Disclaimer : KnB pas à moi, à Fujimaki Tadatoshi
Ecrit dans le cadre des nuits d'écriture du FoF, une heure, un thème : thème "pâte". (767 mots)
Sujette à caution
Kobori repoussa son manuel d'anglais en soupirant. Et dire qu'il y avait encore un mois, ils étaient en compétition pour la demi-finale de la Winter Cup. Mais l'équipe de Kaijou avait perdu et avec cette défaite venait le départ inéluctable des élèves de 3e années. Kobori l'avait déjà vécu deux fois, vu ses sempais quitter l'équipe après la Winter Cup et se lancer à corps perdu dans leurs révisions pour les examens de fac. Et cette année, c'était son tour.
En face de lui, Moriyama regardait par la fenêtre, probablement un groupe de filles de première année. Kobori lui mit un coup de pied sous la table.
"Aouch !" fit l'ancien Shooting Guard. "Qu'est-ce qui te prends ?"
"Ta géométrie ne va pas se réviser toute seule..." lui fit-il remarquer, en pointant son manuel du doigt.
"Moriyama, si tu as le temps de mâter les filles, tu as le temps d'aller nous acheter du ravitaillement !" renchérit d'un ton irrité Kasamatsu, l'ancien capitaine de l'équipe.
Moriyama s'étira, puis se leva lentement. Il regarda ses deux camarades d'un air interrogatif :
"Prends-moi juste un pain au curry, s'il te plaît," fit Kobori, puis il se replongea dans son anglais.
"Ramen..." se contenta de marmonner Kasamatsu.
Moriyama fronça les sourcils et resta planté devant son ex-capitaine. Kasamatsu finit par lever la tête :
"Quoi ?"
"Des ramens ?" interrogea Moriyama, incrédule.
"Oui, des ramens. J'ai envie de ramens..." grogna l'autre en fronçant les sourcils.
"Dans une bibliothèque ?"
"Bien sûr que non, ahuri !" Kasamatsu avait son air irascible des grands jours. Ça lui faisait souvent ça quand il ne voyait pas assez Kise - comprendre quand il ne passait pas suffisamment ses nerfs sur Kise. Le Point Guard s'étira à son tour : "Ne sois pas stupide," répondit-il enfin à Moriyama, "tu crois peut-être qu'on va nous laisser manger ici, que ce soit un pain au curry ou des ramens ? Va juste en commander au resto en face de l'école et on se retrouve dans dix-quinze minutes derrière le gymnase."
"Mieux vaut que j'aille acheter moi-même mon pain au curry à la cafétéria," remarqua Kobori, en se levant. "A cette heure, il y a souvent du monde..."
Les deux anciens joueurs sortirent de la bibliothèque. Kasamatsu attendit quelques minutes leur laissant le temps de s'éloigner un peu, puis il se glissa dans le couloir. Un moment plus tard, il était derrière le gymnase. Peu de gens connaissait la sortie de secours du gymnase qui se situait à l'arrière. Seuls le capitaine et le coach en possédaient la clé. Kasamatsu aurait dû la rendre immédiatement après avoir quitté l'équipe, mais il avait oublié, la défaite étant encore trop présente dans son esprit. Puis les jours s'étaient enchaînés et il avait mentalement reporté cette affaire de clé à la cérémonie de fin d'année. Le coach avait la sienne de toutes façons et Hayakawa, le nouveau capitaine, n'en avait pas urgemment besoin. Et puis...
Kasamatsu glissa la clé dans la serrure et ouvrit doucement la porte. Un escalier en métal menait à une galerie qui surplombait le gymnase. Il entra le plus silencieusement qu'il put. Il entendit le bruit des rebonds d'un ballon et celui caractéristique des baskets crissant sur le sol du gymnase. Le souffle court, le visage rouge d'effort et le corps en sueur, Kise s'entraînait à dribbler et à feinter dans le style d'Aomine. Kasamatsu l'observa quelques minutes à son insu, puis avec un soupir satisfait ressortit du gymnase.
Il était en train de refermer la porte à clé quand une voix retentit derrière lui :
"Alors, tu es venu spécialement pour voir Kise ?" demanda Moriyama, avec un sourire. Kobori était à ces côtés. Lui aussi souriait d'un air entendu.
"Absolument pas !" se défendit Kasamatsu. "Pourquoi aurais-je envie de voir cet idiot, d'ailleurs ? J'étais juste impatient de manger mes ramens... Rien de plus."
Il tendit une main insistante vers le bol de soupe, s'assit en tailleur et attaqua son repas sans hésitation, engloutissant les pâtes à grande vitesse. Kobori ne put s'empêcher de hausser un sourcil sceptique.
"Et puis, comment j'aurais pu deviner qu'il faisait des entraînements supplémentaires le midi ? Personne ne fait ça !" insista Kasamatsu, en pointant ses baguettes vers le gymnase.
Aucun des deux autres ne releva. L'honnêteté de Kasamatsu était très souvent sujette à caution, quand il s'agissait de l'ace de Kaijou.
