Hello :) Bon bin voilà ma première fanfiction Harry Potter. C'est loin d'être du grand art, j'en ai parfaitement conscience mais j'ai eu une soudaine inspiration et j'ai pris du plaisir à l'écrire alors peut-être que certains prendront du plaisir à la lire ^^


CHAPITRE 1

- Deirdre ! Allons dépêchez-vous pauvre empotée, il ne nous reste que dix minutes avant que le train ne parte ! s'exclama une voix dure que je pourrais reconnaître entre mille.

J'accourus en traînant derrière moi ma lourde malle et me plantais devant ma chère mère, légèrement essoufflée. J'exécrais cette stupide tradition selon laquelle les sorciers de haut rang se devaient d'arriver à la gare toujours à la dernière minute ! Une tradition qui ne servait absolument à rien et qui me faisait craindre de rater le train tous les ans. Heureusement c'était bien la dernière fois que j'avais à supporter cela, enfin la libération arrivait ! Ma dernière année à Poudlard. Plus que dix petits mois à supporter ces idiots de gryffondors... ou plutôt non à supporter ces idiots d'élèves en général. Plus que dix petits mois à supporter cette école et je serai libre !

Ma mère me scruta attentivement, replaça quelques mèches de cheveux bruns qui s'étaient échappées de mon chignon durant ma course d'un air agacé et jeta ensuite un regard à mon frère, Allistair. Il était impeccable dans sa robe de sorcier noire, comme d'habitude. Le digne héritier de la noble famille FitzGerald, l'une des dernières familles de sang-pur d'Irlande. Elle soupira en reportant son regard sur moi et se demandait probablement avec désespoir ce qu'elle allait bien pouvoir faire de moi. Heureusement que j'avais les moyens financiers d'attirer des prétendants, car avec mon petit gabarit et mon teint maladif, je ne faisais pas vraiment d'émules grâce à mon physique. Enfin je n'étais pas moche, loin de là, mais la plupart du temps, les gens me demandaient si je n'étais pas malade ou bien déjà à moitié morte. Ce n'était pas ma faute si j'avais hérité des stupides gènes d'un père irlandais plus roux que... le célèbre Archibald Alderton ! Remarquez, célèbre n'était pas le mot exact, car avant d'avoir eu sa carte dans un paquet de chocogrenouilles, je n'avais jamais entendu de ce pauvre homme. Bref, toujours est-il que sur cette carte il avait une belle barbe rousse et qu'il illustrait donc parfaitement mon propos.

- Par pitié, tenez-vous droite, grinça la voix insupportable de ma mère.

Je me redressais encore un peu plus en ignorant la douleur que je commençais à sentir au creux des reins et attrapais le bras qu'elle me tendait pour enfin transplaner.

Comme tous les ans, la plupart des élèves étaient déjà montés dans le train et seules quelques silhouettes droites comme des piquets se tenaient dans un coin. Après un regard morne à ces idiots de premières années qui passaient leur temps à crier en se courant après, je me mis à suivre mon frère en silence, constatant avec horreur que nous avancions vers la famille Black, aussi fiers et dignes que des sorciers de leur rang se devaient d'avoir l'air. Regulus, que je considérais comme mon meilleur ami, avait une mine désespérée et devait se languir de grimper dans le train pour s'éloigner au plus vite de sa mère. Le pauvre m'avait envoyé quelques lettres durant l'été et je n'imaginais pas à quel point son abrutie de mère avait dû lui en faire baver. Pour la petite histoire son non moins abruti de grand frère avait quitté la maison et donc été renié par tout le clan il y a de ça un an. Résultat : tout l'avenir de la noble et très ancienne famille Black ne reposait plus que sur Regulus à présent, ce qui entraînait bien évidemment beaucoup de désagréments dont il se serait bien passé. Déjà que je n'aimais pas ce Sirius avant cette histoire, maintenant je lui vouais une haine sans borne. Haine bien partagée évidemment, sinon ça n'aurait pas été drôle.

