Bonjour à tous,
J'ai écris ça il y a un bail, si vous aimez, je pourrais continuer, sinon...
En espérant que ça vous plaise
Bonne lecture et merci pour tous vos com
Votre bien dévoué,
Sandra
SUR TA ROUTE
Une nouvelle journée dans une nouvelle ville misérable de par sa taille, peut-être pourrais-je me sentir mieux ici, peut-être pourrais-je me terrer comme j'en ressens le besoin, sans mes amis près de moi, ceux là même que je ne parvenais plus à supporter, sans question, ni réponses à offrir.
Ici, je pourrais être celle que je suis devenu, celle qui veut juste qu'on la laisse tranquille.
- Alice, je t'ai laissé tout ce dont tu pourrais avoir besoin sur la table du salon, m'expliqua Anna en pénétrant dans ma nouvelle chambre, je te laisse te débrouiller
Je me contentais de hocher la tête en la regardant partir.
La pauvre n'avait certainement pas dû prendre toute la mesure de la tache lorsqu'elle accepta l'offre de sa sœur de devenir ma marraine, en règle général en acceptant ça, on ne pense pas aux conséquences.
Ma mère venait de succomber à un accident stupide, elle avait trébuché sur l'échafaudage de notre maison en construction et s'était rompue le cou... vraiment, vraiment stupide, surtout quand vous avez l'habitude de boire dès neuf heure du matin.
Je n'avais jamais connus mon père, du moins, lui n'avait jamais voulut me connaître, alors lorsque ma chère maman mourut, je ne pus qu'atterrir chez tante Anna. Je ne la connaissais pas beaucoup, depuis que mon père avait abandonné ma mère et que par cause à effet, elle s'était vautré dans l'alcool, tante Anna avait finit par couper les ponts avec elle.
Jusqu'ici, j'avais vécu toute ma vie à New Yoks, une ville qui me convenait parfaitement bien avant l'accident, mais même si je ne pouvais m'empêcher d'en vouloir à ma mère, qui à mon sens avait provoqué elle même sa mort, j'étais anéantis, elle avait été tout pour moi depuis tellement longtemps, mes amis, mes amours, mes passions n'étaient rien comparés à elle, je l'aimais au delà du possible, même lorsqu'elle buvait au point que je sois obligé de l'emmener aux urgences, même lorsqu'elle était incapable de tenir son rôle de mère parce que trop bourré, même lorsqu'elle me disait que je n'était qu'une erreur de jeunesse, je l'aimais et tout ce qu'elle avait trouvé à faire, c'était mourir d'une des façons les plus ridicules qui soit.
En secouant la tête pour me débarrasser de ses pensées inutiles, je baladais mon regard sur le décor autour de moi, les murs étaient violet... mon dieu! Anna avait acheté un mobilier de petite fille, tout était de couleur pastel, tout était criant, ce qui lui paraissait joyeux à elle, me donnait envi de courir.
Je souriais faiblement en me levant pour ranger mes vêtements dans la commode, essayant de ne pas trop m'inquiéter au sujet de cette nouvelle vie, cette ville minuscule qu'était Forks, cette nouvelle école, je n'avais aucune envie de devoir refaire le même cinéma que dans l'ancienne, trouver des excuses minables pour expliquer pourquoi je ressemblais à une malade mentale lorsque je me statufiais soudainement, parfois, cela pouvait durer une bonne minute et je savais de quoi j'avais l'air dans ces moments là.
J'avais vu ma mère tomber... je l'avais vu mourir, en une seconde, sur le cou, la nuque percutant violemment l'une des poutres, j'avais tout vu pendant mon cour de math. Je m'étais brusquement levé en poussant un cri strident et lorsque la vision me libéra, je me mis à courir aussi vite qu'il me fut possible jusqu'au parking, grimpant dans ma voiture pour rejoindre le chantier.
Mais bien sur, c'était déjà trop tard, je ne pouvais voir que l'avenir proche, quelques jours au maximum, mais ce jour là, je savais que que le danger était immédiat, j'avais reconnu le tailleur que ma mère portait le matin même, je savais qu'elle devait se rendre sur le chantier en fin de matinée et je savais que je n'aurais aucune chance d'empêcher cela.
Mon téléphone se mit à vibrer, me ramenant brutalement à la réalité, je pivotais vers le lit pour l'attraper en prenant soudainement conscience que je pleurais. J'attrapais mon portable d'une main tout en essuyant mes larmes de l'autre et décrocha après avoir prit une grande inspiration.
- Oui?
- Alice! S'écria Debby, comment va?
Je me laissais tomber sur mon lit en souriant, Debby avait bien été la seule me traitant le plus normalement qu'il lui fut possible, elle avait de la peine pour moi, mais certainement pas la pitié que je lisais dans le regard des autres.
