Petite pause dans ma fiction « Raisons et sentiments » pour écrire cet OS qui me trotte dans la tête depuis un moment. Je n'en dis pas plus, mais voilà comme j'aimerai voir Castle un jour…

Voilà vingt-quatre heures que je n'avais pas fermé l'œil, ressassant inlassablement dans ma tête les évènements de la veille. Pour une fois mes pensées n'étaient pas le fruit de mon imagination hyperactive. Je devenais littéralement fou seul dans mon bureau, les images défilant dans ma tête semblant encore plus réelles que sur le moment. Je bouillais, ne tenais plus en place. Du coup, je prenais une décision tout aussi impulsive attrapais une veste, mes clés de voiture et descendais à toute vitesse les escaliers me menant au parking. Je n'utilisais pas souvent ma voiture pour mes sorties en ville, mais là je n'avais ni l'envie ni la patience d'attendre un taxi. Les clés sur le contact je faisais vrombir le moteur rutilant de ma voiture et sortais du garage. Heureusement, la circulation était fluide aujourd'hui des embouteillages m'auraient rendu fou. Vingt minutes plus tard je me trouvais à destination je descendais aussi rapidement que possible de la voiture et la fermais m'engouffrant avec précipitation dans l'immeuble. Là encore n'ayant aucune patience j'empruntais la cage d'escaliers et gravissais les marches deux à deux. Je poussais la porte de séparation, tendu comme jamais je ne l'avais été auparavant mais je ne pouvais plus continuer à jouer ce jeu qui me consumait à petits feux. Une fois devant la porte je tapais trois coups comme à mon habitude, trouvant les sonnettes trop impersonnelles et froides. J'entendis des pas dans l'appartement et quelques minutes plus tard la porte s'entrebâilla.

Castle qu'est-ce que vous faites là ?

Beckett je dois vous parler.

Aujourd'hui nous laissions les civilités de côtés, pas de « bonjour », ni de « comment ça va ». Après trois ans de partenariat nous pouvions au moins nous permettre de laisser ces banalités de côté.

Entrez, me fit-elle d'une voix peu assurée.

Je passais devant elle, ne m'attardant pas sur sa beauté. Son image ne me quittait pas depuis vingt-quatre heures. Elle portait un legging noir avec un t-shirt rouge assez ample en V, elle était pieds nus. J'étais maintenant au milieu de son salon et n'avais pas encore articulé le moindre mot.

Castle vous allez bien ? Vous ne semblez pas dans votre état normal.

Etat normal, mais comment voulez-vous que je puisse être ainsi ?

Castle je ne comprends pas.

Ecoutez Beckett on doit parler d'hier.

Il n'y a rien à dire Castle.

Sa voix avait été nettement plus ferme à cet instant de notre échange, seulement j'avais perçu une légère réaction physique lors de ma dernière phrase. Fidèle à elle-même elle fuyait. Mais j'étais arrivé au point de non retour dans cette relation, j'étais fatigué, usé de prétendre qu'il n'y avait rien entre nous, que mes intentions à son égard étaient pures. Et j'en devenais fou car je savais qu'elle n'était pas insensible contrairement à ses dires à ce qu'il y avait entre nous.

Non Beckett cette fois je ne reculerai pas. Que vous le vouliez ou non, nous allons parler d'hier.

Castle, je vous le répète il n'y a rien eu hier. C'était juste le travail, une enquête comme une autre.

Sa voix était glaciale, son visage fermé, ses yeux me lançant un regard qui d'habitude me faisait reculer mais aujourd'hui je n'y prêtais pas attention. Qu'elle sorte son arme et me tire une balle entre les deux yeux comme elle me le promettait depuis trois ans, peu m'importait. Kate Beckett n'avait pas besoin de son glock pour me tuer.

Stop pretending Kate, lâchais-je en désespoir.

Castle…

Non taisez-vous Kate. Vous savez ce que vous êtes, une menteuse.

Pardon ? me fit-elle définitivement énervée.

