Bonjour à tous.
Je vous propose ma première petite fic basée sur ma nouvelle série coup de coeur de la BBC, The Musketeers.

Série TV: The Musketeers

Auteur: Lilas Heiress

Bêta: Chery Hitomie

Paring: Athos/D'Artagnan, Aramis/Porthos

Rating: K+ à M

Résumé: Le jour où Athos révèle son plus grand secret à D'Artagnan, leur vie bascule.

Disclaimer: Rien ne m'appartient. Les personnages sont nés de la plume d'Alexandre Dumas et les éléments de la série viennent de la BBC et de Adrian Hodges, son créateur.

Note: Pour le moment, j'ai écris cette histoire comme un OS avec option de multichapitre. A vous de me dire si ça vaut le coup ^^

Bonne lecture pour les curieux !


Le Prix de la Vérité

Chapitre 1

D'Artagnan avait toujours aimé les femmes. Cela était admis et ne changerait pas. Depuis son plus jeune âge, il avait été attiré par les formes graciles et les rondeurs charnelles de la gente féminine. Plutôt précoce, il avait perdu sa virginité à 12 ans à peine en compagnie d'une fille de ferme de son village de Gascogne.

N'étant pas sot, il avait évidemment entendu parler de l'homosexualité, son père lui ayant raconté ce qui se passait parfois entre deux soldats lors de trop longues campagnes. Les liens entre camarades se trouvaient renforcés en temps de guerre ou de conflits, il arrivait que deux hommes se consolent parfois l'un l'autre pour oublier leur quotidien sanglant ou leur lointain foyer. Cet acte, considéré comme malsain et impur par l'Eglise, n'était pourtant pas vraiment un secret et à moins d'être pris en flagrant délit de fornication, très peu d'hommes avaient déjà été condamnés pour avoir commis le crime d'aimer quelqu'un du même sexe.

Ainsi, bien qu'il connaissait l'existence de telles pratiques et qu'il ne les considérait pas comme des abominations, D'Artagnan ne s'y était jamais vraiment intéressé. Il aimait les femmes et celui lui suffisait.

Seulement, depuis qu'il vivait à Paris, sa vision des choses avait doucement commencé à changer. Les mœurs de la capitale n'étaient pas les mêmes qu'en Gascogne et les parisiens se révélaient bien plus ouverts d'esprit qu'il l'aurait cru. Ils n'étaient pas débauchés, enfin, pas tous, la plupart restant discret, mais il avait appris que certains de ses amis mousquetaires appréciaient de temps en temps la compagnie d'un jeune jouvenceau.

Il avait même assisté à des échanges plutôt fiévreux entre deux de ses camarades lors de soirées trop arrosées. Il avait écarquillé les yeux la première fois qu'il avait vu Aramis saisir Porthos par le col de sa chemise pour déposer un baiser sur ses lèvres, mais s'était ensuite joint à leurs éclats de rire quand ils s'étaient rassis comme si de rien n'était pour lui servir un nouveau verre de vin.

Aux premiers abords, cela l'avait un peu choqué, s'il devait être honnête, mais il avait rapidement compris que ce petit jeu entre Aramis et Porthos ne concernait qu'eux et il les respectait trop pour que son opinion change à cause de leur relation ambiguë.

Athos lui, restait toujours chaste et imperturbable, même lors des soirées arrosées où il buvait tout autant que ses amis. Jamais d'Artagnan ne le vit poser la main sur une femme ou un jeune homme. Il se contentait d'observer les alentours d'un air solennel, souriant parfois aux plaisanteries de ses camarades, mais ne partageant jamais vraiment leur hilarité. Le Gascon ne l'avait pas vu rire une seule fois depuis qu'il le connaissait… ce qui remontait déjà à plusieurs mois. Mais, au fil du temps, il avait appris à le connaître, à le respecter et surtout, à l'apprécier grandement. Suite à leur ''séjour'' plutôt rocambolesque dans son ancienne demeure qui était à présent partie en fumée, D'Artagnan et Athos s'étaient rapprochés. Le jeune homme demeurait l'unique personne à connaître son plus grand secret. Ainsi, lorsque Aramis et Porthos décidaient de les abandonner pour aller s'adonner à leurs batifolages, ce qui arrivait de plus en plus souvent, ils se retrouvaient tous les deux autour d'un verre pour parler.

