NDLA: Hello! Voici ma première fanfic Naruto sur ce compte et mon tout premier SasoDei publié. Je suis incapable d'imaginer Sasori avec quelqu'un d'autre que Deidara. Je lance ce premier chapitre exprès un 8 novembre car BON ANNIVERSAIRE SASORI-CHOU ! A partir de là je compte poster minimum un chapitre par mois, le chapitre 2 est déjà partiellement rédigé donc je devrais pouvoir m'y tenir. J'ai mis Rating M par précaution, il y aura très certainement quelques scènes plutôt explicites sans être graphiques donc je pense que c'est justifié. Je crois avoir tout dit. Oh, et j'affectionne tous mes lecteurs, mais je chéris tout particulièrement ceux qui reviewent, cela va sans dire ...

Titres: Concernant le titre de la fic, il s'agit d'une chanson de Muse que j'ai trouvée fort à propos. Pour celui du chapitre, c'est Monday, Monday - The Mamas and the Papas, car on a tous besoin d'une petite touche rétro dans nos vies.

Bonne lecture !


1 - Monday, Monday

Sasori était une personne très simple. Il ne suffisait que de trois choses pour le rendre heureux : l'art, le calme et l'hygiène.

En ce qui concernait l'art, Sasori ne jurait que par le bois. La sculpture de bois, la peinture sur bois, la gravure sur bois... s'il pouvait y avoir de la musique de bois, il n'écouterait que cela. D'ailleurs, les seules formes de musique qu'il appréciait étaient quelques rares instruments à bois et à cordes comme le hautbois et le violoncelle – soit ceux qui impliquaient du bois.

Toutefois, il n'avait une tolérance que modérée en terme de volume sonore, ce qui faisait que de manière générale, il chérissait le silence davantage encore que la musique – le silence emprunt de la mélodie du travail du bois. Pour être serein, il devait évoluer dans un environnement qui lui permettait d'entendre le bruit du pinceau sur le bois.

Or, beaucoup de choses s'évertuaient à entrer en conflit avec son besoin de calme et de sérénité.

Tout d'abord, il avait un petit budget. Ce petit budget impliquait qu'il vivait dans un petit deux pièces où le séjour lui servait également de cuisine et de chambre, car il avait entièrement dédié la chambre à son art. Ce même budget impliquait également que pour se permettre un deux-pièces, même modeste, il n'avait pu se permettre de faire le difficile ni sur le quartier, ni sur l'isolation des fenêtres. Il devait donc en permanence supporter les bruits de voitures, de sirènes, des rires gras et des cris des bandes d'abrutis qui n'avaient rien de plus important à faire que de traîner dans le square du bas de l'immeuble toute la sainte journée – n'avaient-ils pas, comme tout un chacun, des cours, un travail, des besoins physiologiques ? Sasori était persuadé qu'ils se relayaient pour faire des gardes de vingt-quatre heures. Sans parler des familles ''nombreuses'' (euphémisme) qui ressemblaient davantage à des colonies de vacances – quelle idée de faire des gosses ? Sérieusement ? C'était primitif, stupide, capricieux – et surtout, c'était bruyant. Sasori était bien trop irrité par le bruit – et par le manifeste mépris des parents pour les nombreux moyens de contraceptions – pour témoigner de la compassion envers les mère qu'il entendait s'égosiller à longueur de journées.

Ensuite, Sasori était extrêmement à cheval sur l'ordre et l'hygiène. De son étroite armoire à vêtements aux divers ingrédients et boîtes dans son frigo, tout était rangé, empilé dans un ordre précis et, selon l'objet, étiqueté. Il nettoyait quotidiennement l'intégralité de son appartement et désinfectait même en sus la plupart de ses surfaces. Sasori sortait très peu : il abhorrait la foule et les espaces publics. Tout l'agressait : les odeurs de parfum, de tabac, de transpiration, de pots d'échappement le faisaient suffoquer, le bruit ambiant des conversations et des voitures lui donnaient mal à la tête, l'envahissement de son espace personnel le heurtait au plus profond de lui-même et l'idée des multiples sécrétions génitales qui étaient entrés en contact indirect avec les barres de bus, ainsi que la perspective de la prolifération des bactéries qui se régalaient de passer de main en main lui retournaient l'estomac.

