - »

« Et visiblement, tu ne te connais pas toi-même. », s'exclama-t-il.


Une heure d'avance. Et la boule au ventre.

Assise sur le canapé de son salon, Bonnie patientait en faisait bouger des livres et autres objets uniquement par la pensée, ou plutôt à l'aide de la magie. C'était jusqu'à maintenant l'unique utilité qu'elle avait trouvé à ses dons particuliers dont elle rêvait tant de s'en séparer. Elle n'avait personne à qui se confier à propos de cette aptitude et elle ne savait pas quoi en faire. Pourquoi était-elle pourvu de magie ? C'était bien pour une raison. Sans doute était-ce héréditaire. Du temps où sa grand-mère était encore là, elle avait pour habitude de lui raconter ses étranges histoires de Salem. Mais c'était toujours après trois ou quatre verres de rhum et avant qu'elle ne doive la trainer jusqu'à sa chambre. Néanmoins, ces absurdités étaient finalement vrai. Aussi vrai que les vampires existaient.

Elle faisait bouger des choses - lui évitant de se fatiguer pour rien, allumait les bougies en un clin d'œil, devinait certaines choses et avait des pressentiments. Et puis elle pouvait tuer en déclenchant des anévrismes.

Mais, tuer elle ne le ferait plus jamais. Au grand jamais.

La tête à nouveau portée sur ses ennuis, elle oublia l'emprise qu'elle avait sur les objets volants. Tout tomba au sol en un fracas, la faisant sursauter. Elle avait besoin d'aide.


Damon ne s'était pas nourri depuis plus d'une semaine, maintenant. Il n'était pas au plus haut de sa forme, pensant sans cesse aux litres de sang qu'il aurait pu ingurgiter. A vrai dire, il se sentait faible de jours en jours, d'heures en heures, de minutes en minutes. Mais, il voulait réellement faire plaisir à Bonnie. Cette fille comme les autres, qui ne l'était finalement pas. Elle était d'abord une petite sorcière novice, mais aussi d'une grande humanité et de pureté et gentillesse. Chose dont il souhaitait tant retrouver depuis qu'il était vampire. Cependant, feindre ses faiblesses, ne permettait pas à Bonnie de ne pas voir l'état dans lequel il se trouvait. Il était plus pâle que jamais, les yeux livides et constamment fatigués. Elle ne voulait pas se l'admettre, mais il lui fallait à tout prix de quoi se nourrir.

Bonnie se trouvait dans le bar de l'hôtel, attendant que Damon vienne la rejoindre pour une autre soirée romantique. Elle observa son poignet immaculé et eut un haut-le-cœur rien qu'à l'idée d'avoir ses crocs dans sa chair. La jeune fille ne souhaitait vraiment pas revivre le drame de la semaine passé.

« Excusez-moi... »

Une femme aux cheveux vénitiens et vêtue d'une magnifique robe rose pastel s'était approchée d'elle.

« Je n'ai pas pour l'habitude de quémander, mais il me manque juste vingt centimes pour m'acheter un verre et je n'ai vraiment pas envie de remonter... »

« Oh, euh. Bien sur. »

Bonnie sortit de son sac à main son porte-monnaie et chercha quelques pièces avant de les lui mettre dans la paume.

« Merci, beaucoup. Je vous suis très reconnaissante. Il me faut à tout prix un verre. », dévoila-t-elle d'une voix stressée. « Mon copain vient de me demander en mariage et j'ai dis oui. »

« Oh, mes félicitations ! », sourit Bonnie.

« Merci. Je suis contente. Très heureuse. Mais, maintenant je suis obligée de me visualiser dans un futur proche. Une vie stable et un mari. Peut-être même des enfants... Et je n'ai même pas encore finit mon doctorat ! », s'exclama-t-elle. « Enfin. Je suis désolée de vous embêter avec ma vie. Merci pour la monnaie. »

« Ça ne me dérange pas. Et pas de quoi. J'aurais voulu vous réconforter, mais mes expériences en relation de couple sont à zéro. »

« Je me présente, je m'appelle Jenna », dit-elle après avoir ri gentiment.

