Poème : Paul Claudel
résumé: Sara doit partir, écrite en décembre je crois, enfin toujours dans la lignée des poemes.
Béta: Chriscarter, un retour aux sources, et des encouragements qui font chaud au coeur, merci à toi mon obiwan ;-)
NDLA: une petite fiction, en attendant le cadeau d'une fan ( lol) promit l'autre arrive bientôt.
Je n'avais pas compris de suite pourquoi tu souhaitais tant revenir dans ce parc…
Je n'avais pas compris pourquoi tu t'étais faite aussi belle pour moi aujourd'hui….
Je n'avais pas compris non plus ton choix pour ce restaurant si couteux pour notre repas du midi.
Mais aujourd'hui…. Maintenant… j'ai compris.
Ce n'étaient pas là vos grandes et gracieuses manières.
Vous qui n'avez de rien d'autre à vous repentir, n'avez-vous pas, mon amour,
regret de cette après-midi de juillet où vous partîtes avec une soudaine,
inintelligible phrase et un oeil effrayé, pour ce voyage si long sans aucun
baiser et nul adieu?
Nous étions tout deux allongés sur cette couverture dans ce parc, si loin de Vegas, comme nous avions l'habitude de les choisir ; mais ce parc là était différent des autres, celui-ci était notre parc, oui notre premier parc, celui où je t'avais embrassé pour la première fois.
Je savais bien cependant que vous alliez partir tout à l'heure, et nous étions assis dans les rayons du soleil déclinant,…
Un jour, je savais que cela arriverait, je ne pensais pas le vivre si vite, à vrai dire ; je pensais pouvoir avoir la force de faire fuir cette décision le plus loin possible de nous, mais je n'ai pas eu la force.
… vous me murmurant tout bas, car votre voix était faible, ce merci qui me faisait mal.
Je t'ai vu regarder le lac, tu avais l'air si fragile.
Un petit garçon faisait ses premiers pas entre son père et sa mère, et j'ai aperçu ces larmes, celles qui auraient pu me tuer, mais tu as commencé à parler doucement.
"Je voulais te remercier Gil de m'avoir ouvert ton cœur, tu commenças avec une voix douce, merci pour tous ces moments de bonheurs passé avec toi. Merci…" ta voix s'effilocha petit à petit, pour ne devenir qu'un murmure, je n'écoutais que d'une oreille distraite, essayant tant bien que mal de lire en toi.
Tout de même ç'était bon d'entendre ces choses, et je pouvais dire ce qui
rendait vos yeux pleins d'amour une croissante ombre, comme quand le vent
du Sud approfondit le noir feuillage.
Je frissonnais, tu pensais que c'était dû peut être au vent qui commençait à se lever, mais moi je vivais l'instant présent, me doutant qu'un jour, il n'y en aurait plus.
"Merci pour tes petits déjeuner quotidien dans notre lit, ceux que tu accompagnes de ce sourire qui n'est destiné qu'à moi…"
Et c'était bien vos grandes et gracieuses manières que de tourner le discours ainsi sur les choses de tous les jours, ma chérie, élevant pour l'éclair d'un sourire ces lumineuses, pathétiques paupières.
"Merci pour tout ces petits mots écrit sur des post-it dont tu me fais don chaque fois que tu penses à moi."
Tandis que je m'approchais davantage, car vous parliez si bas que je ne pouvais à peine entendre.
Mais tout d'un coup me laisser ainsi à la fin, …
"Je t'aime Gil, merci de me laisser partir maintenant…"
… effaré de surprise plus que de la perte, avec une phrase pressée, inintelligible, et un oeil effrayé, et partir ainsi pour votre voyage d'à jamais avec pas un seul baiser et pas
adieu, et le seul regard sans amour celui dans lequel vous passâtes,
Ce n'était pas du tout vos grandes et gracieuses manières.
Paul Claudel