Au début, ils échangèrent sur leur passé, Athos révélant ses fêlures suite à la trahison de sa femme, qui avait assassiné son frère, D'Artagnan lui parlant de sa Gascogne natale et de son père qui lui manquait. Aux yeux des autres, leur relation resta la même, Athos demeurant le même soldat froid, autoritaire et protecteur, mais lorsqu'il se retrouvait seul avec D'Artagnan, il se révélait sous un nouveau jour. Il était un homme complexe, sensible et surtout, extrêmement ironique. Il arrivait souvent au jeune Gascon de se retrouver à éclater de rire face à une remarque d'Athos. Et il y avait quelque chose de profondément troublant dans ses yeux à la couleur changeante, entre le bleu et le vert. Il possédait le regard le plus expressif qui lui ait été donné de voir. Il pouvait passer de pensif à orageux en l'espace d'une seconde, se montrant tantôt doux comme le velours pour ensuite vous glacer le sang.

Le regard d'Athos changeait lorsqu'il était en compagnie de D'Artagnan, se révélant plus clair et pétillant de malice. Le Gascon se sentait extrêmement privilégié d'être le seul à connaître cette facette du mousquetaire. Il était heureux en sa présence, enfin considéré comme un membre à part entière de l'équipe. Hormis lorsqu'il était l'épée à la main, il ne s'était jamais sentit plus à l'aise et accompli qu'en compagnie d'Athos, bavardant jusqu'au petit matin autour d'un verre de vin.

Puis, au fil du temps, leurs conversations devinrent plus intimes.

En cette soirée d'été, l'aîné fit mention au cadet de son évident penchant pour Mme Bonacieux, lui conseillant de ne pas tenter de s'attacher à une femme mariée qu'il ne pourrait jamais vraiment posséder.

Souriant dans son verre de vin, déjà bien éméché, D'Artagnan demanda:

_Comment ce fait-il que nous ne te voyons jamais avec quelqu'un ? Je sais que la trahison de ta femme et sa soudaine réapparition t'ont profondément touché. Mais tu as le droit de te divertir de temps en temps, tu sais ?

Athos plongea ses yeux clairs dans les siens et soudain, le jeune Gascon eut du mal à déglutir.

Etait-ce lui ou la température venait-elle de monter d'un cran tout à coup ?

_La trahison de ma femme ne m'a pas que blessé, D'Artagnan. Elle m'a dégoûté de la gente féminine. Je ne pense pas pouvoir un jour faire assez confiance à l'une d'entre elles pour établir la moindre relation, confia Athos avec gravité.

Le jeune Gascon eut un petit sourire. Il se pencha vers lui pour lui confier d'une voix équivoque:

_Tu sais, pas besoin de nouer de vraies liens avec une femme pour obtenir ses faveurs…

Il jeta un regard par-dessus son épaule pour lui montrer la jolie serveuse qui était à présent assise sur les genoux d'un client pour prouver ses dires.

Athos émit un petit reniflement dédaigneux avant de prendre une nouvelle gorgée de vin.

_Ce genre de "relation" ne m'intéresse pas.

Reportant son attention sur son ami, D'Artagnan fronça les sourcils, ne comprenant pas.

_Ne me dis pas que tu comptes rester seul toute ta vie sans aucun corps chaud pour réchauffer ton lit. Tu n'es pas un moine, une vie de célibat ne pourra te convenir pour toujours.

Athos resta silencieux un instant, ses yeux plongés dans ceux du Gascon, comme pour tenter de lui faire passer un message. Mais le jeune homme ne saisissait toujours pas.