« Bonnie. »

« Enchantée, Bonnie. Vous êtes venue avec de la famille ? »

« Un ami. Je l'attend, il ne devrait pas tarder. »

« Je peux vous tenir compagnie le temps qu'il arrive, si vous voulez. »

Bonnie accepta volontiers. Elles s'installèrent à une table où elles pouvaient toujours jeter un œil à l'entrée du bar, puis discutèrent un peu de tout et de rien. La jeune fille apprit avec étonnement que Jenna était elle aussi de Mystic Falls, et qu'elle tentait de finir une thèse pour la faculté de Duke. Elle n'avait pas de réels projets professionnels, mais travaillerait sans doute dans la recherche, toujours à l'université. Elle semblait être une personne très joyeuse, marrante et bavarde, facilement à l'aise avec des étrangers. Bonnie lui parla un petit peu de son lycée et de ses activités extra-scolaires, mais sans entrer dans les détails. Quelques minutes plus tard, elle recevait un message de Damon qui l'attendait déjà au parking, devant leur voiture.

Recevoir ce texte, lui faisait ramenait toute cette histoire de vampire en tête. Elle allait devoir passer une soirée entière, face à lui, à nier le fait qu'il était mourant et un potentiel danger pour autrui dans cet état. Et se rappeler, aussi, qu'elle était la cause, celle qui le privait de sa nature. Aussi étrange et horrible, qu'elle était. Et puis, Bonnie posa son regard sur Jenna. La jolie femme qui se tenait à ses côtés, aux airs parfait. Elle baissa ensuite la tête vers son poignet, plus particulièrement fixée sur l'une de ses veines apparente. Elle releva à nouveau la tête.

« Finalement, mon ami m'attend déjà en bas. », déclara Bonnie en se levant de sa chaise.

« Ah, d'accord. Eh bien, ravi de t''avoir rencontré, Bonnie. On pourrait rester en contact. Tu restes encore longtemps ici ? »

« Je ne sais pas encore. Peut-être quelques jours, oui. Si tu veux, on pourrait un jour se voir tous les quatre, ton fiancé et mon ami. C'est quelqu'un de très jovial. »

« Oh, bien d'accord. Ça pourrait être sympa. », sourit Jenna.

« Mais... tu sais quoi ? Tu pourrais le rencontrer ce soir même. Il vient de Mystic Falls, aussi. Il serait content de voir quelqu'un de chez nous. »

« Euh... tu es sure ? Je ne voudrais pas vous déranger », grimaça-t-elle.

« Juste un bonsoir. »


Était-ce un acte fait par amour ? Pourtant, elle le détestait tellement. De tout son être. Et elle ne pouvait vivre avec le fait que chaque pensée le concernait. Elle se rappelait de chacun de ses touchers et chacun de ses baisers. Chacun de ses crocs. Chaque meurtre.

Elle ne se voyait pas comme complice, mais témoin. Témoin de scènes dont elle ne se devait pas de raconter, car personne ne serait amène de la croire.

Elle ne ressentait que de la haine pour lui. Il lui avait tout prix. Son innocence, sa joie de vivre. Et avait surtout crée un monstre.

Vivre avec un passé si récent, était insupportable. Bonnie pensait qu'avec la rentrée des classes, tout irait mieux. Mais à dix minutes du départ, tout ce qu'elle voulait c'était rester une éternité encore cloîtré chez elle. Seule au monde. Juste elle et ses démons.

Elle n'avait pas l'impression de faire parti de ses types de gens. Ces jeunes à l'esprit délurés, rieurs et content de se retrouver après un été parfait, ou ennuyeux ou autres. Bonnie n'avait plus que Caroline. Une fille gaie et bavarde …

Cette année elles devraient vivre avec le fait que leur meilleure amie n'avait jamais survécu à cet accident, malgré les faux espoirs. Et que Bonnie ne s'en soit toujours pas remise.

Car c'est ce que la jolie blonde pensera lorsqu'elle la verra vide de sens, voire vide de vie tout court. Et dans un sens, ça ne serait pas faux. Parce que, d'une autre part, Bonnie c'était rendu compte que la vie pouvait s'arrêter demain qu'elle avait décidé de vivre pleinement. Et se traduisant ainsi par rencontrer l'homme parfait et partir pour un voyage utopique.