Je fis un maigre sourire d'encouragement en arrivant devant Reg' auquel il répondit discrètement avant de prendre ma main et de la porter à ses lèvres comme il se devait. Je serrais ensuite brièvement la main de sa mère en lui faisant un signe de tête. La mère Black était vraiment l'une des sorcières les plus effrayantes que je connaisse. Elle avait les traits très durs sur son visage osseux et ses yeux gris semblaient vous percer à jour. Ses deux fils avaient d'ailleurs hérité de ses yeux, mais heureusement pas de cette espèce de lueur de folie qui y régnait. Elle me fit un vague sourire qui ressemblait à un des rictus que Rogue, un de nos congénères de serpentard, esquissait parfois. Ma mère l'embrassa rapidement et elles se mirent à discuter tandis que nous les écoutions d'une oreille distraite. Leurs conversations tournaient toujours autour du même thème : les potins de la haute société, le ministère de la magie, les nouveaux élèves sang-de-bourbe qui allaient entrer à Poudlard cette année, puis je vis ma mère esquisser un de ses sourires mauvais dont elle avait le secret.

- Et votre fils aîné, Walburga ? Demanda-t-elle. Avez-vous des nouvelles de lui ?

La mère Black émit un reniflement de pur mépris et jeta un regard mauvais vers le train.

- Je n'ai qu'un fils à présent, expliqua-t-elle d'une voix blanche. Cette engeance nous a tourné le dos malgré les lettres que son pauvre père lui a envoyées et les supplications de Regulus. Je l'ai supprimé de l'arbre généalogique, il ne fait plus partie de la famille Black dorénavant. C'est un soulagement pour nous tous. Et saviez-vous que mon renégat de frère lui a légué la moitié de son héritage ? Quelle honte !

Je ne quittais pas Regulus du regard durant tout son petit speech de mère pseudo éplorée et notais mentalement qu'il avait l'air bien plus affecté qu'il ne le laissât voir. Bien sûr, n'importe qui à cet instant n'aurait vu qu'un visage fermé et froid, mais un long entraînement forcé à cette pratique m'avait conféré un don d'empathie incroyable. Je remarquais n'importe quel tressautement de lèvre et l'interprétait comme on m'avait appris à ne surtout jamais montrer aucune faiblesse. Ça m'était très utile pour découvrir les points faibles de certains gryffondors et appuyer dessus dès que je le pouvais, mais ça me servait aussi à aider mes amis, bien qu'ils ne soient pas nombreux.

Regulus me donna un léger coup de coude en me désignant l'horloge d'un mouvement de tête. Merlin, le train allait partir dans moins de deux minutes et elles étaient encore en train de discuter. Je me raclais la gorge pour réclamer l'attention, ce qui m'attira un regard de ma chère mère lourd de reproches de les interrompre. Elle s'apprêtait sûrement à me lancer une pique destinée à me mettre la honte devant tout le monde, aussi je la devançais :

- Mère, nous allons être en retard.

- Cette petite me rendra folle, soupira-t-elle en regardant la mère Black qui acquiesça. Très bien, allez-y et n'oubliez pas de m'envoyer un hibou dès demain pour me donner le nom de votre nouveau professeur de DCFM.

- Oui, mère.

J'attrapais vivement ma malle et la traîna derrière moi après avoir fait un petit signe de tête aux deux femmes. Je courus jusqu'à la première entrée et soupirai de soulagement en évitant le regard exaspéré de ma mère. Enfin loin de cette vieille harpie ! Je souris et me postais en plein milieu du couloir en attendant Regulus et mon frère qui prenaient bien leur temps. J'étais pourtant bien rodée aux faux-semblants, mais parfois je ne pouvais juste pas m'empêcher d'avoir certaines réactions un peu spontanées. Mon frère grimpa et partit sans un mot, mais ne manqua pas de me lancer un regard moqueur typiquement FitzGeraldien auquel je ne lui fis pas le plaisir de répondre. Sale gnome prétentieux ! Regulus était devant moi sans que je l'aie entendu arriver et me regarda fixement tandis que le train s'éloignait petit à petit. Va savoir pourquoi, mais j'eus un petit pincement d'habitude synonyme de jalousie, en voyant les parents restés sur le quai faire de grands signes de mains à leurs enfants tandis que nos mères ne jetaient même pas un regard vers nous.

Une fois suffisamment éloignés du quai, mon ami m'attira contre lui et me serra dans ses bras de toutes ses forces.

- Tu m'as manqué, murmura-t-il à mon oreille.

- Toi aussi idiot !