Oui une menteuse Beckett, rien de plus.

Castle…

Son ton en aurait découragé plus d'un, mais ce soir je restais de marbre devant toutes ses tentatives de me faire taire, rentrer chez moi, nier ce que je ressentais en moi. Ce n'était plus possible, plus depuis hier.

Flahsback

Nous enquêtions depuis une semaine sur un réseau d'escort girl. Plusieurs filles avaient été tuées, et les pistes que nous avions été minimes. Il nous fallait infiltrer ce réseau pour tenter d'en savoir plus. Le type à la tête de ce réseau officiait dans un club privé de New-York. Nous étions en réunion avec les gars et Mongtomery quand ce dernier avait émis l'idée d'une mission undercover. Très vite les regards masculins y compris le mien s'étaient tournés vers Beckett seule présence féminine de cette équipe.

Non, non pas question chef.

Beckett, c'est un ordre.

Mais…avait-elle tenté.

Pas de mais, c'est un ordre. Vous avez deux heures pour vous changer.

Bien monsieur.

Et elle était partie de la pièce rentrant certainement chez elle. Elle revint au commissariat une heure et demi après, portant une robe épousant au plus près les courbes de son corps. Elle était verte avec un décolleté plongeant en V, laissant entrevoir sa poitrine elle ne portait pas de sous vêtement. Comme à son habitude elle chaussait des talons, ses cheveux étaient relevés, elle était maquillée. Totalement renversante, je devais me maîtriser pour ne pas bloquer mon regard sur elle.

Bien lieutenant, allez-y. Prenez Castle avec vous.

Chef vous plaisantez, ce n'est pas un flic.

Justement, nous avons besoin d'un civil et Castle sera parfait pour ça. D'autant que sa notoriété peut vous servir à rentrer dans le club sans problème.

Chef…

Beckett c'est un ordre.

Elle cessa de discuter sachant que la bataille était perdue. Une heure plus tard nous nous retrouvâmes dans le club. Il nous fallait entrer dans le bureau du patron pour obtenir des documents. Nous étions à une table buvant un martini dry. Kate était en service, mais ce n'était pas le genre d'endroit où on demandait un soda. Nous repérâmes le patron dans la salle, il semblait très occupé c'est pourquoi d'un commun accord nous décidâmes qu'il était temps de passer à l'action. Discrètement nous quittâmes la pièce principale. Le bureau se trouvait à l'étage, non loin des toilettes. Cela tombait bien pour nous. Nous nous rendîmes donc.

Castle attendez-moi à l'extérieur, si vous voyez un mouvement prévenez-moi.

Ok.

Elle rentra dans le bureau. Pour ma part je gardais la porte, très vigilent au moindre mouvement à l'étage. Le couloir menant au bureau était assez long et étroit. Quelques minutes plus tard elle sortit me montrant la clé USB contenant les fichiers dont nous avions besoin pour l'enquête. Seulement à cet instant le patron et deux gorilles montaient les escaliers. Vu notre emplacement dans le couloir il était clair que nous n'étions pas aux toilettes. Il n'y avait pas d'autre issue que de remonter le couloir. Je cherchais une solution des yeux. Les secondes semblaient passer à toute allure, les gus se rapprochant. Nous étions cuits. Alors que je commençais à m'affoler Kate m'attira vers elle en me tirant par le col de la chemise et m'embrassa. J'étais interdit, il me fallut quelques secondes pour me rappeler le contexte de ce baiser. C'était la seule solution pour que nous ne nous fassions pas repérés. Je ne mis pas longtemps à lui répondre. Le baiser n'avait rien de gentil, c'était torride notre intensité était forte. Je pressais mon corps sur le sien et la plaquais au mur. J'entendis à cet instant un son s'échapper d'elle. Il me rendit fou, si possible je redoublais d'intensité dans mon baiser tout en lui caressant la hanche. Nos langues se caressaient, luttaient, bataillaient rendant l'échange houleux. Sa robe si serrée ne masqua pas sa réaction sa poitrine réagit.