_Je n'ai jamais dis que je voulais mener une vie de célibataire, seulement que je ne pourrais jamais plus être heureux avec une femme, expliqua-t-il.

Voyant que D'Artagnan le considérait toujours avec un regard naïvement étonné, Athos se contenta d'esquisser un petit sourire en coin avant de se détourner vers son verre de vin pour le terminer. Le jeune Gascon allait lui poser une nouvelle question, n'ayant toujours pas comprit le message que son ami voulait lui faire passer, quand il lui coupa la parole:

_Il se fait tard, nous devrions rentrer. Tréville nous attend aux aurores demain matin.

Acquiesçant, D'Artagnan se leva et voulut payer, mais Athos fut plus rapide. Il déposa quelques pièces de bronze sur la table avant de lui sourire.

_C'est pour moi, souffla-t-il avant de le devancer pour sortir de la taverne.

Une fois dehors, les deux amis marchèrent en silence dans la nuit. Les appartements d'Athos, qu'il partageait avec Aramis et Prothos, ne se trouvaient pas loin de là. D'Artagnan avait donc pris l'habitude de raccompagner son ami avant de rentrer chez les Bonacieux. Chemin faisant, le jeune Gascon repensait à ce que son aîné lui avait dit.

S'il refusait l'affection des femmes et qu'il n'était pas célibataire pour autant, cela voulait dire que…

D'Artagnan se stoppa soudain en plein milieu de la rue lorsque l'évidence le frappa de plein fouet. Ecarquillant ses grands yeux bruns, il considéra Athos comme s'il venait de se transformer en statue. Voyant que son jeune ami s'était arrêté, le mousquetaire fit volte face pour le fixer en fronçant les sourcils sous son chapeau. Malgré la pénombre, ils étaient dans une rue plutôt bien éclairée par la lueur de la lune, ainsi, il devina son expression et sentit sa mâchoire se crisper.

Il avait compris.

Athos espéra simplement que cette nouvelle information n'allait pas changer la façon dont D'Artagnan le considérait. Leur amitié était devenue très importante pour lui… voir essentielle et il désirait tout sauf la voir se ternir.

En réalité, il ne savait pas vraiment pourquoi il avait avoué son plus sombre secret à son jeune ami. Peut-être parce que le poids était devenu trop lourd à porter, surtout depuis qu'ils s'étaient rapprochés.

Athos avait de plus en plus de mal à dissimuler son affection envers D'Artagnan. Il était jeune, fougueux, et extrêmement séduisant. Jamais encore de toute son existence il n'avait été attiré par quelqu'un de la sorte, même pas par sa femme. Il y avait quelque chose de magnétique qui le poussait à se rapprocher de lui, encore et toujours.

Athos s'était rendu compte de ses sentiments la première fois que la vie de D'Artagnan avait été en réelle danger, lors des attentats de Vadim. Auparavant, il n'avait pas vraiment compris pour quelle obscure raison il se sentait toujours obligé de le protéger. Ce besoin viscérale de s'assurer qu'il allait bien avait été mis à l'épreuve lors de cette explosion gigantesque.

Pendant un instant, il avait pensé qu'il était mort et sa poitrine s'était alors éveillée à la vie pour la première fois depuis cinq longues années. Renaissant de ses cendres, son cœur avait battu la chamade et la peur qui s'était écoulée dans ses veines l'avait figé sur place. L'évidence l'avait alors saisis à la gorge.

Il était en train de tomber amoureux de D'Artagnan.

Athos avait tenté de lutter contre ses sentiments, de ne pas se laisser à nouveau corrompre par ces émotions trop lourdes, trop intenses. Mais le jeune homme s'était peu à peu incrusté sous sa peau, avait envahi son cœur doucement mais de manière incontestable.

Quand le Gascon l'avait sauvé des flammes de sa propre maison, il avait alors décidé d'abandonner le combat. Revoir sa femme l'avait bouleversé, certes, mais ce qui lui avait fait perdre la tête avait été la révélation que sa haine n'était qu'une broutille comparée à la tendresse et à la rage amoureuse qu'il éprouvait pour son jeune ami.