Mouais, je n'étais pas très à l'aise avec ces moments remplis d'émotion. Brrr ! Je détestais ça en fait ! Heureusement il me lâcha bien vite en voyant un petit groupe de gryffondors s'avancer vers nous. Je me redressais tout aussi vite et remit mon masque de froide serpentard tout en leur jetant un regard hautain qui leur fit baisser les yeux. La seule chose pour laquelle j'étais réellement douée c'était bien ça, j'avais un regard perçant qui pourrait même faire concurrence à la mère Black lorsque j'étais énervée. Ce qui arrivait plutôt souvent, mais comme je ne pouvais pas me permettre de crier ou de montrer ostensiblement ma contrariété comme le commun des mortels, je me contentais de lancer des regards froids à tout le monde. Autant vous dire qu'en général personne n'osait venir me déranger dans ces moments-là.

Une fois que les gryffondors eurent continué leur chemin, Regulus m'entraîna à la recherche d'un compartiment vide – mission impossible – tout en me racontant en détail ses vacances pourries. Il était en train de me raconter comment il avait dû apprendre à danser toutes les danses de salon imaginables avec une vieille sorcière de 110 ans qui lui marchait sans arrêt sur les pieds, lorsque quelqu'un me rentra dedans en sortant de son compartiment. Étant donné que je dois peser 50 kg tout mouillés pour pas plus d'1m60 et que mon agresseur me dépassait de plusieurs têtes, je me suis évidemment vautrée en arrière. Je me mis à l'insulter de tous les noms que je connaissais et ignorais la main qu'il me tendant en me relevant toute seule avec ce qu'il me reste de dignité pour me retrouver face à l'horreur : Remus Lupin !

Pas qu'il soit particulièrement moche, au contraire. Il était même plutôt pas mal avec ses cheveux châtains et ses beaux yeux, mais s'il y avait Lupin ici, ça signifiait que Black et toute sa clique ne devaient pas être loin et ça, c'était bien pire. Le pauvre Lupin se confondit en excuses en bafouillant durant une bonne minute, mais je lui lançais simplement un de mes regards de la mort qui tue pour le faire taire.

- Tu ne peux pas regarder où tu vas Lupin ! pestai-je tout en gardant une voix parfaitement calme et froide.

Il s'excusa à nouveau et c'en était presque pitoyable. Ce mec-là était la gentillesse incarnée, un modèle de vertu et de perfection comme on n'en faisait plus de nos jours et j'eus soudainement un peu honte de m'en prendre à lui. Enfin, étant donné qu'il faisait tout ça pour que personne ne soupçonne sa véritable nature de loup-garou, j'eus un peu moins de scrupules à le laisser continuer à s'excuser. C'était Rogue qui me l'avait dit un jour en 5e année, après une fête particulièrement arrosée pour fêter la fin des BUSES. Par la suite, en recoupant les indices, les absences de Lupin à la pleine lune et toutes sortes d'autres éléments, j'avais fini par en conclure que c'était vrai. J'eus un peu honte de ne pas l'avoir deviné par moi-même, mais il fallait dire pour ma défense que je me fichais de Lupin comme de mon premier balai ! J'étais toutefois déçue que ça lui soit arrivé à lui et pas à un abruti tel que Potter, car Lupin était de loin le gryffondor que je détestais le moins. Ça ne voulait pas dire que je l'appréciais, loin de là, mais je pouvais supporter sa présence s'il ne m'adressait pas la parole.

Alors que je le regardais toujours s'excuser en m'efforçant de ne pas éclater de rire devant sa gène manifeste, une tête ébouriffée et lunetteuse émergea de la porte du compartiment.

- Lunard, qu'est-ce que tu fiches ? Cria-t-il. On t'attend pour finir la partie !

Quand il nous aperçut finalement, il s'interrompit et prit un air que je qualifierais de typiquement Potterien lorsqu'il prévoyait un sale coup. Sa tête disparut brusquement à l'intérieur et je poussais un soupir en jetant un regard à Regulus qui semblait sur le point d'exploser ou de s'enfuir, je ne sais pas trop. Comme je m'y attendais, la tête de Potter suivie de son corps sortit du compartiment avec Sirius Black à sa suite, le même air malhonnête que Potter ornant son visage.

- Qu'est-ce qui se passe Remus ? Demanda Black. Ces serpentards t'ennuient ?

- Laisse tomber Patmol c'est de ma faute, avoua-t-il. Je suis sorti en trombe et j'ai fait tomber Deirdre.