Il n'avait pas toujours été comme ça. Avant de se reclure chez lui, il avait une vie sociale normale bien qu'un peu pauvre et des standards d'hygiène parfaitement homologués. Il allait à l'école d'art, vivait toujours avec sa grand-mère, sortait faire ses courses lui-même, visitait le musée deux fois par semaine et très occasionnellement, il avait des rencards. Mais depuis qu'il avait fini l'école, que sa grand-mère était décédée, qu'il avait déménagé et qu'il avait peu à peu coupé les ponts avec toutes ses connaissances, la distance qu'il avait établie entre lui-même et la vie extérieure l'avait rendu agoraphobe – voire misanthrope – et sensiblement hypocondriaque. Pour préserver sa santé mentale dans sa vie d'ermite, il avait instauré des rituels, des règles de vie très claires qui le rassuraient dans son environnement de solitude – parfois troublé par le passage d'un livreur ou d'un traiteur, un coursier venant prendre ses créations ou un voisin rencontré en allant chercher le courrier.

Sasori ne pensait pas en être à un niveau pathologique – pas tout à fait. Il éprouvait juste du dégoût et du mépris pour l'extérieur, cultivé par l'opposition entre la stérilité et l'organisation parfaite de son environnement de vie et l'agitation polluée de l'extérieur.

Aussi, Sasori était rarement de bonne humeur. Il faisait de son mieux pour se créer un espace harmonieux qui lui inspirait de la sérénité – un environnement propre et hygiénique presque stérile, ordonné et classé – mais le bruit prenait le dessus sur toutes ses fonctions cérébrales et il se retrouvait régulièrement allongé sur son canapé-lit à écraser ses mains sur ses oreilles dans le but de neutraliser ses tympans – en vain.

A l'âge de trente-cinq ans, Sasori pouvait officiellement déclarer qu'il détestait sa vie.

C'est pourquoi il avait décidé d'effectuer un changement majeur : au lieu de vivre des aides sociales qui complémentaient sa maigre vente d'objets sculptés – dont le ratio restait relativement bas en raison de son incapacité physique à se concentrer dans ce qui lui servait d'atelier – il avait cherché (et trouvé) un travail. Un emploi relativement sûr et stable, à défaut d'être plaisant.

Car Sasori n'allait clairement pas s'amuser – oh, ça non. Bien qu'en rapport avec l'art, son travail regroupait tant de chose qu'il ne pouvait pas supporter : du bruit, des espaces publics souillés, du contact humain avec des créatures nauséabondes, immatures, irrespectueuses, incultes et bruyantes.

Sasori allait enseigner.

Lundi 1er septembre, jour de la rentrée : Sasori s'y était préparé. Toute la semaine, il était sorti se promener, un peu plus longtemps chaque jour.

Le lundi, il s'était contenté de faire l'aller-retour en métro jusqu'au lycée pour compléter son dossier – cette première confrontation à l'hygiène déplorable des transports publics avait déjà constitué une réelle épreuve, et il avait pourtant choisi une heure creuse. A l'aller, il avait passé les portiques en faisant de son mieux pour ne rien toucher et réprimé une grimace de dégoût en jouant du bassin pour activer le mécanisme – heureusement que la station du lycée était équipée de portes automatiques. Une fois sur le quai, il était resté un moment debout à observer les gens aller et venir dans les wagons avant de prendre son courage à deux mains et de rentrer pour s'agripper courageusement à une barre de sa main gantée. La ligne étant sensiblement plus chargée lors du retour, il avait du faire abstraction de la nausée qui lui étreignait le cœur.

Le mardi, il était allé lire au parc – tout en étalant du tissu sur le banc pour ne pas s'asseoir à même le bois.

Mercredi, il était allé faire ses courses lui-même. Hormis des grognements d'indignation envers quelques enfants et une profonde nausée en voyant une femme tâter pratiquement tous les fruits et légumes du rayon, tout s'était passé comme il fallait.

