Comment avait-il pu être aussi aveugle, en tant que chef d'équipe c'était pourtant son boulot de savoir ça, pourquoi son agent n'avait pas pu lui dire la vérité, leur faisait-il pas assez confiance ou comme d'habitude c'est simplement parce qu'il ne parlait pas de ce genre de chose.
3 mois de torture, voilà ce qu'il a vécu en Afghanistan, voilà ce dont il ne voulait jamais parler. Et j'aurais préféré qu'il n'y soit pas obligé, voir la douleur dans ses yeux est bien la pire chose que j'ai jamais vu, c'est mon agent et je ne peux rien faire à part continuer à l'écouter, le laissait expliquer pourquoi cette enquête est si importante pour lui, et pourquoi il a réagi de cette manière face à notre principal suspect. On est assis par terre sur le sol du gymnase, il est encore couvert de sueur après avoir frappé tout son ressenti dans le sac de sable qui balance encore des violents coups donnés. Je voudrais pouvoir lui dire d'arrêter mais je ne peux pas, parce que s'il a commencé à parler c'est qu'il en a besoin, tout ce que je peux faire c'est poser une main rassurante sur son épaule, espérant que ce douloureux récit prenne fin, rapidement, le plus vite possible. Puis ces mots s'arrêtent, je l'observe attendant de voir s'il a terminé ou pas, sa bouche est close il ne sembla pas vouloir ajouter quelque chose, je ne peux retenir un soupir de soulagement ses yeux se posent sur moi, tant de douleurs se reflètent en eux j'ai presque peur de les croiser.
-Je suis désolé Don.
Il est désolé ? Désolé de quoi, rien n'est de sa faute.
-Pourquoi ? Je l'interroge.
-T'avais pas à entendre ça.
-Mais tu avais besoin de le dire.
Il haussa les épaules, et le calme reprit dans la salle.
-On trouvera celui qui a fait ça.
-Je sais, mais on ne trouvera jamais ceux qui m'ont fait ça.
Il se leva sans rien ajouter, et je le regardai sortir du gymnase me demandant si un jour il aurait la chance d'être heureux comme tout le monde.
Après quelques minutes je me levais à mon tour avec l'intention de retourner à mon bureau mais sa dernière phrase résonnait dans ma tête, j'avais besoin d'en avoir le cœur net, sans hésiter j'allai voir le frère de Colby, Jason, ils avaient fait une partie de leur engagement ensemble et s'il y avait bien quelqu'un qui connaissait la vérité c'était lui, dès qu'il me vit je vis l'inquiétude dans ses yeux, il s'approcha.
-Colby va bien.
Dire que Colby allait bien était un mensonge mais je n'avais pas trop le temps pour des explications.
-Il va bien. On est sur une affaire difficile pour lui.
-Je suis au courant.
-J'ai besoin de savoir quelque chose.
-Bien sur, tout ce que tu veux.
-Colby m'a parlé de ce qu'il a vécu en Afghanistan.
Jason me regarda surprit mais me fit signe de continuer.
-Il m'a dit que ceux qu'ils lui avaient fait ça n'avaient jamais été condamnés.
-Oui, c'est vrai, il s'est enfui et malgré les descriptions qu'il a donné ils n'ont jamais pu être retrouvés, je pense que ça a été le pire pour Colby, même sachant qu'il était à des milliers de kilomètres d'eux il avait toujours peur surtout les premiers mois de son retour.
J'hochais la tête ça expliquait sa paranoïa.
-Pourquoi cette question ? Me demanda Jason.
Je réfléchi à une explication mai je n'en avais aucune de valable.
-Je n'en sais rien j'avais besoin de savoir.
-Tu ne vas pas lui retirer l'affaire ?
-Non, j'ai failli le faire mais après ce qu'il vient de me dire ça ne risque pas.
-Merci
Il repartit à son travail, et je décidais de faire de même, Colby était dans la salle de réunion avec David et Nikki parlant dans la salle de réunion probablement de l'enquête échangeant leur point de vue, et leurs idées, je souris ça ressemblait à une journée comme les autres, finalement peut-être que je n'avais rien fait de mal, s'il ne m'avait rien dit avant c'est juste parce que c'est Colby.
FIN