J'étais étonnée qu'il m'appelle par mon prénom et même qu'il le connaisse, mais comme je l'ai déjà dit : c'était la perfection incarnée. Les deux maraudeurs éclatèrent d'un rire mauvais et je grimaçais en entendant celui de Sirius. On aurait dit un aboiement de chien tout simplement insupportable pour toute personne normalement constituée.

- C'est là qu'est sa place Lunard, ne t'inquiète pas, ricana le binoclard.

- Oh, mais ferme la Potter ! Grognai-je.

- Tes parents ne t'ont pas appris à être polie, FitzGerald ? Demanda Potter d'un ton faussement offusqué avec une main sur le cœur.

- Et les tiens ne t'ont pas appris à la fermer des fois ? Rentre dans ton compartiment et laisse nous passer.

Cet abruti sortit sa baguette immédiatement suivi par Black tandis que le pauvre Lupin semblait sur le point de protester. Je ne pouvais m'empêcher d'éclater de rire cette fois.

- Bravo Potter ! Deux contre une fille qui n'est même pas armée. J'avais oublié que les gryffondors étaient courageux !

Il claqua sa langue contre ses dents et sembla réfléchir un moment. Est-ce que j'ai dit que je cernais très bien les gens ? Et bien le point faible de Potter c'était ça : l'honneur. Il ne ferait rien qui serait contraire à l'éthique. Il afficha un air détaché et baissa sa baguette.

- Aller, dégagez de là ! Lança-t-il.

Ils s'écartèrent et je fis signe à Regulus de me suivre. Quand il passa à côté de son frère, celui-ci l'attrapa vivement par le col de sa robe et le colla contre la paroi du train. Je sortis immédiatement ma baguette en la pointant sur Black tandis que Potter faisait de même en me visant.

- Lâche-le tout de suite Black ! Criai-je.

- Je veux simplement demander à mon cher petit frère s'il a passé de bonnes vacances.

Regulus lui lança un regard dénué de toute émotion avant de sourire cruellement.

- Je n'ai plus de frère, dit-il simplement.

Black le relâcha immédiatement et écarta son bras comme s'il ne supportait pas son contact. Si je ne le connaissais pas, j'aurais pu croire qu'il était blessé, mais on parlait de Sirius Black là, donc je dus me tromper sur son geste. J'attrapais le bras de mon ami et le tirais vers moi d'un geste possessif.

- N'oublie pas que je suis préfète Black ! Je vais me faire un plaisir de t'enlever tous les points que je pourrais et de te pourrir la vie à la moindre occasion si tu ne le laisses pas tranquille !

Il me fit un sourire pseudo séducteur et s'approcha dangereusement de moi pour me susurrer :

- Ne t'inquiète pas FitzGerald, je crois que je viens de me trouver une nouvelle proie beaucoup plus divertissante.

Je ne pus m'empêcher de frissonner. Pas de peur bien sûr, mais peut-être un peu d'appréhension. Je connaissais bien Black depuis le temps et je savais que la vie avec lui pouvait être un enfer. Avec les aspics à la fin de l'année je n'avais pas la moindre envie de devenir son souffre-douleur et que cet abruti me fasse chier ! Pourvu que je n'aie pas trop de cours en commun avec les gryffondors !

- Au fait, j'enlève 10 points à gryffondor pour usage abusif de baguette magique, ironisai-je avant de tourner le dos et d'ignorer leurs protestations.

Je remarquais que Regulus à mes côtés était encore tendu par l'altercation et posais une main sur son épaule pensant le réconforter, mais il se dégagea vivement.

- J'aurai pu me défendre tout seul, tu sais ! Déclara-t-il sur la défensive.

- Je le sais bien sûr, mais... il m'énerve tellement. Je...

- A cause de toi ces abrutis vont dire à tout le monde que j'ai besoin d'une fille pour me défendre.

- Quoi ? Mais non Reg' il ne le dira à personne.