Jeudi, il était retourné au parc pour pique-niquer et y passer la journée. Cette fois-ci, il avait couché son petit drap sur l'herbe et non sur le banc afin de s'y installer confortablement.

Et vendredi, il avait exploré la ville à pieds pendant plus de trois heures.

Durant ses balades, Sasori esquivait naturellement tout contact avec d'autres individus – ce qui s'avérait assez difficile dans le métro et dans la rue – et en rentrant chez lui, il se jetait sous la douche.

Mais aujourd'hui, Sasori était prêt à affronter le métro en heure de pointe : sa carte d'abonnement dans la poche, une écharpe pour protéger sa bouche et des gants fins pour aborder les barres et les poignées de portes en toute sécurité, il passa la porte de son immeuble et se dirigea vers la station de métro.

Son agoraphobie et sa claustrophobie ne tardèrent pas à refaire surface. Bousculé de toute part, il hâta le pas pour s'adapter au mouvement.

Une fois dans la rame du métro, Sasori parcourut l'espace du regard à la recherche d'une place assise – en vain. Il fit de son mieux pour prendre son mal en patience malgré le sac à main que sa voisine incrustait dans ses côtes et les aisselles masculines qui se trouvaient inconfortablement proche de son visage – ce qui lui rappela douloureusement pourquoi il détestait être si petit. Deux stations plus loin, une place se libéra mais avant qu'il puisse ne serait-ce qu'esquisser un geste, quelqu'un le bouscula pour aller s'y asseoir. Sasori lui lança un regard courroucé qui se mua contre toute attente en béate stupéfaction.

La personne en face de lui avait de longs cheveux blonds visiblement soignés malgré la queue de cheval désordonnée qui en retenait une partie, laissant une mèche négligemment recouvrir une partie de son visage dans un style plutôt punk. Il – Sasori supposait en raison de l'absence de poitrine – portait un tee-shirt blanc assez perturbant qui présentait une grosse bouche en travers de sa poitrine, dépourvue de lèvres et s'ouvrant sur une langue malicieuse à moitié cachée par son blouson. Son pantalon serré était taché de peinture aux tons vifs – authentiques ou factices ? difficile à dire – qui ressortaient bien sur le tissu noir. Des baskets montantes noir et bleu fluo et un imposant casque rouge et noir venaient compléter cette panoplie déjà haute en couleurs.

Le volume de son casque était tellement élevé que Sasori pouvait presque comprendre les paroles de là où il était. Ses couleurs étaient presque aveuglantes, sans harmonie et sa coiffure était asymétrique.

Pas une fois en trente-cinq ans Sasori avait-il remis sa sexualité en question. Il avait eu peu d'aventures, certes. Il ne s'était jamais vraiment senti investi dans une relation mais il mettait ça sur le compte de son caractère solitaire et de sa marginalité – ainsi que du manque d'intérêt du commun des mortels.

Et pourtant, en dépit de son manque apparent de goût, de respect et de discrétion, ce jeune homme venait soudainement d'éclairer Sasori sur un point majeur de sa vie qui lui avait jusqu'alors échappé. Qui avait certainement été là tout du long, bien caché pour échapper à sa vigilance. Mais le voilà qui s'exhibait fièrement devant un Sasori abasourdi.

Sasori était gay.

Et Sasori le fixa avec une telle stupéfaction, une telle intensité que l'énergumène dut sentir son regard, car il leva les yeux de son smartphone et brisa le charme aussi sec :

- Kes' tu regardes, ouais ?! Tu veux ma photo, gamin ?

Définitivement un mec. Incorrigiblement bruyant, et rudement vulgaire. Il ne savait pas ce qui était le pire : s'être une fois plus fait tacler sur le fait qu'il était très loin de faire son âge, ou le fait que ni son goût vestimentaire, ni son asymétrie capillaire, ni son volume sonore outrancier, ni même sa vulgarité terrifiante ne parvenait à entacher la surprenante fascination de Sasori pour lui. Celui-ci, à la fois bouleversé et humilié, bafouilla quelque chose qu'il ne comprit pas lui-même et se faufila vers une place assise non loin de là d'où il ne pouvait voir le jeune homme.