Lorsqu'il lui avait avoué son sombre passé, sentant ses mains s'accrocher à son col, il avait cru mourir. Une envie maladive et irrépressible de l'embrasser s'était emparée de lui, seulement il l'avait combattu, repoussant D'Artagnan pour être sûr de ne pas commettre l'irréparable.

Il ne pourrait jamais lui dire la vérité. Il refusait de le perdre.

Mieux valait le garder comme ami que de le voir se détourner de lui.

Ce soir, Athos blâmait le vin. Si la boisson ne l'avait pas envoûté, il ne se serait pas laissé aller à lui avouer son penchant pour la gente masculine.

Et à présent, D'Artagnan restait bouche bée devant lui. Il allait le perdre…

_Tu aimes… les hommes ? Déclara le jeune Gascon, toujours figé de stupeur.

Il était dos au mur, il ne pouvait plus reculer.

Ôtant son chapeau, Athos fit un pas dans sa direction. Il plongea son regard dans le sien pour souffler:

_En effet.

D'Artagnan mit quelques secondes à digérer l'information. C'était différent d'avec Aramis et Porthos. Leur penchant pour les hommes n'était qu'une sorte de plaisir coupable, mais ils restaient avant tout très adeptes de la gente féminine, cela allait presque avec leur caractère joueur et volage. De plus, il ne les avait jamais vu batifoler que l'un avec l'autre. Mais avec Athos, qui était son ami le plus proche et qui lui semblait si… irréprochable, cette révélation prenait une toute autre dimension. S'il en croyait ses dires, cela faisait cinq ans qu'il n'avait plus touché une femme et ne prenait du bon temps qu'avec des hommes. Chez quelqu'un d'autre, ce penchant aurait pu lui inspirer du dégoût, voire de la crainte, mais compte tenu du passé d'Athos, il trouvait son choix de vie plutôt légitime. Il ne le comprenait certes pas, mais il se surprit à l'accepter bien plus aisément qu'il l'aurait imaginé.

Après tout, ce à quoi il s'adonnait dans le privé ne le regardait pas et cela ne changerait jamais le respect et l'amitié profonde qu'il lui portait.

Il restait Athos. Son Athos.

Un petit sourire venant éclore sur ses lèvres, D'Artagnan posa l'une de ses mains sur l'épaule de son aîné. Ce dernier parut surpris, écarquillant ses magnifiques yeux clairs.

_Ca m'est égal. Je pense que rien ne puisse altérer un jour l'estime que je te porte, avoua le jeune Gascon.

Jamais le visage d'Athos n'avait autant rayonné. Le petit rire qui sortit de sa bouche fut presque éblouissant de légèreté.

_J'en suis heureux, mon ami, répondit-il en posant sa propre main sur celle du jeune homme, qui demeurait au niveau de sa clavicule.

Quand sa paume brûlante entra en contact avec les doigts de D'Artagnan, ils sentirent tous deux un long frisson descendre le long de leur dos pour s'attarder au niveau de leur chute de rein. Athos y reconnut les prémisses du désir, mais le Gascon ne comprit pas sa propre réaction. Il lui était pourtant déjà arrivé de toucher le mousquetaire auparavant, mais cela ne l'avait encore jamais fait frémir de la sorte. Arrachant rapidement sa main de celle de son ami, comme s'il venait de le brûler, D'Artagnan lui accorda un petit sourire avant de proposer:

_Rentrons. Il est tard.

Poussant un profond soupir, Athos acquiesça, remit son chapeau et ils reprirent leur chemin.

Lorsqu'il l'eut déposé chez lui, le Gascon le regarda monter les escaliers avec un air pensif. Il savait que la révélation de son ami ne changerait jamais leur relation, il ferait tout pour que ce ne soit pas le cas, mais alors…

Pourquoi est-ce que son cœur s'emballa-t-il lorsqu'Athos lui fit un petit signe de la main avant de passer la porte ?


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