Mon idiot d'ami avait l'air vraiment énervé pour le coup et se tut, le regard noir. Je n'avais fait que le défendre et son stupide ego surdimensionné de mâle refaisait surface insidieusement. Je ne comprendrais jamais rien aux réactions des mecs, car je suis sûre que si je n'avais rien dit, il me l'aurait reproché aussi. Enfin bref, je le laissais ruminer dans son coin en me taisant pour une fois. Il boudait toujours lorsque nous entrâmes dans le compartiment de Rogue. Comme souvent, il était seul avec mes chères compagnes de dortoir en face de lui. Deux d'entre elles étaient des sang-pur. Je les déteste bien entendu. C'était à se demander ce qu'elles foutaient à serpentard étant donné que leurs principales préoccupations consistaient à déblatérer sur tout le monde, se coiffer, se maquiller et espérer se marier avec de bons partis d'ici la fin de l'année scolaire. Pour ma part, elles auraient très bien eu leur place à poufsouffle où la plupart des filles n'étaient que des dindes possédant trois neurones à elles réunies. Enfin ça c'était si on faisait abstraction du fait qu'elles étaient prêtes à tout pour arriver à leurs fins, écraser les autres y compris. Il n'y avait rien qu'à voir le matin au réveil, elles seraient prêtes à me piétiner pour avoir la salle de bain en premier.

Bref, je les détestais. Encore plus lorsqu'elles se levèrent d'un bond et vinrent me prendre dans leur bras comme si nous étions de grandes amies de toujours. Et pourtant elles ne m'avaient jamais rien fait de spécial, mais je ne supportais tout simplement pas leur côté artificiel qui me rappelait beaucoup trop la maison. Elles ne me rappelaient que trop tout ce que je n'étais pas et tout ce que ma mère aurait aimé que je sois. Désolée si j'ai un cerveau, mère !

À côté d'elles, je préférais même l'autre sang de bourbe qui partageait notre dortoir. Elle au moins ne me saoulait pas à longueur de journée, elle ne parlait pas du tout en fait. À personne. Et personne n'essayait de lui parler non plus à part pour lui envoyer quelques piques de temps en temps. Elle non plus je ne voyais pas trop ce qu'elle venait faire dans notre maison réputée pour regorger d'esprits malfaisants, de démons, de psychopathes et autres clichés du genre. C'était un peu l'équivalent au féminin de Saint Lupin : la gentillesse incarnée. Mais c'est bien connu que les serpentards n'avaient que faire de cette qualité qui finalement ne lui servait à rien. Les élèves de ma maison ne lui parlaient pas à cause de son ascendance impure et les autres maisons non plus vu qu'ils pensaient que c'était une barbare sanguinaire à cause du petit serpent qui ornait son uniforme. Bien personne n'aurait eu l'idée de venir lui parler pour s'assurer qu'elle était mauvaise ou non. Et vous voulez savoir le pire ? Ce modèle de vertu, cette gentille fille était l'une des cibles favorites d'une bande de gryffondors bien connue ! Tout ça parce qu'en plus d'être d'une gentillesse pathétique, Anna ne se défendait même pas. Et personne n'aurait l'idée de le faire à sa place, non. Mais j'avais beau n'avoir rien à faire de cette fille, j'avais quand même une conscience et un sens du devoir envers ma maison qui me poussait à vouloir protéger mes congénères des agissements de ces prétendus courageux gryffondors. Quand il n'y avait personne dans les parages, je la défendais, car cette idiote n'était même pas capable de répliquer deux mots devant les maraudeurs, je précise que bien évidemment Saint Lupin ne participait pas à ces agissements en général.

Bref, revenons-en à la scène. Cette chère Anna était contre la fenêtre et regardait le paysage défiler. Elle se tourna vers moi une seconde et me fit un petit sourire auquel je ne répondis pas bien sûr. Trop de témoins.

- Didiiiiiiiiiiiiiii ! Hurla Iseult, l'un de mes deux cauchemars.

Elle était aussi brune que sa meilleure amie était blonde. Un beau visage aux traits réguliers, rien a redire. Elle aurait très certainement un beau mariage. Je laissais échapper une grimace. Je haïssais les surnoms, d'autant plus lorsqu'ils étaient aussi ridicules. Rogue haussa un sourcil et leva le regard de son livre de potions pour me jeter un œil amusé. Oui, vous avez bien lu : amusé ! Severus ! Rogue ! Celui que tout le monde surnommait face de croque-mort ! Mais encore une fois je dus remercier ma grande empathie qui me permettait de capter les émotions. Je suis certaine que si je le voulais je pourrais devenir super puissante, un genre de voyante qui exécrait le mensonge. Les gens m'appelleraient Celle-A-Qui-On-Ne-Peut-Pas-Mentir et se prosterneraient devant moi ! Mouhahaha (ceci est un rire diabolique censé ressembler à celui de Rosier qui est un maître en la matière) !

