Chapitre 1 : T'es pas stupide, t'es pire !

Il faisait frais cet après-midi de printemps et cela plut à Lily Potter. Elle se sentait comme une jolie fleur, à mourir l'hiver pour renaître au printemps.
Elle allait partir exceptionnellement chez sa famille dans la soirée pour toute la durée des vacances de Pâques soi-disant, mais c'était juste parce que ses parents voulaient la surveiller. Elle avait donc choisi cet après-midi pour rompre avec Acke.
Acke Johnson était son actuel et bientôt son ex petit-ami. Elle n'avait absolument aucun sentiment pour lui, elle en aimait un autre mais avec qui elle ne pouvait pas avoir de relation sérieuse. Acke était quelqu'un d'odieux, mais de tellement séduisant et charmeur qu'elle avait succombé à ses avances un mois plus tôt. Mais c'était terminé, elle n'aimera personne d'autre que...celui qu'elle avait choisi depuis presque cinq ans.
Des fois elle se plaignait elle-même, de ne pas être une fille normale, de ne pas pouvoir aimer quelqu'un sans que cela ressemble à du théâtre tragico/romantique moyenâgeux. '' Pourquoi faut-il que l'amour qui est si doux d'aspect, mis à l'épreuve, soit si tyrannique et si brutal ? ''. Lily adorait citer William Shakespeare (un ancien auteur moldu que sa mère déteste) depuis qu'elle l'aimait. Ce garçon, trop beau, trop irréel, trop gentil, trop intouchable, trop évité par ses parents, trop haï par sa famille. La seule personne qui était au courant de tout cela, sa meilleure amie et cousine Rose, ne pouvait l'aider car elle même était contre. Elle lui dit juste que des fois sa vie ressemble trop à Roméo & Juliette. Mais c'était faux, car l'amour dans ce roman était réciproque. Et lui ne l'aimait pas, c'était impossible. Impossible, un bien grand mot et utilisé à tort car rien n'est impossible si on y met de la volonté. Mais depuis cinq ans, sa volonté s'était évaporée devant la difficulté de l'aveux. Rose lui disait aussi parfois que les Gryffondors se doivent d'être courageux et faire des sacrifices pour protéger ceux qu'ils aiment, leur famille. Mais le sacrifice était trop important. Lily n'y survivrait peut-être pas si elle décidait de l'oublier.

Elle se rapprochait de l'endroit où elle avait donné rendez-vous à le vit, adossé nonchalamment contre un banc en bois moisi du parc. Elle accéléra le pas. Arrivée à côté de lui, il se leva le premier, l'attrapa à la taille et tenta de l'embrasser. Mais elle se débattit et recula, écœurée.

- C'est quoi ton problème aujourd'hui Lily ? lança méchamment Acke
- C'est toi, répondit Lily s'étonnant elle-même de la méchanceté de sa voix

Acke, dans un réflexe, sortit sa baguette et Lily la sienne.

- Ah ouais ? Qu'est-ce-que je t'ai fais, hein ? Il faut toujours que tout soit parfait avec toi ! Eh bien à ton grand regret je ne suis pas parfait.
- Ça, c'est pas Merlin qui l'a inventé ! Depuis un mois, j'ai eu le temps de comprendre que tu es TRES loin d'être parfait !
- Et toi, tu crois que tu peux te permettre de me parler comme ça après les bons moments qu'on a passé ensemble !
- Des bons moments ? Attends je réfléchis...ah non y'en a pas ! Aucun ! Mon frère dit toujours que les Poufsouffle sont stupides. Je n'ai jamais été vraiment d'accord avec lui et j'ai raison. Parce que en fait t'es pas stupide, t'es pire !

Acke était rouge de rage, ses narines se dilataient au rythme de sa respiration. On aurait dit un joueur de Quidditch qui s'est pris un cognard en pleine face.

Everte Statim !

Le sortilège du jeune homme envoya balader Lily à au moins cinq mètres derrière. Elle se releva difficilement puis lui lança :

- Je crois que tu l'as déjà compris mais je ne veux plus de toi, d'accord ?

Elle ne le laissa par répondre et couru vers le château, faisant virevolter sa cape dans la brise. Acke était resté bouche bée devant le banc. Il entendit un craquement derrière :

- Eh, Johnson !