Je t'apporte de quoi manger.

Avait-elle tapé rapidement et discrètement sur son téléphone à l'attention de Damon. Son cœur battait à tout rompre. Elle savait que ce qu'elle était entrain de faire était horrible et inhumain. Qu'elle était la Fourche qui était venue chercher la mort. Et puis, pourquoi cette femme ? Elle était pleine de vie, sur le point de se marier et des tas d'autres projets. Elle aurait pu prendre n'importe qu'elle autre personne marchant dans la rue. Non, elle connaissait beaucoup de choses sur Jenna. Elle avait un nom, elle le connaissait. Comme elle savait où elle habitait. Elles côtoyaient probablement les mêmes gens, les mêmes lieux. Et elle avait sur un coup de tête décidé de la livrer à ce monstre avec qui elle vivait de son propre gré. Elle n'était même pas sur d'aimer Damon. Elle vivait juste mal l'idée de le voir mourir de faim. Et visiblement, Bonnie avait choisi l'inhumain à l'humaine.

Elles descendirent au sous-sol en silence.

Jenna avait remarqué l'anxiété de Bonnie mais ne fit aucun commentaire. Et quant à cette dernière, elle ne souhaitait qu'une chose : que tout ceci se finisse. Puis, alors que les portes de l'ascenseur se rouvraient, elle sut qu'elle rentrait dans un cercle vicieux.

Damon l'attendait, adossé à la voiture décapotable. Il se releva lorsqu'il vit Bonnie accompagnée d'une femme plus âgée, mais élégante. Elle sentait le parfum fruité cachant la fraicheur et cet odorat qui lui rappelait le soleil et le miel. C'était une sensation explosive. Si bien qu'il ne se rendit pas compte d'avoir pris cette autre apparence, ni de s'être immédiatement jeté sur sa proie et déchiré sa chair en un seul coup bref.

Bonnie qui se trouvait encore à côté de Jenna, sursauta et poussa un cri plud face aux éclaboussures qu'elle reçut au visage et sur sa belle robe verte pomme que pour l'atrocité de la scène.

Jenna était désormais à même le sol. Bonnie observait le premier mort de sa vie. Elle se rappela qu'elle avait refusé d'aller voir le cercueil ouvert où reposait sa meilleure amie. Elle ne pouvait tout bonnement pas se faire à l'idée de voir Elena en tant que défunte. Et elle avait eu bien raison de ne pas avancer vers ce cercueil. Assister à la mort de quelqu'un était épouvantable. Bonnie angoissait, paniquait, manquait d'air et les larmes coulaient déjà. Elle venait de tuer la fille, la fiancée, l'amie de quelqu'un, uniquement par égoïsme. Juste pour ce type qui s'essuyait négligemment la bouche du revers de la main. Sans un seul remord.

« Merci. »


Damon voulait récupérer Bonnie. Il le fallait parce qu'il savait très bien que c'était celle qui comptait réellement. Qu'importait les autres filles de passages qui suivirent après, une seule image restait en tête. Celle de Bonnie. Le fait qu'elle le haïsse n'était pas un problème, au moins elle ressentait quelque chose pour lui. L'important était qu'elle lui revienne un jour; et le jour était arrivé.

Il se trouvait à l'ouverture de l'unique bar de cette ville paumée, le Mystic Grill. Il n'y avait personne, et apparemment, l'école avait repris. Bonne nouvelle pour lui, il serait tranquille pour un moment. Aucun projet n'avait été prévu à part boire jusqu'à la fermeture. Et il ne fallait pas se fier à son état, il avait quitté sa pension pour la civilisation; c'était déjà un bon début.

Après tous les malheurs qu'il lui avait causé, Damon était bien décidé à changer. Bien évidemment, une fois qu'il aurait trouvé le moyen et qui donc permettra de l'éloigner de la bouteille. Il avait essayé de nombreuses fois de lui faire part de ses bonnes résolutions, en vain. Mais il trouverait le moyen de s'approcher d'elle sans qu'elle ne s'en fuit.