Mais je digresse, je digresse mes amis ! Revenons-en à la deuxième erreur de la nature, Viviane, qui s'avérait être encore pire que la première.

- Hiiiiiiiiiii ! (cri hystérique rappelant étrangement un pitiponk égorgé. Enfin je supposais, car je n'ai jamais eu l'occasion d'en égorger un hélas !) Tu m'as manqué !

Allez savoir pourquoi ça ne me faisait étrangement pas le même effet que quand c'était Reg' qui me le disait. Je dirais même plus que ça ne me faisait aucun effet si ce n'est du dégoût. Je me détournais donc d'elle pour faire un vague signe de tête à Rogue qu'il me rendit. Lui au moins il était comme moi : allergique aux paroles et aux sentiments. Rien ne valait un bon silence, d'ailleurs pour une fois j'étais d'accord avec les moldus qui disaient que « le silence est d'or ». Alors je dis bravo les moldus ! Et ne le répétez à personne parce que je risque ma tête rien qu'en pensant cela...

Après un trajet plutôt ennuyeux étant donné que Regulus continuait de m'ignorer en lisant un bouquin et que j'avais été obligée de subir les bavardages incessants de mes deux « camarades ». Autant dire que passer six heures à écouter deux dindes parler de la nouvelle coiffure à la mode, de la nouvelle conquête de Potter et de toutes sortes de choses aussi inintéressantes les unes que les autres, c'était long. Très long. Et très chiant aussi. Du coup j'avais lu l'ennuyeux livre de potions avancées par-dessus l'épaule de Rogue.

Une fois arrivés à la gare de Pré-Au-Lard, Regulus partit de son coté avec une bande de serpentards de son année tandis que je restais avec les filles et Rogue jusqu'au banquet. Comme tous les ans, le choixpeau nous chanta une chanson bien pourrie et interminable à laquelle je ne compris strictement rien avant de répartir les premières années. Un discours ennuyeux de Dumbledore de plus, me disais-je sauf que ce vieux fou réussit à retenir mon attention pour la première fois en sept ans et pour mon plus grand malheur bien entendu.

- Mes chers élèves, à nouvelle année, nouvelles règles ! Celle-ci ne concerne que les septièmes années qui vont passer leurs ASPICS, l'ensemble des professeurs et moi-même avons pensé qu'il serait bon de renforcer un peu plus la fraternité entre les différentes maisons surtout par les temps qui courent. Nous avons pensé que le fait de constituer des binômes pour vous entraider, vous aider à combler vos lacunes était judicieux et nous avons donc procédé à un tirage au sort dans les règles de l'art. Bien entendu, ne vous attendez pas à tomber sur quelqu'un de votre maison, c'est tout à fait impossible ! Et sachez que je n'accepterais aucun changement dans les binômes. Pour en être sûr, j'ai ajouté une clause magique lors du tirage au sort qui vous oblige à vous en tenir aux nouvelles règles que cela vous plaise ou non. J'espère ainsi vous faire changer d'opinions, de fréquentations et peut-être faire en sorte de vous unir face à l'adversité. Vous saurez avec qui vous ferez équipe demain lorsque vos préfets vous remettront vos emplois du temps et le reste vous sera expliqué durant votre premier cours de la journée.

La nouvelle fut accueillie par de nombreux chuchotements, chacun y allant de son commentaire. La plupart disaient que Dumbledore était fou et j'étais parfaitement d'accord avec eux.

- Et maintenant laissez moi vous présenter un nouveau membre dans notre école qui vous enseignera la Défense Contre les Forces du Mal, le professeur McKinnon.

Une petite femme qui devait avoir la trentaine et qui était placée à côté du professeur Flitwick se leva et salua la foule. Comme tous les ans, tout le monde applaudit à l'exception de notre table. Encore une de ces traditions inutiles comme quoi ça fait mauvais genre de s'abaisser a ça.

- Je vous souhaite à tous un bon appétit !