Scorpius Malefoy se tenait devant lui, baguette levée, d'un air de défi et l'avait interpellé agressivement. Acke, qui compris que l'appeler par son nom de famille était un moyen de montrer sa supériorité, pris aussi sa baguette mais il tremblait tellement que lancer un sortilège était inutile, il raterait son coup.
Il se demandait la vraie raison pour laquelle Lily avait rompu avec lui maintenant, juste avant ses « petites vacances en famille ». Il y en avait forcément une, elle n'aurait pas gâché ces vacances pour rien, et ça ne pouvait pas être seulement parce qu'il était un Poufsouffle pire que stupide, ça ne suffisait pour tout arrêter car il possédait d'autres qualités évidentes. Lesquelles ? Euh...
Bon il en chercherait plus tard, là n'était pas la question. Qu'est-ce-que voulait Scorpius exactement ? Les avait-il observé longtemps ?

- Qu'est-ce-que tu veux ? Lança Acke
- Oh, discuter !
- Ah ok. Alors...
- Non mais tu me crois aussi bête que ça...Pfff...,le coupa Scorpius
- Tu sais on en entend de belles sur toi en ce moment alors il y a bien de quoi discuter.
- Hum. Ouais finalement ça m'intéresse, répondit le Serpentard finalement curieux de connaître les rumeurs qui circulent sur lui.
- Eh bien, des gens disent que tu as failli être renvoyé de l'école parce que tu t'es battu en duel avec Albus Potter. D'autres que tu vas l'été dans une famille d'accueil moldue parce que tes parents ne veulent plus de toi. Certains disent aussi que tu as écrit sur ton manuel d'histoire de la magie que tu aurais préféré être à Gryffondor, récita Acke
- Oui je me suis battu en duel avec Potter, et ses idiots de parents on demandé à ma faire renvoyer tout ça parce que le pauvre petit Albus s'était fait battre et que ça touchais leur amour-propre. Pour ce qui est de la famille d'accueil, je sais pas d'où tu sors ça mais c'est complètement faux. En effet, j'ai écris sur mon livre d'Histoire de la Magie mais j'ai plutôt écris « Mon père est une bouse de dragon puante et ma mère roule dedans » mais ça a été déformé. J'ai été ravi de savoir toutes les idioties qui passent à mon sujet, donc maintenant dégage !

Il ne suffit pas plus à Acke pour partir d'un pas rapide. Il était tellement éffrayé par le jeune Malefoy qu'il lui obéissait comme un petit chien ce qui n'était pas très courageux de sa part. Une fois qu'il fût arrivé en haut de la petite colline, Scorpius lui cria :

- Et si tu refais du mal à une fille, je te tue.

Scorpius avait effectivement assisté à la scène, et n'avait apparemment pas supporté qu'un garçon tel que Acke fasse du mal à la seule fille qui avait eu l'intelligence de lui dire ses quatre vérités en face.

La dite des rumeurs l'avait beaucoup irrité. Une famille d'accueil moldue, mais qu'est-ce-que les gens pouvaient inventer parfois. Si ses parents avaient voulus se venger de lui, ils ne l'auraient pas envoyé chez les Moldus. Il l'auraient plutôt mis sous Endoloris, accroché à un fauteil, jusqu'à ce qu'il en pleure de douleur. Il y avait eu droit deux fois : une foisoù il avait dit des horreurs sans nom à un très vieil ami de son père, et l'autre où il avait refusé de donner des objets ensorcelés aux enfants Potter. La seule fois où son père l'avait félicité, c'était quand il avait battu Albus Potter en duel, un acte que Scorpius regrettait toujours. C'est vrai, après tout, il n'a rien contre ces gens, c'était Albus qui l'vait provoqué. Si son père les déteste, ce sont ses affaires, son fils n'était pas obligé d'en payer les frais.
L'après-midi touchait à sa fin, il fallait qu'il retourne au château avant qu'on ne croit qu'il avait fait des choses louches et que les élèves ne lancent un autre potin.
Il rangea donc sa baguette dans la poche intérieure de son manteau et pris le chemin de terre qui montait sur la petite colline du parc.