- Bien, c'est... étrange, c'est très vert, riais-je en regardant par la fenêtre
- Tu sais que mon offre tient toujours si tu veux, me rappela-t-elle
- C'est gentil à toi et à ta mère, mais je pense que changer un peu air ne me fera pas de mal, répondis-je doucement
- Pas de mal! S'indigna-t-elle faussement, ne vais-je pas horriblement te manquer?
- Tu me manques déjà horriblement, Debby
Je l'entendis soupirer de manière théâtrale
- Je vais venir te voir pendant les vacances, promit-elle, si tu crois que tu vas te débarrasser de moi si facilement, tu rêves!
Sa mère hurla son nom et elle lui répondit en hurlant à son tour, me forçant à éloigner le combiné de mon oreille
- Il faut que j'y aille! Grommela-t-elle, ma mère veut me présenter le nouvel homme de sa vie, ce ne sera que le troisième cette année, je te rappelle vite
- A bientôt, Debby, soufflais-je tristement en raccrochant
J'étais comme elle, du moins, tout comme mon ami, j'étais toujours souriante, de bonne humeur et maintenant que j'avais perdu ça, comment appel t-on cette chose? L'insouciance? Oui, j'avais soudainement pris dix ans en un laps de temps ridiculement court. En scrutant mon téléphone le sourire aux lèvres, je prenais conscience que je ne reviendrais plus jamais en arrière, Debby allait vraiment me manquer, pensais-je en soupirant.
PREMIERS JOURS
J'étais arrivé tôt à l'école ce matin, lâchant un rire lorsque je garais ma voiture sur le parking, les locaux étaient... petits, entourés d'une sorte de bois, rien à voir avec ce dont j'étais habitué. Contrairement à mon habitude, je m'étais contenté d'un simple jean, un pull et des baskets, tout cela agrémenté d'une jolie paire de lunette dont je n'avais besoin que pour lire, mais derrière lesquelles je comptais bien me cacher.
J'allais rapidement prendre mon emploi du temps et me pressais de me rendre à mon premier cour, la tête basse, les yeux rivés sur le sol et mes écouteurs m'empêchant d'entendre ce qui se passait autour de moi.
Ma première matinée se passa relativement bien, en fait, je n'avais même pas pris la peine de poser les yeux sur ma voisine de table. Lorsque la sonnerie annonça qu'il était temps de se rendre à la cafétéria, j'allais m'acheter de quoi déjeuner et m'installais seule à une table, grignotant mon sandwich d'une main tout en dessinant sur mon cahier de croquis de l'autre.
Bien souvent, je faisais des portraits de mes amis, de ma mère et parfois des gens que je voyais en rêves, mais que jamais au grand jamais je n'avais rencontré. Je passais donc une bonne heure à griffonner un visage quelconque avant de rejoindre mon prochain cour dès que la sonnerie se fit entendre.
Un mois plus tard...
Mes journées étaient toutes les mêmes, les cours pendant lesquelles je m'évertuais à rester dans mon coin et je dois avouer que mon nouveau look m'avait grandement aidé pour rester à l'écart. Je rentrais ensuite directement chez moi où je passais mon temps libre à lire. En règle général, je partais me promener en pleine nature chaque week end, la passion pour la photo que j'avais développé à New York m'avait suivit ici, les sujets étaient simplement différents, même s'il n'était plus question d'un style urbain, les paysages que m'offrait les environs étaient absolument magnifiques, je n'avais à me plaindre, ni pour la photo, ni pour le dessin.
Au cour de mes promenades, j'avais découverts de nombreux coins où je me faisais un plaisir de passer la journée si le temps me le permettait.
Debby m'avait appelé chaque jour pour prendre de mes nouvelles, elle était particulièrement heureuse depuis qu'elle avait rencontré son nouveau petit ami, elle avait passé des heures à me conter leur rencontre et les plans qu'elle prévoyait déjà pour leur avenir commun après seulement quelques semaines de fréquentation.
Nous étions vendredi, comme chaque jour à l'heure du déjeuner, je me rendais à la cafétéria pour manger à la même table, la place était discrète et reculé, personne n'était jamais venu m'ennuyer pour mon plus grand bonheur. Dès que j'eus terminé, je me levais promptement, mon sac à dos sur l'épaule et mon cahier de croquis sous le bras et me dirigea vers mon cour d'histoire lorsque je le vis.
Je me statufiais avec la sensation d'être devant un fantôme, nos yeux se rencontrèrent et pendant ce qui me parus une éternité, je fus parfaitement incapable de me détacher de ses iris dorés...
- Impossible, murmurai-je pour moi-même
Lorsqu'on mon cerveau fit remonter l'information que ses yeux étaient également fixés sur moi, je me pressais de me détourner et au lieu de me rendre à mon prochain cour, je marchais aussi vite qu'il me fut possible vers le parking pour rentrer chez moi.