Le principal, pensait-il, c'est qu'il savait qu'il avait dérapé, au plus haut point. Le reste serait une histoire de changement.


Totalement dans les vapes, Bonnie n'avait cependant pas de mal à se remémorer cette scène où ils avaient emporté le corps pour l'enterré au milieu de nul part. Damon l'avait mit dans le coffre et avait roulé pendant plusieurs kilomètres. Le plus loin possible. Bonnie n'avait jamais creusé un trou de sa vie. Dieu que c'était épuisant. Elle ne savait pas bien ce qu'elle faisait; les larmes gisaient le long de ses joues et le flot se faisait plus fort aux paroles soit-disant réconfortantes de Damon. Après cela, il fallait reboucher le trou. Et Bonnie se souvint parfaitement de la dernière phrase dite par le vampire :

« On aurait mieux fait de la brûler », répéta Bonnie en chuchotant.

« Qui ? », répondit Damon les lèvres pleines de sang.

« Jenna... »

« Qui est Jenna ? »

La jeune fille poussa Damon qui avait sa main autour de son ventre et sa tête nichée au creux de sa nuque et se releva en appuyant sur ses coudes. Elle tenta de garder les yeux ouverts avec peine et gémit lorsque la douleur des blessures fraîchement faites se fit ressentir en un spasme.

« Celle qu'on a tué. »

« On a tué plein de gens. »

« Je ne me sens pas très bien... », informa Bonnie, la main sur son front.

Elle avait le tournis, en plus d'un violent mal de tête. Et surtout, elle se sentait faible; presque sans vie.

« Tiens, bois », répondit Damon.

Et elle sentit sa peau sur ses lèvres, ensuite un liquide chaud. Il lui fit ouvrir la bouche et elle avala sans songer. C'était affreux et métallique. Mais elle se sentit peu à peu mieux. Le mal de tête s'évapora et elle se sentit plus vive, nettement plus en forme. Elle ouvrit ses yeux et éloigna le bras de Damon de sa bouche. Elle grimaça, toussota, écœurée du sang qu'elle venait d'ingurgiter.

« Arrête », se plaignit Bonnie. « Qu- A quel moment est-ce que t'as bu mon sang ? »

Les jours de Bonnie étaient saccadées par des trous noirs et certains meurtres par-ci par-là. Elle était entrée dans une spirale dans laquelle elle ne parvenait pas à sortir. Elle n'avait plus aucune notion du temps, ne percevait plus rien.

Et puis un jour, alors qu'ils étaient sur la route en direction d'une autre ville, pour plus d'aventures et plus de sang, Bonnie aperçut une grande et jolie femme aux cheveux blonds vénitiens. Elle portait une jupe qui volait au gré du vent et des lunettes sur le nez. Cette fille inspirait la liberté et la vie. Deux choses que Bonnie avait volé à Jenna en la lui ôtant. Et probablement que cette blonde aurait pu être elle. Sauf qu'elle n'était plus. Et en tournant ses yeux vers Damon, Bonnie sut qu'elle serait dépourvue de ses deux choses elle aussi. Peut-être demain ou la semaine d'après, mais un jour. C'était certain. Damon était dangereux et Bonnie était censée être la fille raisonnable qui rougissait à la vue des beaux garçons. Il fallait qu'elle se sépare de lui. A tout prix.


Damon avait eu des tas de conquêtes, de nombreuses dont il ne se souvenait pas. Pourtant, cette petite Bonnie Bennett lui collait à la peau. Elle était marqué dans ses esprits comme dans son cœur. Il semblait encore avoir le goût et l'odeur particulier de son sang en bouche, tout comme la sensation de sa peau douce contre lui. Et il lui suffisait de fermer les paupières pour revoir ses magnifiques yeux émeraudes et son joli sourire parfois timide.

Tout l'alcool et le sang frais consommé ne pouvait pas le guérir de leur rupture. Il ne regrettait pas avoir été égoïste. Sa nature avait pris le dessus. Il avait bien trop apprécié cette camarade de crime pour se rendre compte de ses erreurs ou du malheur de la jeune fille. Il avait enfin une personne si humaine et à la fois supernaturelle à ses côtés. Ils auraient pu se comprendre s'ils avaient réellement pris la peine d'essayer mais au final, leur relation en n'était pas vraiment une. Damon s'était de façon superficiel intéressé à la vie de Bonnie; il savait peu de choses d'elle. Et bien qu'au départ ça lui importait peu, désormais il hésitait amèrement.