Sortir du métro s'avéra plus difficile encore que d'y entrer : il dut jouer des coudes pour accéder à la porte et sentit l'hyperventilation arriver. Une fois sur le quai, il bouscula les passants pour rejoindre le plus vite possible la surface et, une fois dans la rue, se concentra pour calmer sa respiration et son rythme cardiaque. Après avoir réprimé un frisson horrifié en repensant au nombre de personnes avec qui il était entré en contact direct et indirect, il se dirigea vers le lycée.

Il s'attarda dans la salle des professeurs pour prendre un café et faire la connaissance des quelques collègues déjà présents. Il sympathisa superficiellement avec le professeur de biologie, Kakuzu, et se dirigea vers sa classe.

Enseignant en dernière année de lycée chez des lycéens spécialité arts, Sasori s'imaginait – naïvement – qu'il aurait affaire à des jeunes motivés, intéressés et doué.

Ce qu'il pouvait être candide.

Lorsque Sasori pénétra dans la salle, nul signe de reconnaissance des élèves : ils l'ignorèrent magistralement, même lorsqu'il se dirigea vers le bureau pour poser ses affaires. Bien qu'habitué à se sentir petit, il eut l'impression d'être minuscule, voire invisible. Son regard balaya la salle quelques élèves lui jetèrent un regard intrigué avant de recommencer à échanger avec animation, parfois assis sur les tables. Sasori se sentit particulièrement oppressé et conscient de sa personne.

Sasori attendit. Mais Sasori était loin d'être quelqu'un de patient. Il parvint à tenir environ huit secondes avant de se retourner vers le tableau, bouillonnant, et d'écrire d'une écriture régulière et soignée : RETENUE SAMEDI MATIN SI JE N'AI PAS LE SILENCE A 10. Et il compta intérieurement, ajoutant au tableau un bâton par seconde. Au bout de cinq, tout le monde était assis, et à neuf le silence était total.

Satisfait, il se tourna vers la classe, et la sensation d'écrasement qui l'avait étreint en entrant dans la salle dans la plus profonde indifférence s'était muée en un agréable sentiment de supériorité. Toutes ses appréhensions s'envolèrent et un sourire presque mauvais se dessina sur ses lèvres.

- Bonjour.

La tension était palpable.

- Je suis Sasori Akasuna, votre professeur d'Arts plastiques. Merci de m'avoir accueilli dans le calme et la sérénité. Avant de procéder à l'appel, je vais vous expliquer comment je fonctionne. J'abhorre le bruit et l'agitation. Si vous faites du bruit, je m'énerve. Si je m'énerve, vous allez souffrir. Et sachez que je ne suis pas très patient, alors je m'énerve vite. Moralité : ne faites pas de bruit. Autre chose, en ce qui concerne les retards...

On frappa à la porte. Irrité, Sasori invita à entrer. Se présentèrent alors un jeune homme aux cheveux gris et gominés et … le jeune blond chaotique du métro. Celui-ci eut l'air étonné de reconnaître Sasori mais se reprit vite, et toute l'assurance de Sasori s'évapora d'un coup lorsqu'il prit la parole.

- Désolé du retard, hm.

- Ouais, on a eu un accident de Chocapic, putain, surenchérit son camarade.

Alors qu'ils entraient pour s'installer, l'irritation de Sasori causée par la nonchalance, la grossièreté et l'insolence des nouveaux arrivants lui donna la force de reprendre possession de ses moyens et il serra les point en annonçant fermement :

- Dehors.

Les jeunes semblèrent hésiter.

- Monsieur, putain, soyez cool...

- Dehors ! Beugla Sasori.

Les deux énergumènes ne se le firent pas dire deux fois. Le vulgaire au cheveux gris se précipita dehors, et le blond le suivit, fermant la porte après un dernier regard intrigué à Sasori qui en fut très troublé.

