Cette fic est écrite dans le cadre de la cinquième nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "monstre". Le FoF est un forum regroupant tous les francophones de ffnet où l'on peut discuter, demander de l'aide ou s'amuser entre nous. Le lien se trouve dans mes favoris. Rejoignez-nous !

Le titre, lui, est une citation de Madeleine Ferron, que je vous laisse méditer…

A nouveau Harry Potter, oui, j'alterne... Et à nouveau un thème un peu grave...


Chacun a en lui son petit monstre à nourrir

Un monstre, voila ce qu'il était. Un monstre. C'était ce qu'il entendait depuis si longtemps, dans les murmures derrière lui, les rumeurs, tout ce que les gens pensaient, mais ne disaient pas. Ou ce qu'ils auraient pensé s'ils avaient su.

Il en était persuadé. Il le savait. Il le lisait dans leurs regards. Leur peur, leur dégoût, leur haine. Parce qu'il était un monstre. Un être pas naturel, un déchet. Une ordure.

Seuls ses amis avaient fait la différence. Ils avaient su l'accepter tel qu'il était, sans lui poser de questions, sans esquisser un geste de recul. Dans les grands yeux bruns de James, il n'y avait jamais eu que de l'amitié, de la curiosité, et de la compassion.

Les Maraudeurs…

Il eu un rire amer, presqu'un cri, en fait.

Les Maraudeurs…

S'il avait su, alors, aurait-il fait les choses différemment ?

Non. Probablement pas. Et c'était bien le pire. C'est pour ça que tout était sa faute, qu'il était responsable, coupable. Meurtrier au même titre que l'autre, le traître, Pettigrow… Bref un monstre, en un mot. Une erreur.

Alors il criait, au plus noir de la nuit. Il sortait et hurlait son désespoir à la lune, cette lune maudite. Il hurlait, tapait, pleurait, espérant noyer ou briser le monstre en lui.

Mais non, rien n'y faisait, la bête était là, bien présente, vivante, accrochée à lui. Accrochée à son cœur et à son esprit. Accrochée à ses moindres gestes, à ses sens, à ses regards, à ses envies. Partout, tout le temps, il sentait le monstre, l'erreur. Et il devait se battre pour ne pas le laisser sortir, se battre, oui, sans relâche. Se maîtriser, se contenir. Pour ne pas laisser sortir le monstre.

Parce que quand il sortait, c'était terrible. Quand cela arrivait, il était dangereux pour quiconque se trouvait près de lui. Il avait même failli tuer Rogue, à Poudlard.

Parce qu'en plus, cette saleté de monstre guettait sa moindre faille, la moindre relâche. En plein jour, n'importe quand, il pouvait soudain sentir en lui une rage qui n'était qu'à la bête. Alors il montait, montait le plus haut possible dans la maison, s'enfermer dans un coin où il pouvait crier sans déranger personne.

Là, dans les hauteurs, en face de son miroir, Sirius voyait la bête, le monstre tapi au fond de lui.

Ce monstre lui avait bouffé la vie. Il le voyait dans les yeux que sa mère avait posé sur lui, puis dans ceux de Regulus. Dans ceux de Rogue, aussi, après la Cabane Hurlante. Il le voyait dans le regard de Peter, dans cette rue pleine de Moldus, et dans ceux des Sorciers qui l'avaient arrêté. C'était le monstre qui avait tué Lily et James. C'était lui, toujours lui le coupable.

Il était un monstre, un être contre-nature, un déchet, une ordure. Il était un Black, et il n'aurait jamais dû sortir du rang.

Mais alors, pourquoi Harry, lui, ne voyait pas le monstre ?


Quelqu'un veut consoler Sirius en m'envoyant une petite review ?