Dites dont vous deux, il y a des chambres pour faire ça.

Nous arrêtâmes notre baiser, j'étais essoufflé autant par l'intensité et toutes les sensations en moi. J'avais toujours su que cette femme était torride, mais maintenant j'en avais la preuve par les faits. La diversion avait totalement marché. Nous redescendîmes, je ne pouvais pas décoller mon regard d'elle, de me rappeler ce que j'avais ressenti. Elle marchait d'un pas décidé comme à son habitude. Dix minutes plus tard nous sortîmes du club. Elle prit son téléphone dans son sac et appela le commissariat. Je voulais trouver les mots à cet instant pour lui parler mais ils ne sortaient pas. C'est dans ces conditions que j'étais rentré chez moi, la laissant déposer au commissariat les documents.

Beckett, quand allez-vous arrêter de jouer et de faire comme s'il n'y avait rien entre nous ?

Castle, je vous le répète il n'y a rien. C'était une diversion.

Une diversion dans ce cas là Kate vous avez raté votre vocation, vous faites une merveilleuse actrice. Le contexte était peut être une diversion, mais je n'ai pas rêvé je vous ai entendu gémir.

Castle arrêtez…elle avait levé la main semblant vouloir confirmer ses paroles. Elle reculait dans la pièce.

Là encore je n'écoutais pas ses ordres, je ne pouvais plus. Peu importe s'il me giflait je devais aller au bout ce soir.

Non détective je n'arrêterai pas, vous avez gémi votre poitrine a réagit. Alors une fois de plus stop pretending Kate.

Elle continuait son mouvement à reculons dans la pièce. Je souriais car lorsqu'elle rencontra le mur, elle sembla perdre de l'assurance qui la caractérisait pourtant. Je m'approchais donc d'elle, réduisant presqu'à néant l'espace entre nous.

Castle stop.

Non je ne m'arrêterai pas, pas ce soir Kate.

Ecoutez je ne ressens rien, hier soir c'était le danger, j'avais bu.

Kate pas à moi, nous savons tous les deux que vous tenez votre liqueur.

Ok très bien regardez.

Elle m'embrassa mais sans mettre un engagement dans le baiser, sans ouvrir sa bouche.

Vous voyez rien, absolument rien Castle. Alors maintenant laissez moi tranquille.

Non, non lieutenant.

Je mettais une main sur sa joue et l'embrassais à mon tour, poussant mon corps contre elle, la forçant à rencontrer le mur. Elle gardait sa bouche fermée, toujours autant en contrôle. Je ne laissais pas pour autant tomber l'affaire, faisant glisser ma bouche dans son cou et allais directement aspirer sa peau. Je me baladais jusqu'à la sentir trembler. J'avais trouvé son poids sensible, alors j'emprisonnais sa chair entre mes lèvres et l'aspirais de plus belle, elle eut un râle. Je relevais vers elle rencontrant ses yeux elle ne pouvait pas masquer la lueur de désir traversant ses yeux émeraude. Je m'approchais d'elle à nouveau et lui soufflais :

Alors Kate tu veux réellement que j'arrête ?

Elle ne répondit pas, mais sa respiration était haletante, la bouche entrouverte comme à la recherche d'un souffle qu'elle n'avait plus. Je l'embrassais de nouveau, cette fois elle ne luttait pas et elle m'accordait le passage, m'autorisant à immiscer ma langue dans sa bouche. Je ne me faisais pas prier. Comme hier le baiser fut furieux et elle gémit de nouveau. Je m'arrêtais car ce n'était pas ce que j'étais venu chercher ici.

Très bien maintenant tu sais où me trouver.

Et je quittais dans son appartement, mon agitation n'avait pas diminué mais au moins j'avais cessé de jouer les gentils toutous en laisse comme je l'avais fait ces trois dernières années. J'attendrai qu'elle vienne vers moi car c'était à elle de jouer et de me montrer qu'elle arrêtait de se mentir, de me mentir face à ce qu'elle ressentait.