Il frappa dans ses mains et tout un tas de victuailles apparu sur la table. Comme tous les ans. Rien ne changeait jamais a Poudlard, sauf la nouvelle du directeur qui faisait encore parler tout le monde. Personnellement, tout ce que j'espérais c'était de tomber sur un serdaigle, au moins il ferait tout le boulot à ma place. Iseult, qui était en face de moi se mit à énumérer toutes les personnes avec qui elle espérait bien tomber, c'est-à-dire que des serpentards. Je poussais un soupir exaspéré.

- Il a dit qu'on ne pouvait pas être avec quelqu'un de notre maison, alors pense à d'autres personnes.

- Oh ! Souffla-t-elle d'un air déçu. Bon tant pis, du moment que je fais équipe avec un beau garçon ça me suffira.

Désespérante ! Bref, je passais mon repas à écouter les conversations des autres, espérant tomber sur quelque chose de croustillant, mais c'était plutôt monotone. Tout le monde espérait juste de ne pas tomber sur un gryffondor ce qui était parfaitement stupide. Il était évident qu'au moins l'un d'entre nous allait tomber avec un de ces braves, mais tant que ce n'était pas moi je m'en fichais !

À la fin du banquet, je repris mon rôle de préfète avec Avery. Avery, c'était un peu le serpentard modèle, limite cliché. Il était incroyablement beau, cruel, méchant, sadique et sournois. Oui tout ça en même temps, c'était plutôt incroyable. En clair c'était le mec parfait pour la plupart des filles de ma maison. Elles étaient toutes sous son charme et je pense qu'il a dû se taper la plupart des filles de septième année quelle que soit leur maison ou leur ascendance et je soupçonnais un genre de compétition entre lui et Black qui est un peu son pendant coté gryffondor. Je vous ferais grâce de vous dire si je faisais partie des heureuses élues ou non, vous le comprendrez bien assez tôt.

- Les premières années, rassemblez-vous et suivez-moi ! criai-je. Ne vous perdez pas parce que je ne perdrais pas mon temps pour vous !

Je ne jetais pas un regard en arrière pour savoir s'ils me suivaient ou pas, je savais déjà que c'était le cas. Comme d'habitude. Je me mis à avancer vers les cachots en prenant Avery par le bras au passage. Cet idiot était déjà en train de draguer une cinquième année et m'aurait laissée faire tout le boulot toute seule si je ne l'avais pas attrapé. Il se tourna vers moi, un sourire charmeur plaqué sur les lèvres. Est-ce qu'il y avait quelque chose de pire qu'un mec qui a une confiance en lui excessive ? Je ne crois pas, non.

- Tu as passé de bonnes vacances ? Demanda-t-il comme si ça l'intéressait vraiment.

- Ennuyeuses.

Je ne lui fis pas l'honneur de m'enquérir des siennes, car vous l'aurez compris je n'en avais tout simplement rien à foutre.

- Je ne t'ai pas trop manqué ?

- Bien sûr que si, j'ai pensé a toi chaque jour et rêvé de toi toutes les nuits, minaudai-je.

Devant son air satisfait, je fus contrainte de préciser que c'était ironique et d'ajouter :

- Ne t'en fais pas Avery, j'avais oublié jusqu'à ton existence.

- Ce n'est pas l'impression que j'ai eue lors de notre dernier tête à tête, dit-il avec un petit clin d'œil.

- Est-ce que tu vas t'en remettre un jour ou tu comptes me parler de ce baiser jusqu'à la fin de ma vie ? Je te l'ai dit et répété, j'avais trop bu. Point !

- Je ne m'en remettrai jamais non. Et tu devrais reconsidérer la proposition que je t'ai faite, tu sais.

- Laquelle ?

- Sors avec moi !

- Oui bien sûr et je deviendrais la fille la plus cocue de tout Poudlard. J'en rêve Avery !

Il ne répondit pas, signe qu'il était sûrement d'accord avec moi et n'avait rien à répliquer. Tant mieux je n'avais aucune envie de discuter plus longtemps avec lui et de toute façon nous étions arrivés devant la salle commune. Je me tournais vers lui, car évidemment je n'avais aucune idée du mot de passe étant donné que j'avais malencontreusement oublié d'aller à la réunion des préfets à bord du Poudlard Express. Quel dommage ! Bref, il donna ce fichu mot de passe et je pus guider les nouvelles petites dans leur dortoir avant d'aller me pieuter.

Cette journée aura été merdique du début à la fin.