C'était bien que trop tard qu'il saisissait que Bonnie n'était pas qu'une poche de sang, mais bien plus que ça. Il l'avait toujours su, il aimait Bonnie. Il ne savait simplement pas comment aimer. L'amour était quelque chose qu'il avait appris à oublier au fur et à mesure, voilà que maintenant il devait réapprendre pour cette sorcière.


Damon plaça ses deux mains sur la taille de Bonnie pour approcher son corps du sien et l'embrassa jusqu'à ce qu'elle tente de le repousser.

« Je veux que tu me laisses partir, maintenant », chuchota Bonnie, la tête baissée dans le but d'éviter ses yeux bleus.

Il hocha négativement de la tête avant de poser son front sur le sien.

« Je tiens à toi. J'ai besoin de toi. »

« Non. Tu n'as pas besoin de moi. Tu trouvas une autre poche de sang qui sera assez stupide pour t'aider à cacher les corps de tes victimes. »

« Bonnie... »

« Laisse-moi partir. »

Damon répondit par un baiser posé au creux de ses lèvres, puis insista pour un langoureux baiser qui par sa force n'avait qu'un goût tragique. Il pouvait sentit l'eau salée qui coulait sur les joues de Bonnie, tout comme sa réticence.

« Tu vas allé faire un tour en voiture, pendant ce temps je ferais mes bagages et je quitterais la chambre. Et tu ne cherchera pas à me retrouver, tu continueras ta vie, et moi la mienne. Si tu tiens vraiment à moi, tu me laisseras tranquille. »

Damon releva le visage de Bonnie en remontant son menton du bout du doigt et la regarda intensément. Il ne voulait pas laisser partir, il voulait encore l'avoir dans ses bras et la posséder, cependant il accepta son choix. Il quitta la pièce et lorsqu'il revint, Damon se retrouva dans une chambre vide et silencieuse. Il ne laissa pas la tristesse ou bien la colère l'envahir, car il savait que rien n'était terminé.


Bonnie fut la dernière à entrer en classe. Heureusement pour elle, le professeur n'était pas encore présent. Son plus grand soulagement était que le retard qu'elle avait eu lui avait permis d'éviter les retrouvailles avec Caroline. Bien sur, elles auraient lieu un jour, durant la journée même, mais plus elles étaient retardées, le mieux c'était pour Bonnie. Elle ne souhaitait pas être questionnée sur son été, ni forcer une immense joie ou encore ignorer le fait qu'il manquait une personne à leur trio. Alors, elle inspira profondément et sorti ses affaires de son sac.

Peu de minutes plus tard, le professeur fit son apparition. Bonnie ne l'avait jamais vu auparavant, il devait être nouveau en ville. Un beau et grand trentenaire aux airs d'Indiana Jones, avec ses cheveux châtains et sa barbe de trois jours. Il jeta un œil sur l'ensemble de la classe avant de poser sa besace sur son bureau. Il se tourna ensuite vers le tableau, dénicha une une craie blanche et marqua son nom.

« Bonjour à tous. Je m'appelle Alaric Saltzman. Je serais votre professeur d'histoire pour l'année à venir. Je sais que mon nom n'est pas très commun et un peu barbare, alors vous pouvez m'appeler Ric. En principe, je devrais vous dire de prendre une feuille et de m'inscrire vos données personnelles afin d'en apprendre un peu plus sur vous, la vérité est que ça m'importe peu. Non, au lieu de ça, pour la semaine prochaine, je veux que vous me faite une dissertation en trois partie sur n'importe quoi, tant que ça est un rapport à l'histoire. Ce que vous préférez ou bien la première chose qui vous passe à l'esprit. » Certains élèves se plaignirent en chahutant. « Je sais, c'est déjà du travail mais les vacances sont finies. Bref, ouvrez vos livres à la page 38. »