En vérité, il aurait sûrement laissé entrer n'importe quel autre élève – même lui était capable d'indulgence pour le jour de la rentrée. Mais ce garçon le troublait, et il avait paniqué. Il avait paniqué, et savait qu'il serait incapable de maintenir la même attitude de supériorité et de contrôle s'il était dans la pièce. Ce qu'il allait devoir dépasser, car Sasori ne pouvait pas l'exclure de cours pour toute l'année – surtout sur le prétexte pathétique que ce petit jeune lui faisait tourner la tête comme un adolescent.

Le reste du cours se déroula sans encombre, le renvoi des deux garçons ayant étrangement renforcé le calme religieux de la classe. Il leur fit remplir une fiche personnelle dont il n'avait rien à faire et qu'il ne regarderait probablement jamais avec des items basiques comme : Nom ? Prénom ? Âge ? Loisirs et passions ? puis d'autres questions un peu plus spécifiques comme pourquoi avoir choisi une spécialité artistique ? Qu'attendez-vous de ce cours ? Quels sont les objets/thèmes qui vous inspirent le plus ? Quel est votre support de prédilection ? Cela lui avait permis de profiter d'une bonne dizaine de minutes bien silencieuse, puis il avait rapidement présenté le programme de l'année. Somme toute, sa matinée se passa plutôt bien. Le midi, il alla réchauffer son tupperware au minable micro-ondes de la cafétéria.

- Désolé pour ce matin, hein.

Sasori se retourna pour se retrouver face-à-face avec le blond du métro.

- Je suis pas du matin, hm. En plus, tout le monde me dévisage parce qu'on me prend pour une fille alors j'en ai marre qu'on me fixe bizarrement. Et je pensais pas que vous étiez prof.

Sasori ricana intérieurement en se disant qu'il avait lui-même du mal à regarder l'adolescent comme un élève - et qu'il était très paradoxal de ne pas vouloir attirer le regard des autres lorsqu'on avait un style aussi tape-à-l'oeil.

- Je m'en doute. Et ton excuse pour le retard de ce matin ? Je suis profondément étonné étant donné qu'on a pris le même métro et que je suis arrivé au lycée environ une demi-heure en avance.

Il lui adressa un sourire d'excuse.

- Vous vous doutez bien, les copains, la cigarette, tout ça, hm.

Le professeur lui lança un regard sévère.

- Le tabac, c'est le mal. Et ça pue. Je n'ai pas à te dicter ta conduite mais je t'interdis de rentrer en classe en sentant le tabac. Et je ne tolère pas les retards. Compris ?

Sasori avait beau dire cela, il appréciait l'odeur du jeune homme – et paradoxalement avec les maigres relents de tabac. Celui-ci répondit en souriant.

- Limpide, monsieur. Oh, et je m'appelle Deidara, au fait.

- Je sais, rétorqua automatiquement Sasori avant de se reprendre. J'ai noté ton absence.

Il devait observer Deidara d'une drôle de manière car l'élève sourit d'un air narquois. Sasori se ressaisit.

- Quoi ?

- Votre plat est prêt depuis un moment.

Sasori le regarda avec hébétude, puis rougit en réalisant que derrière Deidara, la queue pour le micro-ondes s'était considérablement allongée. Confus, il retira rapidement son plat et s'éloigna en prenant soin d'esquiver tout contact avec les autres clients de la cafétéria.

- A bientôt, hm ! Entendit-il derrière lui.

Il ne se retourna pas, déjà bien trop embarrassé. Ce garçon s'adressait à lui avec une familiarité telle qu'il était profondément troublé et qu'il n'osait le lui reprocher... un peu comme s'il n'était pas son professeur.

D'ailleurs, maintenant qu'il y pensait, l'élève ne l'avait pas encore vu en position d'autorité. Peut-être qu'une fois que ce gamin – Deidara – l'aurait vu en tant que professeur, il se montrerait moins familier et condescendant … et peut-être alors que Sasori arriverait à le considérer comme l'élève inintéressant – et surtout intouchable – qu'il était.

Sasori se retourna en entendant un rire sonore et vit Deidara prendre son camarade de retard par l'épaule. La vision de ce contact lui provoqua un frisson – un curieux mélange de dégoût et d'envie – et il alla s'installer dans son coin en se giflant mentalement : l'année commençait bien.