Mon coeur est comme une jarre remplie d'épines. C'est une jarre très simple et très commode à première vue. Il s'avère pourtant qu'elle n'est pas du tout stable.

Ainsi, à la moindre secousse, au moindre brin de vent, la jarre se renverse, s'écrase au sol, et laisse son contenu s'échapper, se dérouler, piquer et percer chaque recoins de mon être. La quantité vari souvent selon la force du choque.

Une à une, je dois alors ramasser les épines écoulées au sol. Elles sont toutes très différentes ces épines. Certaines sont de simples épines de rose. D'autre des punaises, des clous, des aiguilles... Toutes de tailles et de formes variantes. Et sur chacune d'entres elles, je me pique. C'est systématique.

Parfois, elles ne font qu'une petite pique vite guérie, sans trace. D'autres, elles font saigner et peuvent prendre plus ou moins de temps à cicatriser, laissant ou non les marques de leurs passages. Les pires de toutes sont les épines rouillées, qui lorsqu'elles m'ont piqués, laissent leur traces rougis mélés au sang, et qui s'infecte, et si gravement que jamais il ne pourra en guérir. Mais bien sûr, le coeur n'est pas quelque chose que l'on peut emputer pour empêcher la propagation, pour mieux guérir. On le laisse pourir.

Je le laisse pourir.