Assise dans la voiture, je ne pus m'empêcher d'ouvrir mon cahier, c'était lui, l'homme dont je rêvais si souvent et j'étais tout bonnement décontenancé. J'avais dessiné ses traits avec une telle exactitude, dans mes rêves, ses yeux étaient parfois rouges, d'autres fois dorés, j'avais fais de nombreux croquis de son visage.
Je restais un moment immobile dans la voiture, scrutant le dessin avec minutie, le caressant du bout des doigts. J'avais toujours été persuadé que mes rêves n'avaient aucuns rapports avec les visions qui m'apparaissaient alors que j'étais parfaitement réveillé, j'avais toujours pensé qu'il ne s'agissait là que de rêves, étonnement précis, soit, mais de simples rêves. Il me fallut pratiquement un quart d'heure pour me décider à démarrer la voiture et deux fois plus de temps pour rentrer chez moi tant je roulais lentement.
Lorsque je fus enfin devant la maison, je soupirais, toujours pas remise de l'expérience et gêné de ne pas avoir été plus discrète, le pauvre avait dû me prendre pour une folle.
Je rentrais chez moi en marchant à une vitesse affligeante, épuisé je montais directement à l'étage pour prendre un bain et m'installer dans mon lit avec un bon bouquin.
Le lendemain matin, je me préparais à sortir en engouffrant quelques affaires dans mon sac pour passer la journée à prendre des photos et me détendre dans la nature, bien décidé à ne pas me laisser perturber par cette étrange expérience. Au moment même ou j'allais sortir de la maison, le téléphone se mit à sonner
- Oui?
- Alice, c'est Anna, je voulais prendre des nouvelles
- Je vais bien Anna, j'allais justement aller faire un tour, prendre quelques photos et profiter de la nature...
- Tu profite de la nature, toi? Me demanda-t-elle visiblement surprise
- Oui, de toute façon, il n'y a pas grand chose à faire ici
- Je sais, ça ne doit pas être facile...
- Plus que je ne l'aurais pensé, la coupai-je, en fait, je crois que ça me fait du bien
- Tant mieux, écoute, je pense revenir du Brésil la semaine prochaine, je te rappellerais pour te tenir au courant, on pourra faire une sortie
- J'ai hâte, tu pourras cuisiné, rigolais-je, parce que c'est toujours pas mon truc
- On se fera un super week end, promit, bye ma belle
- Salut
L'appelle d'Anna avait suffit à lui tout seul pour me mettre le sourire aux lèvres, rien ne semblait pouvoir me gâcher la journée.
Je passais la matinée à flâner près de la rivière, à prendre des photos de tout ce que je pouvais trouver, lorsque mon estomac me fit remarquer qu'il était temps de me nourrir, je m'arrêtais pour manger le sandwich que j'avais préparé, la seule chose que j'étais capable de me faire sans avoir à le recracher. J'étalais une couverture dans l'herbe et m'installa tranquillement devant le paysage, la musique me servant de compagnie.
Je fis ensuite une erreur en m'allongeant puisque je m'endormis sans même m'en rendre compte et lorsque j'ouvris enfin les yeux, il faisait nuit.
J'étais incapable de retrouver mon chemin dans le noir, après une bonne heure me contentant de tourner en rond, désespéré, je commençais à me dire que j'allais devoir passer la nuit à la belle étoiles, chose qui ne m'aurait pas dérangé outre mesure si j'avais au moins eu le nécessaire pour ça.
- Qu'est-ce que tu fais là en pleine nuit? Entendis-je sèchement derrière mon dos
Je me retournais en sursautant, priant le ciel pour que l'homme face à moi dont je n'arrivais pas à voir les traits n'était pas une sorte de pervers.
- Je me suis perdu, murmurai-je
Sans rajouter quoi que ce soit, il s'empara de mon bras sans ménagement et m'entraina avec lui
- Heu... tu arrives à voir quelque chose?
- Je connais très bien les lieux, comment as-tu pu te perdre ici en pleine nuit?
- Hé bien, je suis venu passer la journée dans le coin et j'ai eu la bonne idée de m'endormir
- Passer la journée dans le coin? Répéta-t-il, ne sais-tu pas que les bêtes sauvages se baladent ici?
- Et bien, non, je suis de New York et les seules bêtes sauvages là bas sont les pervers et les meurtriers
Il ricana doucement et se tut, je ne sais pas comment il s'y était prit, mais cinq minutes plus tard, j'étais devant ma voiture, garé sur une route éclairé par les lampadaires, lorsque le garçon se retourna pour me faire face, j'eus un mouvement de recul en reconnaissant l'homme qui hantait mes rêves et que j'avais reconnus à l'école la veille.
Il fronça les sourcils, puis haussa les épaules distraitement
- Est-ce que ça va?
- Heu... oui, merci de m'avoir aidé, marmonnais-je en ouvrant la portière de ma voiture
Il hocha la tête, je montais dans ma voiture et lorsque je me tournais pour le saluer de nouveau, il avait disparut.
